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Critique de Ecarlate


Jean le Flambeur, dans ce lointain futur galactique qui pourrait être le nôtre, où les intelligences artificielles sont plus divines les unes que les autres (Sasha, l'Ingénieur des âmes, Matjek Chen, le fondateur du Sobonorst, Joséphine, la pellegrini), aussi humaines furent-elles à l'origine, n'est ni plus ni moins qu'un nouvel Arsène Lupin. Excepté qu'il se spécialise dans le vol de souvenirs, dans ce monde où tout se numérise et tout se monétise, il n'y a rien de plus précieux que votre identité. D'ailleurs, votre gevulot vous permet de gérer les informations que vous souhaitez échanger avec les autres dans cette réalité perpétuellement augmentée, via votre exomémoire. Se faire pirater la gevulot, il n'y a rien de pire, car on pourrait dérober votre temps, la seule monnaie en cours, sur Mars du moins. Plus de temps ? Vous ne mourrez pas mais entrerez dans le Silence...
Parfois, Jean se fait attraper et enfermer dans le Dilemme, et parfois il tombe dans ses propres machinations : à trop voler et jouer avec les identités des autres, qui finit-on par être vraiment ? Qui est cette Raymonde qui le fascine ?
Toutefois, d'une certaine manière avec le même enthousiasme qu'un Maurice Leblanc, l'auteur nous donne un livre plein de fraîcheur et d'enthousiasme là où l'ombre des réalités traîtresses à la K.Dick aurait pu tout assombrir.
Son univers n'en est pas moins dur et cruel, avec ces faux révolutionnaires et ses vrais idéalistes, et la cité martienne mobile qu'il nous propose de visiter, notamment le quartier de l'Oubliette, constamment menacée par les Phobois et défendues par les Silencieux, surveillée par les mystérieux tsaddikim, vaut le détour.
La compagne-geôlière de Jean, Mieli la guerrière augmentée, Perhonen, l'IA du vaisseau, toutes sont d'agréables personnages variant les points de vue et permettant d'étoffer l'univers, avec le nuage d'oorth, les pirates informatiques vasilevs, les programmes gogols, etc.
La palme de l'interprétation revient au détective amateur, l'architecte Isidore Beautrelet (oui, comme dans L'aiguille creuse), au prise avec son amante Pixil, la Zokue, chargé de sauver le milléniaire (et non milliardaire) Christian Unruh. Je vous livre un peu de tout, mais il y a vraiment de quoi trouver son compte dans ce roman rendant hommage à travers la science-fiction à l'histoire de cette dernière (géniale l'idée du fiodorovisme) mais aussi à celle du roman policier.
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