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Renée Rosenthal (Traducteur)
EAN : 9782211084345
L'Ecole des loisirs (01/01/1990)
3.82/5   59 notes
Résumé :
Oscy est le chef, il sourit tout le temps. Benjie est le plus jeune et il obéit à Oscy. Hermie, leur ami, 15 ans, est le spécialiste de l'inquiétude. Cet été 42 est son été. A eux trois, ils forment le Trio Terrible, qui partagent les cigarettes mouillées, les expéditions absurdes, les réflexions profondes, les vannes. Mais le Trio s'ennuie. Et Hermie est amoureux fou d'une femme qui a au moins 23 ans et ne sait même pas qu'il existe. "Si c'est l'amour de ta vie, va... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Décevant...
Août 1942, trois amis, Oscy, Benjie et Hermie, sont en vacances sur une île proche de la côte de Nouvelle-Angleterre. C'est l'occasion pour Hermie, quinze ans, de faire la connaissance d'une femme dont il va tomber amoureux et de connaître ses premiers émois...
Ce qui aurait pu être une histoire poignante n'est en fait que le récit assez vulgaire de l'apprentissage de la sexualité par trois gamins bourgeonnants. Ça aurait pu s'appeler « la guerre des boutons (d'acné) suite : la guerre des capotes ».
Si Herman Raucher est sans nul doute un très bon scénariste, il n'a pas le talent d'un très bon romancier. Son histoire au départ prometteuse s'échoue lamentablement dans les travers scabreux de l'adolescence « acnéide » de ses protagonistes et de leurs aventures graveleuses. La fin sauve le naufrage de ce roman.
Il vaut certainement mieux voir le film... Ou dans le même registre lire « le blé en herbe » de Colette, un petit chef d'oeuvre.
Traduction de Renée Rosenthal.
Editions Gallimard, Folio, 347 pages.
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Hermie, Oscy et Benjie. Des gamins de 15 ans qui voudraient devenir des hommes, pendant cet été 42 passé sur une île en face de la Nouvelle Angleterre, alors que leur pays vient d'entrer en guerre. Des ados se baladant au bord de la plage avec leur bistouquette greffée sur le front, ne pensant qu'à « ça ». « Ça », qui les travaille beaucoup, mais dont ils ne connaissent strictement rien. Heureusement, Benjie a son manuel d'anatomie. Tout l'acte sexuel y est expliqué en douze étapes. Hermie est persuadé qu'il ne dépassera pas la seconde de ces étapes, que s'il arrive à la cinquième ce sera un miracle. En attendant, il fantasme comme ses copains sur la belle Dorothy. Une femme, une vraie, à la plastique parfaite et au charme torride.

Ce texte sent le vécu à plein nez et c'est ce qui le rend si attachant. Bien sûr, aujourd'hui, une éducation sexuelle (ou plutôt pornographique, ce qui n'a strictement rien à voir) peut se faire en deux clics mais il n'empêche, les questionnements de l'adolescence gardent une portée universelle. Par exemple Hermie qui pelote le bras de sa voisine au cinéma pensant que c'est un sein et s'étonne à peine de ne pas trouver le téton, ça aurait pu être moi. Ce même Hermie qui joue avec une capote, l'enfile et la trouve tellement grande qu'il a l'impression de voir pendre un « accordéon détendu », ça aurait pu être moi aussi. J'ai bien dit « aurait pu », n'allez pas vous imaginer des trucs sur mon adolescence.

Quoi qu'il en soit, j'ai adoré cet humour pas spécialement léger mais qui ne cherche pas non plus à en faire des caisses. L'enchaînement des épisodes peu glorieux donne tout le sel au récit. On suit nos pieds nickelés de la drague le sourire aux lèvres, on se délecte de leurs échanges savoureux, de leurs réflexions hautement intellectuelles sur les choses de la vie, de leurs angoisses, de leurs échecs et de leurs pseudo certitudes : « Il quitta sa chambre avec la conviction que lorsqu'il reviendrait, il serait un homme. Des pieds à la tête, il n'était qu'une érection ambulante qui respirait le sexe, la confiance en soi et la maturité. » On rit beaucoup donc, et à la fin on pleure, parce c'est beau et qu'il y a de quoi (enfin pas moi parce que je ne pleure jamais en lisant un livre, faut pas pousser non plus, mais j'en connais qui écraseraient facilement une petite larme).

Un roman d'initiation qui m'a fait passer un excellent moment de lecture. Quel plaisir de découvrir ces garçons « douloureusement à cheval sur le fil de fer barbelé qui sépare l'enfance de l'âge adulte », ces garçons « en train de se départir de l'atroce chrysalide de la jeunesse ». Réjouissant et plein de vie !



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Jusqu'à ce que les éditions Folio me le proposent, j'avais sommairement entendu parler du film culte « Un été 42 » mais je ne connaissais pas l'existence du livre. En hommage à son ancien ami disparu, Herman Raucher a décidé d'écrire cette histoire pour raconter les étés qu'ils passaient ensemble lorsqu'ils étaient jeunes. Les événements se déroulent en 1942, mais restent intemporels car ils peuvent être transposés facilement dans le monde actuel. Aucun élément n'est vraiment désuet et rien ne permet de se sentir déplacé.

On assiste à une histoire d'amitié entre trois adolescents. Ils sont tous différents mais tellement complémentaires. Par désoeuvrement, ils vivent des aventures grâce auxquelles ils vont tour à tour se chamailler, se soutenir, se battre, s'aider, se détester pour mieux recommencer le lendemain. Ce livre est empreint d'éternité, comme si cette amitié n'avait pas de limite, pas de fin. Il nous ramène à notre propre jeunesse où l'on a tous goûté à cette étape de naïveté et d'espoir.

A travers ces garnements, Herman Raucher nous narre les préoccupations de tous les jeunes hommes de cet âge-là. C'est donc bien sûr aussi une histoire de filles et de sexe, deux choses qui ne font qu'une dans l'esprit d'un adolescent à l'aube de sa puberté. Ça gratte dans le bas ventre et toutes les pensées sont centrées sur le seul objectif : le sexe. Obsédés par cet objectif, les trois amis vont vivre des moments truculents. Certaines scènes deviennent même très drôles du fait de leur maladresse et leur ignorance dans le domaine et j'ai beaucoup ri.

J'ai trouvé ce texte extrêmement touchant. J'ai ressenti toute la nostalgie de l'auteur dans son apprentissage de la vie. Je pense que ce livre va réjouir tous les hommes (les femmes je ne sais pas !) car il va les téléporter plusieurs années en arrière et faire ressurgir tous les souvenirs et les sensations de leur jeunesse. Pour ma part, c'est un gros coup de coeur et j'ai passé de très bons moments dans ma tête d'adolescent. Herman Raucher m'a fait rire et je revenais chaque jour avec impatience dans ma lecture, pour que l'insouciance de mon enfance ne s'arrête jamais !
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N°792 – Août 2014.

UN ETE 42 - Herman Raucher. - (Traduit par Renée Rosenthal)

En cet été 1942, Pearl-Harbor a déjà eu lieu et les États-Unis sont en guerre, mais les opérations miliaires se déroulent loin du territoire national. Sur une petite île de la Nouvelle-Angleterre des familles viennent passer des vacances. Ici, trois copains, Orcy, Hermie et Benji, tous âgés d'une quinzaine d'années, s'y ennuient un peu et pour eux tous les jours se ressemblent. Cette période est sans doute comme les vacances de tous les garçons à peine sortis de l'enfance qui regardent le monde des adultes sans trop savoir ce qu'il leur réserve, avec envie et appréhension, en tuant maladroitement le temps. Pour jouer aux grands, ils commencent à regarder les filles mais les abordent gauchement. Orcy remarque une jeune femme dont le mari est à la guerre et en tombe amoureux... mais elle a à peu près le double de son âge ! Il l'aborde quand même, il n'est pour elle qu'un garçon serviable et sympathique, mais elle ne pense qu'à cet homme de sa vie qui se bat au loin. Quand elle apprend la nouvelle de sa mort, tué en opération, sa vie bascule et, une seule fois, accorde ses faveurs à Orcy pendant une seule nuit au terme de laquelle elle disparaîtra pour toujours, laissant à d'adolescent le souvenir indélébile d'un premier amour impossible, accompagnant ainsi son passage dans l'age adulte.

Je ne peux évoquer ce livre sans me souvenir du film qui a été réalisé par l'Américain Robert Mulligan en 1971. Je l'ai vu pour la première fois avec émotion il y a bien longtemps, à sa sortie sans doute, et il est resté dans ma mémoire avec précision malgré le temps. Est-ce à cause du sujet traité, de cette période de l'adolescence perturbée de trois garçons, de l'étonnante beauté de l'actrice Jennifer O'Neill, des images sobres et des paysages qui rappellent tellement les tableaux d'Edward Hopper pour qui j'ai, sans me l'expliquer, une véritable fascination ou pour la somptueuse musique de Michel Legrand (Oscar de la meilleure musique) ? Pour tout cela sans doute avec en plus la nostalgie qui s'attache aux souvenirs du temps passé, des choses qu'on aurait dû faire et qu'on a pas faites, par timidité, par peur, en me remémorant mes émois d'adolescent où, face à une jeune fille plus âgée, on souhaiterait avoir quelques années de plus...

A l'origine, ce roman a été écrit par Herman Raucher pour rendre hommage à son ami d'enfance, Orcy, tué pendant la guerre de Corée. Ils passaient ensemble des étés sur l'île de de Nantuket pendant la Seconde Guerre mondiale. le narrateur s'en souvient longtemps après et évoque ce souvenir. La scène la plus marquante est sans doute celle où la jeune femme, bouleversée par la mort de son mari, entre désespoir et résignation, accorde une nuit d'amour à l'adolescent. Les images sont sobres, sans dialogue, avec seulement le bruit des vagues au loin et la merveilleuse musique de Michel Legrand, si discrètement distillée.

©Hervé GAUTIER – Août 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
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Un été 42 n'est pas un must de la littérature classique. On y trouve beaucoup de facilités et des comparaisons foutraques et pourtant quel bonheur ce fut pour moi de lire ce roman !
Hermie et ses 2 copains passent l'été 1942, au coeur de la guerre, dans l'ile de Packett, Nantucket en réalité. Les trois ados sont très différents, Hermie, le héros doté d'un imaginaire fertile, Oscy le bon copain décomplexé et un peu lourdaud et le gauche Benjie. L'été est favorable à l'éveil des sens, à la découverte des corps féminins. Travaillés par leurs hormones Oscy et Hermie sont en proie à leur rut.
Hermie flashe littéralement sur une ravissante jeune femme de 23 ans Dorothy dont le mari est parti à la guerre. En peu de jours il va la rencontrer, l'aider, fantasmer sur elle comme un fou jusqu'à l'acte final dans des circonstances poignantes.
le roman fait alterner la légèreté et la trivialité des relations entre ados avec la délicatesse et l'intensité des rencontres entre Hermie et Dorothy. L'équilibre est très réussi. Aux scènes de gaudriole, je pense à la soirée marshmallows, succèdent des phases de long questionnement. Hermie est à la fois défaitiste et matamore. Un roman d'apprentissage où la découverte de la sexualité et de la sensualité vont de pair avec le plus grand trouble.
Certaines scènes sont littéralement désopilantes. Les dialogues sont vifs, le personnage d'Hermie, l'auteur en fait, est attachant. Il possède une grande curiosité et une bonne culture. Il porte sur son époque un regard personnel parfois décalé. On sourit souvent mais on rit souvent aussi de bon coeur. On se souvient tous de l'achat de préservatifs dans la droguerie, l'une des scènes les plus drôles aussi du cinéma. Car l'auteur Herman Raucher est le scénariste du film sorti en 1971. Il a publié le livre en même temps que le film. Les deux oeuvres sont très proches. Si Herman Raucher est doté d'une plume alerte, Robert Mulligan, le réalisateur, nous a, lui, donné un chef d'oeuvre du cinéma.
Le livre est empreint d'une douce nostalgie. 30 ans plus tard l'auteur revient sur l'île de ses premiers émois et se remémore cet épisode qui le fera basculer à l'état de jeune adulte. Il s'agit d'une histoire vécue par Herman Raucher.
Le roman a été publié initialement en France dans une collection pour adolescent. La traduction a été revue et corrigée depuis. Il peut être lu à tout âge sans la moindre hésitation. « Un roman d'une grâce intemporelle ».
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critiques presse (2)
Lexpress
08 août 2016
Un roman d'apprentissage intemporel.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
02 juillet 2015
Le charme du célèbre ouvrage d'Herman Raucher est resté intact.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Le brouillard tombait de nouveau, mais les voix le traversaient facilement, ce qui donnait du poids à la vieille thérorie selon laquelle le son ne mourait jamais mais se déplaçait perpétuellement, en cercles concentriques, de sorte que suivant votre sensibilité et l'endroit où vous vous trouviez, il était tout à fait possible d'entendre des mots provenant du passé. [...]
Et d'un seul coup, ils étaient là, juste devant lui, tournant en rond comme trois grands haricots sauteurs un peu cinglés. Oscy, Hermie et Benjie, se donnant de grandes claques. Courant, esquivant, criant. Dans le brouillard, puis dans l'éclaircie, passant si près de lui qu'en tendant la main il aurait presque pu les toucher. Mais il n'essaya pas, car il savait qu'ils n'étaient pas là.
Il regarda Hermie [...] s'arrêter pour lever les yeux vers la maison entre les dunes, en remplir son esprit et la fixer dans sa mémoire en prévision du jour où il voudrait s'en souvenir. Puis Hermie disparut et, avec lui, Oscy et Benjie. Ils s'évanouirent quelque part dans le brouillard, pour aller vivre des jours depuis longtemps écoulés, pour y rire sans être vus, mais ne jamais cesser d'exister.
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La main de Hermie caressait la chair, encore et encore. Elle glissait. Elle pressait et relâchait. Pressait, relâchait. Pressait, relâchait. Le sein d’Aggie était docile, doux et chaleureux. Mais la stupéfaction d’Oscy se basait sur une toute autre vérité, une triste vérité que les doigts de Hermie n’avaient pas encore découverte. La chair qu’ils massaient avec tant d’avidité était celle du bras d’Aggie, à mi-chemin entre le coude et l’épaule. Avec toutes ces allées et venues entre le pull-over de cachemire et la blouse paysanne, les doigts avaient dévié de leur trajectoire initiale et s’étaient posés à une bonne quinzaine de centimètres de leur objectif. Si Aggie avait 95 de tour de poitrine et non 70, Hermie se serait rendu compte de son erreur. Mais, en l’occurrence, il n’avait aucune idée de ce qu’il était réellement en train de faire et continuait à peloter un bras.
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Puis un coussin brodé soutenant le cher visage et faisant se déployer les cheveux ravissants comme une rose. Dorothy levant les yeux et souriant, prononçant des mots intimes, lui rappelant des choses et des moments qui n'étaient pas les siens. Dorothy les yeux ouverts, Dorothy les yeux fermés. Dorothy avec des prières et des promesses. Dorothy sous lui, ses bras tendres devenus en acier, ses jambes chaudes l'attirant vers elle, plus loin, au-delà du fouillis de velours, au-delà de toute pensée, au-delà de toute possibilité de s'arrêter, au-delà de sa propre voix qui disait : " Ce n'est pas bien, ce n'est pas bien ..." parce que c'était l'été et la première fois et qu'il 'aimait tellement. Dorothy. Je vous aime, Dorothy.

420 - [p. 303-304]
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« John Loder joue toujours l’autre. Sauf quand c’est Ralph Bellamy...ce n’est pas John Loder. » Il redevenait brillant : « C’est comme ça que ça marche. Quand ce n’est pas l’un, c’est l’autre. Ou alors c’est Herbert Marshall qu’on reconnaît parce qu’il boite. Il a une jambe de bois.Peu de gens le savent.Ce n’est pas une information très répandue. »
Il savait qu‘après ça, elle avait toutes les raisons de croire qu’il était complètement détraqué.
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Elle était radieuse. Il n'y avait pas d’autre mot. Radieuse. Avec ses longues jambes, sa chevelure flottante au vent et ses yeux verts, ses yeux verts si doux et si limpides, ces yeux qui hantaient tous mes rêves…
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