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EAN : 9782070122042
224 pages
Gallimard (25/08/2008)
3.09/5   121 notes
Résumé :
«Vous étiez dans les bras de votre mère. Vierge à l'Enfant, Pietà, mais en guise de crucifié c'était seulement une jeune femme qui s'était pendue. Quand leurs filles meurent, les femmes en redeviennent grosses jusqu'à la fin de leur vie. Leur ventre est beaucoup plus lourd que la première fois.»
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Même si vous êtes du genre à bien vouloir écouter une messe à la seule condition que le curé soit irréprochable, je vous invite à revoir vos exigences afin de lire ce requiem pour une maîtresse qui s'est suicidée. D'autant plus que Régis Jauffret ne cherche pas à paraître irréprochable. Bien au contraire. Et s'il écrit que « Personne ne s'est jamais lui-même démoli la figure, ni assommé avec ses propres poings. », le lecteur ne pourra pas passer à côté du fait que l'auto-démolition à coup de mots est ici appliquée.
Dans la mesure où un suicide n'a de cesse de tarauder ceux qui restent en vie, ce livre pourrait apparaître comme un catharsis. C'est d'ailleurs peut-être le cas. Peu m'importe. Ce que je peux affirmer, c'est que Régis Jauffret à le sens de la formule. Sans chercher d'explication, il n'a pas peur de mettre le doigt sur des pensées pas très glorieuses de la psyché humaine.
Ultimo, le titre n'est pas volé. Comme à l'écoute de Lacrimosa de Mozart, j'ai largement ressenti l'intensité douloureuse du drame.
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"On dirait vraiment que je me suis suicidée pour ton plaisir d'en faire toute une histoire, une histoire sordide comme tu les aimes tant ".
Cette phrase résume assez bien le ressenti lorsque je lit un roman de Jauffret. L'auteur (dont je termine l'incroyable "Claustria") aime s'appuyer sur les horreurs et les malheurs de nos vies occidentales.
Dans "Lacrimosa", il raconte dans un récit à deux voix, un amour perdu à jamais (puisque la belle s'est suicidée). Et, il faut bien l'avouer, tant par la forme que part le contenu, il signe un roman assez épatant. Il n'hésite pas à dégommer l'image de l'écrivain qu'il est, avec un sens de la provocation, du cynisme, de l'humour pour mieux montrer la cruauté, la lâcheté et l' égoisme de son clone littéraire. Capable de nous faire passer du rire aux larmes en une phrase, Jauffret nous émeut et signe un roman singulier qui nous cueille par sa justesse.
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N°359– Août 2009
LACRIMOSARégis JAUFFRET - Gallimard.

Décidément, je joue de malchance avec mes lectures de l'été. J'ai fait ce que j'ai pu, mais je ne suis pas parvenu à entrer dans l'univers de ce roman, au vrai assez étrange qui emprunte son titre du « requiem ». C'est un échange épistolaire entre l'auteur et sa jeune amie, Charlotte, qui vient de se suicider et qui retrace des épisodes de leur vie commune. D'ailleurs par un subterfuge, elle lui répond par delà sa propre mort en l'insultant, le traitant d'écrivassier, de charognard et d'escroc! A priori l'idée n'était pas mauvaise et un dialogue surréaliste entre un vivant et une morte, qui, chacun à leur manière se disent des choses qu'ils n'ont jamais oser se reprocher de leur vivant, pourquoi pas?

Nous sommes dans un roman, les personnages sont donc fictifs, c'est sans doute pourquoi l'auteur affuble la jeune femme d'une parentèle improbable. Je veux bien qu'on parle légèrement du suicide qui est un sujet grave surtout quand il touche les jeunes, mais je ne vois pas très bien l'intérêt d'introduire dans le récit le personnage assez burlesque du philosophe nommé Gaston Kiwi autant que l'énigmatique docteur Hippocampe Dupré dont la particularité est de vivre avec un panda géant, Mazda. Il va donner à Charlotte une sorte de seconde chance de remonter le temps et ainsi d'échapper à la mort.[?]

Écrire quelque chose sur quelqu'un qui vient de mourir est une manière salutaire de le faire revivre et favorise probablement le deuil. Pourtant, dans la même volonté de fiction un peu délirante, l'auteur donne la parole à la morte qui se rebiffe quand il parle d'elle, quand il évoque une liaison qu'elle aurait eu lors de vacances à Djerba... Elle lui déclare qu'elle l'a aimé, mais je ne suis pas bien sûr de l'authenticité de sa déclaration, mais n'oublie pas de l'insulter copieusement. Là l'imagination de l'auteur se déchaîne...

J'ai toujours été passionné par les personnages de roman, qui sont fictifs par essence et par la vie qu'il peuvent avoir dans le cours du roman et disons-le de la liberté qu'ils prennent eux-mêmes par rapport à l'auteur. Ici il semble n'en être rien et le narrateur manipule complètement Charlotte qui semble consentir à se processus et même l'admettre « Quand on meurt on devient imaginaire ». Ne deviendrait-elle un personnage fictif qu'une fois morte? Cela, qui aurait pu être une piste intéressante dans le domaine de la création me semble tourner au dialogue de sourd! J'ai pensé que cela pouvait être une exploration intime de l'éternité, surtout qu'il est fait mention d'internet et de l'informatique qui, surtout pour moi, comportent autant de mystères que l'au-delà. Mais bon...

Le style, haché parfois, n'a pas non plus retenu mon intérêt [Je ne m'explique pas ce que l'alternance du vouvoiement et du tutoiement ajoute dans l'échange épistolaire] au point que je me demande, le livre refermé, si mon goût en la matière est encore sûr, si c'est moi qui ait manqué un épisode ou si les choses ont changé sans que je m'en aperçoive, sans que j'en ai été informé. Je ne goûte ni les traits d'humour ni la relation par force détails inutiles de l'évocation rétroactive de leurs vies au quotidien ni même la trivialité qui émaille les dialogues. Il me semble pourtant que l'originalité en littérature ne réside pas dans l'à peu près, le banal, voire le ridicule. L'ensemble m'a paru fade et même assez glauque. Il y a bien des aphorismes que l'auteur tente de faire admettre, mais cela tombe à plat. Tout cela fait que j'ai bien regretté ce moment passé même si je le redis comme à chaque fois, j'ai pu passer à coté de ce livre.

« Étonne-moi, Jean » disait Serge Diaghilev à Jean Cocteau. On peut effectivement admettre que l'étonnement soit le motif de l'intérêt pour une oeuvre de création. Ici, je n'ai pas été été étonné favorablement et je ne suis pas prêt à m'enthousiasmer pour un tel roman. Est-ce une tendance actuelle dans la littérature française que d'écrire mal et l'originalité réside-t-elle dans l'a peu près des mots et des phrases autant que dans le désintérêt que l'auteur instille dans son texte?
Franchement, la lecture laborieuse de ce roman ne m'incite pas à lire une autre oeuvre de Régis Jauffret.



Hervé GAUTIER – Aout 2009.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Vous êtes morte sur un coup de tête d'une longue maladie. le suicide a déferlé dans votre cerveau comme une marée noire, et vous vous êtes pendue.
Que faire quand un être aimé se donne la mort ? La meilleure façon, quand on est écrivain, est encore d'écrire, de puiser dans ses tripes pour recracher sa bile et sa douleur afin de les fixer à jamais dans un livre.
La première lettre adressée à la morte -Charlotte- relate sa dernière journée chez ses parents. Dernière journée qui se soldera par une pendaison.
Une narration mélancolique où l'énonciateur n'hésite pas à insérer une touche de burlesque (qui oserait appeler son enfant Pindo ?). Ce décalage s'accroît avec la réponse à cette lettre. C'est la morte elle-même qui répond à son pauvre amour.
Tout d'abord elle s'étonne. Pourquoi la vouvoie-t-il ? Pourquoi l'a-t-il affublée d'un nom de gâteau ? Ensuite la morte s'offusque du procédé : Tu continues à écrivasser, mon bel écrivassier ? Tu bricoles la phrase, tu te pavanes, tu marches encore de long en large dans un bouquin comme un plouc sur son bout de jardin ? de quoi tu parles ? de qui ? Je ne t'entends pas ! (...) Tu crois que la mort est un music-hall ? Qu'on écoute là-bas des bardes ? Qu'on éclate de rire à s'en décrocher le maxillaire en écoutant tes histoires ?
Dès la deuxième lettre, le roman laisse tomber le ton mélancolique pour devenir plus caustique et amer.
C'est une véritable partie de ping-pong entre la morte et son amant délaissé qui commence.
Tout d'abord cette correspondance imaginaire avec la disparue a une fonction cathartique pour l'émetteur des lettres (Jauffret lui-même ?) : écrire à quelqu'un permet de le rendre présent. C'est une présence malgré l'absence. Dans ce roman c'est la même chose : l'amant déçu ne veut pas lâcher la femme aimée, il ne veut pas la laisser partir. Ces lettres sont donc l'ultime espoir de la maintenir illusoirement en vie.
Mais comme chacun de nous le sait, c'est une correspondance imaginaire. Nous ne sommes pas dans un roman fantastique où les morts pourraient parler aux vivants. Aussi peut-on se demander si le destinataire est réellement cette femme morte ? Ne pourrait-on pas dire que ce destinataire n'est pas un double de l'énonciateur lui-même ? En effet, face à la mort, nous devenons double. D'un côté, on pleure le mort, on se souvient du passé et on souffre ; de l'autre, l'instinct de survie nous rappelle à la vie, nous force à survivre malgré tout ... et à oublier un peu le passé. Cette correspondance deviendrait alors un monologue intérieur où l'énonciateur montrerait ses deux facettes : celle qui souhaite oublier et celle qui souffre.

Cet échange n'a rien de tendre : l'amant délaissé s'échine à réécrire son histoire avec Charlotte - de la scène de la rencontre aux désillusions - , tandis que Charlotte malmène son amant en critiquant cette nouvelle fable dont elle est le protagoniste principal :
Je ne suis plus je. Je suis devenue toi, la parodie de moi dans ta voix qui me promène, me pousse comme un landau dont le bébé a gelé. Tu bricoles l'irréparable, tu luttes contre le temps. Tu fais semblant de croire que les livres contiennent des vivants.
Tu crois qu'Albertine respirait avant sa chute de cheval ? Que Rastignac a jamais senti l'odeur des huîtres attablé au Rocher de Cancale ? Don Juan celle d'une femme ? Que Don Quichotte a entendu le bruit des moulins ? Que Mme Bovary a joui dans le fiacre ? Tu crois que la foule fourmille dans les romans ?
Puisque je n'étais plus là, tu as décidé que ton cerveau allait se suicider en deux comme une paramécie, et tu as sorti la trousse de secours de la littérature. Pourquoi ne pas écrire à une morte ? Une morte est un personnage comme un autre. En plus, elle ne risque pas d'ouvrir le museau.
Ainsi les lettres de Charlotte posent le problème de la création littéraire : l'écrivain est avant tout un homme qui détourne la réalité, un imposteur, comme l'écrit Charlotte, qui a besoin d'inventer une autre vie que la sienne.
Au lieu de bricoler comme un retraité dans la cave de son pavillon, essaie de vivre ce qui te reste du temps. N'oublie pas mon chéri que tu es né depuis longtemps, ne brûle pas toutes ces nuits d'été à écrire l'histoire de cette maison aux fondations fêlées, qui n'a pas résisté à une secousse sismique violente comme un coup d'aile de papillon.
Ce roman épistolaire ne se borne donc pas à une correspondance entre une morte et son amant délaissé. le message ici est double voire triple.

Mais ce procédé tient-il la route tout au long des deux cents pages ?
Après la première surprise, le lecteur n'est plus étonné par ce procédé, qui très tôt tourne à vide. Oui, l'originalité est là, le style aussi, mais les échanges deviennent vite monotones. L'amant continuera d'écrire la nouvelle histoire de Charlotte, et la morte continuera de rabrouer son amant.
Voici donc un livre au concept fort et touchant qui aurait peut-être mérité d'être plus court. Mais Jauffret aurait-il pu vraiment résumer ces échanges ? Ce livre est en effet, avant tout, une belle démonstration du travail de deuil.

La Blanche pour Gallimard, 218p, 16€50
Lien : http://leiloona.canalblog.co..
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Lacrimosa, une correspondance intime sans concession
Mais où s'arrêtera donc le talent de Régis Jauffret ?


Après avoir recartographié les territoires du roman avec Microfictions, celui qu'on peut qualifier sans craintes de meilleur écrivain français revient avec Lacrimosa, un récit épistolaire intime et cruellement poignant.
Et livre ainsi l'une des expériences littéraires les plus brillantes de cette rentrée littéraire.

A l'occasion d'une dédicace au Salon du livre de Paris de son livre Univers, univers, Régis rencontre Charlotte, une journaliste radio qui lui donne ses coordonnées.
Rapidement une relation amoureuse naît entre eux. Mais Charlotte, à l'aube de ses 35 ans, se sent déjà vidée de toute envie de vivre.
Alors qu'elle rend visite à ses parents, elle se suicide dans sa chambre d'enfant, en se pendant à une écharpe.
Entre Régis et son amante décédée commence alors une correspondance imaginée mais sans pitié.
L'auteur tente de remonter dans l'histoire d'une femme qu'il ne connaissait finalement que peu. Charlotte répond à ces lettres avec une dureté qui rend encore plus pénible sa disparition.Commençant invariablement ses lettres par les termes « Chère Charlotte », Régis Jauffret tente de mettre son talent d'écrivain au service d'une histoire qu'il ne comprend pas.
Mais ses efforts sont vains : Charlotte répond à chacune de ces missives par une autre lettre, qu'elle ouvre par l'expression aussi dure qu'affectueuse « Mon pauvre amour ».
Elle fustige le caractère vain de ses empilements de mots, qui selon elle sont incapables de peindre l'étendue de son mal-vivre passé. Pourtant, Régis persévère, et tente à chaque lettre d'approcher le drame grâce à des styles littéraires différents.
Face à l'acte le plus violent qui soit, le suicide de la femme qu'il aimait, Régis Jauffret tente de mettre des mots sur cette macabre absence. Et remonte le temps, recréant l'histoire d'une histoire d'amour brutalement interrompue. Ces tentatives deviennent autant des exercices littéraires que des souvenirs réinventés.
Pourtant, les réponses sans appel de Charlotte mettent à l'échec chacune de ces tentatives, qui versent tantôt dans le sentimentalisme, la douleur, ou la recréation sur le mode délirant du jour du suicide et des heures qui suivirent.
Contrairement à ses habitudes, Jauffret livre avec Lacrimosa un ouvrage extrêmement bref.
Pourtant, la force de l'écrit est là : en moins de 300 pages, il traverse tous les genres littéraires.
Journal intime, roman, biographie, autobiographie et, bien entendu, correspondance se succèdent à tour de rôle au fil des chapitres.
Mais aucune de ses formes ne trouve grâce aux yeux et à la plume de Charlotte. Par ces réponses inventées, Jauffret exprime l'impuissance de la littérature face aux cotés les plus sombres de la vie. Et remet en cause l'utilité même du processus de création littéraire.
Avec ses multiples niveaux de lecture, Lacrimosa est un livre doublement poignant, qui ne peut que secouer le lecteur avide de mots et de sentiments. Ne serait-il pas, lui aussi, l'acteur d'un voyeurisme qui prend des postures d'intellectualisation ? Cette question, qui bien sûr trouvera une de ses réponses dans les interrogations de chacun, rend le livre aussi bouleversant que magnifique, qui marquera pour longtemps sa trace dans la mémoire littéraire.
*
« Lacrimosa » de Régis Jauffret, Editions Gallimard, 260 pages, 16,50 €. Parution le 25 août.
source : http://www.culture-cafe.net/
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Chère Charlotte,

Vous êtes morte sur un coup de tête d'une longue maladie. Le suicide a déferlé dans votre cerveau comme une marée noire, et vous vous êtes pendue. Vous habitiez Paris depuis quatorze ans, mais le 7 juin 2007 vous avez pris le TGV pour Marseille. Comme si l'espèce humaine avait une mémoire d'éléphant, et qu' elle revienne parfois creuser sa tombe près du lieu où elle s'était frayé un chemin autrefois pour quitter l'utérus de sa mère et débarquer dans l'existence.
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Un enfant si mignon, et pourtant si laid. Gentil, paisible, mais qui à un an avait l'air d'un désespéré. Toute une vie gâchée, un avenir obturé, un bébé comme une poubelle débordante de tous les échecs, les lâchetés, les courbettes, les nuits d'amour sordides comme l'onanisme coupable des mystiques, qui constitueraient son existence inutile aux autres et nuisible à lui-même. Son histoire faisait les cents pas comme une sentinelle. Elle l'attendait. On lisait déjà dans son regard le scénario de sa vie, et quand on fixait trop longtemps ses yeux on pouvait en voir chaque scène à l'état de story-board. Quand le tournage serait terminé, Pindo aurait tout au plus le privilège de tomber comme un caillou dans une statistique sur le taux de mortalité des Occidentaux nés en février 2006.
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J'étais ce qu'on appelle une jeune femme pleine de vie, et ces overdoses de désespoir servaient de produit de contraste pour qu'on puisse mieux voir scintiller ma joie. J'ai connu le bonheur invraisemblable des grands tristes, ceux pour qui la lumière est rare. Quand la lumière n'est pas dû, elle devient un cadeau féerique.
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J’étais ce qu’on appelle une jeune femme pleine de vie, et ces overdoses de désespoir servaient de produits de contraste pour qu’on puisse mieux voir scintiller ma joie.

J’ai connu le bonheur invraisemblable des grands tristes, ceux pour qui la lumière est rare. Quand la lumière n’est pas un du elle devient un cadeau féerique. Tu n’a jamais vu un rayon de soleil d’hiver quand il a eu la générosité de se battre depuis le petit matin pour percer les nuages en rangs serrés gris et durs comme des ardoises ?
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Tu fais semblant de croire que les livres contiennent des vivants. [...] Puisque je ne suis plus là, tu as décidé que ton cerveau allait se scinder en deux comme une paramécie, et tu as sorti la trousse de secours de la littérature. Pourquoi ne pas écrire à une morte ? Une morte est un personnage comme un autre. En plus, elle ne risque pas d’ouvrir son museau. Non seulement je me tais, mais en plus tu parles à ma place en imitant ma voix. Tu as fait de moi une poupée dont tu t’es institué le ventriloque.
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Augustin Trapenard accueille Tatiana de Rosnay pour "Poussière blonde", roman qui raconte la rencontre entre une femme de chambre et Marilyn Monroe, paru chez Albin Michel. A ses côtés, Sonia Kronlund présente "L'Homme aux mille visages", l'histoire d'une extraordinaire imposture éditée chez Grasset, François Garde évoque "Mon oncle d'Australie", paru chez Grasset. Régis Jauffret publie, lui, "Dans le ventre de Klara", aux éditions Récamier, et Julia Malye, âgée d'à peine 18 ans, présente son premier roman, "La Louisiane", paru chez Stock.
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