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EAN : 9782914467766
120 pages
Chèvre-feuille étoilée (01/01/1900)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Immortalisant Bou-Saâda et une Algérie disparue, la palette chatoyante de Dinet (1861-1929) a séduit puis lassé : rejet, oubli qui ont remisé ses toiles, comme celles d’autres peintres orientalistes, dans les greniers et les réserves de nos musées d’Occident. Pourtant, ses œuvres battent aujourd’hui les records des ventes aux enchères : musées et particuliers, particulièrement du Moyen-Orient, lui assurent une cote jamais égalée.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Etienne Dinet, peintre orientaliste du 19e siècle, mérite particulièrement que l'on s'attarde sur son cas. Entre les différents rejets et engouements dont il a pu être l'objet, on devine le potentiel contenu par son oeuvre et son parcours dans la réalisation d'un essai biographique qui saura attiser la curiosité.

En 1884, Etienne Dinet découvre le sud algérien dans la région de Bou-Saâda. Quinze ans plus tard, il s'y installe définitivement. Il se convertit à l'islam et prend le prénom de Nasr-Eddine. Son amour pour l'Orient est sincère, et son oeuvre ne cessera de s'attacher à la représentation de cette terre qu'il adore et qui l'aura transformé.

Dans son essai biographique sur le peintre, Naïma Rachdi décrit avant tout les principales phases qui ont défini la réception de l'oeuvre de Dinet auprès du public (qu'il s'agisse d'amateurs ou d'experts, en provenance de l'Orient ou de l'Occident). La démarche de Dinet et ses méthodes de travail sont survolées, et évoquées seulement lorsqu'il est question de juger ou non l'honnêteté de la démarche du peintre dans sa représentation d'un Orient idéalisé. En effet, les principales questions qui opposent les aficionados du peintre à ses détracteurs concernent le caractère fantasmé de la plupart de ses oeuvres. Ces peintures magiques, qui semblent sorties tout droit du conte des Milles et Unes nuits, sont-elles le symbole d'un Occident qui cherche à asseoir sa supériorité culturelle sur un peuple que l'on s'imagine aussi pur et innocent qu'un enfant, ou le regard rempli d'amour d'un peintre pour sa patrie de coeur ? Que penser de l'absence de la représentation des troupes coloniales dans ces peintures ? N'est-ce pas une façon de faire oublier la réalité politique de l'Orient, d'éviter de remettre en question un contexte défavorable pour l'Occident ?

Ces questions intéressantes ne trouveront pas de réponse absolue dans le livre de Rachdi, et c'est tout en sa faveur. A chacun de se forger son opinion, et de prendre en compte les différents points de vue qui ont émané sur ce sujet au cours des siècles passés.
Là où la déception se fait davantage ressentir, c'est dans la brièveté du développement des chapitres. Il semblerait que tout le monde –ou presque- aurait pu écrire le livre de Rachdi, à condition de détenir les sources nécessaires. En effet, la moitié de l'essai ne consiste en rien de plus qu'en l'extrait de nombreux passages de la biographie du peintre réalisée par sa soeur, Jeanne Dinet-Rollince. On a parfois l'impression de lire un abrégé de cette biographie. L'expérience est frustrante –il aurait mieux valu lire directement les écrits de Jeanne Dinet-Rollince.

Au milieu du livre, des illustrations de certains tableaux d'Etienne Dinet sont rassemblées sur papier glacé. le format du livre ne les présente pas à leur avantage mais donnera un bon aperçu des oeuvres du peintre, pour ceux qui ne les connaissaient pas encore. En revanche, rien ne justifie le choix de telles peintures par rapport à telles autres. Celles qui sont présentes ne sont pas évoquées par Naïma Rachdi et d'autres, qui font l'objet d'un ou deux paragraphes de son essai, ne sont pas représentées dans le fascicule central.

Cet essai permettra donc éventuellement à ceux qui ne connaissent pas Dinet de se faire un aperçu rapide de son oeuvre et des controverses qu'elle aura suscitées. Mais là encore, la matière sera certainement insuffisante. L'approfondissement se fera au-delà de l'essai de Naïma Rachdi, pour ceux qui auront été séduits un minimum par la présentation qu'elle aura brossée du peintre.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Ce livre est une étude de l'oeuvre d'Etienne Dinet et de sa place dans la peinture orientaliste. L'auteure se base sur de nombreux témoignages et l'écriture est assez fluide mais je m'attendais à un ouvrage quelque peu romancé, ce qu'il n'est pas. Cet ouvrage est destiné à toute personne étudiant la peinture orientaliste ou s'y intéressant beaucoup. Je dois avouer que n'ayant pas une grande culture dans ce domaine, j'ai appris beaucoup mais un certain nombre de références m'étaient tout de même inconnues. En conclusion, ce n'est pas de la littérature mais plutôt un précis sur la peinture orientaliste.
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Un livre agréable à lire, un style épuré et dynamique mais tout en douceur. Son but n'est pas de faire connaître Dinet, mais de répondre à la question précise du regain d'intérêt pour la peinture orientaliste et spécialement celle du peintre de Bou-Saada. Plusieurs questions très intéressantes et pointues y sont abordées et trouvent réponse comme la question de la photographie qui aurait pu servir au peintre pour ses tableaux hyperréaliste, son rapport à l'Orient, sa position par rapport à la peinture moderne. L'auteure explique aussi la raison pour laquelle les amateurs d'art musulmans du Moyen-Orient achètent à coup de million d'euros ces peintures qui sont toutes figuratives alors que dans l'islam la représentation de l'homme est interdite. Quelques tableaux au milieu de l'oeuvre illustrent judicieusement le propos de l'auteure ; seuls les tableaux qu'elle aborde directement dans le livre et qui ont un lien direct avec les questions posées comme celle de la nudité ou de la littérature arabe à laquelle il s'est intéressé, sont représentés. Un travail scientifique qui plait par le fait que l'auteur ne se met pas en avant, ne donnant la place qu'à l'analyse et aux conclusions objectives.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« [Je ne suis] ni un savant ni un amateur, mais simplement un artiste, et qui ne peut s’empêcher de considérer les arts comme l’expression la plus haute et la plus éloquente de la vie et de l’idéal des peuples, et qui craint qu’on ne fasse de l’art enchanteur de cet Orient merveilleux ce qu’on a fait pour nous de sa littérature : une chose morte entre les mains des grammairiens et des philosophes, gens très érudits et fort estimables assurément, mais qui oublient trop souvent que, si cet art et cette poésie exercent une fascination aussi intense sur nos imaginations, c’est qu’ils ont puisé leurs éléments aux sources les plus émouvantes de la vie et de la nature et qu’ils sont le véritable reflet du grand soleil d’Orient auquel nul autre ne peut être comparé. »
Etienne Dinet
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« Il est au Sahara un moment extraordinaire : c’est le tomber du jour. […] Le ciel devenait un décor, en éclairage indirect. Le sol s’illumine étrangement. Les couleurs […] se composent alors en un chromatisme subtil. […] Harmonie en rose et vert : Je suis dans un Dinet ! Cela existait donc, et sans mièvrerie. Comment lui reprocherait-on de s’être attaché avec conscience et tout le métier possible, à restituer ce spectacle proprement inimitable ? Ses chromos sont la réalité même. »
François Pouillon
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Les tableaux de Dinet correspondent […] à l’image « épurée » d’une Algérie arabo-musulmane où la présence française est gommée, et que le jeune gouvernement algérien voulait privilégier en ce début de l’ère de l’indépendance. Cette reconnaissance ne fit pas monter sa cote en France, mais sa réputation de peintre orientaliste français musulman était consacrée en Algérie.
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Mais il y a un autre aspect qui est reproché à la peinture orientaliste par certains critiques. Il s’agit de la présence coloniale généralement occultée dans ces peintures et que Linda Nochlin considère comme l’expression d’une position idéologique. Elle y voit le choix des peintres orientalistes de situer l’Orient hors de l’histoire.
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Cette peinture arrive à point nommé dans des pays comme ceux du Golfe qui avancent à grand pas vers la modernité et qui ont besoin de célébrer leur identité culturelle traditionnelle et leur passé.
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