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EAN : 9782070304219
560 pages
Gallimard (24/11/2011)
3.61/5   88 notes
Résumé :
Un carrosse lancé à toute allure, dans la nuit, en pleine tempête, un couple fuyant la justice, un arrêt devant une vieille maison isolée sur la lande, occupée par des bandits tenant prisonnière une belle jeune fille...

Les Mystères de la forêt est un roman gothique, baignant dans une atmosphère inquiétante, sur fond d'architecture médiévale et de surnaturel. C'est pour ce livre qu'Ann Radcliffe mérite particulièrement son titre de "maîtresse du suspe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Ann Radcliffe s'inscrivit aussi bien dans la tradition du roman gothique que du roman sentimental. Il y a donc autant de mystères et de frissons que d'effusions de sentiments, qui en rebuteront plus d'un, dans un siècle qui fut aussi bien celui de Rousseau que du Marquis de Sade. Ce roman n'en garde pas moins des images fortes, des paysages et des décors, telle cette abbaye en partie ruinée au milieu d'une forêt et qui cache sous ses voûtes de terribles secrets. C'est pourtant cette abbaye qui sert de refuge à La Motte qui fuyait, en compagnie de sa femme et de quelques domestiques, ses créanciers et Paris où il menait une vie par trop dissipée. Dans sa fuite, égaré sur une lande par une nuit d'orage, il frappe à la porte d'une maison délabrée. Il est d'abord séquestré par une bande de brigands. Mais, dans des circonstances quelque peu étranges, on lui laissa la vie sauve à condition qu'il prenne sous sa protection Adeline, la belle et innocente héroïne, et triste orpheline, de ce roman que le malheur accable depuis sa naissance. C'est aussi dans cette abbaye, ce lieu tantôt lugubre, tantôt enchanteur, qu'apparaît le Marquis de Montalt qui en est le propriétaire, un scélérat, qui commence par poursuivre la jeune fille de ses assiduités puis par ourdir les plus sinistres complots…
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Deux parties dans Les mystères de la forêt, deux romans en un. Et tout d'abord, le monde de la forêt où se réfugient Adeline, l'héroïne, et la famille de la Motte, un homme aux abois qui fuit la justice française à cause de ses dettes de jeu.

La première partie relève sans doute bien davantage de la littérature gothique : bien que refuge pour les personnages, la forêt , c'est aussi le lieu des énigmes et des dangers. En son coeur s'élèvent les ruines d'une abbaye gothique recelant sombres couloirs, portes qui grincent, souterrains et chambres dérobées. C'est dire que, si c'est là que vont s'installer La Motte, sa famille, ses domestiques et Adeline, l'orpheline qu'il a tirée des griffes d'hommes aux intentions rien moins que louches, la peur sera leur compagne de tous les jours et, surtout, de toutes les nuits. D'autant que l'abbaye est le sujet des légendes les plus noires et qu'ils vont découvrir un mystérieux squelette caché dans un coffre et un terrible manuscrit. Vous ajouterez à cela l'intervention d'un marquis cruel et vicieux qui n'a pour seule volonté que d'enlever et de violer Adeline, les évanouissements continuels de celles-ci -dévoilant comme par hasard ses appâts aux moments les plus inopportuns - et l'apparition d'un charmant jeune homme qui s'éprend de l'héroïne, et réciproquement... tous les ingrédient du gothique sont réunis. Peu importe donc qu'il ne sa passe pas grand-chose, et qu'on n'apprenne pas grand-chose sur l'histoire d'Adeline, l'essentiel est dans l'atmosphère oppressante, angoissante, terrible de la forêt et de l'abbaye. C'est terrible, donc c'est sublime (définition du gothique). C'est le roman des peurs et des désirs, des rêves et des cauchemars, c'est le roman de l'inconscient.

Mais la suite des aventures d'Adeline, qui va (ah ! enfin!) se prendre en main pour échapper aux horribles projets fomentés par le marquis de Montalt, opérera un véritable revirement dans le roman. de l'abbaye gothique on passe aux paysages pastoraux, des cruels persécuteurs aux amis protecteurs. Si les ennuis d'Adeline ne sont pas, loin de là, terminés, le gothique en prend un grand coup dans l'aile. Et malgré les révélations finales dignes d'une pièce de Molière ("Ah mon fils !" "Ah mon frère !" "Ah ma nièce!") dévoilent bien des vicissitudes encore cachées jusque là, le lecteur et les personnages s'encroûtent. Adeline a réussi son initiation, elle a vaincu les démons - les siens et ceux des autres. Elle est devenue adulte. Mon goût me portant davantage aux frissons délectables ressentis dans la forêt et les ruines gothiques qu'à l'apaisement offert par une nature bienveillante, c'est décidément la première partie des Mystères de la forêt que je préfère, la seconde m'ayant, non pas ennuyée, mais guère passionnée.
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Le livre s'ouvre sur un carrosse qui s'enfuit en pleine nuit. A son bord, M et Mme La Motte qui tentent d'échapper à la justice. La Motte a mené une vie dispendieuse faite de luxure et de jeu. Ayant largement abusé de la crédulité de ses contemporains, La Motte doit tout abandonner pour sauver sa peau. Au cours de sa fuite, le couple s'arrête à côté d'une maison isolée sur la lande. La Motte se fait alors kidnapper par de bien étranges bandits. Ces derniers acceptent de rendre sa liberté à La Motte à condition qu'il prenne en charge leur prisonnière. Celle-ci est une très belle jeune fille du nom d'Adeline. Pour garder la vie sauve, La Motte l'embarque avec lui. L'équipage en fuite va trouver refuge dans une abbaye en ruines au beau milieu d'une forêt. C'est dans ce cadre inquiétant que vont se dérouler les mésaventures d'Adeline.

Ann Radcliffe est la reine du roman gothique anglais. « Les mystères de la forêt » a été publié en 1791, trois ans avant son grand succès « Les mystères d'Udolphe ». L'intrigue se situe au XVIIIème siècle et est inspiré d'un fait divers. La traduction est très XVIIIème, c'est une langue un peu désuète qui donne beaucoup de charme au roman. « Les mystères de la forêt » est un récit initiatique, l'apprentissage de la pureté face au vice. Adeline incarne la vertu malmenée par les mauvaises pulsions des hommes. Tous semblent la convoiter, l'envier, la désirer. Adeline doit faire face à toutes les sollicitations et résiste fermement. Elle est enlevée à plusieurs reprises, est enfermée, doit s'enfuir, cela fait beaucoup pour une si jeune fille. Surtout pour une personne à la sensibilité exacerbée, Adeline pleure en effet beaucoup et s'évanouit régulièrement. C'est un personnage féminin typique des romans gothiques : forte face aux épreuves mais avec beaucoup d'effusions. Sur 520 pages, c'est un peu lassant.

Il ne faut pas non plus attendre un quelconque réalisme dans le déroulement de l'intrigue. le roman gothique est du romanesque pur. Les rebondissements se suivent sans discontinuer et tous les fils de l'histoire finissent par se rejoindre. le récit est totalement rocambolesque et improbable ; mais l'écriture est rythmée et au final cette succession d'aventures passe très bien.

Comme dans tout roman gothique, la nature est au coeur de l'intrigue. Les paysages sont source de sublime, de frissons, mais aussi d'extase. Ann Radcliffe suit les préceptes de Rousseau qui plaçait la nature au centre de tout. La forêt où se situe la première partie du roman symbolise la dialectique du roman gothique : elle est à la fois effrayante et protectrice du monde extérieur. » le temps que Pierre fut absent son inquiétude (celle de la Motte) l'employa à examiner les ruines et à parcourir les environs. Ils étaient agréablement romantiques et les arbres touffus dont ils abondaient semblaient séparer cet asile du reste de l'univers. Souvent une trouée entre les arbres découvrait un immense paysage terminé par des montagnes qui se confondaient dans le lointain avec le bleu de l'horizon. Un ruisseau chatoyant serpentait dans un doux murmure au pied de la terrasse où s'élevait l'abbaye. Il s'écoulait en silence sous les ombrages, en désaltérant les fleurs qui émaillaient ses bords et en répandant la fraîcheur alentour. »

« Les mystères de la forêt » est un roman gothique parfaitement classique : il allie les aventures d'une jeune femme vertueuse, les ruines, le surnaturel avec des rêves prémonitoires, la nature sublime et des émotions exacerbées. Malgré les torrents de larmes versés par Adeline, le roman de Ann Radcliffe est plaisant à lire et reste un excellent témoignage du style gothique si prisé à l'époque.
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Une jeune femme de 18 ans, Adeline, demande à son père de quitter le couvent dans lequel elle a grandi. Son père préférait qu'elle devienne une religieuse, mais elle s'y refuse. En attendant son père dans une auberge alors qu'elle est laissée à elle-même avec des hommes qu'elle ne connaît pas, un couple, M. et Mme Lamothe, capturés par ces derniers qui sont des brigands, est obligée de partir sur la route avec eux. le couple a accepté de la prendre avec lui s'il voulait être libéré. M. et Mme Lamothe sont en fuite car M. La Motte a contracté de nombreuses dettes, à Paris, dont il est incapable de s'acquitter. le couple est accompagné d'une servante et d'un homme à tout faire. Dans la forêt, à l'abri des brigands et loin de Paris, ils décident de passer la nuit dans une abbaye tombant en ruine. Puis, le lendemain, ils réalisent que cette abbaye est le meilleur endroit pour y vivre et pour se cacher des créanciers de la Motte. Adeline, d'une grande beauté, ne laisse pas indifférent un marquis qui découvre leur cachette, car ce dernier est propriétaire de l'abbaye. Cependant, Adeline ne ressent que du dégoût pour lui. Dans la garde du marquis, Adeline rencontre Théodore, un jeune officier pour qui elle développe des sentiments. le marquis veut plus que tout posséder Adeline et pour ce faire, il demande à La Motte de l'aider. Avec qui Adeline finira-t-elle ses jours? le fils de la Motte, Louis, ressent aussi des sentiments pour la belle. Une série d'aventures est déclenchée autour de la jeune femme…

Mes impressions

Comme je suis une admiratrice de Jane Austen, je voulais découvrir ce livre qu'elle a parodié dans Nothanger Abbey. C'est chose faite maintenant et je dois avouer que je suis bien contente que cette histoire soit terminée. L'héroïne, Adeline, m'a tapé sur les nerfs. Elle pleure tout le temps ou elle tombe dans les pommes ! Je sais bien que le livre est associé à un courant autour de la sensibilité, mais trop de larmes, trop d'apitoiements font en sorte que je n'ai pas apprécié la trop belle, la trop délicate Adeline. Je préfère des héroïnes possédant plus de personnalité ou de panache comme celles dans les écrits de Jane Austen qui sont bien souvent des rebelles. Pour un livre de 500 pages habité par une pleurnicheuse-geignarde qui est certaine qu'elle est née pour être malheureuse, c'est long… le pathos s'avère Roi !

«Lorsqu'elle fut seule, elle répandit un torrent de larmes et s'abandonna à l'excès de sa douleur. Elle se voyait sans amis, sans parents, sans secours, abandonnée au plus affreux des dangers et trahie par les personnes mêmes à qui elle avait donné si longtemps des consolations, qu'elle avait aimées comme ses protecteurs et respectées comme les auteurs de ses jours. Cette pensée frappa son coeur des plus affligeantes sensations et celle de son péril imminent absorba pendant quelque temps la douleur d'avoir découvert dans autrui des desseins aussi criminels.» (p. 260)

De surcroît, les descriptions de la nature, dont l'instance lectrice ressent l'influence de Rousseau, sont pour la plupart reliées aux états d'âme d'Adeline. Je dois dire que Radcliffe excelle dans l'art de la description de paysage.

«Un soir, tandis que Claire était occupée à la maison, Adeline errait seule dans un endroit favori au milieu des rochers qui bordaient le lac. Tandis qu'elle se livrait avec délice à la contemplation de ce magnifique spectacle du soleil couchant sur les sommets couleur de rose, elle entendit le son d'un cor de chasse et, jetant ses regards sur le lac, elle aperçut un bateau de plaisance. […]

En prêtant l'oreille aux sons enchanteurs et moelleux du cor qui se perdaient insensiblement dans le lointain, la scène lui parut plus attrayante et elle ne put résister à la tentation de peindre en vers des objets qui lui offraient tant de charmes.» (p. 404)

Adeline écrit des poèmes et ces derniers permettent encore à l'instance lectrice d'avoir accès à ses états d'âme. Par le biais de ces derniers, Adeline peint le trop plein de ses émotions. Les poèmes entrecoupent le récit.

Mais encore, ce roman est présenté comme un roman gothique. Il y a des manifestations surnaturelles par le biais des éléments suivants : ruines, émotions terrifiantes, forêt, obscurité, jeu du miroir, squelette, grincements, cauchemars, pièces secrètes, etc. mais seulement dans la première partie. Après, Adeline est sur la route pour fuir le terrible marquis dont l'unique but est de la violer. Ainsi, le lecteur reconnaît dans cette autre partie qui se déroule loin de l'abbaye, d'autres caractéristiques du roman gothique comme la quête d'identité d'Adeline, la découverte de la complexité du monde et les problèmes régissant l'époque, le sang (la noblesse), l'héritage, l'inceste, la division familiale, etc.

En tous les cas, je vous laisse décider si ce dernier vous intéresse. Pour ma part, je vais garder un souvenir mitigé. Je suis heureuse d'avoir enfin lu un bouquin gothique d'Ann Radcliffe et je suis un peu déçue par son héroïne qui passe son temps à pleurer et à s'évanouir.

https://madamelit.ca/2023/11/27/madame-lit-les-mysteres-de-la-foret-dann-radcliffe/
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Les Mystères de la Forêt est un roman de la sensibilité, par dessus tout, bien que son auteur lui ait attribué des traits de littérature gothiques formidables et qui constituent en ce sens un des romans phares de ce courant.

Il est vrai que la première moitié du livre contient des séquences où il nous est donné la possibilité de frissonner, avec des peintures lugubres de faits, de choses, les tons des voix, l'architecture, la forêt. Des descriptions intenses et intéressantes comme l'auteur sait le faire. On est plongés dedans. Or, après cette seconde moitié, l'histoire va de plus en plus s'apparenter à un récit de la sensibilité, des épanchements de l'âme humaine, des descriptions de celles-ci, etc. Cela devient ennuyeux à mourir parfois. Mais tout de même, Ann Radcliffe conserve le suspense jusqu'au bout, à mon sens. Deux passages ont réussi à me faire froid dans le dos, et à m'inciter à continuer ma lecture.
Bon roman, intéressant pour sa forme, parfois parsemée de poèmes, de vers, de lyrisme. Beaucoup de traces de Romantisme sont présentes. Un roman à ne pas lire si l'on souhaite réellement être stimulé par la peur et par des images macabres. Ce roman évoque surtout la perception de l'être humain : il s'apitoie et se cloître constamment dans un lit de peurs, et l'inconscient est toujours là à le veiller : Adeline, qui refoule ses désirs, ses peurs - passe son temps dans les plus hautes réflexions et les plus grands épanchements - est le personnage qui incarne complètement le miroir entre réalité et imagination.

C'est une bonne lecture vis-à-vis du vocabulaire, des tournures de phrases, des façons dont elles ont été pensées et délivrées. Un vrai délice pour ceux et celles qui aiment à repenser, réfléchir le soir dans leur lit, de très belles phrases, qui résultent des souffrances et angoisses humaines. Ann Radcliffe, en effet, et en définitive, excelle en cela, et nous fait passer un bon moment avec Les Mystères de la Forêt.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
« Est-ce donc là, s’écria-t-elle, la nature humaine ? Suis-je condamnée à ne rencontrer que des perfides ? » La découverte imprévue du vice chez ceux que nous avons admirés nous porte à étendre notre censure de l’individu à l’espèce.
C’est alors que nous méprisons les apparences et et concluons trop vite qu’il ne faut se fier à personne.
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Pendant une nuit orageuse, il arriva qu'au moment où il se préparaient à se reposer, ils furent effrayés par un bruit de chevaux qui s'approchaient de l'abbaye. Il fut suivi de différentes voix et un rude coup de marteau à la porte de l'abbaye confirma leur première alarme. La Motte se croyait certain que les officiers de justice avaient enfin découvert sa retraite et le trouble de la terreur avait presque bouleversé tous ses esprits. Il ordonna cependant d'éteindre toutes les lumières et d'observer un profond silence, ne voulant pas négliger la plus légère précaution. Il croyait possible que les archers supposassent l'édifice inhabité et crussent avoir manqué l'objet de leur recherche. Ses ordres étaient à peine exécutés qu'on heurta de nouveau et avec plus de violence. Alors La Motte s'approcha d'une petite fenêtre grillée, pratiquée dans le tambour de la porte, afin de pouvoir observer le nombre et l'apparence des étrangers.
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Il approche et aperçoit les restes gothiques d'une abbaye : elle s'élevait sur une sorte d'esplanade rustique, ombragée par les arbres très hauts et très touffus, qui semblaient contemporains du bâtiment et répandait alentour une ombre romantique. La plus grand partie de l'édifice tombait en ruine et ce qui avait résisté aux ravages du temps rendait plus terrible encore l'aspect de la construction dégradée. Les créneaux, qu'embrassaient d'épaisses guirlandes de lierre, étaient à moitié démolis et devenus la retraite des oiseaux de proie. D'énormes fragments de la tour de l'est, presque toute écroulé, gisaient dispersés parmi l'herbe haute qui ondoyait lentement sous l'haleine du zéphyr. Ornée de riches ciselures, une porte gothique qui conduisait dans le principal corps de l'édifice restait encore entière, bien qu'obstruée par les broussailles.
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De retour à l'abbaye, La Motte enfila l'escalier qui conduisait à la tour. À peu près vers le milieu, une porte se présente dans le mur, elle cède à sa main sans résistance, mais un bruit soudain, en dedans, accompagné d'un nuage de poussière, le fait reculer et fermer la porte. Après avoir attendu quelques minutes, il la rouvre, il voit une vaste chambre appartenant à la partie la plus moderne de l'édifice. Les débris de la tapisserie tombaient en lambeaux sur les murailles devenues le séjour des oiseaux de proie. Au moment où le porte s'était ouverte, ils avaient pris la fuite. Voilà d'où venaient le bruit et la poussière. Les fenêtres étaient fracassées et presque sans vitres, mais il fut bien étonné de trouver quelques restes de meubles, de fauteuils dans un état et d'une forme qui dataient leur ancienneté, une table rompue et un gril de fer presque tout consumé par la rouille.
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"J'écris à la dérobée. Je tremble que celui qui m'en a procuré les moyens n'ait été puni pour avoir manifesté quelques marques de pitié sur mon sort. Je ne l'ai pas vu depuis plusieurs jours. Peut-être est-il porté à me secourir, peut-être l'empêche-t-on de venir par cette raison. Oh! quelle espérance, mais qu'elle est vaine ! Non, je ne dois plus quitter ces murs de ma vie. Un autre jour est venu et je respire encore ! Demain soir, à cette heure-ci, mes souffrances seront peut-être ensevelies dans la mort. Je continuerai mon journal pendant la nuit, jusqu'à ce que la main qui l'écrit soit arrêtée par le trépas. Quand ce journal sera interrompu, le lecteur saura que je ne suis plus. Peut-être ces lignes seront-elles les dernières que j'écrirai jamais."
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