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3,86

sur 1368 notes
Parce que je n'ai toujours pas d'insigne Littérature Grand Nord,
parce que lu en Décembre 2011,
Parce que j'ai rendu "la terre des mensonges" à l'amie qui me l'avait gentiment prêté, et donc pas pu rajouter des citations
Parce que, j'ai découvert cet auteur Anne Birkefeld RAGDE (l'équivalent du Goncourt en Norvège)
Parce que j'ai Adoré ce livre, qui vous parle sans sophistication, sans jambages ...
5 * et mes applaudissements.clap clap clap.
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Norvège , quelques jours avant le grand déballage de fin d'année , petit papa Noël décide d'offrir un cadeau original à la famille Neshov . En effet , Anna , mère à la poigne de fer et au verbe haut , se meurt . La fratrie , morcelée depuis bien longtemps , se voit désormais dans l'obligation de faire face à l'inéluctable , ensemble , en remisant au placard les vieilles rancoeurs personnelles . Les retrouvailles s'annoncent à l'aune du temps qui sévit sur la vieille ferme familiale aussi chancelante que le sont les rapports unissant ces trois frangins disparates...

C'est Scandinave et pourtant pas l'ombre d'un meurtre . Tout se perd...
Non , le canevas est sans doute beaucoup plus pernicieux puisqu'il évoque l'éclatement d'une famille en plein vol , les traumas persistants d'une enfance passée sous le joug d'une génitrice despotique .
Trois frères .
Trois entités totalement distinctes qui n'ont en commun que leurs origines .
Trois caractères , aux horizons divers , forgés à l'ombre d'une figure tutélaire aussi dure que le bois des forêts environnantes .

Le maître mot de ce premier opus , patience .
Une histoire qui ne se livre pas immédiatement mais s'appréhende au gré des quatre protagonistes que l'auteure dépeint fort justement sur deux bonnes centaines de pages .
Radge pose des bases d'une rare solidité .
De Magido , oeuvrant dans les pompes funèbres , à Erlend , homosexuel comblé et avec Krumme son compagnon et dans son boulot de décorateur de vitrine ; de Tor , fils aimant tentant tant bien que mal de tenir la ferme , à Torunn , sa fille exilée depuis bien longtemps avec qui il entretient de bien piètres rapports , quatre personnages forts , complexes , finalement très attachants malgré leurs dissemblances .
Un récit de prime abord aussi haletant qu'un 100 m entre Derrick et Navarro et pourtant , quel plaisir d'évoluer au sein de cet environnement rarement d'une gaieté folle , souvent conflictuel mais finalement empreint d'une étonnante douceur narrative , la palme en revenant à Erlend l'excentrique et la sage Torunn , sa nièce nouvellement intégrée qui cravache dur pour recomposer une famille qui n'en a plus que les apparences .
Un premier tome ultra convaincant avec un twist final vraiment bien amené qui finit , si besoin était , de persuader le lecteur de poursuivre plus avant la découverte des Neshov et de leurs aventures terriennes...

La Terre des Mensonges : ugs due fleu de moete ! *
* Fallait prendre Norvégien deuxième langue ;)
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Dans la famille Neshov on n'est pas du genre à s'offrir des cadeaux de Noël. La famille est morcelée. Seul l'un des trois frères, Tor, est resté à la ferme avec pour seule compagnie, sa mère tyrannique, son père transparent, et ses cochons.

Pourtant, cette année-là, Anna la mère réussit l'exploit, bien malgré elle, de réunir la fratrie dans cette ferme où le temps semble s'être arrêté, où les gestes et les paroles ne s'offrent jamais de coquetterie, de légèreté ou de tendresse, depuis que le grand-père est mort.

La neige recouvre cette terre de mensonges, en même temps qu'elle atténue les cicatrices qui se dessinent sur les murs du corps de ferme. Mais la crasse est bien là, à l'intérieur.

Portraits des trois frères qui vivent tant bien que mal avec ce fardeau dont certains ne connaissent pas le secret. Torunn, la fille de Torr, va essayer de trouver sa place dans cette famille compliquée où tout est bancal. Peut-être est-elle la clé de l'équilibre familial ?

La mère meurt et n'impose plus sa loi. Le bouclier du silence se fissure. Sauront- ils trouver la force de ressouder leurs liens alors que leur famille ne ressemble à aucune autre ?

Avec cette atmosphère feutrée de neige, on avance tout doucement dans la découverte de la famille Neshov.
Comme le dit Pyrouette, il faut enfiler sa polaire pour profiter du paysage sans se geler, mais aussi sa combinaison et ses bottes pour pénétrer dans le quotidien de la ferme. Gare aux éclaboussures et aux odeurs ! Une ferme qui, malgré son côté sombre et sauvage, nous éblouit, avec ses étoiles de glace au coin des fenêtres, qui balaient bien vite les effroyables toiles d'araignées, les tas de poussière et d'immondices.

La vie pourrait y être merveilleuse si le poids du passé n'était pas si lourd, comme de la neige entassée sur le toit de la ferme, prêt à s'écrouler. Il en faudra des pelles pour évacuer tout ça. Vivement que quelqu'un pense à accrocher une gerbe de blé à l'arbre dans la cour, et à apporter le riz au lait pour le lutin dans la grange, pour que l'avenir sonne sur une note plus joyeuse.

J'attends avec impatience de recevoir les prochains tomes pour m'immerger à nouveau dans cet univers scandinave pétillant de tristesse mais aussi de douceur, comme de la ouate sur les maux.
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Pour vous parler de ce roman et ce, malgré les températures clémentes de ma région et l'été qui débute enfin, j'ai enfilé le polaire, vous savez, ce genre de pull informe qui tient bien chaud…. J'aurais pu aussi enrouler l'écharpe autour de mon cou, enfoncer le bonnet péruvien sur ma pauvre tête, et essayer d'atteindre les touches du clavier avec les moufles, car, toujours aussi traumatisée par mon dernier séjour dans une région aussi froide qu'hostile, il suffit d'une photo, d'une phrase, d'une parole sur la neige, la montagne ou la campagne pour que mon sang se glace aussitôt. J'ai lu cette histoire passionnante qui me sert de thérapie (le mal pour combattre le mal) au fond de ma couette uniquement. Ah vous voulez savoir de quoi ça parle ? D'une ferme en Norvège où je suis rentrée en compagnie de Tor qui vit avec ses parents. Il s'occupe d'un élevage de porc et ce matin-là il est inquiet car sa mère ne s'est pas levée. Pour vous donner l'eau à la bouche parce que je partage…. Il va laisser sa mère plusieurs jours dans son lit et dans ses excréments avant d'appeler les secours. le père qui a perdu une partie de son dentier dans la grange, sale comme un pou, est relégué dans une pièce de la ferme, mis en quarantaine par sa femme et son fils. Bref bienvenue dans le monde primaire, crasseux et restrictif de Tor qui s'effondre à la mort de la mère. Je ne vous raconte pas la suite captivante, entre les mensonges, les secrets et la vie des uns et des autres. Et dire qu'il y a deux tomes après celui-ci. Ma famille risque de trouver bizarre de me voir couverte comme en plein hiver mais c'est le prix à payer pour connaître l'épilogue de cette histoire. L'auteur est spécialiste des petits détails du quotidien qui vous font rentrer directement et sans détour dans son univers.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Dans ce premier volume, nous faisons connaissance avec la famille Neshov en Norvège dans le village de Trondheim.
- Margido nous est d'abord présenté: célibataire, responsable d'une entreprise de pompes funèbres, il a très peu de contacts avec sa famille toute proche géographiquement.
- Ensuite, nous pénétrons dans la ferme des Neshov, la maison familiale où vit Tor, le second fils. Il a repris la ferme, a revendu son quota laitier et élève des porcs.
L'auteur nous explique d'ailleurs en long et en large les grands soins qu'il apporte aux truies et aux petits.
C'est une toute petite vie étriquée, réduite à compter toutes les dépenses , qu'il vit en compagnie de sa mère Anna et de son père présenté sans respect, comme un homme mis à l'écart.
Un matin, la mère ne se lève pas et Tor va voir son état empirer d'heure en heure jusqu'à devoir la transporter à l'hôpital avec l'aide du père.
- En troisième lieu, nous est présenté Erlend, le plus jeune frère. Il est décorateur à Copenhague et apparaît comme très raffiné avec des goûts artistiques très prononcés.
Il vit heureux, avec un rédacteur en chef d'un journal danois depuis onze ans. Il n'est plus retourné dans son village depuis très longtemps.
- Torun, la fille de Tor, venue au monde tout à fait accidentellement et rejetée par la mère de celui-ci qui ne voulait pas de cette petite fille, ni d'une belle-fille.
Nous voyons cette famille tout à fait étonnante évoluer sous nos yeux, tout à fait séparés et puis réunis par les circonstances liées à la fin de la mère.
L'auteur ne nous épargne aucun détail, les beaux comme la décoration d'Erlend, les laids comme le transport de la mère à l'hôpital, les affectueux comme la rencontre de la nièce et de son oncle Erlend, les cruels comme le rejet de l'homosexualité d'Erlend, les inattendus de la fin mais là je dois les taire et pourtant c'est un secret familial pareil à une bombe qui se cache derrière le père, le grand-père et la mère.
On comprend que ce n'est pas terminé et je continuerai sans hésiter l'histoire des Neshov.
Anne B Radge a vraiment un talent atypique et attirant.
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Lorsque Anna sa mère ne se lève pas , Tor son fils préféré qui a passé toute sa vie avec elle dans leur vieille ferme , Tor donc croit que sa mère est fatiguée , il n'imagine pas un instant qu'elle peut-être gravement malade .
Il faut dire qu'Anna a travaillé toute sa vie et continue à travailler malgré ses quatre-vingt ans .
Tor est perdu , ce jour là , son petit déjeuner n'est pas prêt et il est désemparé . Dès les premières pages , on se rend compte qu'il y a quelque chose qui ne passe pas normalement dans les relations avec le père .
Je me suis particulièrement attachée au personnage de Tor qui pour moi est le plus à plaindre , il y a des passages d'une grande tristesse et en même temps plein de tendresse , j'ai été émue lorsque Tor se réfugie auprès de ses cochons , lorsqu'il achète un petit cohon en pâte d'amandes à son cochon préféré ( enfin à sa truie préférée ) . Les confidences de Tor sur sa paternité sont poignantes .
Tor qui va prévenir Torunn , sa fille qu'il n'a pas élévée , que sa grand-mère ne va pas bien.J'ai adoré aussi l'anecdote d' Erlend qui fait tomber sa licorne , c'est ce genre d'anecdote qui nous fait pénétrer dans la vie des personnages bien après avoir refermé le livre .
L'auteur explore la filiation : Tor et sa fille Torunn , qui a le même prénom que lui , elle ne lui ressemble pas du tout physiquement , il ne l'a pas élevée , pourtant les liens du sang sont bien là , l'amour des animaux s'est transmis .
Mais aussi la filiation d' Anna la mère intransigeante et de ses trois fils . Il y a aussi le regard que l'on porte sur l'homosexualité dans ce monde très fermé de la campagne profonde et celui qui existe dans une grande ville .
On comprend mieux à la fin du roman , les différents parcours de vie , j'ai hâte de lire les deux autres tomes , j'espère qu'on y explique un peu la psychologie de la mère , peut-on pardonner ou au moins comprendre son attitude .
C'est un roman que j'ai dévoré , pour moi c'est un des meilleurs romans nordiques que j'ai lu , bien mieux que ' le mec de la tombe d'à côté ' , je préfére celui-ci avec son analyse psychologique tout en finesse , et moins dur que Purge .
Un coup de coeur donc , une seule envie lire la suite et je croise les doigts pour ne pas être décue .
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Les critiques sur ce roman sont diverses et variées. Certains lecteurs aiment, d'autres s'ennuient.
Effectivement, il n'y a pas énormément d'actions dans le 1er tome de cette trilogie.
Des membres d'une famille sont dispersés, chacun ayant une vie totalement différente les unes des autres, beaucoup de mensonges, de non-dits, peu d'amour, voire pas du tout, de la haine, de la méconnaissance des uns des autres, des esprits assez fermés, retranchés, beaucoup de solitude... Et cette famille va se retrouver réunie, à contre-coeur, dans la ferme familiale...
Une écriture posée, calme, détaillée. Chaque chose est à sa place dans ces descriptions.
Et pourtant, j'ai été happée par ce style d'écriture. Les pages se sont tournées au fur et à mesure... Comme si je me trouvais devant un tableau et que j'observais chaque détail, avec plaisir.
L'histoire est rude, âpre, pas forcément joyeuse, loin s'en faut... mais j'ai hâte de lire la suite.
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Coup de coeur certain pour ce premier tome d'une tétralogie qui nous emmène dans un fjord reculé de Norvège juste avant Noël pour faire connaissance avec une famille singulière : les Neshov.

Le lecteur « rencontre » les frères de la famille Neshov un par un dans l'atmosphère de leur travail respectif, où chacun est face à lui-même et peut exprimer son talent ou ses compétences. Il y a tout d'abord Margido à la tête d'une entreprise de pompes funèbres, chrétien ayant perdu la foi, qui vit seul dans un appartement et n'a plus remis les pieds à la ferme familiale depuis plus de 7 ans. Puis Tor, éleveur de porcs à la ferme, qui vit avec son père et sa mère. On apprend qu'il a une fille de plus de 30 ans, Torunn, mais qu'il n'a jamais vécu avec. Enfin le plus jeune frère, Erlend, a fui à Copenhague il y a 20 ans pour vivre pleinement sa vie d'homosexuel non accepté par sa famille.
Toutes ces personnes ne se côtoient plus du tout jusqu'au jour où l'état de la mère mourante les réunit à l'hôpital puis à la ferme. C'est alors le déballage d'un secret de famille aussi inattendu que bouleversant !
Voilà de quoi susciter la curiosité du lecteur qui tourne les pages fébrilement pour percer le mystère des conditions de vie de cette famille. On sent qu'il y a des non-dits et des tabous.
Au-delà de l'intrigue, il y a aussi le style percutant de l'auteur. J'aime sa façon de décrire ce qui pourrait paraître des détails, des actions minimes, mais qui prennent de l'importance sous sa plume puis dans le récit. Ainsi elle nous permet de saisir les pensées intimes de ses personnages, bien caractérisés.
Ce roman est poignant. Il illustre à quel point le poids de la famille peut blesser jusqu'à empêcher de vivre heureux, à quel point les non-dits et les secrets inavoués gâchent des vies. Ce n'est pas pour rien que l'histoire s'ouvre sur le suicide d'un jeune dont Margido va gérer l'enterrement. Ce jeune a mis fin à ses jours pour échapper à cette impossibilité de vivre comme il l'entend.

Un premier tome excellemment réussi qui ne donne pas d'autre choix que de se plonger dans la suite…
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Une terre lointaine, là-bas en Norvège, un fjord, une famille pour le moins éclatée autour d'une morte. Et voilà, le décor est planté. L'histoire aussi, d'ailleurs.
C'est que la morte, Anna, a eu énormément d'influence sur cette famille, a provoqué des bouleversements majeurs par son caractère qu'on devine opiniâtre, avare, intolérant. Et pourtant, des gens l'ont aimée, à commencer par son fils ainé, qui s'occupe de la ferme càd de l'élevage des cochons, et qui est resté près d'elle, malgré qu'il soit père. Ses 2 autres fils, par contre, se sont éloignés depuis des années. Et son mari...mais non, je ne parle pas de son mari. de la petite-fille, par contre, je peux parler, car c'est la nouvelle venue, l'inconnue. C'est elle qui va faire le pas pour aller à la rencontre de sa « famille ». Je l'admire, cette femme d'une quarantaine d'années, car elle prend les choses en main, elle agit. Et ça, j'aime !
Anne Ragde m'a introduite dans cette famille de manière feutrée, à coups de descriptions, de gestes, de quelques larmes quand même, de paroles pudiques et soudain violentes. Jamais elle ne livre les gens d'un coup, jamais elle n'explique avec de grandes phrases « psychologiques » et spectaculaires. Non, elle les livre en catimini, pourrait-on dire. Je me suis habituée à leur quotidien (oui oui, j'ai même aimé les petits cochons si bien couvés par le fils ainé !), leur profession (ah là là, le métier du second fils ! J'ai été submergée par une émotion dévastatrice !), leurs habitudes que l'auteur « donne à voir ». Je me suis même attachée à certains, comme au fils cadet, si sincère et si mélodramatique, si « drama queen » par moments... C'est marrant et touchant à la fois. Et puis la réunion de famille a lieu et là, tout bascule, mais par degrés...jusqu'à la scène finale, où LE secret éclate.
« La terre des mensonges » est le premier tome d'une saga. Je suis partante pour vivre encore un bout de vie avec ses membres !
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J'ai mis un peu de temps pour m'installer dans cette famille. Nous faisons connaissance tour à tour avec les trois fils avant de les voir tous réunis à la ferme familiale pour assister à la mort de leur mère Anna. C'est également l'occasion de rencontrer la fille d'un des trois fils.
Le rythme est lent mais je m'y suis fait et j'ai même pris plaisir à me retrouver parmi cette étrange famille qui ne se connait pas, qui a des relations distantes et même de rejets.
Des non dits certes il y en a ! On comprend progressivement que la construction identitaire de chacun s'est faite sur des mensonges et ces non-dits.
Des moments touchants entre un des fils Erlend et son père, des moments d'attention et d'intentions, des failles chez les uns et les autres, qui font que l'on a envie de poursuivre et d'en savoir plus.
C'est un livre dans lequel je me suis sentie bien et même apaisée, malgré un poids qui pèse sur cette famille. le deuxième tome va bientôt se retrouver entre mes mains...
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