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Simon Leys (Préfacier, etc.)
EAN : 9782710368168
328 pages
La Table ronde (21/04/2011)
4.03/5   63 notes
Résumé :

Dans la nuit du 2 au 3 janvier 1864, le Grafton sombre au large de la Nouvelle-Zélande. Les cinq hommes qui composent l'équipage, tous de nationalités différentes, trouvent refuge sur une île inhabitée. Pendant les vingt mois qu'ils y passent, François Edouard Raynal, le second du capitaine, apparaît tour à tour comme "le consolateur, le conseiller, le guide, l'ouvrier par excellence de l'infortunée coloni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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François Edouard Raynal est né en 1830 dans une famille bourgeoise du Sud-ouest, ayant du interrompre ses études à la suite d'un revers financier de son père, il s'engage comme mousse sur un trois-mâts avant de devenir régisseur d'une plantation sur l'île Maurice. Trois ans plus tard, il fonce en Australie pour participer à la nouvelle ruée sur l'or, menant durant onze ans une rude vie dans les camps de mineurs. N'ayant pas fait fortune comme il l'espérait, il se prépare à rentrer en France quand on lui propose de vérifier l'existence possible d'une mine d'étain aurifère, dans l'île inhabitée de Campbell au sud de la Nouvelle-Zélande et si cette mine n'existait pas, s'il serait possible de monter une affaire reposant sur la chasse aux phoques.
Voici en quelques mots le début de la biographie de cet homme, déjà bien riche en évènements et aventures mais qui pourtant ne fait que commencer car ce récit Les naufragés des Auckland va nous en conter la suite.
Pour rejoindre l'île de Campbell, Raynal dispose d'un navire, le Grafton, et l'équipage se compose de cinq personnes au total. Raynal n'étant pas assez qualifié il s'adjoint un capitaine, Thomas Musgrave un Américain, deux matelots, un Anglais (George Harris) et un Norvégien (Alick Mac-Larren), ainsi qu'un cuisinier Portugais (Henri Forgès). Equipage cosmopolite mais néanmoins soudé comme nous le découvrirons à la lecture du livre. le départ est fixé au 12 novembre 1863, mais arrivés sur l'île Raynal se rend vite à l'évidence, pas plus de mine d'étain que de phoques sur ce bout de terre, il décide de revenir. Lors du voyage retour, dans la nuit du 2 au 3 janvier 1864, le Grafton pris dans la tempête s'échoue sur une île abandonnée. Les cinq hommes vont y vivre durant vingt mois.
Comme l'indique le titre du bouquin, c'est le récit réel de ces naufragés qui nous est proposé par le principal acteur de ce drame maritime. le climat austral est rude, la terre peu accueillante, les ressources maigres, pourtant les hommes vont lentement s'organiser. Construction d'une maison à partir de tout ce qui pourra être récupéré de l'épave du navire, la chasse aux phoques pour manger, l'entretien du feu et surtout, la mise en place d'un règlement rédigé en commun à l'initiative de Raynal pour poser les bases d'une organisation sociale consentie (tour de rôle des corvées, tâches distribuées en fonction des compétences, plus de supérieur mais un « chef de famille », etc.). de ses expériences multiples passées, Raynal a acquis de nombreux talents de bricoleur et c'est lui qui motive les troupes par ses initiatives et les améliorations matérielles de leurs conditions de vie ou de survie devrais-je dire.
Après de nombreux mois d'attente, ne voyant pas les secours tant attendus venir, Raynal décide de tenter le tout pour le tout, construire un bateau qui les ramènera vers la civilisation. La tâche est énorme, il faut d'abord créer les outils qui permettront cette construction et quand l'embarcation sera terminée, la réussite du projet est loin d'être assurée. Ne pouvant embarquer que trois personnes, deux hommes resteront sur l'île en attendant qu'on vienne les secourir, si le plan fonctionne comme prévu.
Inutile de faire croire à un suspense, tous finiront par s'en sortir avec l'aide de la providence. Raynal retrouvera enfin la France après vingt ans d'errance, publie en 1870 ce récit qui connaît le succès ici et à l'étranger, devient membre de la Société de géographie et entre dans l'administration où il fera carrière avant de se retirer dans le Tarn-et-Garonne et décéder de sa belle mort, en 1898.
Il est quasi certain que Jules Verne s'est inspiré de cette histoire véridique, parue en 1870, pour son roman L'île mystérieuse, qui ne sortira qu'en 1874 et dont on trouve ici les principaux ingrédients. Si vous aimez les romans d'aventures, vous serez comblés car celles-ci ont en plus le mérite d'être vécues. Ecrit dans un style alerte et sans gras, le bouquin finalement assez court, se lit très vite. A noter la présence de gravures sur bois dessinées par A. de Neuville qui rappellent les vieux livres ou les éditions Hetzel de Jules Verne
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Une histoire incroyable de survie de 5 naufragés dans une ile inhospitalière du Pacifique Sud, pendant 20 mois. Récit écrit par un des protagonistes. Il aurait inspiré Jules Verne pour son "Ile Mystérieuse".
Dans un style purement factuel, nous nous rendons compte de la rudesse de la vie de ces marins et aventuriers du XIXème siècle. Ainsi uniquement avec les observations météorologique du Journal de Bord, le lecteur revit les tempêtes pendant la navigation et le séjour dans l'ile.
Malgré la situation difficile, mais grâce à leurs expériences diverses, leur inventivité, leur solidarité, et quelques règles simples de vie en communauté (mini constitution) ils resteront unis pour réaliser des travaux qui rendra leur vie supportable et un moyen de s'échapper.
Pour ne pas trop déflorer l'histoire, il est préférable de lire la très intéressante introduction qu'à la fin.
Plongez vous directement dans le récit.
Et ensuite, relire l'Ile Mystérieuse pour comparer la "vraie vie" de ces naufragés avec l'imagination de Jules Verne.
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Ames en peine, d'un naturel pessimiste, ce roman autobiographique est pour vous.
Vous y apprendrez, dans un style narratif et une très belle écriture, à ne plus jamais désespérer des situations des plus complexes !
Ecoutez plutôt : François Edouard Raynal au cours de son existence subit plusieurs grosses tempêtes en mer, se bagarre violemment avec ses ouvriers lorsqu'il était régisseur sur l'Ile Maurice, attrape la typhoïde, monte à bord d'un paquebot qui sombre, est sauvé par un vapeur, contracte le choléra, devient temporairement aveugle, est victime d'un éboulis dans une mine.
Attendez, ce n'est pas fini !!
Se disant qu'il a peut-être un peu trop forcé le destin, il décide de rentrer en Europe.
Mais son envie de devenir riche afin de subvenir à ses besoins et à ceux de ses parents restés en France, le pousse à tenter un dernier coup…
Et le voilà accompagné de George, l'Anglais, de Alick, le Norvégien, de Harry, le portugais et de Thomas Musgrave, l'Américain en quête d'un gisement de minérai dans les Iles Auckland.
Naufragés (évidemment …), ils resteront sur un caillou pendant 20 mois en attendant d'hypothétiques secours.
Raynal usera de toute son expérience dans la gestion des hommes (conflits, egos, …) pour laisser le temps aux secours …qui n'arriveront jamais.
Abandonner ? Maintenant ? Après avoir vécu tout cela ? C'est bien mal connaître le moral hors norme de ce fils de bourgeois du Sud-Ouest du XIXè siècle.
Il motivera ses compagnons quotidiennement et sans relâche pour leur permettre de croire en la fabrication d'un radeau de fortune.
Et puis …
Je vous laisse connaître la fin (et oui, là pour le coup, nous ne sommes pas immortels !!) de ce Robinson Crusoé …
Pour la petite histoire, les seuls livres que possédaient les naufragés étaient la Bible et le Paradis Perdu de Milton !
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En attaquant ce livre, je dois l'avouer, j'avais grande hâte de découvrir LE livre qui avait inspiré Jules Verne pour son roman "L'Île Mystérieuse ".

De fait, toutes les recettes sont là :
- la débrouillardise et l'ingéniosité du héros bourlingueur (digne de Mac Gyver)
- l'humanisme et le sens du devoir de chacun (prêts notamment à faire la cuisine pendant toute une semaine pour la communauté toute entière, voire à ravauder leurs habits)
- la moralité exemplaire pour ne pas succomber à la tentation (pas d'alcool, pas de jeu de cartes pour éviter les conflits)
- et pour finir, la volonté et le courage des naufragés, qui refusent de se résigner et se lancent dans la construction ( l'amélioration, pour être honnête ) d'une coque de noix qui leur permettra de rallier la civilisation
Heureusement, les naufragés dans leur malheur, n'ont pas besoin de recevoir une malle surprise du capitaine Nemo, puisqu'ils disposent de la carcasse du rafiot échoué, dont ils vont utiliser les matériaux disponibles jusqu'au trognon, ainsi que de quelques ustensiles indispensables à tout naufragé bien équipé : fusil avec baril de poudre (sèche), boussole, bible, et couteau à usage multiple, dont une petite scie ( je ne vous mentais pas, à propos de Mac Gyver), etc...

Cependant, la monotonie s'installe rapidement, au gré de l'énoncé des bulletins météorologiques désespérants (qu'est ce qu'il pleut en Nouvelle Zélande !) de François Édouard Raynal, notre baroudeur chercheur d'or de héros et des hauts et des bas périodiques du stock de nourriture de la communauté, qui ne doit son salut qu'à l'extermination régulière de colonies de lions de mers (les bébés lions de mer "de lait", notamment, plus savoureux et surtout moins huileux que les vieux lions décatis), une chance pour eux que BB n'ait pas encore été créée à l'époque. Comme quoi, Koh-Lanta n'a rien inventé, la préoccupation n°1 d'un naufragé, c'est toujours la bouffe !

Monotonie heureusement rompue par les principales prouesses technologiques de l'auteur (le roman est écrit à la première personne) : construction de la cabane, cheminée incluse, fabrication de savon, tannage de peaux, création d'une ligne de vêtements et de chaussure (en peau de phoque, vous l'aurez deviné !) et "cerise sur le gâteau", la réalisation d'un soufflet de forge et de milliers de clous pour améliorer le canot salvateur.

Il faut reconnaitre à F.E.R. (comme quoi l'homme portait bien son nom...) une force morale, un courage, une ténacité, un "leadership" naturel (comme on dirait de nos jours dans les équipes de rugby) hors du commun, sans lequel il n'aurait jamais pu rentrer en France retrouver ses vieux parents (qui le croyaient mort) et nous proposer ce roman, qui a surtout pour mérite de montrer à quel point la réalité ne dépasse pas toujours la fiction, en particulier d'un point de vue littéraire, et qui met d'autant mieux en valeur les romans de naufragés et autres robinsonade de mon enfance, (que ce soit Robinson Crusoé, l'expédition du Kon-Tiki, Naufragé volontaire), et en particulier l'Île Mystérieuse.

Et c'est pourquoi j'en conclue : Vive le plagiat ! qui permet de si bien enjoliver une histoire (quand on a l'imagination de Jules Verne) et de nous faire rêver, grands petits enfants que nous sommes restés.

NB: A noter une préface très intéressante de Simon Leys, tant par son analyse de l'histoire que par l'anecdote ayant attiré son attention sur le livre.
Lien : http://lecteurenserie.blogsp..
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En janvier 1864, une petite goélette, le Grafton, fait naufrage à quelques encablures d'une île déserte de l'archipel des Auckland, au large de la Nouvelle-Zélande. L'équipage, composé de cinq hommes, tous de nationalités différentes, le capitaine américain, le second français (l'auteur), deux matelots anglais et norvégien et un cuisinier portugais, parvient à rejoindre la terre ferme et a utiliser le matériel contenu dans l'épave. Tous devront passer plus de vingt mois sur cette terre inhospitalière, survivant tels des Robinson Crusoe. Ils chasseront le lion de mer, attraperont quelques oiseaux et pêcheront quelques poissons. Leurs conditions de vie seront particulièrement difficiles en raison du climat très rude en hiver. Il leur faudra même construire une embarcation pour revenir par leurs propres moyens vers la civilisation.
Un témoignage authentique qui eut un grand succès à la fin du XIXème siècle et qui inspira à Jules Verne son roman le plus célèbre, « L'île mystérieuse ». le lecteur découvrira les trésors d'ingéniosité, l'intelligence et la foi sans faille de Raynal, toutes qualités partagées avec ses compagnons d'infortune qui leur permettront de survivre là où d'autres moins endurants ou moins inventifs auraient péris. En annexe, on trouvera le récit de deux autres naufrages dans les mêmes lieux qui finirent plus mal que celui-ci. Une robinsonnade fort sympathique, très bien écrite qui se lit comme un excellent roman d'aventures et qui laisse admiratif devant tant de courage et de ténacité face à l'adversité. Cette réédition en format de poche est une très bonne initiative de l'éditeur La Table Ronde que l'on salue de bon coeur.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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critiques presse (1)
LeFigaro
18 juin 2011
Ce petit roman survivaliste est de la veine des (grandes) oeuvres du genre, signées Defoe ou Jules Verne
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Nous aurions donc, une fois nos vêtements raccommodés et nos petits travaux d’intérieur terminés, de nombreux moments à remplir. Une idée me vint, je l’émis sur-le-champ : c’était d’établir parmi nous une école du soir, un véritable enseignement mutuel. Harry et Alick ne savaient ni lire ni écrire, nous le leur apprendrions ; eux, en retour, nous enseigneraient leurs langues, que nous ignorions. George, qui avait reçu un commencement d’instruction, poursuivrait sous notre direction l’étude des mathématiques. Moi, de mon côté, je donnerais des leçons de français. Ma proposition fut accueillie avec tant d’enthousiasme qu’il fallut l‘exécuter tout de suite, et nous fûmes tour à tour, dès ce soir-là, maîtres et élèves les uns des autres
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Cette soirée fut féconde en innovations [...]
Une idée me vint, je l'émis sur le champ : c'était d'établir une école du soir, un véritable enseignement mutuel. Harry et Alick ne savaient ni lire ni écrire, nous le leur apprendrions; eux, en retour, nous enseigneraient leurs langues, que nous ignorions. [...] Ma proposition fut accueillie avec tant d'enthousiasme qui='il fallut l'exécuter tout de suite, et nous fûmes tour à tour, dès ce soir-là, maîtres et élèves les uns des autres. Ces nouveaux rapports nous unirent davantage; en nous élevant et nous abaissant tous alternativement les uns vis-à-vis des autres, ils nous mirent de niveau, ils créèrent entre nous une parfaite égalité.
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Oui, laver la vaisselle, et je déclare, au risque de prêter à rire au lecteur, que je m'acquittai de ma tâche avec la plus sérieuse attention, et pénétré de son importance. On le comprendra peut être, si l'on songe que nous possédions juste cinq assiettes en faïence, dont une fêlée (elle servait habituellement à celui de nous qui était de cuisine). La perte de l'une d'elles eût été irréparable et fût devenue pour nous, et plus particulièrement pour celui qui en eût été la cause, une véritable privation. Aussi jamais service précieux de Saxe ou de vieux Sèvres ne fut-il manié avec autant de précautions.
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Cette maxime, que j'avais entendu tant de fois émettre et que sans doute j'avais répétée moi-même avec indifférence: "Aide toi, le ciel t'aidera", me revint à l'esprit et prit pour moi un sens nouveau, saisissant, lumineux. Je reconnus que, dans la situation nous étions, s'abandonner au désespoir, c'était se perdre soi-même, c'était appeler la mort.
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