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EAN : 9782742705788
416 pages
Actes Sud (04/06/1999)
4.2/5   122 notes
Résumé :
Frida Kahlo (1907-1954) vécut une brève existence déchirée entre de terribles souffrances physiques (à dix-huit ans, un accident de bus la cloue au lit pour deux ans) et une immense force de création (elle commence à peindre, un miroir installé au-dessus d'elle, pendant qu'elle est immobilisée). Par-delà sa beauté célèbre, ses amours, celles de son mari, Diego Rivera, ses voyages, les mille et une anecdotes ponctuant une existence tumultueuse et riche, reste son art... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Quarante sept ans, c'est l'âge qu'avait Frida Kahlo quand la vie l'a quittée.

Quarante sept années, c'est bien peu, trop peu de temps pour que cette femme, qui ne connaitra de la vie qu'une succession d'étincelles, puisse explorer tous les secrets des sentiments, toutes les sensations, toutes les intuitions, tous les trésors qui font une existence.


Le destin n'aura guère ménagé la petite fille fantasque et délurée en la faisant souffrir de polyomyélite, la très jeune femme en la fracassant dans un accident de bus.
La jeune femme qui quitte l'hôpital n'a plus d'ambition d'études, voit s'éloigner le jeune homme en qui elle avait placé toute sa confiance et se retrouve clouée sur place, elle qui n'aimait que bouger, qui rêvait de voyages.
Quand les corsets lui laissent un répit, c'est de son lit, immobile, qu'elle doit contempler la vie qui se dessine. Comment vivre si on est cloîtrée, comment vivre si les amis s'envolent, comment vivre si le regard ne peut plus s'échapper hors des murs de la chambre, comment accepter les jours s'ils ne sont que souffrance et désespoir...

C'est sa soeur, qui en installant un système de miroir au niveau du lit, crée l'envol des dons artistiques de Frida.


Ses peintures, qui sont un exutoire, lui permettent d'évacuer la détresse morale qui l'habite, lui permettent de hurler la douleur qu'elle ressent. Elles seront la raison qui pousse le peintre le plus connu du Mexique, à cette l'époque, à l'écouter, la rencontrer, à laisser ses sentiments parler devant cette très belle femme qui le sollicite.

Diego Rivera, cet homme de vingt ans son aîné qui a déjà vécu plusieurs vies, qui a plusieurs enfants va l'épouser.
Il est volage, elle est très éprise, il est un peintre en vue, elle sera plus adulée que lui.
Entre eux, en partage, c'est aussi l'engagement idéologique, le désir de voir aboutir certaines idées dans un monde qui ne sait que balbutier le mot "paix", tant entre nations qu'au sein d'une même société, entre ceux qui possèdent et ceux qui n'ont rien.

C'est la peinture qui résume leur union, sans elle, Frida ne saurait accepter ses tourments physiques, ne saurait fermer les yeux sur les aventures de Diego. C'est la peinture qui crée un tourbillon de gens autour d'elle, qui la fera voyager aux Etats-Unis, en France...

Tandis que Diego va de conquête en conquête, Frida va connaitre quelques liaisons passionnées avec Léon Trotsky, qu'elle admire, avec le photographe Nickolas Murray qui la respecte, pour ne citer que ces deux hommes. Mais c'est vers Diégo qu'elle revient sans cesse. Divorcée, elle l'épousera une seconde fois parce qu'elle ne peut envisager de vivre loin de lui.


Sa peinture est comme un récit de sa vie : les affres d'une souffrance physique qui ne la quitte pas, le désir de maternité jamais exaucé, l'amour des animaux, son goût pour les fleurs et la végétation, son regard sur le pays qu'elle connait, sur les contrées étrangères qu'elle découvre.
Des esquisses comme d'autres ont laissé des mémoires, des tableaux comme d'autres écrivent un testament.



Frida Kahlo était une très belle femme, que le feu de la vie embrasait à tout instant, un être rempli d'humanité, une personnalité d'une richesse impressionnante, une femme volontaire et impétueuse, qui savait charmer ceux qui la côtoyaient.
Seule la souffrance, sa compagne toujours fidèle, aura su lui faire perdre tout désir de vivre.
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L'écriture de Rauda Jamis est tellement juste, belle et puissante qu'elle colle parfaitement au personnage de Frida Kahlo.
Cette biographie superbement documentée et ponctuée de notes écrites par la peintre mexicaine, est surprenante de vérité.
Des coupures de journaux, des anecdotes et des témoignages nourrissent tellement bien le récit qu'on se prend à imaginer qu'il s'agit d'une autobiographie.

Psychothérapeute et fille d'artistes, l'auteure française a su restituer avec beaucoup de talent, une ambiance unique dans cette biographie.
Unique comme la peinture de Frida, inspirée de son chapelet de souffrances.

Le destin exceptionnel de Frida est intégré dans l'histoire du Mexique pendant les décennies de révolution.
Ces fameuses années 20 qui ont connu les révoltes, la violence et les champs de bataille et qui paradoxalement ont engendré l'exaltation de l'art et de la culture.
Frida était une enfant de la révolution, elle portait cette ébullition des sens en permanence dans un climat de foi, de fierté et d'espoir nourris par la réalité politique.

Cela donnera naissance à son style unique et immédiatement reconnaissable. La peintre revendiquait d'ailleurs ne pas faire partie du mouvement surréaliste.

On l'accompagne dans ses années d'insouciance et de découverte du monde, mais surtout dans le tournant qui a transformé sa vie et de la lutte quotidienne pour la survie.

La narration riche et romancée nous fait suivre la naissance de ses oeuvres les plus connues, qui ont été engendrées dans le fond de son être, débordant de ses plaies ouvertes.
Frida vivait vite et fort.
Sa vitalité, sa force et ses éclats de vie étaient dignes de ceux qui savent qu'ils ne disposent pas de beaucoup de temps.

On suit ses amours, ses peines, ses succès, son génie, sa souffrance physique inexprimable mais surtout la lutte d'une femme qui voulait sortir de sa solitude et dont la forme de résistance, son cri face au monde était la peinture.

Dans ce récit le tragique côtoie sans cesse le merveilleux.
Les souvenirs sont mis en forme comme nous le ferions d'un jardin. Taillés. Entretenus.

Le regard de Rauda Jamis sur Frida Kahlo est à l'instar de sa vie: monumentale, sinueuse et toujours exceptionnelle. Elle offre un bel hommage à cette femme d'exception immortalisée par sa peinture!


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Frida Kahlo disait "je peins ma réalité" et au regard de ses toiles étranges, captivantes et bouleversantes on ne peut qu'être intrigué(e) et vouloir découvrir qui était cette femme extraordinaire au plus profond d'elle-même.

Que la vie a pu être cruelle avec cette femme pleine de vie et de couleurs, passionnée d'amour et qui s'est éprise de peinture pour dompter sa détresse, transcender sa souffrance autant morale que physique. Que d'épreuves elle a traversées si dignement ! Une femme à la fois si forte et si fragile, tellement inspirante.

Cette biographie nous témoigne de toute la sensibilité de cette artiste et j'ai tellement aimé la "connaitre"... Je poursuis par ailleurs mon chemin avec Frida Kahlo en me penchant plus avant sur ses oeuvres, mais j'y reviendrai dans une prochaine critique.
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« Frida a formé des disciples qui figurent aujourd'hui parmi les éléments les plus remarquables de la génération d'artistes mexicains. Elle impulsa toujours en eux la préservation et le développement de la personnalité dans leur travail en même temps que le souci de clarté sociale et politique des idées » - Diego Rivera

« Ma peinture porte en elle le message de la douleur, chaque touche de pinceau est une trace de souffrance » - Frida Kahlo

« Ni toi, ni Derain, ni moi ne savons peindre des visages comme ceux de Frida Kahlo. » - Pablo Picasso à Diego Rivera

À l'époque où j'ai lu cette biographie de Frida Kahlo, je revenais, bouleversée, d'une exposition de peinture à Toronto intitulée « Frida & Diego : Passion, Politics and Painting ». Je me souviens avoir ressenti cette même fébrilité un certain jour d'avril, au Musée Rodin, face aux productions artistiques sculpturales du maître et de son élève, Camille Claudel. Devant les oeuvres de ces artistes, je m'étonne chaque fois d'être prise d'un sentiment de vulnérabilité qu'il m'est difficile d'exprimer, car sans doute est-il à l'image de cette femme passionnée qui vibre en moi. Mes yeux se mouillent, une émotion dense et fragile émane de mon âme et je me sens si petite devant toute cette grandeur. Je voue une fascination indescriptible aux couples d'artistes, particulièrement ces deux-ci, qui ont lutté toute leur vie pour tenter d'atteindre un équilibre difficile entre leur passion commune de l'art et celle de leurs sentiments, qui mena les amants, dans un cas comme dans l'autre, à la folie.

Frida et Diego, ce couple passionné et un peu fou, a révolutionné l'art du vingtième siècle au Mexique et dans le monde entier. Outre des bases classiques chez les deux, leurs arts étaient engagés dans des voies différentes, Diego ayant travaillé la murale, Frida choisissant les oeuvres sur toiles. Si, une vie durant, ils ont vécu dans la complicité du regard porté sur le travail de l'autre, leur personnalité, à la fois passionnée et impulsive, les mena vite à un amour destructeur, dont Frida n'est jamais ressortie indemne, comme Camille Claudel…

Contrairement à tout ce que j'ai lu de ces deux artistes, Rauda Jamis apporte un regard nouveau à plusieurs égards, notamment sur le premier amour de Frida, Alejandro Gomez Arias. Si les écrits associent instinctivement Diego à Frida, Jamis brise cette alliance le temps de nous parler d'un homme qu'elle a profondément aimé, tout autant, sinon plus, que Diego. Au moment où leur tramway frappa un train et bouscula à jamais la vie de cette femme, Alejandro se trouvait à ses côtés. Ils étaient heureux, complices. Mais de cette première idylle amoureuse vint, quelques années plus tard, le premier chagrin. Frida s'est longtemps refusée de voir la fin de leur relation, disant qu'il était la seule personne la rattachant à la vie, suite aux noirceurs qu'avait provoquées en elle l'accident qui lui fut presque fatal.

« Ce fut un choc étrange ; il ne fut pas violent, mais sourd, lent, et il malmena tout le monde. Et moi plus que les autres. (…). Il est faux de dire qu'on se rend compte du choc, faux de dire qu'on pleure. Je n'eus aucune larme. le choc nous déporta vers l'avant et la main courante me traversa comme l'épée le taureau. » - Frida Kahlo

« Fracture de la troisième et de la quatrième vertèbre lombaire, trois fractures du bassin, onze fractures au pied droit, luxation du coude gauche, blessure profonde de l'abdomen, produite par une barre de fer qui est entrée par la hanche gauche et ressortie par le sexe. Péritonite aiguë. Cystite nécessitant une sonde. »

Les conséquences de ce lourd diagnostic la clouèrent de longs moments sur une chaise roulante ou sur un lit dont elle ne pourra à peine bouger. Cet immobilisme donna naissance à la plupart de ses oeuvres, dont la majorité furent des autoportraits, qu'elle peignit à l'aide d'un miroir suspendu au plafond de son lit. Elle extériorisa, par ce médium, l'image d'un corps meurtri, renvoyé par les échos visuels de la glace, mais aussi celui d'une âme en mal de vivre. Frida ne pourra jamais plus avoir d'enfants et n'en fera jamais le deuil. Ses nuits étaient hantées par des cauchemars récurrents. Elle souffrait de dépression, d'une peur panique de la mort, d'une profonde dépendance, d'un épuisement permanent, d'ennui. Rebelle, elle se vêtit, un temps, comme un homme, avec des pantalons à revers et une chemise, ce qui était assez contrastant et provocateur, pour l'époque. Bisexuelle, elle a entretenu des liaisons amoureuses et intimes avec des femmes connues du milieu artistique, en plus de Léon Trotsky, qui glissait des lettres d'amour dans les livres qu'il lui recommandait de lire. À cette époque, les deux couples, Natalia et Léon Trotsky, Frida et Diego, vivaient ensemble dans la maison bleue. Frida eut envie de se dégager de l'emprise affective de Diego, dont elle souffrait atrocement des innombrables infidélités qu'il lui imposait.

C'est lors d'une « chaude soirée animée et bien arrosée », chez un militant communiste cubain, qu'elle fit la connaissance de Diego. À l'époque, il revenait de Moscou où il avait assisté au dixième anniversaire de la Révolution d'Octobre, dont il avait peint une immense murale. Diego croyait que par son oeuvre, à grande échelle, il « participait à rendre le monde meilleur ». Communiste, il participa à la révolution mexicaine. On le qualifiait d'excessif, de colérique, de mythomane, de bon vivant, aux actes démesurés, de provocateur, d'infidèle (épouse Frida, divorce, fréquente sa soeur, revient auprès d'elle, a de nombreuses maîtresses à la fois, dont il eut plusieurs enfants pour lesquels il n'assura jamais sa paternité), de scandaleux et aussi bien couvert d'éloges que d'insultes. Pas très beau, du haut de son physique imposant, il était « sanctifié par l'aura de l'artiste »…

La situation s'envenime, Diego se plaint des coûts occasionnés par les soins médicaux de Frieda. Et c'est la fin… La confrontation de deux génies, habités d'une même passion, s'éteint. Non sans avoir laissé derrière eux un héritage artistique hors du commun. Une histoire émouvante…

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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L'histoire de Frida Kahlo m'a toujours bouleversée. Quelle destinée ! Et quelle femme !

Jusqu'à présent, la meilleure biographie de Frida qu'il m'avait été donné de lire était celle de Pierre Clavilier, « Frida Kahlo : Les ailes froissées », mais désormais Rauda Jamis va lui faire de l'ombre. Dans celle-ci l'auteur me semble avoir davantage insisté sur le premier amour de Frida, Alejandro Gomez Arias qu'elle a profondément aimé, tout autant, sinon davantage que Diego. Sur le mouvement surréaliste aussi et André Breton en particulier. Et puis peut-être aussi, hélas, sur sa douleur, ses douleurs… jusqu'à la fin.
Encore une fois j'ai filé revoir, passage après passage, ses tableaux… « Mon oeuvre : la biographie la plus complète qui pourrait jamais être faite sur moi. » a-t-elle dit n'est-ce pas ?

Quant à Diego, ici encore il me laissera perplexe mais … reconnaissante pour l'hommage :
« Je vous la recommande, non en ma qualité de mari, mais en tant qu'admirateur enthousiaste de son oeuvre, acide et tendre, dure comme l'acier et délicate et fine comme l'aile d'un papillon, adorable comme un beau sourire et profonde et cruelle comme l'amertume de la vie. »
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Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Frida, appuyée contre le mur, les paupières à demi closes, écoutait son père jouer derrière la porte. Indistinctement, les sons lui parvenaient telles des couleurs : noir, bleu, jaune... Ou des éléments en désordre : arbre, route, feu, hamac. Il y avait aussi des transparences, de l'eau d'un ruisseau jusqu'aux cascades, des vagues, la pluie. Une note isolée pouvait avoir la consistance d'une larme ou se déployer comme un sourire. Parfois, les accords devenaient des caresses que Frida recevait dans la pénombre, devant le salon, au milieu des guéridons de différentes hauteurs sur lesquels s'entassaient des pots de plantes vertes, fournies et verdoyantes, et un bouquet de grosses marguerites ou d'oeillets d'Espagne. Frida se laissait emporter loin, très loin.
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Qu'est-ce que j'ai pu rire ! ils n'ont jamais su que faire de ma date de naissance . Est-elle née le 6 juillet 1907 ? Ou bien le 7 juillet 1910 ? Je me suis bien amusée à les regarder se dépatouiller .
Tous , prétendus biographes , universitaires , journalistes , étudiants , amis , se confondaient , se sentaient obligés de justifier . Tantôt ils se plaisaient à imaginer que ma vie , racontée ou non par ma bouche , ne pouvait être que fable ou mythe . Ils avaient besoin de se persuader à tout instant que chacun de mes actes , chaque événement survenu devait participer du " personnage Frida Kalho " . D'autres s’angoissaient , leur besoin d’honnêteté effarouché , de ne pouvoir se saisir de la " vérité " . A ceux-là , il fallait la date exacte , sans quoi leur conscience éprouvait des malaises d'almanach , drôle de vertige ! Ou l'on s’accordait , une manière de résoudre la question , à me taxer d'un peu folle , ce qui avait l'avantage de ne faire de mal à personne et de rassurer tout le monde .........
Comme ils oublient tous , sans cesse , que dans ce pays plus de la moitié de la population ne connaît pas sa date de naissance , pas par pure ignorance ou parce que tout le monde jongle allègrement au gré des intérêts administratifs ...... et que j'en suis , de ce pays d'anarchistes de circonstance , d'énigmatiques , de sorciers , d'illuminés , d'escrocs violents .........
Comme ils négligent , bizarrement , que la plupart des gens rêvent de changer de prénom , de tête , quand ce n'est pas de peau , de vie ......
Je suis née avec une révolution .Qu'on se le dise . C'est dans ce feu-là que je suis née , portée par l'élan de la révolte jusqu'au moment de voir le jour ......
je suis bien fille d'une révolution , cela ne fait aucun doute , et d'un vieux dieu du feu qu'adoraient mes ancêtres .
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Après l'accident, elle avait eu si peur de mourir. Puis elle avait espéré, de toutes ses forces, elle avait lutté. Elle vivait ses quarante ans comme un fardeau, n'ayant même plus envie d'aimer, n'espérant plus.
A plusieurs reprises, les médecins lui avaient laissé entendre qu'une part de ses souffrances physiques, elle les avait surtout psychosomatisées. Les séquelles de la poliomyélite étaient certaines, tout comme celles de l'accident, mais elles trouvaient en Frida un écho anormal. Elle essayait de comprendre. Qu'avait-elle amplifié ? Pourquoi ? Elle sentait, indistinctement, comment son état pouvait être une pression affective vis-à-vis des autres. Combien, au départ, elle l'avait vécu de façon alarmante, allant jusqu'à se convaincre d'une fatalité dont elle n'avait plus pu ensuite se défaire. Cette douleur, cette angoisse permanente avait contribué, bizarrement, à ce qu'elle se sentît toujours en vie. Ne rien sentir, après avoir frôlé la mort, c'eût été comme mourir.
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Sous les hourras, les pleurs, les mains et les mouchoirs agités, le bateau se détacha enfin du quai. Sur le pont, au milieu de la cohue, Wilhelm n'eut soudain plus aucune pensée, toute la tension qui avait précédé le départ d'un coup tomba. tel un étendard, seule la dernière phrase que lui avait dite son père tremblait dans le brouillard de sa tête vidée :
"Ich bin bei dir. " (Je suis avec toi.)
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Lorsque la nouvelle République sera établie , il n'y aura plus d'armée au Mexique . L'armée , c'est le plus grand appui de la tyrannie . Sans armée , pas de dictateur. Nous mettrons l'armée au travail . On établira dans toute la République des colonies militaires , formées de militants de la révolution . Ils travailleront trois jours par semaine , et durement , car le travail honnête est plus important que la guerre , et seul celui-ci peut former de bons citoyens . les autres jours ils recevront une instruction militaire qu'ils diffuseront à leur tour au sein du peuple pour lui apprendre à se battre . De sorte que , en cas d'invasion , en quelques heures , le peuple mexicain , soit sur pied de guerre dans les champs et les usines , armé , équipé et bien organisé pour défendre femmes et enfants . PANCHO VILLA , cité par John Reed .
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