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EAN : 9782020993661
400 pages
Seuil (19/08/2010)
3.25/5   83 notes
Résumé :
En 1970, la Belgique est le théâtre d’une révolution d’inspiration prétendument féministe, excluant les hommes de toute vie sociale et instituant une dictature d'un nouveau genre. En France cependant, des militants des causes extrêmes considèrent ce petit enfer totalitaire comme un modèle d'égalité. Quelques-uns, parmi les plus convaincus, d’où se détache la figure drolatique de Pierre-Jean Gould, intellectuel germanopratin, seront conviés à un premier voyage offici... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,25

sur 83 notes
Dans le cadre du Challenge ABC, la lettre Q me cause quelquefois du fil à retordre. Je ne possède en effet pas dans ma Pal (pourtant assez monstrueuse) de livre dont l'auteur correspond à ce critère . J'avoue avoir un peu choisi au hasard ce livre et cet auteur. Bernard Quiriny a attiré mon attention chez mon libraire car son nom commençait par la lettre que vous savez. Je ne le connaissais absolument pas, je dois le reconnaitre… La quatrième de couverture m'a suffisamment interpellée pour que j'arrête mon choix définitif sur ce livre.
Le postulat avait tout pour m'attirer et me plonger rapidement dans cette lecture. La Belgique est devenue le pays le plus mystérieux du monde. En effet, dans les années soixante-dix, un putsch a mis à la tête du gouvernement belge une féministe pure et dure. Cette dernière, surnommée La Bergère va mettre en place des mesures qui vont faire de ce pays un endroit complètement dominé par les femmes. Isolé depuis plusieurs décennies du reste du monde ( et de l'Europe), un grand évènement se prépare : pour la première fois, un groupe de personnes étrangères vont avoir l'honneur de visiter ce mystérieux pays. Ce sont des journalistes français qui vont avoir le droit à une visite guidée ( et très dirigée ) de cette Belgique.
En alternance avec le récit mettant en scène ce groupe de journaliste qui va découvrir une image de la Belgique plutôt cadrée, nous allons suivre l'histoire d'Astrid, jeune infirmière belge. A travers son histoire, la réalité de ce qui se passe réellement dans ce pays est d'autant plus frappante. Ici, pas de fioritures, la belge moyenne survit dans un monde plein de contraintes…
Et les hommes ?? Oui, où sont les hooooommes ?? Car après tout, c'est bien ce qui nous intéresse, quel est le sort réservé à la gente masculine dans ce pays si extrémiste ? Eh ben, comme dans tout état totalitaire, le sort réservé à ces messieurs n'est guère enviable, il faut le dire… Ils sont complètements assujettis aux lois misandres de cette société qui ne donne pas vraiment envie…
L'histoire a été intéressante à suivre. La découverte à travers le journal d'Astrid des arcanes du pouvoir dans ce pays a été édifiante. Lors de cette lecture, je n'ai pu m'empêcher de faire plusieurs parallèles. le premier, bien sûr, avec un état totalitaire qui se voulait aussi très ouvert, à savoir l'URSS de Staline et compagnie.
J'ai aussi fait le lien avec un autre livre qui traite du pouvoir entre les mains des femmes. Je parle de l'excellent Les hommes protégés de Robert Merle.
En conclusion, je dirais que même si je ne crie pas au chef-d'oeuvre, avec ce livre j'ai passé un bon moment de lecture avec ces Assoiffées…

Challenge ABC 2017/2018


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1970. Suite à une révolution, le Benelux est devenu un empire totalitaire dirigé par des femmes, qui espèrent pouvoir un jour se passer des hommes. On suit en parallèle la visite d'une délégation française et la vie d'une favorite de la dirigeante. Je n'ai pas cherché à savoir si l'auteur voulait faire passer des messages. Je me suis contenté de me laisser divertir par le côté décalé de ce roman, mais d'autres textes de Bernard Quiriny m'ont procuré nettement plus de plaisir.

Bernard Quiriny est l'un de mes auteurs belges préférés ! J'apprécie tout particulièrement l'incroyable imagination dont il fait preuve dans ses nouvelles, menant le lecteur de petite surprise en petite surprise. de l'humour décalé, parfois une touche de fantastique, je me suis à chaque fois régalé.

"Les assoiffées" date de 2010. Il s'agit du premier roman publié par Bernard Quiriny, après deux recueils de nouvelles. Je dirais d'emblée que j'ai davantage apprécié son roman suivant, "L'affaire Mayerling", et qu'au stade actuel de mes lectures, je recommanderais plutôt cet auteurs pour ses nouvelles, le genre dans lequel il excelle.

J'ai retrouvé dans ce roman-ci les situations improbables et décalées qui caractérisent l'auteur. Son imagination fait naître une révolution aux Pays-Bas en 1970. le pouvoir passe aux mains des femmes; les hommes restent nécessaires pour la procréation, mais les femmes sont confiantes dans le fait que la science permettra un jour de s'en passer. En attendant, ils sont mis à l'écart, employés comme "larbins" et priés de se faire castrer ("l'offrande"). Les femmes vivent en couples homosexuels.

La dirigeante se fait appeler la Bergère. Au moment où l'histoire commence, elle règne sur l'ensemble du Benelux; les Belges sont tous devenus néerlandophones. Je laisse mes compatriote savourer le côté surréaliste de cette situation, amplifié par la description de l'arrivée d'une délégation française, avec des contrôles de sécurité que l'on imaginerait en URSS au temps de la guerre froide, comme si le Benelux était devenu une puissance mondiale ! Comme on peut l'imaginer dans ce genre de régime, on montre aux visiteurs ce que l'on veut bien leur montrer et le lecteur s'amuse de voir comment certains se laissent aveugler (imaginez une délagation du Parti communiste français en visite en Russie ou en Chine dans les années soixante).

La Bergère est une caricature de dirigeante toute-puissante, avec son culte de la personnalité et son palais luxeux, où elle abrite ses favorites. L'une d'entre elles figure parmi les personnages principaux du récit, qui décrit comment la Bergère l'a remarquée et l'a extraite de son milieu pour l'installer au palais.

Le tableau ne serait pas complet sans l'existence de dissidentes, menées par une certaine Beatrix.

Ces aspects décalés m'ont bien amusé ! Mais j'ai été déçu par un manque de rythme: le texte se traîne, par moments, et l'attention finit par se relâcher. Je n'ai pas retrouvé ici les petites surprises que j'apprécie tant dans ses nouvelles. Oeuvre de jeunesse, dirons-nous: avec "L'affaire Mayerling", Bernard Quiriny a montré qu'il était capable de mieux accrocher ses lecteurs.

Enfin, je pense que le projet de l'auteur était de laisser son imagination produire une situation décalée qui divertirait ses lecteurs. A-t-il voulu se moquer des féministes ? Considère-t-il que les féministes rêvent de se débarasser des hommes ? À l'heure actuelle, particulièrement, ces questions pourraient donner lieu à des débats enflammés. Sans connaître les intentions de l'auteur, je ne me lancerai pas dans ce débat.

Je vous recommande très chaleureusement de découvrir Bernard Quiriny, si vous ne le connaissez pas, mais en essayant plutôt ses nouvelles.
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Je ne sais pas d'où vient ce livre coincé dans ma PAL depuis des années.
Acheté où, quand, pourquoi ?
Mystère.
Donc, découverte totale, et découverte complètement inattendue.
C'est de la science fiction, ou plutôt de la politique fiction.
Dans les années 70, en Belgique, les femmes ont pris le pouvoir.
Dirigée par Ingrid, puis par sa fille Judith, nommées « Les bergères », les hommes sont relégués au dernier plan, utilisés, très souvent émascules.
Le pays est complètement fermé au monde extérieur, personne n'entre plus en Belgique.
C'est le royaume des femmes qui vouent toutes un culte sans limite à La bergère.
Description d'un monde totalitaire comme il en existe, mais l'originalité ici est que ce sont uniquement des femmes qui mènent le jeu.
L'histoire est racontée par un groupe de français qui a obtenu une autorisation exceptionnelle pour entrer dans le pays, et par une habitante du pays.
C'est assez inédit, décalé, pas mal écrit.
J'ai parfois trouvé que c'était un peu longuet, mais globalement, ça se laisse lire.
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Né en Belgique en 1978, Bernard Quiriny vit aujourd'hui en Bourgogne et enseigne le droit à l'université. Il écrit des articles littéraires ou musicaux pour la revue Chronic'Art ainsi que des critiques pour le Magazine Littéraire. Ecrivain depuis 2005, Les Assoiffées est paru en 2010.
Second ouvrage de Bernard Quiriny que je lis mais que ce soit le Village évanoui ou Les Assoiffées, dans les deux cas l'écrivain aborde le même thème, des populations se retrouvent coupées du monde extérieur et vont vivre en autarcie.
En 1970, en Belgique une révolution donne le pouvoir aux femmes et instaure une dictature dans tout le Benelux d'où sont exclus tous les hommes. En France la situation fait débat, quelques militants voyant dans le modèle Belge un exemple à suivre par tous. Un groupe d'intellectuels va partir en voyage officiel vers ce pays pour se faire une idée de la situation.
Bernard Quiriny ne manque pas d'imagination, un pays donnant le pouvoir exclusif aux femmes en radiant de la vie sociale tous les hommes, justes bons à fournir la matière essentielle à la perpétuation de la race, il fallait y penser. Pourquoi pas une planète gouvernée par des singes, tant qu'on y est ? Les écrivains sont formidables.
Le bouquin propose deux regards. le premier nous donne une vision extérieure du régime, ce sont quelques intellectuels partis en voyage organisé sous la houlette d'une officielle Belge, dans la grande tradition de ces expéditions (André Gide en Russie (1936) qui en reviendra déçu, Philippe Sollers en Chine (1974) qui s'en retourne enchanté, etc.) On ne montre aux visiteurs que ce qu'ils doivent voir, en le leur présentant sous son meilleur aspect ; on contourne leurs éventuelles questions dérangeantes, on flatte leur ego pour se les mettre dans la poche. le pays visité n'est plus qu'un vaste décor de cinéma. Au retour les dissensions entre les participants au moment d'expliquer ce qu'ils ont vu sont assez croquignolettes mais pas assez développées.
Le second regard est livré sous la forme d'un journal, tenu par une citoyenne Belge, qui va être introduite dans l'entourage d'Ingrid et sa fille Judith « La Bergère », la maîtresse absolue de tout l'Empire. Nous sommes alors au coeur de la machine, la nomenklatura a tous les droits, ses conditions de vie sont luxueuses quand la misère règne dans le reste du pays, chacune veille scrupuleusement à servir la paranoïa de Judith, lui passant tous ses caprices même sexuels, lui cachant tout ce qui pourrait lui déplaire.
Le roman expose la gestion de la Belgique exactement comme on a pu apprendre depuis, la manière dont on vivait dans la Russie communiste de Staline, la Chine de Mao ou la Corée du Nord aujourd'hui encore. le culte de la personnalité, le pouvoir absolu, le déni de la réalité etc. On connait tout cela, on l'a lu ou vu dans des reportages qui de nos jours ont ouvert les yeux des plus aveugles (je pense ?). C'est là que le roman commence à peiner, cette espèce de copier/coller entre le réel utilisé pour ce fictif finit par lasser. Je suis quasi certain que tout ce qui est repris dans ce roman – et qui peut sembler hallucinant à un jeune lecteur – n'a rien d'imaginaire mais sort des archives et documentaires réalisés sus les régimes totalitaires, rien ne m'a étonné, tout m'a paru déjà connu.
Pour le dire franchement, j'ai refermé le roman un peu déçu pour plusieurs raisons. Contrairement aux apparences, j'ai trouvé qu'il manquait de fond, s'il s'agit d'une fable politique pour nous mettre en garde contre les totalitarismes, le bouquin est bien lourdingue ; mon sentiment profond c'est que cette toile de fond n'est qu'un prétexte pour amuser, sans plus. Par contre les jeunes écrivains en herbe en tireront profit, ce roman est la preuve parfaite qu'une idée de départ géniale ne donne pas forcément un résultat du même niveau, non pas parce qu'elle a mal été exploitée par l'auteur mais parce qu'une idée ne fait pas un bouquin a elle seule. Pour conclure, un roman sympathique et souriant mais néanmoins décevant et surtout beaucoup trop long.
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Distrayant mais décevant, ce roman au pitch pourtant aguicheur : depuis 1970, aucun étranger n'a mis les pieds dans l'Empire des femmes, depuis que la rebelle féministe Ingrid a pris le pouvoir sur le Benelux, et sa fille Judith à sa suite; quelques décennies plus tard, un petit groupe de happy few germanopratins est invité à visiter ce régime unique au monde.
Décevant parce qu'une fois le pitch posé, on a vite le sentiment que l'auteur y a épuisé son inspiration, à part deux ou trois idées rigolotes. Là où l'on attendait un développement original sur ce que pourrait être une société exclusivement féminine, on découvre scène après scène un patchwork caricatural de société totalitaire avec ses banlieues tristes peuplées d'indigentes versus nomenklatura baignant dans l'opulence, culte de la personnalité pour une "Bergère" dirigeante modèle d'incompétence à la Elena Cauecescu et de perversion à la mode Staline, sans oublier les traitements réservés aux hommes dignes des barbaries nazies les plus sophistiquées.
Bien sur Quiriny n'est pas Orwell et n'a je pense pas la prétention de l'être, mais au moins on aurait pu attendre un peu plus de subtilité ou en tout cas plus d'humour de sa part. Cela reste une lecture plaisante si l'on veut bien se contenter d'apprendre que masculin ou féminin, aucun régime totalitaire n'est acceptable.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Autre nouvelle : plusieurs mots sont rectifiés. Je n’ai pas pu les noter tous, mais j’ai retenu ceci : « effort » sera désormais féminin, « candeur » du masculin. Je sens que je vais encore me tromper souvent, et que les filles vont se moquer de moi – elles apprennent toujours plus vite, et s’amuseront à me corriger quand je me tromperai. Comment ne pas s’y perdre ? Combien de mots déjà ont changé de genre ? Mais ce n’est pas un sujet de plaisanterie : il faut faire attention. A Wavre, l’an dernier, on a contrôlé tout un district ; celles qui savaient mal leurs genres, on les a envoyées en rééducation. La rééducation ! Ce mot-là me fait bien peur, bien qu’il soit féminin.
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Après un copieux déjeuner dans un restaurant fréquenté, aux dires de Kristin, par les personnalités les plus éminentes de l'Empire, les Français se rendirent au Palais des brigadières - un imposant bunker niché dans les bois, comme une maison de repos - pour rencontrer une délégation de notables aux titres ronflants: une lieutenante-générale générale-majore, deux générales de brigade et une escouade de colonelles.
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"J'en suis au chapitre sur le despotisme. Le principe du despotisme, dit-il, c'est la crainte; or, il faut que la crainte abatte tous les courages, et éteigne jusqu'au moindre sentiment d'ambition, afin que chacun demeure l'inférieur du despote."
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Situation étrange : ils étaient venus dans l'intention de les admirer, et elles avaient la hantise qu'ils les dénigrent !
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Ce talent qu'a Judith pour magnétiser les masses, pour obtenir toujours des réactions parfaites ! Elle l'a hérité de sa mère qui dirigeait les foules de la voix et du geste, comme une marionnettiste ou une charmeuse de serpents.
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Vidéo de Bernard Quiriny
En une fable contemporaine irrésistible de brio littéraire et philosophique, l'écrivain Bernard Quiriny raconte la pensée libérale, ses fondements, ses développements, son histoire, à travers les débats d'un club imaginaire dont on rêverait de pousser les portes.
Ils aiment la liberté, la propriété privée, l'égalité des droits. Ils se méfient de l'État, du pouvoir, des impôts. Ils détestent qu'on leur dise quoi penser ou comment mener leur vie. Ils ne sont pas d'accord sur tout mais se retrouvent sur l'essentiel. Constant, Stuart Mill, Smith, Say, Tocqueville, Sieyès ou Hayek : ce sont les libéraux, ces penseurs parfois présentés comme des épouvantails, sans qu'on prenne toujours la peine de les lire.
Avec style et humour, Bernard Quiriny explore les oeuvres des grands auteurs et montre comment les débats d'hier continuent d'influencer ceux d'aujourd'hui. Un panorama complet, accessible à tous. Une grande fresque qui se déploie avec élégance. Un éloge de cette denrée fragile et précieuse, la liberté.
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