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Tokyo Ghost tome 1 sur 4
EAN : 9782365779708
144 pages
Urban Comics Editions (27/05/2016)
3.98/5   57 notes
Résumé :
L'archipel de Los Angeles, 2089. L'Humanité est devenue totalement accro à la technologie. Créer le buzz est désormais l'unique motivation d'une population tenue dans une dépendance virtuelle et asservie par un gouvernement ouvertement criminel. Et vers les criminels se tournent-ils lorsqu'ils doivent faire appliquer leur loi ? Led Dent et Debbie Decay sont le bras armé de ce pouvoir corrompu et leur prochaine mission les emmènera en plein coeur des Jardins Préservé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Ce tome est le premier d'une histoire en 2 tomes. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2015, écrits par Rick Remender, dessinés et encrés par Sean Murphy, avec une mise en couleurs de Matt Hollingsworth. le lettrage a été réalisé par Rus Wooton.

L'histoire se déroule en 2089, dans les îles de Los Angeles. Dans ce futur, tous les individus sont améliorés par des implants cybernétiques et électroniques. Chaque humain a la possibilité de passer sa vie dans des paradis artificiels virtuels, car toutes les tâches de production sont assurées par des automates. Malgré tout, il y a toujours besoin d'individus chargés de faire respecter l'ordre et la loi. Led Dent est un gendarme pour une organisation pas forcément publique, ni étatique. Il s'est fait greffer énormément de compléments cybernétiques pour devenir un individu très costaud. Il passe sa vie en regardant en continu des flux d'informations et de divertissement par connexion internet, pour distraire son esprit et éviter d'avoir à penser. Il est accompagné par une jeune femme appelée Debbie Decay, totalement dépourvue de tout implant, 100% naturelle, vêtue d'un court short et d'un débardeur.

Au début de cette histoire, Led Dent & Debbie Decay sont en train d'appréhender Ralphie, un homme de main de Davey Trauma, un individu profitant de ses capacités à prendre la main sur des systèmes informatiques en ligne pour tuer de vrais êtres humains. Ils ont réussi à l'attraper en le coursant sur la grosse moto de Dent. Ils peuvent alors se mettre à la recherche de Davey Trauma. Une fois cette mission accomplie, ils essayent de convaincre leur supérieur Mr. Flak de les laisser démissionner. Mais il leur confie une mission au Japon dans laquelle Debbie Decay voit une opportunité trop tentante pour la refuser. Elle convainc Led Dent d'effectuer le voyage dans un petit sous-marin de poche.

Après avoir laissé sa marque sur des séries comme Uncanny X-Force, Captain America et Punisher, le scénariste Rick Remender s'en est allé créer ses propres séries, en indépendant, publiées par Image Comics. le lecteur a ainsi pu apprécier son inventivité dans Deadly Class dessinée par Wes Craig, Black Science dessinée par Matteo Scalera, ou encore Low dessinée par Greg Tocchini. C'est donc avec grand plaisir qu'il continue sur sa lancée, en compagnie de Sean Murphy, dessinateur au trait vif et précis, ayant déjà fait des merveilles dans Joe l'aventure intérieure de Grant Morrison, ou Punk Rock Jesus réalisé tout seul comme un grand. Leur association s'annonce sous les meilleurs auspices.

Rick Remender raconte une histoire dense. Il y a donc l'intrigue en elle-même qui découle de l'environnement cyberpunk. D'un côté, une partie de la population peut s'adonner aux plaisirs virtuels des divertissements vingt-quatre heures par jour, sans avoir à se préoccuper de quelque souci matériel que ce soit. de l'autre côté, certains individus ont fait le choix de continuer à conserver un contact avec le monde réel, et même de participer à son maintien en état. Les pouvoirs en place (de nature indistincte à ce stade du récit) confient des missions de maintien de l'ordre à des gendarmes cybernétiquement augmentés comme Led Dent. Il s'agit toujours de neutraliser des individus toxiques pour la société, des profiteurs du système, ou de sécuriser des moyens d'approvisionnement en nourriture ou en matière première. le lecteur assiste à la spectaculaire course-poursuite pour arrêter Davey Trauma. Puis il essaye de rassembler les pièces du puzzle pour discerner ce qui se joue au Japon, dans une communauté au mode de fonctionnement inattendu.

Dans le même temps, l'auteur développe l'histoire personnelle des 2 principaux personnages : Led Dent amélioré de toutes parts par des implants, au corps complètement reconstruit, et Debbie Decay au corps immaculé, vierge de toute technologie. le lecteur familier de cet auteur retrouve a capacité à faire exister les personnages, à la fois au travers des expériences de leur enfance et de leur adolescence qui ont marqué leur psyché, mais aussi au travers de leurs ambitions et de leurs aspirations. La dynamique du couple formé par Debbie Decay et Led Dent sort des clichés ou d'une relation insipide, car elle est construite sur la base de leur histoire personnelle, de leur relation sur le long terme, et de leur situation familiale initiale, en particulier de l'attitude de leurs parents face à la vie dans un tel monde.

Enfin, Rick Remender prend soin de donner de la consistance à cet environnement de science-fiction. Il est indubitable que les avancées technologiques ont amélioré la condition humaine, en libérant les hommes de la servitude des tâches de production, mais comme toujours il y a un prix à payer, ou en tout cas des conséquences collatérales. le tout n'a pas vraiment abouti à une utopie, et la technologie a permis aux humains d'accéder à un état permanent d'hébétude entretenu par un flot continu de divertissement virtuel, un robinet permanent déversant des divertissements de toute nature, sans interruption, une sorte de défonce au divertissement, stimulant à chaque instant les centres de plaisir du cerveau pour un trip sans fin. Il s'agit à la fois d'une possibilité de jouissance psychique permanente à base de divertissements futiles, mais aussi d'une annihilation totale de tout lien social entre les individus, chacun se contentant de s'abrutir avec les séries et spectacles de son choix, confortablement rassuré dans sa bulle. Remender ne condamne pas les outils. Par exemple, le flux incessant de d'images et de télévision permet à Led Dent d'éviter d'avoir à penser, d'éviter de succomber à la dépression qui le guette du fait son absence d'estime de lui-même. Dans le même temps, il montre une société malade du divertissement en continu, des individus ne pensant qu'au plaisir individuel et égoïste, une facette d'un monde cyberpunk tel que l'a envisagé William Gibson dans Neuromancien.

En s'associant à Sean Murphy, Rick Remender savait qu'il choisissait un artiste fortement impliqué dans ses planches. le lecteur découvre à quel point il est le bon choix pour donner de la consistance à cet environnement d'anticipation. La couverture fait penser à un manga d'action à base de chouettes gadgets technologiques. Il y a effectivement de cela, à commencer par la moto démesurée et délirante de Led Dent. C'est tout l'art de Sean Murphy que donner l'impression au lecteur qu'elle a du sens et que son apparence n'a pas été pensée juste pour augmenter le degré de coolitude du récit : des pneus beaucoup trop larges pour pouvoir être maniables, une longueur exagérée jusqu'à en devenir ridicule, mais finalement adaptée aux dimensions des rues et des autoroutes urbaines qu'elle parcourt. Un niveau de détails et de bidules obsessionnel, mais en parfaite cohérence avec le reste des appareils technologiques. Il est visible que Sean Murphy prend un grand plaisir à aménager ce monde avec des trucs et des machins à l'allure futuriste, à la fois délirants, et à la fois à la fonction parfaitement identifiable. le lecteur prend donc un plaisir certain à traquer ces excroissances technologiques baroques dans les cases : la multiplicité hors de contrôles des petits écrans qui captent 100% de l'attention de Led Dent (avec des petits messages sarcastiques sur l'absence de talent de Remender et Murphy), le flipper Black Science, les implants cybernétiques en guise de prothèse, la trottinette sur coussin d'air, les armes blanches augmentées par des ajouts électroniques, les vêtements avec électrodes pour stimuler les centres nerveux du plaisir, avec des fonctions d'évacuation de l'urine et des déjections pour que l'individu n'ait pas à quitter son fauteuil.

Non seulement Sean Murphy sait donner une forme innovante et cohérente aux éléments de technologie futuriste, mais en plus il sait donner du volume à des décors tout aussi impressionnants et spectaculaires. La moto de Led Dent trouve sa place et apparaît comme logique dans les larges rues des îles de Los Angles, ou sur le circuit de course de voitures en plein coeur de la ville. le casino dans lequel commence la course-poursuite entre Davey Trauma et Dent se présente sous la forme de longues salles, occupées par des machines à sous, mais aussi des tables de restaurants et des gens en train de s'amuser. La tour de monsieur Flak impressionne par sa démesure, avec cascade intérieure dans le hall monumental, vraiment monumental. La vue de dessus de sa piscine privée évoque les fastes de la Rome décadente. L'arrivée sur la plage d'Isshiki à Tokyo donne à voir un environnement étonnant, dont l'étrangeté est accentuée par la mise en couleurs de Matt Hollingsworth. le lecteur découvre un endroit surprenant à la fois attendu, à la fois très différent de ce à quoi il s'attendait (avec un petit clin d'oeil au vaisseau de Luke Skywalker enfoncé dans les marais de la planète Dagobah).

L'amateur de science-fiction se délecte de la consistance et de la cohérence de cette vision du futur, ainsi que de son originalité visuelle. Il s'attache également rapidement à l'apparence des personnages. Murphy n'hésite pas à utiliser des conventions spécifiques aux comics : du personnage principal masculin massif et bardé de muscles hypertrophiés, au personnage principal féminin élancée, souriante, séduisante, et parfois dénudée. L'artiste invente toute une galerie de personnages hauts en couleur, soit par leur apparence physique (Led Dent), soit par leur tenue vestimentaire (Davey Trauma, Kazumi), soit par leur langage corporel (Debbie Decay irrésistible), soit par des exagérations entre comique et tragédie (les agresseurs à Tokyo). Comme par miracle, tous ces éléments hétéroclites semblent appartenir en toute logique au même monde, et être issu d'une évolution normale et cohérente.

Le spectacle prend une dimension encore plus importante lors des scènes d'action. Sean Murphy se révèle être un metteur en scène inspiré, avec un sens du cadrage dramatique très sûr, et une forme d'humour pince-sans-rire discret et efficace. Décrire une course de voitures dans un comics est une gageure car l'artiste ne peut pas se reposer sur des mouvements de caméras suivant les véhicules, ni imposer un rythme de lecture soutenu au lecteur qui choisit le temps qu'il passe par page et même par case. Murphy construit des pages juxtaposant des actions vives et inattendues dont l'enchaînement transcrit la vitesse des actions et la surprise causée par des événements inopinés (comme la lame circulaire dentelée surgissant du sol). Il joue également sur les éléments du décor pour montrer comment les personnages interagissent avec et s'en servent, à l'opposé de mouvements sans relation avec le relief ou les obstacles.

Cette première moitié du récit est un spectacle total, de l'inventivité du scénariste, à l'imagination foisonnante de l'artiste. Rick Remender a trouvé un dessinateur capable de donner forme à ses créations dont les pages apportent des éléments supplémentaires à son histoire tout en restant en phase. Sean Murphy a trouvé un scénariste lui fournissant une matière assez riche pour qu'il puisse y intégrer son approche dynamique et détaillée de la narration. le lecteur se délecte de ce divertissement de haute volée qui évoque des thèmes complexes comme le plaisir des paradis virtuels, la responsabilité des parents, la manipulation des autorités, la consommation responsable, l'interdépendance dans un couple et la répartition des rôles, tout ça sans avoir l'air d'y toucher, sans pédanterie ni condescendance, de la grande science-fiction qui en asservit les conventions pour un récit très personnel.
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La Terre, en 2089, entièrement souillée par l'Homme, est devenue une gigantesque fumerie d'opium électronique à ciel ouvert, devenant au passage un déversement constant d'informations dans les cerveaux d'une humanité câblée et malade. Assourdis au coeur et à l'âme par des flots de données, les gens ne passent leur temps qu'à vagabonder dans des paradis artificiels emplis de sang, de sexe, de meurtre et de vice. Au milieu de ce chaos ambiant, il y a un couple qui tente de survivre : Debbie Decay, une anti-technologie convaincue, et Led Dent, un Judge Dredd féroce et féru de puissance, drogué aux contenus en permanence. Dans sa volonté de faire sortir son petit ami de cet enfer digital s'en suit donc une aventure en deux volumes intense et prenante, bardée de messages plus ou moins bien développés.

C'est dans cet univers sur le déclin que Sean Murphy, alors déjà devenu une référence dans le milieu des comics avec son Punk Rock Jesus, offre un nouveau fait d'armes en tentant une réflexion sur notre rapport avec la nature et les réseaux sociaux, mêlant au passage diverses influences allant de films comme Judge Dredd ou Idiocracy, jusqu'à des influences plus orientales, lorgnant du côté de Princesse Mononoké ou même Gunnm.

En ressort alors un exercice une nouvelle fois impressionnant, tant grâce au trait incisif et charbonneux de Murphy que dans sa composition des plans, souvent imposante et symbolique ou des pages pleines s'imposent avec prestance. La couleur prend une part importante dans cette oeuvre, et il est alors possible d'assister à deux ambiances uniques, en choisissant de lire le comics en version noir et blanc ou coloré.

Pour autant, tout n'est pas à garder dans cette proposition d'univers cyberpunk, en cause une écriture parfois simpliste, couplée à une morale vue et revue qui n'apporte rien de neuf sur l'édifice. À savoir si doit être alors blamé le scénariste Rick Remender, ou bien Murphy, toujours est il que certaines lignes de dialogues risquent de faire grincer des dents, et que les deux "méchants" de Tokyo Ghost ne se voit sauvé que par la poésie salvatrice de certaines pensées écrites avec beaucoup de réflexion.

C'est donc avant tout un exercice de style pour Sean Murphy, qui prend, et ça se ressent, un immense plaisir à donner corps à ce Los Angeles japonisant, à ce conte de cape et épée cybernétique, où se mêle autant d'influences piochées ça et là que de câbles connectés dans le cerveau des habitants dans ce monde maintenant très proche de nous.
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C'est mon libraire BD qui m'a parlé de cette série en me disant qu'il s'agissait d'un héros entre Judge Dredd et Ghost Rider qui se drogue à la technologie. Ce comics en deux tomes étant publié par Urban Indies, je me suis dit que je ne risquais pas grand-chose à tenter cette lecture, puisque j'adore la plupart du temps les choix éditoriaux de cette collection !

Teddy – Led Dent – et Debbie sont amis d'enfance et amoureux de longue date. Alors qu'ils sont adolescents, ils se font agresser par une bande de petits délinquants qui veulent faire le buzz en filmant la bagarre. Teddy décide d'entrer dans les forces de l'ordre pour apprendre à protéger Debbie. Les agents sont gavés de nanobots et drillés à la technologie. Teddy devient totalement accro, fonctionnant aux émissions qu'il regarde en continu. Debbie ne peut se détacher de l'espoir de retrouver un jour le Teddy qu'elle a connu et l'accompagne partout. Ils deviennent le duo d'agents le plus efficace de la Flak, société ayant le monopole du réseau et des divertissements qui fait la loi dans le monde. Après avoir réussi une mission importante, le couple est envoyé à Tokyo, seule partie du monde encore sans influence de la technologie, afin de récupérer des ressources soi-disant volées. Debbie espère bien convaincre Teddy de rester là-bas, mais y parviendra-t-elle?

J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Je trouvais les premières pages assez confuses, notamment à cause de tous les filtres technologiques qui parasitaient les cases et qui les rendaient assez lourdes visuellement. (Par exemple, celle-ci dessous) En avançant dans le récit, on se rend cependant compte que la société présentée vit aux crochets de tous ces écrans. Les personnes non connectées au réseau sont quasi-inexistantes et c'est donc la réalité quotidienne que les artistes nous montrent au travers de cette surcharge visuelle. Il faut toujours plus d'émissions, toujours plus de divertissements à regarder. Les gens deviennent de vraies larves scotchées à un fauteuil, ne se levant même plus pour répondre à leurs besoins vitaux, les doses de nourriture leur arrivant par intraveineuse et leurs défécations étant emportées par un autre tuyau. Une société d'assistés qui ne réfléchissent plus et qui se laissent contrôler par une autorité suprême.

La seule qui est encore « pure« , c'est Debbie. Elle n'est reliée à aucune technologie et ne dépend de personne. Elle serait libre si elle n'était pas amoureuse de Teddy. Il est devenu ce qu'il est pour pouvoir la protéger, mais s'est transformé en zombie drogué à la télé-réalité. Elle va tout faire pour le sauver de lui-même. C'est l'optimiste de l'histoire, qui voit toujours de l'espoir, là où tout le monde persiste à sombrer. J'ai adoré le couple qu'ils forment. Malgré les difficultés qu'ils rencontrent, ils sont toujours unis et ne se perdent jamais vraiment.

Cette série comporte des scènes pour un public averti. Pour une fois dans un comics, on ne voit pas toujours des femmes nues, avec des grosses poitrines qui débordent de partout, mais plutôt des hommes et leur engin. le pénis est partout; dans les publicités, dans les attractions de divertissement, etc. le patron de la société Flak se promène d'ailleurs en continu les parties génitales à l'air !

Coup de coeur pour le trop mignon petit panda roux qui accompagne Debbie ! J'ai aussi beaucoup aimé le travail de colorisation réalisé dans cet ouvrage. C'est le même coloriste qui avait travaillé sur le comics "Wytches", que j'avais également adoré pour sa méthode d'application de couleurs graphique. Les graphismes sont également magnifiques, truffés de petits détails et de références à des objets de consommation actuels.

Le tome 1 se finit sur un cliffhanger horrible et on ne peut que se ruer sur le tome 2 pour savoir ce qu'il va se passer par la suite ! Qui va gagner ce combat, la technologie ou la nature? le tome comprend aussi une partie bonus, avec des illustrations de couverture, des recherches sur les personnages, des étapes de colorisation et aussi une biographie de chaque artiste.
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Cette première partie de diptyque reprend les épisodes #1 à #5 de la saga Tokyo Ghost, imaginée par Rick Remender (Black Science, Deadly Class, Low, Fear Agent) et dessinée par Sean Murphy.

Le récit se déroule en 2089, dans un futur ou l'Humanité est devenue totalement accro aux nouvelles technologies. Dans ce monde où vivre connecté en permanence semble être le seul moyen de fermer les yeux sur la misère ambiante des grandes cités, Rick Remender invite à suivre deux agents de la Flak corp, une société de divertissement qui a la mainmise sur cette dépendance au virtuel. le premier, Led Dent, est une brute décérébrée totalement addict aux technologies. Son équipière et petite amie, Debbie Decay, l'une des dernières « Zéro Tech » de la cité, est par contre vierge de toute dépendance à la technologie. Elle compte d'ailleurs profiter d'une mission au Japon pour sauver son couple en sortant Led de sa léthargie. Tokyo semble en effet être le dernier lieu préservé de toute technologie, où une communauté rebelle vit à l'abri de toute influence technologique… mais peut-être pas à l'abri de la capacité de l'homme à tout détruire sur son passage…

Comme souvent avec Rick Remender, le récit démarre sur les chapeaux de roues, privilégiant l'action et distillant progressivement les informations nécessaires à la compréhension de l'univers mis en place. Tout en amenant le lecteur à un rythme effréné vers un final explosif, l'auteur délivre une superbe histoire d'amour entre deux êtres qui ont un rapport totalement opposé aux technologies. L'auteur se sert d'ailleurs de ce récit pour livrer une critique acerbe sur notre dépendance croissante aux technologies qui nous entourent et finissent par nous emprisonner. Cette nécessité de vivre constamment connecté et de privilégier la quantité d'information à sa qualité, au détriment d'émotions réelles et de la vraie vie, est ici pointée du doigt avec un réalisme qui fait parfois froid dans le dos.

Si le scénario fait mouche, le talent de Sean Murphy n'est pas en reste. Son trait minutieux fait de nouveau des merveilles, proposant des planches qui allient dynamisme et un sens du détail incroyable. Si une version noir et blanc de cet album est d'ailleurs disponible afin de mettre encore plus en valeur le dessin de Sean Murphy, il serait cependant dommage de passer à côté de la colorisation experte de Matt Holligsworth qui renforce encore le contraste entre l'ambiance oppressante de Los Angeles et l'atmosphère apaisante de Tokyo.

À dix euros le premier volet, il serait vraiment dommage de passer à côté de cette saga qui mérite assurément une petite place dans mon Top comics de l'année !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Ouvrage au format proche du comics, compact, élégant reprenant les cinq premiers volumes des fascicules américains. On notera avec plaisir le délai très court de l'adaptation française par Urban, avec une traduction très correcte. La couverture de l'édition française reprend celle du cinquième volumes américain. L'ouvrage est imprimé en Roumanie. Un cahier de 18 pages de bonus est inclus à la fin, reprenant l'ensemble des couvertures américaines, des croquis sur la création du logo, celle des personnages, sur la mise en couleur (toujours fascinant!) et des biographies des auteurs. La quatrième de couverture indique une histoire en deux volumes, information toujours précieuse. C'est (comme souvent chez Urban) un très bon boulot d'édition.

Rick Remender est l'étoile du comics indépendant du moment, avec des séries comme Fear Agent, Low ou Black science. Les choix d'association graphique de l'auteur ont la particularité d'être particulièrement homogènes et de se rapprocher d'un style européen. Il en est de même des thèmes et traitements que l'on pourra qualifier de « crus »… Il ne s'agit absolument pas d'une BD pour enfants tant les auteurs n'assument aucune contraintes dans leurs souhaits scénaristiques. C'est trash, gore, directe, sans compromis… et très loin du puritanisme codifié des grands éditeurs américains. Un esprit européen à 100% Et on aime!

Les thèmes de Remender ne sont pas nihilistes comme on peut le lire. S'ils sont clairement très noirs, il ressort toujours une forte note d'optimisme. Une clarté forte dans un univers très noir en somme. Dans Tokyo Ghost, nous suivons le chemin sanglant de Led Dent, une sorte de super-tueur à moitié cybernisé et sa dulcinée »tech-free ». Ce duo improbable parcourt un univers cauchemardesque où TF1 a gagné et zombifié l'ensemble de la population devant des programmes télé omniprésents, hyperviolents et pornographiques. Toute? Pas tout à fait. Au japon survivrait un havre vierge de toute technologie que la multinationale Flak ne tolère plus… L'ensemble de la BD tourne autour de cette dualité technologie/nature. L'idée rappelle le film Wall-E avec ses humains obèses vissés devant leurs écrans, mais dans un esprit plus qu'adulte cette fois. Si un Black science patinait un peu dans ses premiers volumes, le cheminement de ce premier volume de Tokyo Ghost est particulièrement bien équilibré (bien que très tourné vers les carnages) et laisse peu de regrets une fois la dernière page tournée. On attend la suite avec impatience.
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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critiques presse (3)
BoDoi
20 juillet 2016
Blockbuster tonitruant et virtuose qui n’oublie jamais de laisser entendre battre le cœur de son héroïne, Tokyo Ghost a tout pour être une saga marquante.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BulledEncre
10 juin 2016
Un récit de SF intelligent et visuellement impressionnant, critique de notre société actuelle.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BDZoom
06 juin 2016
« Tokyo Ghost » fait bien partie de cette frange des comics qui donnent à réfléchir et à agir pour de meilleurs lendemains… Et en plus, c’est beau !
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
- Debora...
- Sensei.
- Prends ça... Tu dois le prendre... et mener le clan. Tu as foi dans notre rêve, et il représente plus pour toi que pour n'importe qui d'autre.
- Je ne peux pas... Je ne suis pas comme vous. Je...
- Tu l'es. Tu n'as jamais succombé à la technologie. Ton esprit et ton corps sont purs et forts.
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Le temps passe lentement quand tu n’en satures pas chaque seconde d’informations inutiles.
Ça te force à affronter tes émotions... à être humain.
J’avais oublié comme ça faisait mal.
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Être acceptés dans cette communauté... ça fait tellement de bien. On fait pousser et on cuisine notre propre nourriture. On mange ensemble et on rit. Personne n'est distrait par son téléphone. Personne ne cherche à gagner plus d'argent ou d'importance. Pas d'égos pénibles. Cette simplicité, c'est si bon.
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La droiture est l’os qui donne fermeté et stature.
Sans la décence, ni le talent ni l’entraînement ne peuvent faire de l’homme un samouraï.
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- Et si j'avais réagi comme j'aurais dû avec ce blaireau et cassé son autre jambe ? Quoi, alors ? J'aurais eu droit à une leçon de morale ?
- Un samouraï inspire plus de respect par la manière dont il traite autrui que par ses talents de combattant. Nous sévissons quand il est juste de le faire.
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