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EAN : 9782264058478
499 pages
10-18 (17/01/2013)
3.44/5   211 notes
Résumé :
Norvège. La vieille Amalie Thygesen, dite Malie, ancienne chanteuse de cabaret à la gloire éphémère, rend son dernier souffle dans une maison de retraite.

Tandis que sa petite fille, Thérèse, plie ses bagages sur l’instant pour rejoindre le lieu des obsèques – et se laisse prendre dans un tourbillon de souvenirs drôles, tendres, émouvants, le reste de la famille chante l’heure de la libération : débarrassés de la vieille femme fantasque au caractère t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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Après être monté haut dans les tours (rappel mes vindications pour l'insigne Littératures Nordiques ) quoi de plus normal, ce dernier clin d'oeil à Anne B. Ragde avec La Tour d'Arsenic, livre lu en 03/2016; attention 500 pages quand même ! Ce sera avec le même enthousiasme, la même gravité que pour la Saga Neshow, que l'auteur nous emmenera dans les profondeurs d'une de ses pages de l'histoire des pays scandinaves.
Après 6 livres lus et appréciés d'Anne B. Ragde, j'invite tous mes amis babeliotes et autres, ne serait ce qu'a feuilleter un livre, et à saluer cette honorable Artiste , (eh oui, vous avez bien noté, je termine cette critique d'une virgule)

Moralité : Après être monté si haut dans LA TOUR, je ne peux me résigner au point final .
Sachant que d'une virgule, il en a fait aussi tout un ART CE NiKE, alors que c'est bien plus banal !
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Thérèse vient de perdre sa grand-mère Malie, mais dans sa famille l'heure n'est pas aux larmes. Au contraire, sa mère Ruby et son oncle Ib sont heureux et soulagés par la mort de cette mère détestée. Ensemble, ils investissent la maison de Malie pour vendre ce qui peut l'être et jeter tout le reste. Pour Thérèse, c'est plutôt l'occasion de se souvenir de cette grand-mère qu'elle aimait tant...


Qui était Amalie Thygesen, cette femme capable de susciter en même temps la haine de ses enfants et la tendresse de sa petite-fille?
C'est ce qu'Anne B. RAGDE entreprend de nous raconter au fil de flash-backs habilement distillés. On y découvre une enfant, puis une femme malmenée par la vie, qui se battra avec les seules armes qu'elle possède: sa beauté et le sexe. Mariée malgré elle à un homme qu'elle n'aime pas, elle l'anéantira, ne saura jamais faire le deuil de ses amours et de sa carrière et subira sa maternité comme une malédiction.
Encore une fois, Anne B. RAGDE dissèque les liens qui unissent les membres d'une famille. Elle n'a pas son pareil pour dévoiler les sentiments, les secrets, les souffrances, les chagrins, les silences, pour raconter des histoires de vie, pour évoquer des êtres contradictoires façonnés par leur enfance. On s'attache à ses personnages, qu'on les aime ou qu'on les déteste et on les quitte avec tristesse mais avec le sentiment d'avoir vécu de nombreuses vies, de nombreux drames et de s'en être sorti.
Encore une fois un très beau livre qui confirme le très grand talent de l'auteure de la trilogie des Neshov.
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La construction du roman m'a beaucoup plu : l'auteur remonte le temps en racontant à rebours quatre ou cinq périodes marquantes de l'histoire de la famille qui est au centre du livre et apportant, génération après génération, des explications (et non des excuses) sur le comportement de chacun.

Le récit est plutôt sombre, avec une vision cynique des rapports humains comme c'est souvent le cas dans les romans d'Anne B. Ragde. Cela donne une vision sans concession de la Norvège à différentes époques.
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Thérèse la petite fille de Malie nous parle de sa grand-mère qui vient de décéder à Copenhague. Elle tente de comprendre cette femme qui n'inspire que haine à sa mère Ruby et à son oncle Ib, alors qu'elle a toujours éprouvé une grande tendresse pour cette affectueuse grand-mère. Pour cerner les sentiments contrastés qu'inspire cette grand-mère contreversée, l'auteur dissèque l'enfance et la jeunesse de Malie élevée dans une auberge, qui s'enfuit avec une troupe de théâtre à l'adolescence pour terminer chanteuse dans un cabaret jusqu'à ce que sa vie libertine la contraigne à se marier à Mogens un fils de pasteur peintre sur porcelaine et non le photographe de renom dont elle était si amoureuse ! Elle aura une fille, Ruby (maman de Thérèse) et un garçon Ib sur lesquels elle reportera cette haine de la femme qu'elle est devenue, elle qui rêvait de gloire et de paillettes. Au travers de ces trois générations de femmes, l'auteur nous dévoile une chronique familiale grinçante, des portraits puissants qui divisent ou enchantent selon son degré de sensibilité. La plume de cet auteur est toujours aussi incisive, elle a vraiment un don pour décrire les sentiments familiaux empoisonnés, mais au bout de 500 pages on est content de quitter cette ambiance arsenic et de passer à de la lecture plus légère !
Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..
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Encore un roman bien écrit d'Anne B.Ragde,,on ne se lasse pas de ses personnages névrosés mais là, ennplus,je rajouterais qu'on a un roman transgenerationnel.
Le seul bémol restera pour moi un cafouillis d'histoires entre la Grand mère, la petite fille, le père, la mère enfin tout un siècle relaté de personnages qui ont vécu au travers de la guerre, victimes des allemands au Danemark. Que de traumatismes chez les personnages, des vies bouleversées mais un fond très intéressant.
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critiques presse (2)
Telerama
13 février 2013
Autobiographique et follement romanesque, cette fresque intimiste est également une histoire de la Norvège sur une centaine d'années.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
17 novembre 2011
Embrasser la douleur, l'exprimer par les mots et les textes, c'est l'obsession de cette romancière de 53 ans qui vit à Trondheim, au centre de la Norvège. Il faut y ajouter une bonne dose d'humour, un goût de l'inattendu, une rigueur très scandinave pour le travail bien fait et le cocktail est équilibré: alcool fort et glace pilée.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
« A ma petite Therese chérie », avait écrit ma grand-mère sur un bout de papier blanc attaché à une montre en or. Celle-ci se trouvait dans le tiroir de la table de nuit, le papier était fixé à la chaîne à l'aide d'un élastique. Le cadran était joliment bordé de nacre, mais le verre était cassé et la montre s'avéra en définitive ne pas être en or. J'y cherchai ensuite un poinçon, en vain.

Les mots étaient tracés à l'encre vert marine. La montre était l'un des deux objets qu'elle me destinait, à moi et personne d'autre. L'élastique était rouge et friable. Toutes ses affaires étaient garnies d'élastiques, on aurait dit qu'elle les avait soigneusement ficelées en vue d'un long voyage ou d'un déménagement. Nous trouvâmes des élastiques y compris autour de petits bocaux aux couvercles fermés, comme pour en maintenir le verre même. J'imagine ses longues mains ridées, pareilles à des griffes, au vernis à ongles rose écaillé, enrouler les élastiques autour des bocaux – ce qui n'avait aucun sens - et j'entends le silence de mort qui l'entoure ce faisant.
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Ce fut dans le prolongement de ce silence que ma mère me téléphona pour m'annoncer la nouvelle :
- Maman est morte.
Puis elle se mit à rire. Longuement. Un rire sonore et rude, entrecoupé de respirations.
- Grand-mère est morte ?
- Oui ! Ce n'est pas formidable ?
Le petit Stian était à côté de moi, une feuille de papier hygiénique à la main, j'allais tout juste lui moucher le nez.
- Grand-mère est morte ? S'écria-t-il.
- Non, pas ta grand-mère, dis-je. La mienne. La mère de ta grand-mère.
Je coinçai le combiné entre mon menton et mon épaule et entrepris de le moucher, appuyant sur une narine, puis l'autre. Il souffla deux fois de chaque côté, une collaboration entre son nez et mes doigts qui se passait de commentaires. Après quoi il s'éclipsa par la porte de la véranda en courant sur ses jambes minces et bronzées avec force mouvements de coudes.
- Je comprends que tu sois contente, maman.
- Oui. Je suis si heureuse, Therese ! Je... et Ib tout pareil. C'est lui qui m'a appelée. On est tellement... tellement... Et tu vas pouvoir m'accompagner à Copenhague ! On va enfin examiner la maison de fond en comble, regarder dans les placards et tous les tiroirs. C'est fantastique, Therese !
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[...] le pasteur Thygesen se permettait aussi de croire que la mort, pour les hommes, n'était pas un état, mais un concept pour ceux qui restaient, et que "la fin" aurait été un mot plus approprié. En tant que père, il avait reçu une énorme gifle de la part de Dieu. En tant que pasteur, il prenait provisoirement congé de son fils. En tant qu'homme il était aussi impuissant que lui dans son cercueil.
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Pour elle, c'était évident : "aucun" homme, quels que soient ses principes,n'étaient capables de résister à une séductrice qui dansait et chantait les épaules nues et le regard voilé. Une femme qui ne sentait pas le lait maternel, l'argenterie et les beaux-parents. Une femme qui, avec tout son être et ses déhanchements, signifiait que l'amour est une chose exquise, non un mal. Et si cet homme là, par-dessus le marché, était un professeur respecté, en charge de l'éducation morale des jeunes, eh bien, la chute n'en était que plus grande. Ce n'était pas plus compliqué que ça. Les hommes n'étaient pas futés quand ils se trouvaient face à d'attirantes cuisses blanches qui n'exigeaient rien d'autre que l'instant et une performance dans la limite du raisonnable.
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« L'image était très forte, Mogens en avait toujours été conscient. Au moment où la couleur bleue abandonnait le minerai pendant qu'on le faisait chauffer, l'union avec le poison mortel cessait aussi. Il se représentait le poison, s'élevant dans le filtre et se déposait sur les parois. La beauté et la mort qui se séparaient. La jouissance esthétique et les convulsions de l'empoisonnement, l'écume aux lèvres, réunies dans un même bloc de minerai d'apparence inoffensive. C'était une image révoltante : le besoin de beauté devenait mortel. »
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Videos de Anne B. Ragde (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne B. Ragde
Retrouvez vos "Live Books" du neuvième numéro de Gérard Part En Live ici :
Une brève histoire du temps : du Big Bang aux trous noirs de Stephen Hawking aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/31019-sciences-une-breve-histoire-du-temps.html
La Chorale des dames de Chilbury de Jennifer Ryan et Françoise du Sorbier aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/108515-article_recherche-la-chorale-des-dames-de-chilbury.html
Camarades de Pekin de Bei Tong aux éditions Calmann-Lévy https://www.lagriffenoire.com/108029-divers-litterature-camarades-de-pekin.html
Ragdoll de Daniel Cole et Natalie Beunat aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/104626-article_recherche-ragdoll.html
Les Chasseurs de gargouilles de John Freeman Gill et Anne-Sylvie Homassel aux éditions Belfond https://www.lagriffenoire.com/108123-divers-litterature-les-chasseurs-de-gargouilles.html
Filles de la mer de Mary Lynn Bracht et Sarah Tardy aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/105443-divers-litterature-filles-de-la-mer.html
Sophie de Habsbourg de Jean-Paul Bled aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/104945-encyclopedie-sophie-de-habsbourg---l-impera.html
Le Bruit du silence de Léa Wiazemsky aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/108541-article_recherche-le-bruit-du-silence.html
Dans l'équipe de Staline de Sheila Fitzpatrick aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/106913-encyclopedie-dans-l-equipe-de-staline.html
L'Espoir des Neshov (4) de Anne B. Ragde et Hélène Hervieu aux éditions 10-18 https://www.lagriffenoire.com/108548-article_recherche-l-epoir-des-neshov.html
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Gérard Collard - Jean-Edgar Casel
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