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EAN : 9782918619178
211 pages
La Dernière Goutte (17/04/2014)
3.75/5   8 notes
Résumé :
Le río Negro, dont les flots autrefois sauvages inspiraient toutes sortes de légendes, n'est plus à présent que l'ombre de lui-même : ses eaux polluées se contentent de charrier péniblement déchets et cadavres.Un couple d'intellectuels reconnus est pourtant parvenu, durant une vingtaine d'années, à vivre paisiblement aux abords de cette rivière encombrée de secrets. Mais un jour, à vouloir "faire l'éducation" de leur fils, un adolescent aussi apathique qu'introverti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je continue ma tournée de petits bijoux d'humour noir de la littérature argentine, et de Buones Aires me déplace à Resistencia, la capitale de la province de Chaco, au nord-est de l'Argentine, traversée par le Rio Negro.Le Rio Negro,toile de fond de cette histoire.
Notre narrateur est un écrivain argentin au succès relatif, un drôle de pére qui semble peu apprécier Miguel,son fils de dix-huit ans dont il nous fait un portrait peu reluisant. La mère étant en déplacement de travaille, ils doivent passer quelques jours ensemble. Il décide d'en profiter pour parfaire son "éducation sexuelle" le trouvant introverti,apathique et enfantin pour son âge, loin de ce qu'il pense avoir été lui-même en son temps. La façon qu'il s'en prend est plutôt louche et maladroit et le Miguel est beaucoup moins con que ce qu'il prétend et a sûrement plus de décence que lui..... la gâterie éducative qu'il offre à son fils va mal tourner......trés mal !.....Quoi penser d'un type pareil, irresponsable, qui oscille entre raison et déraison ? Un soi-disant intello féru d'ego, accro aux joints, un abruti qui a la nostalgie de sa femme dont il pense qu'elle occupe une place extraordinaire et unique dans sa vie,alors qu'il vient de commettre l'innommable.....
Une histoire sombre aérée par un humour caustique et des souvenirs du club nautique le Regatas et du Rio Negro, qui débute presque tous les chapitres, avec son image, son histoire, ses mythes. Naviguant entre passé et présent, l'auteur, à travers la dynamique de cette rivière à l'eau nauséabonde qui s'écoule indéfiniment, charriant déchets, cadavres et souvenirs d'un passé fantasmé,nous enfonce dans un cauchemar d'inconscience, de burlesque, sur fond de musique locale ( Osvaldo Pugliese, Caetano Veloso,Joaquin Sabina...). Les événements se précipitent vers la fin jusqu'à toucher l'absurde,.
Bien que dérangeant dans certains aspects,une histoire macabre d'une écriture simple et d'un humour très noir, à conseiller aux amateurs des films des Frères Coen et de Quentin Tarantino.
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A Resistencia coule un long fleuve tranquille. Un père et un fils s'y retrouve pour un week-end, la mère s'est éclipsée de la demeure familiale pour un congrès. C'est l'occasion parfaite donc pour le père d'essayer de retisser des liens avec ce bêta d'ado, gras et timide qui passe sa vie sur le canapé à regarder les Simpson ou je ne sais quelle autre télénovela. Peut-être même, l'idée lui passe par la tête, de lui parfaire son éducation sexuelle. Allez petit, invite ta copine pour la soirée, même si c'est pas encore ta copine, avec les jeunes de maintenant, on ne sait plus qui est qui et qui fait quoi... La belle Mariel, au nom du père et du fils.

Et la soirée commence plutôt bien, le sourire de Mariel, ses longues jambes, sa poitrine qui se dresse fièrement sous son chemisier. Elle furète dans la collection de 33 tours vintage, s'entiche de Caetano Velaso, ce chanteur brésilien à la voix de velours qui faisait chalouper les culs de ces femmes du río Negro. Quelle femme, quelle jeune fille même, pourrait y résister. Surtout à cette heure de la soirée, quelques bières qui coulent entre les lèvres, à part le gamin refermé sur lui-même qui ne veut qu'un coca, pauvre jeunesse, s'en suivent un, plutôt trois, verres de whisky. Heureusement, Mariel, plus libérée que son rejeton, le suit dans la chaleur de cette nuit. Il sort son joint, de la bonne herbe à partager, réserve spéciale sortie du frigo, quelle sourire elle a Mariel, un sourire à faire bander n'importe quel homme, n'importe quelle âme du bord du río Negro. Un ou deux tranquilisants, pourquoi pas, et puis là, survient l'impensable. L'inimaginable même. L'effroi. Ou la petite boulette de la soirée...

Tout le monde peut faire une petite erreur dans une soirée. Je ne vais pas lui jeter la première pierre, soyons franc, ça peut arriver à n'importe quel homme. le principal reste donc d'assumer son acte, cette légère méprise. En tant qu'écrivain, il a d'ailleurs beaucoup étudié les ancêtres du río Negro et sait à quel point l'importance du fleuve s'est répercutée sur les habitants de Resistencia. Presque nostalgique du temps passé qui faisait la grandeur de ce fleuve, d'une époque où il charriait plus de cadavres que de boue. Oui, ça peut arriver ce moment de faiblesse qui fait basculer certaines vies, voir certains regards, vers un autre monde, plus noir, plus cynique mais tout en gardant son côté burlesque qui sied parfaitement au río Negro. Bref, j'ai adoré me retrouver dans cette soirée où l'on est certainement pas l'abri d'une défaillance humaine, c'est malsain et c'est pour cette raison que c'est encore meilleur, quelques verres et ce désir porté sur les jambes de Mariel, quelques verres qui me plongent au bord du río Negro comme un instant drôle et macabre d'un écrivain pathétique et inventif.
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J'avais entendu dire que c'était un petit bijou d'humour noir, on me parlait de burlesque, de macabre, et donc, j'avais de grandes attentes en commençant ma lecture, attentes qui, vous vous en doutez, n'ont pas été comblées.

Nous sommes face à une petite famille somme toute normale : un écrivain, sa femme chérie et leur neuneu de fils car plus léthargique que lui, c'est le Paresseux (l'animal) ! de plus, à 18 ans, le fiston ne semble pas intéressé par les filles ou le sexe, pleurniche et fait des caprices comme un petit enfant à sa maman. Ça fait chier grave son père !

Ils mènent une vie paisible et tranquille, ce ne sont pas des cas sociaux, mais des gens instruits et intelligents. Papa fume des joints régulièrement, n'hésite pas à boire un coup et le fiston est plutôt porté sur la télé et le PC, le tout dans une position assise ou couchée.

Une fois maman partie pour quelques jours, ça va tourner mal car en voulant bien faire, le mère va se foutre dans une merde pas possible et même commettre l'indicible, l'ignominie suprême !

Alors oui il y a de l'humour noir, du cynisme, du burlesques, des retournements de situation et une cohorte de morts, mais est-ce dû à l'écriture de l'auteur ou à ses personnages, mais je n'ai pas gloussé de plaisir devant nos deux personnages, père et fils, qui se retrouvant avec un cadavre sur les bras, s'enfonçaient de plus en tentant de s'en défaire.

Certes, c'est immoral, et j'adore ce genre de situation où tout fout le camp, où un personnage prend tout ça de haut, mais dans ce roman-ci, la magie n'a pas eu lieu.

Un roman noir qui nous présente une situation classique, mais autant j'avais gloussé de plaisir avec « Pottsville, 1280 habitants » qui lui, est un vrai bijou de noirceur, de cynisme, d'humour noir et de burlesque, ici, je suis restée de marbre quasi tout le temps, souriant juste quelques fois, mais pas assez à mon goût.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Dire que l'on a déjà lu l'histoire que raconte Río Negro relève de la litote. L'histoire du type normal qui se retrouve par accident avec un cadavre encombrant sur les bras et ne cesse de creuser sa propre tombe en tentant de s'en débarrasser est un classique de la littérature noire. Il faut donc à l'auteur, pour aborder un tel sujet, une certaine inconscience doublée d'une grande assurance pour penser qu'il s'en sortira mieux que les autres en la matière.

Mariano Quirós a donc tenté le coup. Et plutôt intelligemment en fait, en commençant par prendre le temps de poser ses personnages, en particulier son narrateur. Écrivain disposant d'une petite renommée et nostalgique d'une jeunesse sous la dictature qu'il imagine plus aventureuse qu'elle ne l'a vraiment été, il se trouve par ailleurs affligé d'un fils adolescent, Miguel, timide et pleurnichard toujours fourré dans les jupes de sa mère. Alors que cette dernière doit s'absenter quelques jours, l'écrivain décide donc de décoincer son fils, de tenter de faire en sorte qu'il ressemble un tant soit peu à l'adolescent forcément sublimé qu'il pense avoir été lui-même. le tout, bien entendu, sans une once de finesse… car l'intellectuel un peu reconnu, l'ego aidant, peut aussi être un pauvre abruti bas de plafond :

« Un jour, cela fait quelques années, j'ai lu un article dans la revue Gente qui parlait des jeunes et des prémices de la vie sexuelle. L'article affirmait que les jeunes d'aujourd'hui font leurs premières expériences entre quatorze et quinze ans. Ça ne m'a pas surpris ; ça m'a même permis de vérifier qu'il n'y avait pas eu le moindre progrès. Moi, à treize ans, j'avais réussi à mettre Blanquita Margoza dans mon lit, et à seize, je partouzais avec deux filles du lycée Itatí. Elles étaient impressionnantes, les filles d'Itatí. Particulièrement dessalées. L'article de la revue Gente m'a donc persuadé que, effectivement, mon fils aurait ses premières relations sexuelles entre quatorze et quinze ans. Mais maintenant, en voyant Miguel qui suçote son Coca-Cola à la paille, je comprends que j'ai fait l'erreur de placer ma confiance et ma tranquillité dans des statistiques de pacotille. »

Cette tentative de dévergondage s'achemine inexorablement vers le drame alors que, derrière la maison, les eaux polluées du Río Negro charrient les souvenirs trop beaux pour être tout à fait vrais et, peut-être aussi, en fin de compte, la possibilité d'effacer les erreurs pour pouvoir recommencer à zéro.

Ce qui, en fin de compte, sauve le roman de Mariano Quirós de la banalité, c'est qu'il choisit d'axer son récit sur la figure du narrateur taraudé par la crise de la quarantaine ou de la cinquantaine et naviguant en eaux troubles entre son passé fantasmé et l'image bien morne du futur qu'incarne son fils, plutôt que sur ce cadavre qui ne va pas tarder à encombrer sa vie et mettre en exergue son égoïsme et une terrible inaptitude à la moindre empathie. Ce choix qui permet d'utiliser une narration particulièrement froide et détachée confère au livre une ambiance noire et burlesque, écoeurante mais aussi, clairement, cocasse.
Jouant par ailleurs avec des personnages secondaires parfois juste esquissés mais auxquels il sait donner une certaine épaisseur malgré tout par le biais de quelques phrases bien senties et d'un amusant jeu d'échos entre le passé et le présent, Quirós, en l'espace d'à peine deux cents pages, livre un récit agréablement immoral qui pour ne pas être franchement novateur n'en est pas moins intense et d'une lecture plaisante. Bref, une sympathique découverte et un auteur à suivre.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Comme tous les grands affluents, le río Negro a eu sa part de monstres aquatiques. Beaucoup de gens savent que l'ancien cimetière de Resistencia, le tout premier, se situait au bord de la rivière, au nord de la ville, là où se trouve actuellement le parc du 2 Février. Mais ce qui est vraiment curieux, c'est que ce cimetière ait été, il y a très longtemps, un cimetière indien, une nécropole où les indigènes du Chaco - surtout les Tobas - abandonnaient leurs morts. On raconte que l'intrusion de l'homme blanc sur cette terre sacrée a fini par susciter la colère des dieux : les Blancs ne se contentaient plus de s'emparer du monde des vivants, leur expansion prenait désormais un tour métaphysique. La réaction des dieux fut aussi inédite que primaire : les restes des caciques qui reposaient sur cette terre furent animés de la vitalité que la haine et la colère seules peuvent engendrer, et cela prit la forme du monstre aquatique qui a un visage d'Indien, celui qui, dit-on, a terrorisé la population de Resistencia pendant des décennies.
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Miguel regarde la télé dans le salon. Il est devant les Simpson, ce dessin animé qui prétend offrir une satire de la « famille américaine ». J'ai tellement lu à leur sujet, ces dernières années, sur la façon dont ils ont révolutionné la culture populaire, sur les allégories bibliques que chaque personnage symbolise, sur la façon dont leur humour sardonique vitrifie la bien-pensance mondiale, et tant d'autres choses encore, qu'il a bien fallu que je m'écrase. Pendant une ou deux saisons, j'ai regardé la série et, d'accord, ce qu'on en dit est peut-être vrai, mais au bout d'un moment ils deviennent fatigants. Je m'assieds à côté de Miguel et, ensemble, nous regardons un épisode. Homer, le père de famille, est Chez Moe, la taverne où toutes ses soirées, il les passe à se saouler avec des types aussi ravagés que lui. C'est un personnage marrant, Homer, et la moindre de ses réparties me fait bien rigoler. Pendant que je me bidonne, je jette un regard de biais à Miguel pour qu'on profite ensemble de ce moment si drôle. Mais il est raide comme un piquet, mon fils, et il fixe, immobile, l'écran de la télé. Il rentre sa tête dans les épaules, un peu comme une tortue, ce qui fait ressortir son double menton et lui donne l'air beaucoup plus gros que ce qu'il est en réalité. « Pauvre garçon », je me dis.
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Il y a des gens pour affirmer que c'est dans les moments difficiles que l'esprit de solidarité liant naturellement les êtres humains jaillit avec le plus de pureté. Ils prétendent que les tragédies, qu'elles soient individuelles ou collectives, servent à réaffirmer notre condition, à nous distinguer du monde animal. Si c'est vrai, on pourrait considérer les crues de la rivière comme un sermon invitant les habitants de Resistencia à communier tous ensemble. Des hommes et des femmes qui s'échinent de concert à sauver ce que l'eau va bientôt dévaster. Des meubles, de l'électroménager, des choses auxquelles on tient plus ou moins. On peut les voir, là - en général ça se passe sous une petite pluie fine et persistante -, ces hommes et ces femmes au teint grisâtre.
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Un jour, cela fait quelques années, j’ai lu un article dans la revue Gente qui parlait des jeunes et des prémices de la vie sexuelle. L’article affirmait que les jeunes d’aujourd’hui font leurs premières expériences entre quatorze et quinze ans. Ça ne m’a pas surpris ; ça m’a même permis de vérifier qu’il n’y avait pas eu le moindre progrès. Moi, à treize ans, j’avais réussi à mettre Blanquita Margoza dans mon lit, et à seize, je partouzais avec deux filles du lycée Itatí. Elles étaient impressionnantes, les filles d’Itatí. Particulièrement dessalées. L’article de la revue Gente m’a donc persuadé que, effectivement, mon fils aurait ses premières relations sexuelles entre quatorze et quinze ans. Mais maintenant, en voyant Miguel qui suçote son Coca-Cola à la paille, je comprends que j’ai fait l’erreur de placer ma confiance et ma tranquillité dans des statistiques de pacotille.
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