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EAN : 9782352946274
336 pages
Bragelonne (22/02/2013)
3.21/5   29 notes
Résumé :
Jean le Flambeur est un criminel posthumain, un escroc et un manipulateur. Si ses origines restent entourées de mystère, ses exploits sont connus d’un bout à l’autre du système solaire : cambrioler les cerveaux numérisés qui régentent les planètes intérieures, dérober de précieuses antiquités aux aristocrates des cités mouvantes de Mars. Mais Jean finit par commettre une erreur, et se voit condamné à croupir dans la prison du Dilemme pour s’affronter lui-même dans d... >Voir plus
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Trop abscons

Il s'agit du premier roman sf de l'auteur, finlandais d'origine et docteur en physique mathématique.

L'histoire : Jean le Flambeur, voleur de son état est enfermé dans une prison virtuelle, un enfer virtuel. Il va en être libéré par une jeune fille, Mieli, qui lui propose un marché. Voler pour elle. Ils se rendent donc sur Mars, pour accomplir la mission, mais il semble qu'il y est plus derrière ce marché qu'il ne semble paraître. Qui manipule qui ? Qui se trouve derrière tout cela ?
L'univers dans lequel évolue les personnages est assez peu expliqué. Se situant dans le système solaire, fortement post-humain, esprit numérique et décorporation. Un univers cyberpunk moderne.

Je suis totalement resté à l'extérieur de l'histoire et de l'univers proposé par l'auteur.
Ce n'est pas à cause des personnages "numériques", on peut les trouver dans Orphelins de la terre de Williams et Dix ou Carbone modifié de Morgan que j'ai aimé.
Le livre utilise beaucoup de termes scientifiques, le classant résolument dans la catégorie hard-science, mais j'ai trouvé que cela ne servait pas particulièrement l'histoire. Il n'y a pas de lexique et j'avoue avoir eu du mal à comprendre et m'immerger dans le récit. On est loin d'une hard-science Asimovienne ou même celle développée par exemple dans Vision aveugle de Watts pourtant assez ardue, mais bien intégrée à l'histoire.

Le livre reste bien écrit et développe des concepts intéressants, mais je suis resté totalement à quai. J'en ai fait une lecture laborieuse. Trop exotique peut-être, trop abscons pour moi.

Deux étoiles ne signifient pas que le livre est mauvais, juste que je n'ai pas aimé. Ce livre rencontrera probablement son public, à l'instar des louanges de certains, présentes notamment sur la couverture et le quatrième de couv, comme celle de Charles Stross : "Le meilleur premier roman de sf que j'ai lu depuis des années".
Pas pour moi.
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Mine de rien, un premier roman épatant qui présente un potentiel immense ! Autant ne pas y aller par quatre chemins : le Jean le Flambeur du Finlandais Hannu Rajaniemi est le pendant SF du très Fantasy Locke Lamora de l'Américain Scott Lynch qui transpose ici les personnages des nombreuses vies d'Arsène Lupin dans un univers entre "Gunm", "Matrix", et "Total Recall"... Tout un programme n'est-ce pas ?
Oui comment ne pas identifier Jean le Flambeur ? Il est passé par la prison de la Santé, il a pour livre de chevet "Le Bouchon de cristal", il se présente sous les pseudonymes successifs de Paul Sernine et de Raoul d'Andrésy, il se retrouve piégé entre les investigations d'Isidore Bautrelet et les ordres de mission de Joséphine Pellegrini…^^
Et outre Maurice Leblanc évidemment, on fait des clins d'oeil à Victor Hugo, Charles Perrault et Marcel Proust (très francophile finalement cet auteur finlandais ^^), mais aussi à des auteurs aussi variés que Nicolas Gogol, Arthur Conan Doyle, H.G. Wells, et H.P. Lovecraft. Et je suis persuadé que l'ombre de Zelazny place un peu au-dessus de tout ça tant "Le Voleur quantique" semble être un lointain parent cyberpunk du très science-fantasy "Maître des ombres". En effet, dans les deux oeuvres on évoque le Feu de Prométhée, la Boîte de Pandore, la dualité réel / virtuel, et la philosophie existentialiste.
De manière plus générale, on retrouve chez les 2 auteurs le héros cynique et individualiste qui se révèle en fait un véritable humaniste, alors si on rajoute les clans zokus qui ressemble à la version geek des Cours du Chaos des "Princes d'Ambre"…

Arrivé à ce stade, je vais déroger à la règle et ne saurais trop vous conseiller, pour des raisons de confort visuel sinon de lisibilité, de basculer vers le lien ci-dessous :
http://www.chemins-khatovar.com/forum/viewtopic.php?f=13&t=6645&p=60959#p60959


Mais commençons par les choses qui fâchent sacrément, car l'auteur à mon sens brillant, est victime du syndrome du premier roman : on met tout dès le départ, quitte à tomber dans la profusion et la confusion, par peur que le premier roman soit le seul à se voir édité. Et en ne faisant peut-être pas suffisamment confiance à son intrigue et à ses personnages, il se sent obligé de compenser en les noyant sous un déluge de concepts space-op, cyberpunk et hard science peu ou pas expliqués, ce qui rend la lecture assez pour ne pas dire très compliquée. Car ce qui est évident pour l'auteur ne l'est pas pour nous autres simples lecteurs. le traducteur Claude Mamier n'a pas du chômé... Bref, trop de concepts trop peu expliqués en trop peu de pages alors que quand ils s'en donnent la peine, ils sont parfaitement assimilables.

Les objets quantiques sont légions, et on n'explique jamais à quoi ils servent :

Et on balance à toutes les pages ou presque des :

Les aficionados de hard science seront ravis avec :

Ah ça les scènes sont vraiment très cool et très fun, mais attention aux :

Fort heureusement, les concepts clés de l'exomémoire, de la comémoire et de la gevulot des citoyens martiens sont traités à meilleure enseigne (voir plus loin).

Je n'ai moi même pas compris grand-chose aux premiers chapitres. Lol. Mais j'ai vraiment bien fait de m'accrocher contre vents et marées, quitte à aller faire un petit tour sur la Toile et à jeter un coup d'oeil sur les excellentes pages consacrées à ce cycle résolument fun. Je préfère avertir les futurs lecteurs : n'hésitez pas à consulter le dramatis personnae et le glossaire composés par les fans de l'auteur sur le wikipédia anglophone (c'est du beau boulot, bravo les gars, ce n'est pas en France qu'on verrait ça !).
http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_characters_in_the_Jean_le_Flambeur_series#The_flower_thief
http://www.karangill.com/glossary-of-terms-in-the-quantum-thief--jean-le-flambeur.html


Voici pour le background :
Après l'Effondrement de la Terre (jamais explicité), la Guerre du Protocole (jamais explicitée) a opposé le Sobornost (explicité à la fin du roman seulement !), un soviet suprême de 7 superhakers staliniens à la tête de milliards de copies d'eux-mêmes, aux Zokus (mal explicités), des libertaires descendants des guildes de MMORPG qui militent pour le « fais ce qu'il te plaît ». La Pointe (concept jamais explicité) fut le point d'orgue de ce conflit avec la destruction/disparition de Jupiter, ligne de démarcation entre le système solaire intérieur dirigé d'une main de fer par les goubernias (concept jamais expliqué) et le système solaire extérieur plus ou moins libre. Depuis les agents du Sobornost et des Zokus s'affrontent partout et tout le temps. Dans le roman nous suivons un nouvel épisode de la lutte éternelle entre autoritaires et libertaires dans la cité mouvante martienne de l'Oubliette, refuge idéal pour tous les opposants à la Grand Cause Commune du Sobonorst... (qui consiste à conférer l'immortalité à l'humanité toute entière en l'unifiant dans la béatitude de l'esclavage numérique : c'est le fiodorovisme, un putain de concept jamais explicité).


Voici pour le cadre :
La grande guerre civile martienne a eu pour dommages collatéraux la prolifération des hordes phobois, qui obligent les populations de la planète rouge à être constamment en mouvement pour échapper à leurs prédateurs naturels. On ne m'enlèvera pas l'idée que ce concept de cité mouvante était présent dans "le Cycle de Mars" d'Edgar Rice Burroughs.
Que sont les phobois ?

L'Oubliette, une cité mouvante parmi d'autres, est dirigée par la démocratie participative de la Voix, expression directe de la majorité citoyenne, et dispose de trois spécialités : le vin, le chocolat et la cryptographie. Tous ses citoyens disposent d'une immortalité à éclipses grâce à l'éxomémoire et aux Résurrecteurs. La monnaie de référence est le Temps : on passe un certain temps en tant que travailleur en mode Silence pour pouvoir jouir d'un certain temps de loisir en mode Humain (ou plutôt post-humain en l'occurrence). Toute dénonciation du mode de vie occidental n'est par fortuite du tout... ^^
Qu'est-ce que l'éxomémoire ?

Grosso modo, l'exomémoire est un gigantesque disque dur externe qui fait office de backup pour l'esprit humain.
Qu'est-ce que le Silence ?

Grosso modo, on cumul son de temps de travail en mode Robocop, sans sensation si sentiment, au service de la collectivité.
Il faut ensuite expliquer le concept de gevulot.

Grosso modo, il s'agit d'un pare-feu entre le cerveau et l'exomémoire, en sachant que citoyens et touristes de l'Oubliette sont tous hyperconnectés les uns aux autres. Pour résumer, vous gérer cotre existence comme un compte facebook. C'est à vous de décider les informations que vous voulez recevoir des autres et les informations qui vous voulez transmettre aux autres. Par exemple vous devenez un sans-visage si vous avez décidé de ne pas dévoiler votre apparence aux autres.
Du coup chaque individu est protégé par une arborescence de protections informatiques qui font de l'Oubliette le cauchemar du Sobornost... Mais il y a quelque chose de pourri au royaume de la protection de la vie privée : si un citoyen peut cacher sa vie privée à tout le monde, qu'est-ce qui empêcherait quelqu'un de cacher une vérité à tout un peuple ?
Matrix ? Vous avez dit Matrix ? Comme c'est Matrix ! ^^
L'histoire martienne officielle parle d'un tyran qui a quitté la Terre avec un milliard de gogols (encore un putain de concept jamais explicité... Il s'agit de cerceaux humains digitalisés et asservis afin de servir de super softwares) pour aller terraformer Mars, vaincu par une révolution prolétarienne à l'origine de l'Oubliette.
Tron ? Vous avez dit Tron ? Comme c'est Tron ! ^^ D'autant plus qu'il y a clairement un petit côté lutte des classes dans cette cité mouvante qui emprunte très largement à la France de la Belle Époque.

C'est là qu'interviennent les Tsadikkims, administrateurs système qui ressembleraient furieusement à une version cyberpunk des Watchmen s'ils ne constituaient par un bel hommage à un groupe de super-héros juifs méconnus : The Tsaddik of the Seven Wonders d'Isidore Haiblum.
Parmi eux, le couple de vigilantes formé par le mystérieux Gentleman et le jeune détective Isidore Beautrelet (oui, celui de "L'Aiguille creuse" ^^), qui lutte contre la prolifération des cambrioleurs de cerveaux.
Les Tsadikkims, dotés de super pouvoirs par les technologies zokues, agissent comme des super-héros dans leurs affrontements contre les pirates gogols, dotés de super pouvoirs par les technologies Sobornost, qui eux agissent comme des super-criminels. Mais dans l'ombre les cryptarchs manipulent les uns et les autres pour rester à la tête du royaume martien. Difficile de ne pas penser dans cette configuration à cette ordure de Trinidad/Quattro dans "Gunnm Last Order".


Voici pour l'histoire :
C'est dans ce royaume de la deuxième chance que débarquent Jean le Flambeur, un cyber-cambrioleur français fraîchement évadé du goulag du Sobornost sur Neptune, et Mieli, une cyber-guerrière finlandaise originaire du Nuage d'Oort (qui fait carrément office de version lesbienne de Gally, l'héroïne du manga cyberpunk référence de Yukito Kishiro : "Gunnm").
Ils doivent retrouver un mystérieux objet dissimulé dans l'Oubliette par une version précédente de Jean pour le compte de la mystérieuse mais toute puissante Joséphine Pellegrini (oui, celle du "Comte de Cagliostro" ^^). Car durant son incarcération Jean la Flambeur a oublié qui il était à force de combattre contre des millions de versions de lui-même. C'est là qu'on entre dans "Total Recall" et les thématiques de Philip K. Dick flirtant avec les théories solipsistes : on navigue constamment entre réel et virtuel. A plusieurs moments Jean le Flambeur se demande s'il est vraiment sorti de la prison de Dilemme ou si ce qu'il vit n'est qu'une nouvelle réalité virtuelle élaborée par ses geôliers... A plusieurs moments Jean le Flambeur se demande qui il est vraiment ? L'ami de Mieli, l'amant de Raymonde ou le jouet sexuel de Joséphine, un évadé ou un prisonnier, un voleur ou un assassin, un dictateur ou un révolutionnaire... Sommes-nous la sommes de nos souvenirs passés ou la sommes des actions que nous sommes capables d'entreprendre au jour d'aujourd'hui ?


De concepts pas expliqués en éléments mal explicités, les trucs foutraques pour ne pas dire incohérents finissent forcément par pointer le bout leur nez (et pour le coup, je n'ai pas envie de les pointer du doigt)
Mais faute de prendre son envol le grand final tient quand même ses promesses :
ATTENTION MEGA SPOILERS !



Que nous réserve la suite (qui se passera sur Terre et qui pioche dans "Les Mille et une nuits" soit dit en passant) ?
D'un côté Jean le Flambeur paraît avoir été fabriqué dans le même moule que les héros zelazniens qui prennent les armes pour sauver l'humanité des connards se croyant définitivement au-dessus du commun des mortels (souhaitons qu'ils crèvent tous, et qu'ils soient ensuite bien accueillis en bas). D'un autre côté Jean le Flambeur mentionne Spartacus, Robin des Bois, Proudhon et Marx... ^^
On est au juste milieu de la hard science à la Ian McDonald et de la coolitude à la Roger Zelazny. Sans doute trop fun pour les amateurs de hard science, sans doute trop hard science pour les amateurs de coolitude, cet auteur, ce roman et ce cycle, pourtant géniaux quelque part, auront du mal à se faire une place parmi le public SFFF français assez restreint pour les raisons qui l'on sait…
Mais le résultat laisse rêveur : avec plus d'explications pour mieux développer l'intrigue, les personnages et l'univers, on tenait sans doute la nouvelle référence de la mouvance cyberpunk. Rien que cela ! Mieux l'équivalent d'un "Matrix" en livre !!! Alors si le cyberpunk fait partie de vos cames habituelles, le roman sinon le cycle pourraient s'avérer indispensables !
Je vous ai donné tous les éléments pour appréhender le roman, à vous d'y entrer et d'apprécier ou de ne pas apprécier… blink
Lien : http://www.chemins-khatovar...
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Quand la profondeur hard science d'un Greg Egan rencontre la mise en scène et la narration d'un Peter Watts. Si si, rien que ça.
Attention toutefois, l'auteur ne prend pas ses lecteurs pour des idiots - et c'est admirable -, aussi cela se ressent aussi bien dans la puissance de la narration que dans la structure du texte.
Passé les cinquante premières pages. Une fois que le rythme, que la musicalité, que le "sense of wonder" sera vôtre, il ne vous reste plus qu'à vous installez confortablement et à vous émerveiller. À chaque page. Littéralement.
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Pour moi une belle claque ! J'ai beaucoup aimé ce roman.
Je trouve que la richesse de son univers est énorme, et nous ne faisons que l'effleurer en plus.
L'histoire est très sympathique et me touche particulièrement car je suis un grand fan de Maurice Leblanc et de son Arsène Lupin (lus et relus et rerelus...).
Nous avons un personnage principal très bien rendu, et très attachant, comme l'était Arsène en son temps. Il a une démesure à la hauteur de l'époque futuriste, et qui correspond aussi à son grand âge.
L'histoire de fond est très intéressante et Mars recèle bien des secrets à découvrir, jusqu'à la dernière page ou presque.
Par contre, c'est un roman très ardu, qui n'aide jamais le lecteur.
L'auteur est sans concession, il ne va jamais chercher une excuse (ou un dialogue bateau) pour vous présenter une technologie ou expliquer un contexte particulier, c'est à vous de le découvrir petit à petit en lisant l'histoire et si besoin en allant googler quelques termes techniques.
Cela va rebuter de très nombreux lecteurs, et c'est bien dommage car on a un univers absolument brillant, qui a demandé énormément de temps de construction et de réflexion de la part de l'auteur.
Roman assez court, il m'a fallu environ 1,5 à 2 fois plus de temps pour le lire qu'un autre roman de la même taille, car il faut prendre le temps nécessaire pour tout comprendre, extrapoler les informations et reconstruire l'environnement avec le peu d'informations données.
On est dans de la Hard Hard SF. Si les concepts de nanotechnologie, de téléchargement de personnalité et autres notions sur le contrôle de la mémoire et les biotechnologies ne vous plaisent pas, passez votre chemin.

Quand je l'ai fini, j'ai découvert qu'il y avait 2 autres romans qui suivaient. le 2ème commence tout juste à la fin du premier, mais ils ne sont pas traduits en français, ce qui est très dommage. Je sais déjà que je vais prendre le temps de les lire en anglais, quelque soit la difficulté.
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J'aurais tellement aimé pouvoir mettre 4 étoiles...

Tout commence bien: enfin de la hard-science qui semble cohérente et compréhensible.

L'auteur laisse traîner suffisamment d'indices pour permettre au lecteur de se documenter s'il le souhaite.

Par exemple, ayant regardé pour une fois "le meilleur patissier", j'ai pu apprécier la finesse de l'enquête d'Isidore sur le meurtre d'un chocolatier.

La gevulot, concept au coeur du roman, se devine assez bien, et, sans déflorer l'intrigue, un petit coup de Google vaut la peine pour la cerner: on y apprend que c'est un système de sécurisation des échanges permettant à chacun de décider ce qu'il (elle) donne comme informations personnelle et ce qu'il (elle) permet comme souvenir.

L'auteur prend soin de planter chaque personnage, de les approffondir à bon essient. Son monde se construit et se dévoile au fur et à mesure de l'intrigue. Les héros ont des vies sentimentales compliquées à souhait. Ce n'est pas gratuit : les soucis qui s'imposent à eux sont des conséquences directes du monde dans lequel ils vivent, cela participe donc au roman.

La couleur locale est bien rendue, notamment par l'utilisation du calendrier darien et l'influence de la pesanteur martienne sur certains protagonistes.

Le roman est bâti sur l'intrication, l'enchevêtrement entre le réel et le virtuel : la gevulot, concept virtuel, permet à une personne d'être physiquement invisible. Par contre, la personnalité des gens se retrouve codée...

Evidemment, il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark : entrent les généraux byzantins et leur célèbre problème.

Et puis une étoile se perd, une étoile s'éteint.
Il y a la grande bagarre finale, qui fait tout exploser ou presque, y compris l'intrigue. J'ai vraiment eu le sentiment de me retrouver devant une référence circulaire. L'enchevêtrement devient confus et je décroche.

Un bon moment, malgré un final en eau de boudin.

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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
La religion, c'est comme l'alcool, se marre Isaac. Une fois que t'es tombé dedans, c'est dur d'arrêter. (Il dévisse la flasque, avale une rasade de vodka.) Et puis là, mon pote, tu patauges dans la foi des champions : mille règles arbitraires, totalement irrationnelles, que t'es prié d'accepter sans rechigner. C'est pas le truc de petite bite où il suffit de croire pour être sauvé, sûrement pas. Tu devrais essayer.
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Le gevulot fonctionne en générant un arbre composé de paires de codes publics/privés. Une paire apparaît dès que l'utilisateur enregistre un nouveau souvenir pour lequel il veut spécifier des droits d'accès, ladite paire étant également dépendante du nœud supérieur. Théoriquement, seul l'individu en question peut opérer à la racine de l'arbre.
Sauf que toutes les racines ont l'air d'être reliées à une autre paire, un genre de racine maître. Ceux qui la possèdent peuvent accéder à toutes les exomémoires de l'Oubliette et les réécrire à l'envi. Pour les citoyens en phase de Silence, cela veut dire que leur esprit set totalement accessible. C'est ce qui s'est passé pour Unruh. Les cryptarchs ont sans doute développé une sorte de système automatisé qui modifie tous les Silencieux.
Potentiellement, ils peuvent lire et modifier les souvenirs de tous les gens passés au moins une fois par le Silence. Comme cela représente trop de données à gérer pour un nombre réduit de comploteurs, je suppose qu'ils disposent de routines de gestion adaptées. Néanmoins, vu les changements restreints constatés chez Unruh, il serait logique de penser que leurs ressources de calcul sont limitées. En conclusion, l'Oubliette n'a rien d'une merveille d'oubli et de vie privée : c'est un panoptique.
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Elle prend ma main dans la sienne : ses doigts sont chauds, un peu collants à cause du sorbet. Je cherche des images adéquates dans ce qui me reste de souvenirs. Un château de glace dans le nuage d'Oort, des comètes et des réacteurs à fusion reliés en un extravaguant planétaire, des foules ailées qui tournent autour. Supra, la ville aux immeubles grands comme des planètes, dômes et tours lancés à l'assaut des anneaux de Saturne. Les mondes de la Ceinture, teintés de couleurs automnales par une vie artificielle foisonnante. Les cerveaux de la goubernia du système solaire intérieur, sphères de diamant parées des visages des fondateurs, lieux d'éternelles intrigues.
Bizarrement, ces merveilles me semblent moins réelles que ma présence ici, dans ce corps étroit, en compagnie d'une jolie femme.
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- Ce que je veux dire, c'est que nous nous contentons de traiter les symptômes. Technologie hors-monde. Pirates gogol. Mais l'infection sous-jacente nous touche au même titre que la population. Donc, quand je décèle une occasion de travailler avec un agent extérieur capable de nous prêter main-forte, je me permets de vous en faire part.
[…]
- Avant d'entrer dans les détails, il nous serait utile de comprendre exactement quels sont vos objectifs.
- Trois choses. Défendre les idéaux de l'Oubliette. Protéger ses citoyens des pirates et autres agressions extérieures. Découvrir les vrais dirigeants de cette ville et les éliminer.
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Mais parlez-moi de ça, justement. Du vol.
- C'est...
Un instinct, ai-je envie de dire. C'est comme faire l'amour, repousser ses limites. Un art. Mais elle ne comprendrait pas, alors mieux vaut s'en tenir à la blague habituelle :
- C'est ma façon de respecter la propriété d'autrui. J'en fais ma propriété, afin d'approfondir mon respect.
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