j'ai fort apprécié ce recueil , d'une part parce que je pratique les arts martiaux depuis plus d evingt ans , et d'autre part je suis conteur. Si bien que j'en ai extrait quelques uns de ces contes et j'en ai fait un spectacle que j'ai donné à plusieurs reprises accompagné de musiciens .
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Nul besoin de pratiquer le kung-fu pour apprécier cette lecture divertissante et pleine d'enseignements. J'ai particulièrement apprécié le conte sur "le Samouraï et le maître de thé" : non seulement parce que dans ce domaine-là (le thé), je suis pour le coup quelqu'un qui s'entraîne avec ferveur et absolument tous les jours, mais aussi et surtout parce que ce conte indique la conduite parfaite à adopter quand on se retrouve face à un samouraï atrabilaire.
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Ce recueil de contes et récits des arts martiaux recèlent de véritables pépites de sagesse. J'ai eu un coup de coeur pour l'histoire des deux grands forgerons : Murasama et Masamune. Un conte auquel je pense souvent au quotidien en entreprenants certaines actions.
Bien sûr ce livre s'adresse surtout aux personnes qui s'intéressent aux arts martiaux (bien au delà des techniques de combat).
[Livre acheté en librairie indépendante]
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Voici un très beau recueil sur un univers de discipline, de spiritualité et de sagesse... essentiellement masculin !
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Pour laisser la Nature se manifester à fond, il est nécessaire de vous débarrasser de toute contrainte mentale. Quand la nature suit son propre chemin et agit à sa guise en vous, il n’y a plus aucune ombre, aucun flottement, aucune faille dont puisse profiter l’adversaire…
Bien que n’étant qu’un simple chat qui ne connaît pas grand-chose des affaires humaines, permettez-moi d’évoquer l’Art du sabre pour exprimer quelque chose de plus profond. L’Art du sabre ne consiste pas seulement à vaincre l’adversaire. C’est avant tout l’Art d’être conscient, au moment critique, de la cause de la vie et de la mort. Un samouraï doit s’en souvenir et s’exercer à un entraînement spirituel aussi bien qu’à la technique du combat. Il doit donc essayer de pénétrer la cause de la vie et de la mort. Quand il a atteint ce niveau d’être, il est libre de toute pensée égoïste, il ne nourrit aucune émotion négative, il ne calcule ni ne délibère. Son esprit est alors non résistant et en harmonie avec ce qui l’entoure.
Un jour, alors que Maître Rikyu officiait au cours d'une cérémonie du thé, Hideyoshi fit remarquer à ses généraux : "Regardez bien Rikyu préparer le thé et vous constaterez que son corps est rempli de Ki, que ses gestes précis et mesurés sont comme ceux d'un grand guerrier, ils n'offrent aucune ouverture. Sa concentration est sans faille."
(INFAILLIBLE CONCENTRATION - p.48)
Pour les maîtres, les véritables obstacles qui empêchent l’élève de progresser sont ceux qui sont dressés par sa personnalité artificielle. L’homme ordinaire, étouffé dans un carcan d’habitudes physiques et mentales, sa vision du monde déformée par un écran d’illusions, est un infirme coupé de son être profond dont les possibilités sont inexploitées. Le travail à accomplir consiste donc à faire sauter les blocages, physiques et psychologiques, pour que les forces latentes de l’homme puissent s’épanouir librement. Le Budo, la Voie du Combat, comme toute Voie authentique, a pour but la régénération de l’individu. Mais cette réalisation de soi ne peut être atteinte que par une lutte contre ses propres défauts, ses faiblesses, ses illusions.
Les idéogrammes pour désigner l’Art Martial sont identiques en Chine et au Japon. Seule la prononciation diffère : les Chinois disent Wu-Shu, les Japonais Bu-Jutsu. « Art Martial » ou « Art de Combat » est une traduction qui trahit un peu l’ « esprit » de l’idéogramme originel qui se décompose en deux caractères : « arrêter » et la « lance ». Originellement compris comme l’ « Art d’arrêter la Lance », l’Art Martial prend ainsi sa signification essentielle. D’autant plus que cette formule peut s’interpréter à la fois comme l’ « Art d’arrêter la lance de l’adversaire » et l’ « Art d’arrêter sa propre lance ». Le grand Art de la pacification extérieure et de l’harmonie intérieure.
L’essence des Arts Martiaux japonais est profondément non-violente. Elle repose en effet sur le principe de non-résistance qui consiste à utiliser l’attaque de l’adversaire pour le mener à sa propre perte. Celui qui se défend, au lieu d’essayer de bloquer le mouvement adverse, l’esquive et le canalise de façon à la retourner contre l’agresseur. Si l’adversaire pousse, il suffit d’esquiver ou de le tirer pour qu’il tombe de lui-même. S’il tire, il n’y a qu’à le pousser. Plus l’attaque est puissante, plus le choc en retour est désastreux. Le principe de non-résistance conduit l’attaquant à devenir la victime de sa propre attaque et à récolter le fruit de ses mauvaises intentions. Quoi de plus juste ?
Ce documentaire sur les arts martiaux traditionnels du Japon a été réalisé par Michel Random dans les années 70.