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Critique de caro64


Après Un pied au paradis et Serena, Ron Rash revient en force pour notre plus grand plaisir. Contrairement à ces derniers, le monde à l'endroit n'est pas exactement un polar, mais tout simplement un remarquable roman noir, âpre et très poétique. Rash nous livre une oeuvre profonde, très liée à son pays et son vécu, cette Amérique où les paysages, à couper le souffle, modèlent les habitants.

Travis Shelton est né aux pieds des Appalaches dans le comté de Marshall (Caroline du Nord) et est le fils d'un producteur de tabac. Il a 17 ans, est ignorant sans être stupide, s'ennuie fermement, ne pense pas à l'avenir et encore moins au passé. Il erre dans la vie sans but avec une seule passion, la pêche à la truite. Son destin bascule le jour où il découvre une plantation illicite. Il se sert et revend le fruit de son petit larcin à Léonard, dealer local. Leurs vies vont, dès lors, se trouver intimement liées. Léonard, tel un père, livre peu à peu à Travis les clés pour s'éveiller à la vie. Il lui donne la force d'étudier et surtout l'envie de s'intéresser à ses racines.

Ron Rash nous offre une nouvelle fois une histoire passionnante, écrite dans un style vif et prenant, où se mêlent suspens, intrigue, Histoire (ici un massacre perpétré pendant la guerre de Sécession) et quête d'identité. Il parvient à créer des personnages complexes, riches et entiers. Ils nous prouvent que les apparences sont parfois trompeuses et qu'une seule rencontre peut changer toute une vie ! Bien sûr, c'est un roman noir, mais au sein duquel transparaît cet optimisme qui consiste à croire que l'éducation et la connaissance, entre autre historique, peuvent être de véritables facteurs de développement personnel, d'accomplissement de soi. le questionnement des actes commis durant la guerre de Sécession, la difficulté de quitter sa région pour étudier ou travailler, la beauté de la nature, de ces parcs, de ces torrents et de ces ravins où tout se termine, font de ce roman initiatique un grand roman dans la pure tradition américaine.

A lire en écoutant du Johnny Cash dont la voix est “capable de transformer le chagrin et le regret en quelque chose de beau".
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