AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Inspecteur Anselme Viloc tome 2 sur 7
EAN : 9782354521172
270 pages
Vents salés (07/05/2015)
4.22/5   39 notes
Résumé :
Anselme Viloc sévit à Castéja, le célèbre commissariat de Bordeaux. Un jour, il reçoit le témoignage loufoque d’un père déboussolé concernant la disparition de sa fille. Les indices sont rares et étrangement l’histoire d’un jeune violoniste virtuose va interférer dans ses recherches, convoquant une période dramatique de l’Histoire. Notion de bien, notion de mal ? La frontière est bien mince… Entre morts et disparitions l’enquête s’avère sinueuse pour Anselme Viloc ,... >Voir plus
Que lire après Fausse noteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
4,22

sur 39 notes
5
12 avis
4
11 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
Quand François Frontjoie vient au commissariat de Bordeaux raconter l'étrange rêve qui a perturbé sa nuit et tenter de relancer l'enquête sur la disparition de sa fille il y a dix mois, c'est à Anselme Viloc, le Flic de papier, que l'affaire est confiée.
Le policier se lance en chasse sans trop y croire jusqu'à ce qu'il découvre que Julien Tribel, le petit ami de la disparue, est décédé d'un étrange accident de surf, un jour où il n'y avait pas de vague...

Je retrouve avec plaisir la plume originale de Guy Rechenmann (c'est le quatrième de ses romans que je lis) et l'univers si particulier de son Flic de papier (c'est mon troisième opus, lus dans le désordre).
La présentation de l'intrigue oscille parfois entre le loufoque, l'absurde et le réalisme ; et pourtant, qu'elle est triste et glauque cette (petite) histoire, profondément ancrée dans la grande (Histoire). Mais l'auteur, et son héros hors norme, réussissent à nous tirer des sourires...
Les personnages, le policier et son entourage, les autres protagonistes de l'intrigue, peuvent paraître caricaturaux. Ils le sont si l'on en revient à la définition du mot : ils ont du caractère et l'auteur a juste un peu forcé le trait pour mieux le faire ressortir...
Le livre se laisse lire facilement, et pourtant l'écriture n'est pas si simple. Il y a peu d'action dans les romans de Guy Rechenmann, peut-être un peu plus dans celui-ci ? J'ai surtout trouvé que l'auteur réussissait à capter l'attention avec des petits riens, des micro-rebondissements. N'omettons pas non plus qu'il sait parfaitement restituer l'ambiance du Cap-Ferret et du Bassin d'Arcachon, et quand on aime...

Un très bon moment de lecture.
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
Commenter  J’apprécie          821
Fausse note Guy Rechenmann chez Cairn éditions.
Quand mauvais genre rime avec littérature! Un très grand merci aux éditions Cairn et à Babelio pour la découverte d'un auteur de talent lors de la dernière Masse critique dite Mauvais genre.
Anselme Viloc , inspecteur à Castéja, un commissariat de Bordeaux est surnommé le Flic de papier. Préférant de beaucoup rédiger un rapport à une participation à des interventions musclées. Ce n'est donc pas un hasard si il récupère les affaires dont personne ne veut plus entendre parler. Aujourd'hui il reprend l'enquête sur Pauline Frontjoie, ouverte suite à sa disparition . Plus de dix mois se sont écoulés et rien pas l'ombre d'un indice à se mettre sous la dent. Abandonnant son paradis, le cabanon au bord de l'eau face au Pilat où il demeure , il se plonge dans le document que lui a remis François Frontjoie son père. Un document que d'autres auraient ignoré mais que lui considère comme primordial. L'enquête commence. Les évènements s'enchainent et le passé resurgit.
Un magnifique roman qui pose l'éternelle question restée sans réponse peut-on parler d'un homme bon? Où commence le mal, où s'arrête le bien? Vengeance, pardon, oubli, mémoire?
Je ne peux que vous recommander la lecture de ce roman atypique, je suis certaine qu'il ne peut que vous séduire .
Et vive le mauvais genre !
Commenter  J’apprécie          271
Tout d'abord un grand merci à mon amie Sylvaine qui m'a offert ce livre, j'avoue toutefois ne pas partager son enthousiasme, ni celui des autres personnes qui lui donnent cinq étoiles. Je suis sans doute passée à côté de ce polar. Je ne lis jamais les chroniques avant de lire un livre, mais après, pour le découvrir sans préjugés. Ayant pris connaissance des critiques sur Babélio, je n'ai pas l'impression d'avoir lu le même livre.

Le livre commence par un cauchemar que fait un père de famille qui songe sérieusement à se suicider, sa vie part à vau-l'eau. Il est endetté, accro au jeu, sa femme l'a quitté, mais surtout sa fille Pauline a disparu depuis près d'un an corps et biens. On n'a jamais retrouvé ni son corps, ni sa voiture, aussi la police a-t'elle privilégié l'hypothèse de la fugue amoureuse. Dans son cauchemar, une juge avec un numéro tatoué sur l'avant-bras lui reproche de ne pas avoir fait ce qu'il fallait pour retrouver sa fille. L'homme décide donc d'aller raconter son cauchemar à l'inspecteur Viloc, un flic bordelais d'avant la révolution numérique, spécialisé dans la rédaction de rapports très littéraire. Il manque d'intuition et base ses enquêtes sur l'observation et le sens du détail. Il a déjà résolu des disparitions et se lance dans cette affaire compliquée, Pauline s'est évaporée et son petit ami s'est tué dans un accident de surf peu de temps après. Il est aidé dans son enquête par un jeune adjoint qui a un cheveu sur la langue et des femmes étranges qui travaillent dans sa station service, son café préféré ou le camping où logeait Julien l'ami de Pauline.

Le fil rouge du roman est l'histoire d'un petit violoniste de génie qui survit tant bien que mal dans un camp de concentration. Rudolf Höss (Hess) le protège à cause de son talent, ainsi que sa famille, il en sortira vivant mais complètement brisé tout comme son frère.

L'enquête de Viloc se poursuit, elle est loufoque et complètement invraisemblable, l'inspecteur semble plus compétent pour promouvoir le tourisme dans la région bordelaise (que je ne connais absolument pas), mener une vie tranquille dans sa cabane que pour diriger une enquête. Et vous connaissez beaucoup de policiers qui enquêtent sur un cauchemar ?

La fin du roman le sauve du naufrage et les cinquante dernières pages sont vraiment intéressantes, je sais que ce sont les cinquante dernières, car j'ai vraiment compté les pages me séparant de la conclusion de ce livre peu apprécié. L'histoire du petit garçon m a évidemment beaucoup touchée. Vu que la juge du cauchemar est tatouée sur l'avant bras gauche, on comprend tout de suite que l'histoire a un rapport avec la déportation et les camps de concentration, ce que le final superbe confirme. Je n'ai pas compris du tout le mélange des genres entre cet inspecteur et son enquête plutôt loufoques et la tragédie de la deuxième guerre mondiale, pour moi c'est complètement incompatible de traiter un sujet si grave de manière comique. La plus grande partie de l'enquête m'a d'ailleurs terriblement ennuyée, quand je lis un polar tout en suivant le match de mon équipe de hockey préférée, c'est vraiment que le livre ne me plaît pas, en plus le HCC a pris une raclée par le dernier du classement !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
Commenter  J’apprécie          144
Dès le début de cette nouvelle aventure d'Anselme Viloc, l'auteur nous plonge dans un cauchemar, celui de Monsieur François Frontjoie.

Sa fille cadette, Pauline, a disparu depuis presque une année, sans que lui, le père, aie fait ce que tout papa aurait fait : déclarer sa disparition à la police.

Puisqu'il n'est jamais trop tard pour bien faire, il va rencontrer Anselme Viloc qui a été promu au commissariat de Bordeaux sise à Castéja.

Qui pourrait d'ailleurs mieux qu'Anselme croire à l'histoire de Fançois Frontjoie?

Anselme s'est remis de sa dépression, il a retrouvé sa famille, il s'est reconstruit et reste attaché à la petite Lily l'héroïne de son enquête au Cap Ferret.
Il n'est pas un flic super héros dont nous abreuvent tous les médias, il est un homme normal avec pour métier celui de flic : flic de papier car il est plus doué avec la paperasse et que son intuition n'est pas sa qualité première. Il observe, mène ses enquêtes à son allure, doit-on être un "foudre de guerre" pour réussir dans ce métier.

Donc pas à pas, il remonte tous les indices qui pourraient le mettre sur la piste de Pauline, notamment celle de Julien, jeune homme qu'elle fréquentait.
Il fait de curieuses rencontres sans jamais se départir de son sens de l'observation, il emmagasine de nombreuses constatations avec l'humanité qui le caractérise.

Son chef décide de lui adjoindre un équipier celui-ci est affublé d'un zozotement. Ils forment un drôle de duo, aussi différents que possible; façon "Macadam Cowboy".

Tous les 5 chapitres le lecteur suit l'histoire d'un petit garçon de 6 ans violoniste, qui se trouve dans un camp dirigé par Rudolf.
Rudolf, homme ordinaire que la guerre a placé là, en Pologne en 1943. La musique est omniprésente et le destin en marche.

La famille de Pauline : le père nous l'avons rencontré, sa mère, Martina, séparée du père se consacre à l'humanitaire; sa grand-mère est marquée par les années de guerre.
Après la disparition de Pauline, elle se laisse couler et seule cette litanie sort de sa bouche "Il l'a tuée elle aussi, c'est le diable."

Pas facile cette enquête, les témoins sont morts sans que notre nouveau duo puisse en prouver l'origine criminelle, et Pauline où est-elle? Est-elle toujours en vie?

Dans ce deuxième opus Guy Rechenmann a trouvé son personne récurrent, celui qui correspond à ce qu'il aime et que nous aimons, un homme humain, qui sans bruit ni coup férir va dénouer ses intrigues.

Mais dans ce roman il y a plus, une plume qui se libère ou se trouve, toujours fluide et poétique, une voix particulière, ce petit plus qui fait que le lecteur adhère ou plutôt adopte un personnage récurrent.
Mais aussi l'histoire avec un grand H de ce petit violoniste de 6 ans qui croupit dans ce camps de concentration et y grandit comme il peut en assistant à des atrocités faites par des hommes qui ne sont pas tous des monstres, juste des hommes qui ne savent rien faire d'autre qu'obéir.
Même si j'ai découvert un indice, infime mais parlant, Guy Rechenmann maintient le suspense jusqu'au bout avec brio.
Il sait avec brio nous promener,nous intriguer, nous enlever dans cette histoire...Sans temps mort, sans pathos, juste une belle émotion.

L'émotion, celle qui nous vient du plus profond de notre être révulsé par les horreurs de certains et l'appréhension d'un monde complexe, quand les coïncidences tissent leur toile.


Narration poétique mais pas seulement, celle d'un observateur aimant la nature, la vie, les années où
les agressions d'un monde technologiquement n'a pas encore lieu.

Là l'écriture est toute en retenue et en émotion à fleur de peau, avec la musique en toile de fond. Les joies et les larmes de ce violon que sait si bien faire vibrer ce petit homme.

La partition de cette histoire est parfaitement menée, avec son leitmotiv, de mélodie en mélopée, avec le tempo bordelais, vous irez au fil de cette intrigue des trémolos chevillés au corps.

Allant crescendo jusqu'à ce que la grand messe soit dite.

Et là lecteur, vous serez orphelin de cette aventure, car vous refermerez à regret ce livre.

"Fais de tes qualités un rempart et de tes fragilités une force" (père du petit violoniste)
Commenter  J’apprécie          62
« Voici le récit qui me tombe dessus, à moi, Anselme Viloc. »L'incipit annonce, sans fausse note, une histoire menée avec brio. A l'aise, en parfait connaisseur de ses protagonistes, pavloviens, intimes littéraires, Guy Rechenmann invite le lecteur assidu à la table de ses hôtes appréciés. On retrouve avec délice cette familiarité de ton et les actions perfectionnistes. L'empreinte poétique « Les trembles frémissent, le vent du sud s'amuse. La table est à l'abri entre ombre et soleil, certains couverts scintillent, gênant, qui sait, deux écureuils jouant à cache- cache à un jet de gland. » affirme une écriture habile et joueuse. L'auteur confirmé délivre une histoire poignante, sincère, plus que plausible. le style semble le copier -coller d'un cahier du jour qui n'a pas dit son dernier mot. Ce roman est un cri, un rappel aux souvenirs ténébreux, un journal sans date car perpétuel dans sa douleur d'être. Ici, passe, à pas de neige et de grêle un troisième degré, la pudeur du dire sans vaciller, le filigrane d'un concert qui aurait pu voir son jour de gloire, si les hommes ne s'étaient pas trompés de jour. Stable, digne, constant, « Fausse Note » relie une intrigue policière, l'inavouable, la vengeance et ses conséquences. le flic préféré des lecteurs : Anselme Viloc déterminé et intuitif va remonter le fil du temps. Prenante et percutante, cette histoire élabore l'envergure mémorielle. le lecteur est plongé tour à tour dans ce passé sombre où l'enfant écartait le voile noir de l'horreur emplit de courants d'air afin d'élever l'astre musical bien plus loin que la barbarie. « le Petit homme a rayé le 22/12 sur le calendrier, peu importe le jour. » « Il est 18h10, il fait noir et l'appel des déportés a commencé depuis plus d'une heure…. » « Fausse Note » ne dérive pas. Maîtrisé ce roman policier du haut de la cabane de pêcheur inspirante et fidèle, où Anselme Viloc puise les évènements, les faits et ses conséquences est empreint d'un vif et respectable régionalisme. Et lorsque la vague toute en italique vêtue réapparaît « Des flocons de cendres déjà dans le ciel azur non loin de la colonne de fumée voltigent déjà dans le ciel azur, non loin de la colonne de fumée… »le tourment tempête et frappe les volets du temps de sanglots longs, éternisant la lutte pour une rédemption certaine. Ce roman est une bravoure. Sa réussite est telle que l'alliance entre notre contemporanéité et l'époque lugubre ornée d'une lettre Z et de quatre chiffres 5102 transforme ce récit en devoir de mémoire. Sa capacité des dires, son apaisement grâce à Anselme Viloc qui cherche et trouvera, évite le pathos, car dans les lignes se situe la grandeur. La biographie de Charles Rechenmann en pages finales (24/08/1912.15/09/1944.) est un hommage et son sublime fait monter une « Fausse Note » dans les yeux. Reste longtemps après la lecture le regret de n'avoir pu rencontrer en vérité Charles Rechenmann sur la place des Grands-Hommes, fauché en plein vol. Reste la plaque mémorielle et son éternité. Publié par Les éditions Vents Salés. Merci Guy Rechenmann pour cette écriture loyale, et ce roman né du fond de vous-même.
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il ne faut pas grand-chose pour être heureux dans ce paradis. Une mouette, intriguée, est venue se poser sur la poupe du petit canot… ici, même les mouettes sont domestiques. Je me suis réveillé, d’abord ahuri, puis après quelques secondes de flottement, heureux de me retrouver là, car si la nature ne m’a pas conféré de qualités exceptionnelles, physiques ou intellectuelles, je ne peux pas lui en vouloir, à la vue du spectacle que je contemple chaque jour. J’aime l’observer et je sais qu’elle m’examine elle aussi par l’œil rond d’une mouette ou peut-être celui effilé d’un chat aux longs cils. La sensation d’apaisement que j’éprouvais déjà à l’âge de dix ans devant les roselières de mon lac du Bourget ne m’a jamais quitté, même dans les moments de détresse les plus intenses. Je n’ai certes pas le flair du policier de légende ni sa vitesse de réflexion, non, je suis un besogneux, mais un besogneux contemplatif, un circuit direct doit exister entre mon œil et mon cerveau diesel.

Cette appétence pour l’observation a contribué à la petite réputation de « dénoueur » d’énigmes qui commence à me coller à la peau, la capacité d’attention aux petits détails qui, comme il est dit dans un conte zen, peut détruire complètement la vie d’un homme. On peut acquérir des biens matériels, les voler ou les gagner, « l’homme est un loup pour l’homme », mais heureusement ce qui n’est pas comptabilisable et commandé par la raison ne se chaparde pas, entre autres le talent, le bon sens, la repartie, l’intuition ou l’observation et c’est tant mieux. Je ne crois plus en l’homme, mais je crois en son âme.
Commenter  J’apprécie          10
Dehors il neige. Le petit garçon a toujours l’impression qu’il neige dans ce pays. Ce n’est pas son pays, non, il vient avec sa famille de plus au sud, pas trop quand même, là où les saisons donnent des repères, la neige l’hiver, les bourgeons au printemps, la baignade l’été et les cèpes en automne. Sa petite main a écarté la buée d’un des quatre carreaux de l’unique fenêtre de la pièce chauffée par un gros poêle à bois en fonte grise. Il faut l’alimenter le poêle, car l’endroit, sans être grand, est mal isolé. Il doit toujours faire bon ici, c’est le studio de répétition en quelque sorte, les instruments y dorment et les instruments, c’est sacré. La grosse différence de température fait qu’il y a toujours de la buée. Le garçon sent l’air glacial du dehors s’infiltrer entre le mastic brun et le verre en collant son front lisse contre le carreau. La pendule indique 16h15, il fait presque noir et dans la pénombre, il aperçoit une cohorte de silhouettes voutées tracer un sillon dans le passage immaculé. Il ne perçoit pas le crissement des chaussures sur la neige fraîche, mais il entend des voix d’hommes crier des mots qu’il ne comprend pas, il se doute que ce n’est pas amical. Il a peur. Il ne sait pas au juste pourquoi il est là, lui dans cette pièce et son père et sa mère, séparés, chacun dans un dortoir bondé, chauffé par la seule présence humaine. Il les voit presque tous les jours, quelques minutes. Sans le satisfaire, ça le rassure.
Commenter  J’apprécie          10
Voilà le récit qui me tombe dessus, à moi Anselme Viloc, trente-neuf ans, inspecteur de police au commissariat de Bordeaux, et je viens de nourrir d’un rêve quatre feuillets A4 carbonés en trois exemplaires. Le petit bonhomme de Folon peut faire des pirouettes, un rêve comme élément tangible d’une enquête, une nouvelle section dans la police judiciaire vient de naître, le BR, le bureau des rêves. Et pourquoi pas, j’innove ! Bizarrement, j’ai trouvé devant moi un type sincère, à la fois démuni et volontaire, hagard et attentif, quelqu’un qui a, de toute évidence, besoin d’aide. Il est à la fois craintif et agressif, un mélange d’épagneul et de pitbull, il m’émeut. Il a frappé à la bonne porte, mon intérêt pour ce type d’affaire est maintenant bien connu dans les services depuis l’improbable résolution du mystère de l’évaporé des Vallons il y a près de quatre ans du côté du Cap-Ferret. À écouter son histoire, beaucoup l’auraient pris pour un fou, pas moi et je le lui fais savoir
Commenter  J’apprécie          00
Lentement les objets autour de moi cessèrent de flotter, ils reprirent leur place, immuables, le trouble s’étiolait et mon esprit retrouva un équilibre précaire. Une fois tout à peu près en ordre, je réalisai que ce cauchemar était plus proche de la triste réalité que d’un mauvais rêve. Je fis alors une chose inhabituelle, je pris note de toute cette histoire abracadabrante encore fraîche dans ma mémoire, point par point. L’originalité de cette incroyable odyssée ajoutée à la véracité de certains détails de ma vie fit glisser sans effort une plume tremblante. En fait, à part un environnement géographique inconnu, tout est exact, le boulot, les dettes, ma famille en lambeaux, ma fille je ne sais où… J’avais en effet acheté l’échelle, la corde, mais ma conscience ne m’avait pas encore rattrapé, je devais passer à l’acte dans la matinée. Ce serait évidemment trop simple.
Commenter  J’apprécie          00
Il y avait de tout dans ce grand vestibule. Des hommes en majorité, des clodos, mais aussi des costumes trois-pièces, des jeunes, des vieux, on se serait cru à la Cour des miracles. Mais là, les gens ne se parlaient pas. Certains sortaient hilares de leur entretien, brandissant leur sésame, d’autres, le regard fixé sur leur porte, à l’affût du moindre déplacement, semblaient soucieux et perplexes, sans compter ceux évacués sur des civières. J’avais cru remarquer que les plus joyeux étaient issus de la porte A. Plus on avançait dans l’alphabet et plus les visages se fermaient, la porte D ne laissant apparaître que de rares fantômes, la E restant jusque-là close. Je commençai à m’inquiéter.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Guy Rechenmann (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guy Rechenmann
Présentation lors de la chronique littéraire de Bob Garcia sur France 3
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (63) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3144 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}