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Georges Forestier (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070441556
224 pages
Gallimard (18/11/2010)
3.43/5   91 notes
Résumé :

"Le lecteur me permettra de lui demander un peu plus d'indulgence pour cette pièce, que pour les autres qui la suivent. J'étais fort jeune quand je la fis ". Autrement dit, comment Racine avait-il pu ne pas faite du Racine ? Car La Thébaïde repose sur un conflit dont le moteur n'est pas la passion amoureuse mais la rage suicidaire de tous les personnages. Racine puise chez Euripide la sanglante histoire d'Etéocle et de Polynice, les deux fils d'Oedipe. U... >Voir plus
Que lire après La Thébaïde, ou les Frères ennemisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Ça a un côté marrant de lire des pièces évoquant la mythologie grecque : on ne sait jamais a priori quelle version de l'histoire l'auteur va nous offrir. C'est comme se balader dans une tripotée d'univers alternatifs.

L'épopée des Labdacides a évidemment de quoi faire s'écouler énormément d'encre, au sens propre, tellement elle déborde d'événements héroïques et tragiques. Racine ne pouvait pas passer à côté. La Thébaïde est sa première pièce jouée par la troupe de Molière et publiée en 1664 ; pas un franc succès pour ce petit nouveau de la scène. L'histoire de ces débuts est excellement racontée par 5Arabella et je vous renvoie vers sa critique pour les détails.
Au sein de l'épopée des Labdacides, Racine se concentre sur le conflit qui oppose les deux fils d'Oedipe, Étéocle et Polynice, pour le trône de Thèbes. Pour les événements, il s'inspire essentiellement des Phéniciennes d'Euripide mais en se concentrant sur les deux frères là où le tragique grec évoquait une période plus longue (ce n'est pas un mal, à mon avis).
On s'éloigne donc de Sophocle sur certains points : on ne sait pas si Oedipe est mort suite à la découverte de ses parricide et inceste, où s'il a fait le voyage à Colonne. Ismène, soeur d'Antigone, n'existe pas. Jocaste ne s'est pas suicidée après avoir découvert que son époux était aussi son fils. En revanche Hémon, fils de Créon et donc cousin d'Étéocle et Polynice (c'est compliqué hein), et amant d'Antigone (soeur des deux frères ennemis) est bien présent.

Première pièce ou pas, j'ai bien apprécié la clarté avec laquelle les vers de Racine expliquent les événements, les ambitions et les sentiments. J'ai en particulier trouvé originales les raisons qui opposent les deux frères. Il avait été planifié qu'ils se relaieraient sur le trône de Thèbes, un an chacun. Mais après sa première année, Étéocle refuse de laisser sa place à Polynice qui revient à la tête d'une armée argienne pour réclamer son dû.
J'ai en général une vision d'Étéocle comme du méchant de l'histoire. Racine inverse ce sentiment, en affirmant que le peuple de Thèbes tient à conserver Étéocle comme roi et en aucun cas l'échanger pour Polynice qui s'annonce comme un tyran. de fait, Polynice crie haut et fort que le peuple n'a pas droit à la parole ; il doit subir, simplement, l'autorité du roi légitime. Étéocle apparaît ici comme presque « élu » par son peuple ; c'est un roi « républicain ».
Cependant je ne m'illusionne pas. Racine inverse « mon » sentiment sur les deux frères, mais replacé dans son époque, je crois que c'est encore Polynice – sorte de représentation de l'absolutisme – que l'auteur favorise. Un roi « élu du peuple » ne pouvait que dégoûter un Louis XIV qui se souvenait de la Fronde.

Je suis en revanche moins satisfait du carnage suicidaire avec lequel Racine son dernier acte. le suicide final de Créon en particulier – un homme présenté comme ambitieux, sournois, prêt à tout pour récupérer le trône pour lui-même – me laisse sceptique. L'auteur associe bêtement le tragique à la comptabilité mortuaire. Mais à mon avis trop de morts injustifiées tuent la sensation de tragique.

Mais l'un dans l'autre mon ressenti final est positif. Cette pièce est une bonne façon de découvrir la tragédie des frères ennemis. Que cela ne vous empêche pas cependant de chercher ailleurs d'autres interprétations.
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Il s'agit de la première pièce de Racine représentée et publiée, en 1664. le poète avait déjà fait des tentatives auparavant : une première pièce qu'il a écrite, Amasie, a été refusée par le théâtre du Marais en 1660, et il s'est lancé par la suite dans la rédaction d'une pièce inspirée par la vie d'Ovide, on en trouve des mentions dans des lettres de Racine, dès 1661. C'est que le théâtre était au XVIIe siècle le meilleur moyen de se faire connaître pour un poète, et aussi de gagner de l'argent. A condition bien sûr, que la pièce eut suffisamment de succès. Et Racine a besoin d'argent : il n'a pas comme Corneille, de charge lui apportant de revenus réguliers, ni de biens, ses parents étant morts alors qu'il était enfant. Même s'il peut bénéficier du soutien de certains membres de sa famille, comme son cousin Vitart, qui lui permet d'être logé à Paris chez le duc de Luynes et lui procure une fonction de commis, il s'endette pour faire éditer ses poésies. En 1663, une ode écrite pour la guérison du Roi (qui souffrait d'une rougeole) lui permet d'être inscrit sur la liste de gratifications royales (il recevra une pension annuelle) mais les pensions sont payées en retard, et le montant de la sienne, est loin de celles versées à des auteurs plus célèbres comme Corneille.

La première pièce de Racine, La Thébaïde est donc créée le 20 juin 1664 par la troupe de Molière. En principe, les tragédies étaient plutôt créées pendant l'hiver, et les comédies en été. Mais Molière s'est vu interdire les représentations de Tartuffe, et il n'a donc pas de pièce nouvelle à donner aux spectateurs. Il lance donc la pièce du jeune auteur qu'était Racine pour relancer la fréquentation de son théâtre. Ce n'est pas vraiment un succès : les registres du théâtre montrent une fréquentation très modeste. Il y aura 14 représentations cette année, plus des représentations privées, en particulier devant le roi. Molière reprendra la pièce l'année suivante, et en donnera aussi quelques représentations en province. La publication en librairie, sans être passée complètement inaperçue, n'a pas vraiment mis Racine en vedette. Mais il s'agit d'un début qui rendra plus aisé à l'auteur de faire accepter la pièce suivante.

La pièce prend comme sujet les fils d'Oedipe, et le combat meurtrier où ils laisseront tous les deux la vie. le mythe d'Oedipe avec toutes ses ramification était régulièrement utilisé, la pièce de CorneilleOedipe lui a grandement permis d'asseoir sa notoriété et lui a valu le surnom de « Sophocle du XVIIe » siècle. Une pièce de Rotrou, Antigone a eu aussi son heure de gloire. Racine s'attaque donc à une thématique qui a déjà, d'une façon ou d'une autre, été traitée par les deux plus importants auteurs de la première moitié du XVIIe siècle.

C'est de la pièce de Rotrou que la Thébaïde est la plus proche, même si Rotrou s'intéresse surtout à Antigone, le combat meurtrier entre ses frères en est en quelque sorte le prologue, qui explique la situation d'Antigone. Rotrou a en fait condensé Les Phéniciennes d'Euripide et Antigone de Sophocle en une seule pièce. Mais l'évolution du théâtre du XVIIe siècle va dans le sens d'une simplification de l'action dramatique. Horace de Corneille en 1640 a été une étape importante de cette évolution : son auteur a conclu que le succès mitigé de la pièce était dû à une « duplicité » de l'action (une sorte de dédoublement de l'action), et par la suite a décidé de concentrer ses pièces autour d'un seul enjeu dramatique. Dans la préface à la Thébaïde, d'une édition de ses oeuvres qui date de 1675, Racine se positionne par rapport à Rotrou, en indiquant qu'il avait évité «la duplicité d'action » et suivi la pièce d'Euripide uniquement. Qui par ailleurs était son auteur grec de prédilection ; il faut noter, que Racine maîtrisait parfaitement le grec ancien, ce qui n'était pas forcément si répandu à son époque, même parmi les lettrés.

La pièce est donc très simple dans son déroulé. Nous sommes à Thèbes, l'armée grecque est sous ses murs amenée par Polynice, qui veut régner dans sa vie natale, Oedipe, ayant décidé que chacun de ses fils va exercer la charge royale une année, en alternance. Mais Etéocle, son frère, qui a pris la couronne en premier ne veut plus la céder à son frère, malgré sa promesse. Créon, l'oncle, pousse les deux frères à la haine, il aime secrètement Antigone, bien qu'elle soit fiancée à son fils, Hémon.

Dans le premier acte, Jocaste et Antigone, après les alarmes causées par des combats sous les murs, essaient d'oeuvrer pour la paix, Etéocle accepte la venue de Polynice dans la ville, pour pouvoir échanger avec les femmes. Dans le deuxième acte, après un échange amoureux entre Hémon, qui a suivi Polynice, et Antigone, Jocaste essaie de convaincre Polynice de cesser les combats. La scène est interrompue, car malgré la trêve, les soldats des deux camps en sont venus aux mains. Dans le troisième acte, Jocaste essaie de convaincre Etéocle d'être plus accommodant, sans succès, mais il accepte de voir son frère pour discuter avec lui. Créon révèle à son confident son ambition de prendre la couronne après la mort des deux frères, et d'épouser Antigone. le quatrième acte est centré autour de l'échange entre les frères ennemis, qui finissent par convenir d'un combat entre eux deux pour décider du destin de la guerre et du trône. le cinquième acte est consacré au récit du combat fratricide, et au suicide d'à peu près tous les personnages restants.

L'auteur dans sa préface de 1675 demande de l'indulgence au lecteur pour sa pièce, car dit-il « j'étais fort jeune quand je la fis ». On comprend cette demande à la lecture de la pièce : elle ne serait sans doute plus éditée de nos jours si elle n'avait pas été de la main de Racine. L'auteur a produit une oeuvre appliquée, mais assez scolaire, il suit bien les recettes pour composer une tragédie selon les règles de l'époque, sans réelle originalité ni véritable inspiration. Même les vers sont assez ternes, passe partout. C'est une curiosité, cela montre le point de départ de l'auteur, mais il faudra attendre un peu pour qu'il trouve vraiment sa voie, et qu'il produise les chef d'oeuvres qui ont traversé les siècles.
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"La Thébaïde ou les frères ennemis" est la première pièce de Racine-du moins, la première de celles qui nous sont parvenues.
Comme son titre l'indique, est ici conté l'histoire d'Etéocle et Polynice, les légendaires fils d'Oedipe de la mythologie grecque.
Et c'est fort intéressant et, on y trouve parfaitement son compte, à condition de comprendre que c'est une oeuvre un peu à part dans l'oeuvre racinienne et qu'elle a donc des qualités à part, différentes de celles des autres oeuvres de Racine.
Ce que j'admire généralement chez Racine, c'est la qualité du vers, l'humanité des personnages ( on le dit trop peu, les personnages de Racine ont une psychologie extrêmement travaillée ) et la capacité de Jean Racine à nous émouvoir.
En l'occurrence, ici, nous n'avons rien de tout cela, à part, peut-être, une certaine émotion, mais bien différente de ce qu'on ressent habituellement en lisant une tragédie racinienne !
Pour lire cette oeuvre, il faut comprendre que son intérêt réside avant toute chose dans la maîtrise de l'intrigue affichée par Jean Racine. On ne peut accrocher à l'intrigue, mais si on accroche à cette pièce, je pense que c'est en raison de l'intérêt suscité par l'intrigue, du suspens, de la tension autour de l'intrigue. Bien sûr, on sait comment ça va finir ; mais, peu importe, quoi qu'il en soit, l'histoire est passionnante.
Il faut dire que Racine a l'art et la manière de la rendre passionnante.
Une réussite !
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Racine, Jean - "La Thébaïde ou les frères ennemis" – Folio théâtre, 2010 (ISBN 978-2070441556) édition présentée, établie et annotée par Georges Forestier

"La Thébaïde ou les frères ennemis" fut la première pièce de Racine, représentée en 1664. Elle passe pour une oeuvre de jeunesse, encore mal dégrossie : même un auteur comme le grand Racine eut besoin de «faire ses classes» et Molière l'aida peut-être quelque peu.
Le thème abordé ici fut immortalisé par la suite plutôt sous le titre «Antigone» (de Sophocle à Anouilh et au-delà, par exemple Bauchau, sans oublier l'essai «Les Antigones» de George Steiner).

Racine possède déjà l'art de poser le problème en quelques mots, comme par exemple lorsque Jocaste questionne son fils Etéocle :
« La couronne pour vous a-t-elle tant de charmes ? / Si par un parricide il la fallait gagner, / Ah, mon fils ! à ce prix voudriez-vous régner ? » (vers 72-73)
suivi peu après de ce constat (en plein règne de Louis XIV, il fallait oser !) :
« La victoire, Créon, n'est pas toujours si belle ; / La honte et les remords vont souvent après elle » (vers 195-196).

La réponse de Créon, en quinze vers «L'intérêt de l'Etat est de n'avoir qu'un roi… »), en dit plus long que bien des traités de science politique, cela fait aussi partie du génie de Racine.
Plus loin (vers 475-482), la tirade de Polynice paraît radicale – « Est-ce au peuple, Madame, à se choisir un maître ?... » - mais rien que le fait de poser la question, et de formuler une réponse aussi caricaturale pourrait laisser supposer que Racine prête une idée plus généreuse à son frère Etéocle (vers 91-110)…

La musique coule par exemple dans une suite de quatre triolets heurtés (pour la «race vile et damnée» des courtisans) s'élargissant à deux souples sextolets faisant contraste pour rendre l'amour maternel :
« de lâches courtisans peuvent bien le haïr,
Mais une mère enfin ne peut pas se trahir »

Autre exemple de rythme savamment orchestré (vers 985-986) :
« Hé quoi ? loin d'approcher vous reculez tous deux ? » (duolet quartolet, quartolet duolet, en miroir)
« D'où vient ce sombre accueil et ces regards fâcheux ? » (sextolet, sextolet)
Certes, il manque encore l'accord de la teinte avec le rythme et le fond : le "a" de "regards" et le "â" de "fâcheux" sonnent sans doute un peu trop clairement pour un "sombre" accueil, lequel commence aussi par "a".

Pour atteindre au sommet dans l'horreur, Jocaste enchaîne deux fois deux sextolets (vers 1185-1186) :
« le plus grand des forfaits vous a donné le jour,
Il faut qu'un crime égal vous l'arrache à son tour. »

L'un des plus puissants ressorts du théâtre racinien se trouve déjà condensé en quatre vers (595-599)
« Ô ciel ! que tes rigueurs seraient peu redoutables,
Si la foudre d'abord accablait les coupables !
Et que tes châtiments paraissent infinis,
Quand tu laisses la vie à ceux que tu punis ! »

Mais évidemment, on remarque l'absence dans cette pièce de toute intrigue amoureuse approfondie, et ce n'est certes pas ce sentiment qui en constitue le fil directeur, ce qui est bien peu racinien...

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Première tragédie, en cinq actes et en alexandrins, écrite par Jean Racine, représentée en 1664. Elle a pour sujet le combat et la mort des deux jeunes fils d'Oedipe, ainsi que celle d'Antigone.

Elle s'inspire notamment de : l'Antigone de Sophocle, des Phéniciennes d'Euripide, mais surtout de l'Antigone de Rotrou ainsi que de la facture des tragédies de Corneille.

Étéocle et Polynice, les deux frères ennemis, se combattent avec fureur, malgré les supplications de leur mère Jocaste et de leur soeur Antigone, et le noble dévouement de leurs deux cousins, Ménécée et Hémon, fils de Créon.

Tous ces personnages, sans exceptions sont tués, se tuent ou meurent de douleur au cours de la pièce. Leurs caractères sont encore assez faiblement dessinés : Étéocle et Polynice sont d'une violence monotone, Jocaste lasse par ses déclamations plus qu'elle ne touche, Créon est un traître bien noir et bien cynique.

Pourtant les beaux vers ne sont pas rares dans cette pièce, qui fut le coup d'essai, encore hésitant, d'un grand poète.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
CRÉON
Plus l'offenseur m'est cher, plus je ressens l'injure.
(I, 5)
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CRÉON:
L'intérêt de l’État est de n'avoir qu'un roi.
Qui d'un ordre constant gouvernant ses provinces,
Accoutume à ses lois et le peuple et les princes.
Ce règne interrompu de deux rois différents,
En lui donnant deux rois lui donne deux tyrans.
Par un ordre, souvent l'un à l'autre contraire,
Un frère détruirait ce qu'aurait fait un frère ;
Vous les verriez toujours former quelque attentat,
Et changer tous les ans la face de l’État.
Ce terme limité que l'on veut leur prescrire
Accroît leur violence en bornant leur empire.
Tous deux feront gémir les peuples tout à tour,
Pareils à ces torrents qui ne durent qu'un jour :
Plus leur cours est borné, plus ils font de ravage,
Et d'(horribles dégâts signalent leur passage.
(Acte I, scène 5)
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Acte II. Scène 3.

POLYNICE.

Madame, au nom des Dieux, cessez de m'arrêter.
Je vois bien que la paix ne peut s'exécuter.
J'espérais que du ciel la justice infinie
Voudrait se déclarer contre la tyrannie,
Et que lassé de voir répandre tant de sang,
Il rendrait à chacun son légitime rang,
Mais puisque ouvertement il tient pour l'injustice,
Et que des criminels il se rend le complice,
Dois-je encore espérer qu'un peuple révolté,
Quand le ciel est injuste, écoute l'équité ?
Dois-je prendre pour juge une troupe insolente,
D'un fier usurpateur ministre violente,
Qui sert mon ennemi par un lâche intérêt,
Et qu'il anime encor tout éloigné qu'il est ?
La raison n'agit point sur une populace.
De ce peuple déjà j'ai ressenti l'audace,
Et loin de me reprendre après m'avoir chassé,
Il croit voir un tyran dans un prince offensé.
Comme sur lui l'honneur n'eut jamais de puissance,
Il croit que tout le monde aspire à la vengeance,
De ses inimitiés rien n'arrête le cours,
Quand il hait une fois il veut haïr toujours.
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ÉTÉOCLE : On dirait que le ciel, par un arrêt funeste,
Voulut de nos parents punir ainsi l'inceste,
Et que dans notre sang il voulut mettre au jour
Tout ce qu'ont de plus noir et la haine et l'amour.

Acte IV, Scène 1, (v. 927-930).
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CREON:
Mais allons. Le remords n'est pas ce qui me touche,
Et je n'ai plus un cœur que le crime effarouche :
Tous les premiers forfaits coûtent quelques efforts
Mais, Attale, on commet les seconds sans remords.
(Acte III, scène 6)
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Vidéo de Jean Racine
Rencontre proposée par Yves le Pestipon. Jean Racine, Lettre à La Fontaine, 11novembre 1661, de «De Lyon» à la fin.
On lit, on joue, on voit, on étudie beaucoup les tragédies de Racine. On a raison, mais on oublie parfois qu'il eut une vie, des amis, et qu'il écrivit des lettres. Ce qui nous reste de sa correspondance occupe presque tout un volume de la Pléiade. C'est passionnant, et c'est admirablement écrit. Parmi ces lettres, celle qu'il écrivit d'Uzès, le 11novembre1661, vaut par son ton, son humour, ses anecdotes, et son destinataire, le célèbre fabuliste qui ne l'était pas encore. On y découvre des complicités, presque de «loup» à «loup», une pratique de la langue, des styles, et du voyage, qui nous en apprend beaucoup sur le xviiesiècle français, et fait rêver. Très petite bibliographie Racine, Oeuvres complètes, II, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard. Georges Forestier, Jean Racine, Gallimard, 2006.
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04/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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