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Critique de Tempsdelecture


Partons en Écosse où je ne suis pas retournée depuis le deuxième article du blog avec un auteur archi-connu, Wikipédia parle de l'auteur le plus lu du Royaume-Uni, sauf par moi visiblement. Je suis donc rentrée sans a priori aucun dans le roman à la pointe de l'actualité puisque le Brexit y apparaît, non pas comme une perspective éloignée mais comme une rupture imminente. Ian Rankin fait reprendre du service à son détective-phare John Rebus, lequel va s'attacher à aider sa fille avec laquelle il n'entretient, bien entendu, pas de bonnes relations. L'auteur écossais fait également la part belle à l'ancienne coéquipière de Rebus au sein de la division des enquêtes criminelles, Siobhan Clarke, laquelle, il me semble, ne manquera pas de prendre du galon dans les prochains romans de Rankin.

Les principales qualités qui m'ont donné envie de lire ce roman policier, se rapporte à l'attrait qu'exerce sur moi une ville comme Édimbourg, à ces fameux paysages brumeux écossais tout à fait adaptés pour contenir une sombre histoire mystérieuse et criminelle et à la réputation de l'auteur déjà bien établie. Un fils de bonne famille saoudienne assassiné, un crime à première vue raciste, on est en plein dans l'actualité, l'auteur l'a compris. Tout comme l'éclatement des familles qui une des problématiques sociétales de ce monde moderne et dont l'Écosse n'est évidemment pas exemptée. Les histoires, comme les personnages, tous autant qu'ils sont, sont pris dans une sorte de morosité ambiante et John Rebus n'est pas là pour détendre l'atmosphère, visiblement.

Deux enquêtes s'entrecroisent : l'une qui nous entraîne simultanément dans les bas-fonds et les beaux quartiers d'Édimbourg tandis que l'autre prend ses racines dans les coins reculés d'Écosse, ce joli petit village de Tongue, ces endroits même ou l'on serait tenté de se dire qu'il ne s'y passe jamais rien. Mais l'Écosse ne fait pas exception à la règle qui veut que tout se passe parfaitement bien sous réserve que l'on garde la tête suffisamment enfouie dans le sable, façon autruche. Dans l'une comme dans l'autre enquête, Ian nous permet de pénétrer dans l‘Ecosse pleinement citadine à travers sa capitale mais aussi dans ses contrées reculées, plus précisément ici dans le Nord et son littoral côtier, dans ce village de Naver, peut-être bien pour montrer que les noirceurs des gens se devine aussi bien en ville que dans les replis des coins plus sauvages. L'auteur joue donc sur deux tableaux différents, le premier qui recèle tous les éléments des excès de la jeunesse – et des moins jeunes d'ailleurs dorée citadine, drogue, sexe, vanité, l'autre sur les pans moins reluisants de l'histoire écossaise, à savoir les camps qui ont abrités des réfugiés de la seconde guerre mondiale.


J'ai eu une nette préférence pour la seconde investigation, celle qui prend place dans les côtes sauvages de l'Écosse. Même si l'enquêtrice Siobhan m'a été tout à fait sympathique, il me semble en outre que c'est le duo qu'elle constitue avec l'autre inspecteur Malcolm Fox qui pimente cette enquête qui, ma foi, ne m'a pas paru si digne d'intérêt que cela. La haute-société Edimbourgeoise est dotée des mêmes travers que la Londonienne, la New-yorkaise, la Parisienne ou la Moscovite, les passions ne se réinventent pas, la jalousie, l'avarice, l'avidité, et plus encore le racisme restent les mêmes ou qu'ils soient. En revanche, comme je le précisais plus haut, la seconde investigation qui débute par la disparition du gendre du détective star John Rebus est bien plus captivante car elle met en jeu l'histoire locale en particulier les anciens camps de guerre. le camp 1033 ou Camp Borgie, qui ont eu abrité « des résidents étrangers longue durée au Royaume-Uni ou des soldats allemands faits prisonniers. Car les îles britanniques ont hébergé environ un millier de ces camps, il n'en reste pas moins que ce pan de l'histoire reste apparemment peu connu.

Il me semble également percevoir une critique de la société actuelle, qui au-delà ne pas prêter la moindre attention à ces camps, n'en perçoit que la valeur marchande, prêts à effacer les traces d'une histoire chargée et laisser la place aux structures immobilières davantage valorisées par les promoteurs, les yeux plein de rêves d'euros que représentent ces hectares de terrain inoccupés. Deux enquêtes, l'une cousue de fil blanc, l'autre en dessus qui tiennent tant bien que mal les quatre cents pages de ce roman un peu longuet et réchauffé.


Vous l'aurez compris, ce n'est, à mes yeux pas le polar qui va révolutionner le genre, et sans doute, j'ose l'espérer, pas le meilleur de Ian Rankin. J'ai senti un auteur un peu essoufflé, en manque d'inspiration autant au niveau de l'intrigue que du détective, qui ne m'a plus l'air d'avoir grand-chose à donner. Peut-être devrais-je me pencher vers un de ses titres antérieurs. Néanmoins, et je vais tâcher de finir sur une note positive, il apporte quelques notions d'histoires très intéressantes sur l'Écosse de la Seconde Guerre Mondiale.


Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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