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EAN : 9782266166706
476 pages
Pocket (01/06/2007)
3.72/5   607 notes
Résumé :
En Sicile, de nos jours. Cinq couples, réunis afin de pratiquer des rituels mêlant spiritualité et érotisme, sont immolés sur les ordres d'un maître de cérémonie, Dionysos. Seule Anaïs en réchappe miraculeusement. À Paris, le ministre de la Culture, franc-maçon, est retrouvé près du corps sans vie de sa maîtresse. Le commissaire Marcas, frère d'obédience, est chargé d'enquêter sur les circonstances étranges de cette mort.
De rites érotiques en courses-poursui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (74) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 607 notes
J'ai découvert que très tardivement Jacques Ravenne (grâce à Babelio d'ailleurs que je remercie au passage) et là, je me suis plongé dans l'un des livres qu'il a écrit avec Eric Giacometti, livre qui n'est pas le premier et qui est suivi de bien d'autres d'ailleurs. Cependant, bien que le personnage principal soit le même, le commissaire Antoine Marcas, chaque ouvrage est indépendant, ce qui fait que j'ai pu me plonger dans l'histoire sans aucune difficulté.

Antoine est un policier que l'on pense âgé d'une quarantaine d'années, divorcé, père d'un garçon et, le plus important de tout, franc-maçon. Bien qu'il ait été relégué depuis quelques temps dans le service du vol d'oeuvres d'art, il va être amené ici à se replonger dans une affaire beaucoup plus dramatique et surtout, qui doit absolument rester confidentielle puisque le ministre de la Culture est impliqué. La maîtresse de ce dernier a en effet été retrouvée morte à ses côtés alors qu'ils sortaient à peine de leurs ébats sexuels...étrange, non ? Cette affaire qui aurait pu rapidement être étouffée par les médias va cependant découler sur une autre encore plus tragique puisque neufs corps (cinq hommes et quatre femmes ont été retrouvés calcinés en Sicile près de l'abbaye de Thélème.

Oui, et alors, vous allez me demander quel est le lien entre ces deux lugubres affaires ? Si je vous répondais tout simplement Casanova, voue ne me croiriez certainement pas ? Et pourtant, si vous vous décidez à lire cet ouvrage (que je vous recommande vivement (même si je l'ai trouvé un peu trop salace), vous verrez que tout est lié...Comment ? Cela, je ne vous le dirai pas...A vous de voir !
Entre trahisons, perversions mais aussi naïveté, jeu de piste et amour (car il y en a dans cet ouvrage), tout les ingrédients sont réunis pour faire un très bon polar. A découvrir !
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En Sicile, des couples réunis dans une mystérieuse Abbaye de Thélème afin de suivre un rituel occulte mêlant spiritualité et sexualité sous l'égide d'un gourou qui se fait appeler Dionysos sont immolés. Seule survivante de ce massacre, Anaïs cherche à rejoindre Paris afin d'échapper aux tueurs qui la poursuivent. À Paris, justement, c'est la maîtresse du ministre de la Culture qui meurt dans des conditions étranges après un cinq à sept particulièrement échevelé. Antoine Marcas, policier franc-maçon, frère d'obédience du ministre est chargé de l'enquête et ne va pas tarder à croiser Anaïs et à relier les deux affaires.

Il suffit de fréquenter régulièrement les maisons de la presse et de jeter un coup d'oeil, plusieurs fois par an aux couvertures des grands hebdomadaires pour percevoir combien la franc-maçonnerie peut titiller l'imaginaire des Français.
Ça tombe bien, Éric Giacometti est journaliste et a enquêté sur la franc-maçonnerie tandis que Jacques Ravenne est lui-même franc-maçon. Rien de plus normal, donc, à ce qu'ils aient choisi de mettre en scène un héros maçon et à situer leurs romans autour de cette mystérieuse confrérie et de ses possibles dérives. Leur connaissance du sujet abordé, alliée à une reprise de ces thèmes qui excitent l'imaginaire du lecteur adepte de théories du complot et autres mystères liés aux loges donnent, peut-on penser, le gage d'une certaine qualité au moins de l'intrigue et de la documentation.
Et, de fait, les auteurs mettent en avant cette érudition en joignant en fin de volume des annexes, à la manière d'un essai historique on trouvera en l'occurrence, en ce qui concerne Conjuration Casanova, un glossaire de la franc-maçonnerie et quelques explications à propos de Casanova, d'Aleister Crowley et des pratiques tantriques. Une documentation qui, indéniablement et paradoxalement, est un moyen de venir une dernière fois aiguillonner l'imaginaire du lecteur. En mettant en avant des faits assez développés pour montrer qu'ils sont bien réels mais qui ne le sont pas non plus assez pour lever toute opacité et tout mystère, ces annexes lui laissent tout loisir pour imaginer ce qui peut se dissimuler dans ces zones d'ombres. Pour nous, cette ultime partie a aussi eu l'avantage de nous expliquer que le nom de l'Abbaye de Thélème mise en scène dans le roman et dont on se demandait pourquoi Giacometti et Ravenne avait lourdement choisi cette référence à Rabelais dans un ouvrage pas franchement axé sur l'humanisme De La Renaissance, n'était pas le fait des auteurs mais d'Aleister Crowley.

Mais souvenons-nous qu'avant les annexes, il y a un roman. Un roman à la structure classique dans le thriller, à savoir des chapitres courts qui multiplient les points de vue et les histoires qui vont nécessairement finir par se rencontrer et se obéissent à la règle essentielle du cliffhanger qui pousse le lecteur à tourner les pages pour savoir comment le héros va s'en sortir ou ce qu'il vient de découvrir. Faute d'être toujours original, cela a ici au moins l'avantage d'une certaine efficacité. Si l'intrigue, en elle-même, n'est au départ pas trépidante, elle est plutôt bien menée et servie par une écriture qui, au moins dans une première partie du livre, sans avoir beaucoup de relief, s'avère facile d'accès et sans fioritures excessives. Si, du moins, l'on fait abstraction d'un usage assez grossier d'accessoires censés apporter un supplément de mystère mais qui s'avèrent inutiles quand ils ne sont pas tout simplement grotesques. Ici ce sera une armure qui décore le bureau d'un médecin dans une clinique, là ce sera des portes dérobées dont on veut bien accepter l'existence une fois, même si elles se trouvent dans les toilettes et s'ouvrent grâce à un bouton dissimulé derrière la chasse d'eau, mais pas deux.
Mais, à partir du moment où le rythme s'accélère, dans la deuxième moitié du roman grosso modo, l'écriture souffre nettement d'une tendance à la surenchère dans les scènes d'action qui virent rapidement au ridicule. Que l'on en juge avec cette scène de fusillade dans un centre commercial où les auteurs abusent des clichés et des détails dont on voudrait croire qu'ils sont humoristiques mais qui, intégrés à une oeuvre qui ne se démarque pas par son second degré, apparaissent inutilement lourds :

« L'homme au manteau arracha une fillette avec son nounours des mains de sa mère et la colla contre sa poitrine comme un bouclier. […]
L'homme au manteau gris avançait d'un pas mécanique en tenant la petite fille comme une poupée de chiffon. Derrière eux, la mère de l'enfant hurlait de terreur.
L'inspecteur visa une des jambes du tueur et appuya sur la détente. La balle rata son but et perfora la cloison d'un étalage de confiseries. L'homme au manteau pivota et tira à bout portant sur le jeune policier.
Sa tête explosa en éclaboussant de sang la devanture du fast-food. Un éclat de cervelle gicla sur le poster d'un énorme hamburger dégoulinant de ketchup.
Le tireur ouvrit le feu sur une autre vitrine, faisant exploser le verre fumé. La balle finit sa course folle dans la poitrine d'une vendeuse. le dément exultait.
-C'est période de soldes, profitez-en. Tous les articles sont massacrés ». [p. 258 de l'édition Pocket].

Bref, arrive un moment où Giacometti et Ravenne cessent de faire dans la dentelle. Cela se ressent dans l'écriture, mais aussi dans l'intrigue elle-même qui commence à suivre des circonvolutions inutiles et longues avant tout prétextes à offrir un peu de dépaysement au lecteur en le transportant de Paris à Venise en passant par Grenade. le passage en Andalousie pendant la Semaine Sainte est avant tout prétexte à nous livrer les impressions de Marcas sur les processions et à insister sur son esprit cartésien, tandis que le fait de situer l'action finale à Venise permet bien entendu de rapprocher l'intrigue de Casanova dont c'est la ville natale et d'évoquer la Loge P2.

De Casanova, d'ailleurs, nous n'avons pas encore pris le temps de parler. Sans doute parce que, même si un mystérieux manuscrit inédit d'une partie de ses mémoires est au coeur de l'intrigue, il n'est lui aussi qu'un prétexte. L'évocation de l'aventurier libertin vient ici renforcer l'arrière-fond érotique et historique du roman, marqueur obligé de ce type de thriller à tendance ésotérique, mais seulement d'une manière qui apparait comme anecdotique malgré l'insertion régulière de chapitres qui reprennent le texte de ce manuscrit inédit (avec, d'ailleurs, un style assez peu crédible).

L'impression qui prédomine en fin de compte est que Giacometti et Ravenne ont voulu courir tant de lièvres à la fois qu'ils ont fini par tous les perdre. On n'en apprendra pas beaucoup sur la franc-maçonnerie, moins encore sur ces questions de tantrisme tant les explications fournies sont nébuleuses, et ce sont les annexes qui nous en disent le plus sur Casanova et Aleister Crowley. de la même manière, l'idée de donner un rôle prégnant à des personnages féminins positifs et négatifs était sans doute bonne, mais jamais les auteurs n'arrivent vraiment à s'extraire des archétypes et à camper des personnages dont on n'aurait pas l'impression qu'ils manquent de chair et qu'ils sont bêtes à manger du foin tant ils agissent à l'encontre du bon sens. C'est là quelque chose de valable aussi pour les autres personnages, bien trop caricaturaux, de Marcas, le maçon « éclairé » au très méchant Oedipe (oui, la symbolique est parfois très appuyée… on l'a compris il a tué son père, mais on ne sait pas trop où il en est avec sa mère).
Le fond est sacrifié à la forme jusqu'au bout de la désormais inévitable cascade de rebondissements finaux. Et l'on ne peut que conclure en citant le roman. Alors que l'on approche de la conclusion, une émission télévisée fait le point sur la tragique affaire, donnant lieu à cette formidable mise en abyme :

« du sexe, de l'ésotérisme, des francs-maçons, un ministre dans un asile. de quoi faire un bon prime-time pourtant ! Dommage qu'il n'existe aucune image des pratiques de la loge Casanova. Enfin… Merci encore d'être venue ». [p. 406].

Lien : http://ligue.cottet.org/2012..
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Il y a un secret mais il est tellement inviolable qu'il n'a jamais ete dit ou confier a personne. Thomas lui glissa un petit mot. Sa main s'attarda quelques secondes dans la sienne. Tout lui revenait. Il pleurait trebuchait avec la vierge a l'enfant. Il aimait tout cela. Il revoyait la scene avec une grande nettete. Avec 5 mats audessus d'elle, ils etaient enflammes. Je ne sais plus combien de livres de cet auteur j'ai lu plus de quatre environ. Je sens une odeur infectede chair carbonnisee.
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Ce roman mêle la quête de la spiritualité, la recherche du plaisir suprême et un manuscrit inédit de Casanova, sans oublier des meurtres, des sectes, des francs-maçons, des courses poursuites, de l'amour et bien sûr un soupçon de culture.
J'ai encore passé un excellent moment avec Antoine Marcas, le commissaire franc-maçon qui va devoir enquêter à la fois dans le milieu de la politique, mais aussi au sein d'une secte particulièrement dangereuse.
J'aime beaucoup cette série où l'on apprend toujours des choses, sur la franc-maçonnerie et aussi sur divers sujets, ici la vie du célèbre Casanova et le fonctionnement des sectes.
Le commissaire Marcas est toujours à deux doigts de se faire tuer, mais il s'en sort toujours à la dernière minute, ce qui me fait sourire.
Une série qui se lit avec un immense plaisir et qui est vraiment distrayante.
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Une lecture laborieuse, pourtant, sur le papier, ce livre avait tout pour me plaire : une trame historique, une secte, des éléments francs-maçons. le problème est que j'ai trouvé ça très poussif, le mélange n'a vraisemblablement pas pris avec moi. L'enquête se traîne, le héros principal n'a pas d'épaisseur, les retournements de situation sont peu crédibles. Bref, j'ai surtout eu l'impression de perdre mon temps alors qu'il me reste tellement d'autres livres bien plus intéressants à découvrir.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Un jour, il tomba dans une embuscade tendue par des mercenaires payés par un seigneur d'un comté voisin où notre ami le baron avait commis quelques massacres, somme toute bien dans l'esprit de cette époque si rude. Ils l'attachèrent à un arbre et glissèrent dans les jointures de son armure des dizaines de cancrelats et des araignées avides de se glisser dans les replis de son anatomie. Ce fut un horrible calvaire, le baron mit trois jours à mourir, se tordant dans tous les sens, incapable de se détacher, rongé de l'intérieur, son armure s'étant transformée en prison de métal.
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"Certaines images ont sur nous une étrange influence. Elles sont parfois plus vraies que la réalité. Et elles peuvent nous conduire à des vérités plus hautes."
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Marcas lui avait suggéré un modèle un peu plus original. Pour lui, le tueur ultime serait un crétin, un minus habens sanglant qui assassinerait avec les gadget du magazine Pif. Un demeuré frappadingue chargé d'éradiquer de la surface de la Terre les... écrivains, auteurs de livres sur les serial killers. Et pour corser l'intrigue, il le ferait traquer par un flic encore plus stupide que lui, sorti d'un asile de cinglés pour l'occasion. A la fin, les deux débiles tomberaient dans les bras l'un de l'autre en se découvrant jumeaux séparés à la naissance. Ils deviendraient des vedettes de télévision et feraient à leur tour un best-seller avec leurs Mémoires.
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le sacre ne residait pas que dans les eglises.
il se revelait partout ou des hommes se reunissaient pour chercher une verite plus haute.
c'etait aussi l'opinion d'anselme,qui avait fini par voir dans la floraison anarchique des sectes un besoin irrepressible de sacre.un profond desir de spiritualite que les societes de consommation etaient incapables de satisfaire,quand elles n'aggravaient pas le mal.
c'est dans ce terreau materialiste de la consommation effrenee que les sectes s'epanouissaient,fausses roses sur un vrai tas de fumier.et les groupuscules sectaires connaissaient,eux aussi,la loi de la concurrence.une competition acharnee entre gourous,mages et autres guides spirituels,une surenchere permanente de mysteres,de cultes et de derives hermetiques.a tel point que certaines sectes devenaient dangereuses a force de s'enfermer dans leurs propres certitudes.une paranoia qui culminait dans des pratiques aberrantes jusqu'au meurtre collectif.
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"Il n'y a rien à faire. On ne change pas les hommes. L'interdit les fascine toujours."
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