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EAN : 9782375610176
416 pages
Mirobole (07/10/2016)
4.14/5   14 notes
Résumé :
« Un duel réjouissant entre petits malfrats et criminels en col blanc. »
Dans la liste des crimes les plus idiots au monde, le kidnapping contre rançon de la fille d’un parrain de la mafia figurerait en deuxième ligne, juste après le cambriolage d’un commissariat de police. C’est pourtant le gros coup absurde qu’ont décidé de monter Lola, le Marquis, le Sauvage et le Ouf, une bande de petits escrocs.
Bienvenue aux Grandes Canaries, une île paradisiaque... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Après avoir arpenté l'Inlandsis du Groenland, il me fallait une destination un peu plus chaleureuse, donc, cap sur les Grandes Canaries.

Là vous vous dites que le programme sera farniente sur la plage, boites de nuit mojitos, tapas, paella et tutti quanti.

On arrête de suite, l'auteur ne nous propose pas une carte postale de l'ile mais plutôt la réalité telle qu'elle est : crue, nue, pas belle à voir.

Rangez votre maillot et votre paréo et sortez votre débrouillardise en magouilles et compagnie afin de ne pas crever de faim puisque vous n'avez pas de boulot.

Ou alors, vous vous trouvez dans la catégorie sociale de ceux qui ont réussi, qui ont une grosse entreprise qu'ils font tourner, avec des milliers de gens à leur ordre, mais qui, pour gagner plus de fric et survivre, trempent aussi dans la magouille, les marchés publics, le blanchiment d'argent ou autres embrouilles.

Les Balkany n'ont pas le monopole et ils font mêmes petits joueurs face à deux entrepreneurs de l'ile, Isidro Padrón Alfonso et Marcos Perera, surnommés L'Enclume et le Marteau.

L'auteur met en scène l'ile de Grande Canarie dans ce qu'elle a de plus sordide, ce décor que le touriste ne voit pas, celui des gens qui vivotent grâce à de petites combines et ceux qui s'enrichissent grâce à de grosses combines et des trafics en tout genre.

Ce sont les petits magouilleurs qui sont les plus sympathiques, même s'ils vous piquent vos valises à l'hôtel car nos amis restent encore avec une certaine morale, même lorsqu'ils décident de suivre un autre ami, Eusebio le Gaucher, qui leur propose de kidnapper la fille de L'Enclume.

La connerie du siècle quand on est juste un petit voleur à la semaine. Encore plus con que de braquer une banque du sperme (et se faire payer en liquide), plus débile que braquer Madame Chirac avec ses pièces jaunes ou ceux du Télévie avec les pièces rouges. le truc débile qui mériterait de figurer dans les "idées les plus connes du siècle".

Ce roman noir n'a pas à proprement parler un rythme trépident, il prend son temps, se met en place, explore les portraits des différents personnages dont les psychés sont bien développées, que ce soit nos petits escrocs, nos deux bandits en cols blancs ou d'autres personnages qui y gravitent, telle des satellites.

La palette était copieuse, niveaux personnages différents, on a eu des points de vue de chacun, on a suivi tout le monde à un moment donné, la chorale n'a jamais chanté faux et des tons rouge sang sont venus colorer les pages au fur et à mesure que tout partait en sucette. Quand on vous disait que c'était la connerie du siècle !

Lola, Diego le Marquis, Paco le Sauvage et Felo le Foncedé m'ont fait sourire, crisper les doigts sur les pages, exploser de rire à un moment donné, trembler. Oui ce sont des escrocs, mais des escrocs comme je les aime.

Il a du suspense dans ces 408 pages, même si on commence en douceur, mais à partir du moment où ça partira en vrille, plus un seul moment de répit à soi et les questions vont se bousculer, surtout celle de savoir comment ce kidnapping avec demande de rançon va se terminer.

Un roman noir bien écrit, qui met en scène des anti-héros, des bouffons, des escrocs du dimanche, mais qui parle aussi d'amitié, de fidélité, d'amour, de conditions sociales, de fric et de gens qui ne veulent pas toujours savoir l'origine de l'argent qu'on leur verse dans le portefeuille.

Un roman noir drôle, bourré de piments et d'une couleur qu'on ne voit pas tous les jours. Des comme lui, on en redemande car c'est une parenthèse agréable dans la littérature habituelle.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Quand vous êtes des petits escrocs, Diego dit le Marquis et sa compagne Lola, vivant de petites combines qui vous permettent de vivre un mois tout au plus, et encore, en ayant épongé quelques dettes par ci, par là, on peut comprendre que vous avez envie que votre vie change. S'agirait-il donc de trouver un travail honnête et mal payé ? Pas vraiment, non. Il s'agit plutôt, grâce à un ami bien introduit, Eusébio le Gaucher, de kidnapper gentiment la fille de son patron, Isidro Padron, et de réclamer une rançon avant de la relâcher. le plan simple et basique.
Sauf que…. le patron en question fraye avec la mafia, et ce n'est pas tout à fait la même chose d'enlever la fille d'un simple grand patron riche, et la fille d'un mafioso (autant employer le mot). Certes, il n'appellera pas la police. cependant, il a suffisamment de personnel à son service pour récupérer dans les meilleures conditions sa fille.
Diana, la fille de Don Isidro, est l'innocence incarnée. Cette jeune femme a beau travaillé dans l'entreprise de son père, elle a choisi de démarrer au bas de l'échelle et de gravir un à un les échelons. Elle n'est donc pas au courant de tout ce qui a servi à financer ses vacances, ses loisirs et ses études. Elle vit les prémices d'une belle histoire d'amour avec un jeune professeur de lycée cultivé, bien mieux que son ex que papa n'a guère apprécié – et elle non plus d'ailleurs, puisqu'elle a rompu. Fort heureusement, ses kidnappeurs n'ont pas l'intention de lui faire du mal, peur, oui – on n'a rien sans rien – mais du mal, non : ce sont des kidnappeurs honnêtes. On ne peut pas en dire autant de leurs adversaires.
Alors oui, cela va faire mal, très mal, parce que s »il est des personnes qui savent discuter sans trop s'énerver, ce n'est certainement pas à chercher du côté des hommes de main réquisitionnés pour l'occasion. Même si le Marquis et les siens se sont fourrés volontairement dans ce problème, ils n'ont fait que répondre à la violence qu'ils ont essuyé. Mention spéciale pour Félo le Foncedé, grand amateur de documentaires (si, si), que cette aventure va forcer à se dépasser.
Un roman que j'ai pris plaisir à lire, des anti-héros que j'ai eu peine à quitter : il est bon, parfois, d'aller jusqu'au bout de ses convictions.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Ce polar reçu lors de la dernière édition de Masse Critique n'a pas déçu mes attentes. Dense, dépaysant, il a eu la place d'honneur sur ma table de chevet deux soirs durant. Alexis Ravello a créé une bande de bras cassés dans la lignée de Donald Westlake. Diego (alias le Marquis) et son amoureuse Lola écument Grande Canarie, ce sont des escrocs à la petite semaine, sans envergure et sans perspective d'avenir. La trentaine arrivant, il leur vient des idées de se ranger, d'une vie plus tranquille avec plats mijotés avec les légumes de leur potager. Ils sont "mûrs" pour la proposition aussi gonflée qu'improbable d' Eusebio le Gaucher, celui qui a tout appris de l'art de la cambriole à Diego. Eusebio, devenu chauffeur d'une des grosses fortunes de l'île, envisage, rien de moins, le kidnapping de la fille de son patron. Comme le souligne l'inspecteur-chef Serrano qui sera chargé de l'affaire " au palmarès des crimes imbéciles, leur coup figurerait juste derrière le braquage d'un commissariat ou le hold-up d'une banque de sperme". S'attaquer à Isidro Padron Alfonso surnommé l'Enclume et vouloir lui soustraire une part de l'argent sale qu'il blanchit, c'est téméraire. Suicidaire même quand on sait que son associé Marcos Perera, dit le Marteau, avec son équipe de "mercenaires" sanguins va l'aider à retrouver sa fille... Pour faire le poids, Diego et Lola font appel au service du Sauvage, montagne de muscles au coeur en chamallow et de Felo le Foncedé," adulescent" amateur de documentaires animaliers, quarante kilos, tout mouillé.

La grande réussite de ce roman réside dans l'aspect choral, entièrement maîtrisé. Les personnages sont nombreux et pourtant tous existent, se révèlent au cours de cette rocambolesque et sanguinolente aventure. le lecteur suit le kidnapping de multiples points de vue. Il assiste aux multiples péripéties tantôt du côté de la bande du Marquis, tantôt depuis le QG improvisé chez Isidro Padron. Il s'amuse même des difficultés de l'inspecteur Serrano à dénouer les fils de cette histoire complexe.

L'histoire nous permet de découvrir les Canaries autrement que comme le paradis de la bronzette. L'auteur qui vit là-bas depuis sa naissance nous donne à voir un endroit qu'il aime, des paysages bien différents des plages de sable fin, une belle île mais gangrenée par la corruption et bétonnée de manière agressive et déraisonnable.

J'ai beaucoup aimé ce roman, de facture classique mais extrêmement bien écrit. Une mécanique digne d'une montre suisse et une humanité déglinguée à la Tarentino, un excellent combo.
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Les fleurs ne saignent pas est une histoire tragicomique qui accroche dès le début et qu'on abandonne avec peine à la fin.
Les personages principeaux forment un petit groupe de minables vivant de combines qui tentent de réaliser le grand coup. Ils décident de sequester la fille d'un homme d'affaire puissant et sans scrupules.
Les personages sont vrais, autentiques avec leurs misères, basesses. Mais mêmes les minables ont un coeur. C'est plus qu'un polar , c'est aussi une radiografie d'une société où la morale existe peu dans les hautes sphères.
Je recommande sans aucun doute la lecture de ce livre qui se déroule sur l'île de Gran Canaria.
J'ai aussi eu l'occasion de lire en espagnol, du même auteur Alexis Ravelo, La estrategia del pequines, un autre polar à ne pas perdre. J'espère qu'il sera bientôt disponible aussi en français.
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Les îles Canaries, archipel au large du Maroc, leurs plages, le soleil et sa fane locale.
Lola, Diego dit le Marquis, Paco le Sauvage, Felo le Foncedé et Pâquerette sont de petits malfrats.
Ils vivent de menus larcins : vol de sacs à main, trafic de machines à sous, vol de valises.
Eusebio travaille pour Don Isodro, riche chef d'entreprise, plus ou moins lié à la maffia russe.
Il propose alors le coup du siècle aux 5 malfrats : enlever la fille de Don Isidro et demander une rançon.
C'est sans compter sur les sbires des associés de Don Isidro. Sans parler du fait qu'ils sont sur une petite île…pas facile de se cacher ou de prendre la tangente…
Quand tout doit foirer, tout foire…
Dans ce décor pittoresque, coloré et baigné par le soleil, l'auteur nous entraine dans une histoire, certes de trame classique mais emportée par des personnages hauts en couleur, drôles et attachants.
On sent dès le départ que tout ne va pas se passer comme prévu et nous ne sommes pas déçus.
Lorsque que l'on commence ce polar, on a tendance à croire à un pastiche avec une scène très drôle du vol d'un sac de courses d'une petite vieille (je n'en dis pas plus). Mais très vite le roman tourne au vrai bon polar, parfois violent.
On retrouve bien le parfum des romans espagnols, un vrai régal et le mérite en revient en partie à la traductrice Amandine Py.
Un polar donc coloré et pimenté, une belle découverte et un roman Mirobole Editions que je vous recommande.

Lien : http://atelierdelaulo.canalb..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"Une petite révolutionnaire, celle-là", commenta Silva avec dégoût, plus pour lui-même que pour Mederos.

Ce dernier, qui fouillait un tiroir de la commode, y trouva un petit phallus en silicone vert fluo, et dit :
"Une petite cochonne, oui."

Comme si une commode pouvait être plus intime qu’une bibliothèque ou un meuble de salle de bain, Belmondo lui lança :
"Range ça tout de suite, nom de Dieu. Ce que cette fille fait dans l’intimité ne nous regarde pas."

Passant outre l’ordre de son chef, Mederos appuya sur un bouton placé à la base de l’appareil, et celui-ci se mit en marche avec une douce vibration.

"Tu le trouves pas un peu petit, ce vibro ?
— C’est pour le clitoris, imbécile. Mais d’où tu sors ? dit Teresa, qui venait d’apparaître à la porte de la chambre.
— Et comment tu le sais, Teresita ? Tu en as un toi aussi ? Avoue ! railla Mederos.
— J’en ai deux, si tu veux savoir. Un pour moi et un autre énorme spécialement conçu pour ton cul, abruti ! Fais ce que dit le chef, remets ça à sa place tout de suite.
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D’ordinaire, RS Investigation Privée agissait dans le domaine de la sécurité préventive, de la surveillance et du contre-renseignement. Cet euphémisme comprenait, entre autres, le fait de tout savoir de l’environnement entrepreneurial et politique du secteur où évoluaient Keys et ses filiales. Ce qui impliquait de surveiller les moindres faits et gestes de leurs amis aussi bien que de leurs ennemis, et surtout de percer à jour leurs secrets.
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— Et s’il dit non ?
— Il dira oui.
— OK, mais s’il dit non ?
— Si vous lui expliquez d’entrée que vous êtes prêt à payer, il ne va pas vous dire non. Ce qu’il veut, lui, c’est le fric. Mais avant toute négociation, demandez à parler à Diana. Ne lui demandez pas où elle est, ne posez pas de questions.
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- Plus la mécanique est complexe, plus on a de chance qu'un ressort nous pète à la gueule. Et une simple vis peut tout foutre en l'air.
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- Tu as le trac ? demanda le Marquis.
- Je tremble comme un Flanby, tu veux dire.
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