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Citations sur Volia Volnaïa (84)

La taïga était silencieuse. De petites paillettes voltigeaient dans l’air, tombant du ciel, de l’obscurité cosmique où tout allait certainement bien mieux que sur terre, puis se déposaient sur les rondins gris de l’isba.
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La taïga était silencieuse. De petites paillettes voltigeaient dans l'air, tombant du ciel, de l'obscurité cosmique où tout allait certainement bien mieux que sur terre, puis se déposaient sur les rondins gris de l'isba. La lune se montra en entier au-dessus des montagnes, éclairant les pentes blanches où des masses de roches formaient des taches noires, les cimes environnantes se fondaient dans le ciel éclairci. Les mélèzes sur la clairière, les pins nains sur l'autre rive du ruisseau projetaient des ombres nettes sur la neige.
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Le matin, il se découvrit face au soleil levant et resta longtemps à le contempler. C’était sa façon de prier. Dans deux de ses isbas, il avait de vieilles icônes héritées de son grand-père, avec les visages à peine perceptibles de saint Nicolas le Thaumaturge et du Sauveur, mais il priait toujours ainsi, face au soleil levant.
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En avançant en âge - il avait quarante-trois ans -, il s'était mis à apprécier de plus en plus cette vie solitaire au cœur de la taïga. Il était lui-même étonné : avec les années, bien des choses cessaient de l'intéresser et s'éloignaient en douceur, quittaient sa vie, mais cette attirance-là ne faisait que croître. Dans la forêt, il se sentait toujours bien. Mieux qu'ailleurs, avec qui que ce soit.
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C’était probablement parce que les ombles ne périssaient pas qu’ils n’avaient pas la même force vitale : ils étaient toujours moins nombreux que les saumons de mer. Trop craintifs, ils capitulaient là où ils auraient pu l’emporter, alors qu’une femelle de saumon pas très grosse n’hésitait pas à se jeter sur un banc d’ombles en défendant son nid et les mettait en fuite. Il s’agissait de deux philosophies différentes. Les uns vivaient et se protégeaient, mesquins, les autres se sacrifiaient, et cela les rendait forts.
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Un grand téléviseur à écran plat assurait discrètement le fond sonore, peuplant la pièce de voix et de visages : différents présentateurs moscovites célèbres et contents d’eux y apparaissaient, en compagnie d’invités tout aussi satisfaits. Le bonheur et l’aisance coulaient de l’écran, il aurait fallu prévoir une bassine pour qu’ils n’inondent pas le sol.
Quoi qu’on dît, la télévision était l’unique moyen de fédérer un pays aussi immense
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De la mer, la route obliquait vers les montagnes, se perdant parmi les arbustes de la toundra. De petits lacs brillaient au soleil, les marécages exhibaient leur mousse fauve et rouge. Bientôt, le véhicule commença à monter en diagonale au milieu de mélèzes clairsemés tout rabougris.
Les vents soufflant de la mer mutilaient les arbres en les déformant bizarrement, en les tordant, en leur imprimant toutes sortes de formes qui ne réjouissaient l’œil de personne. Alexandre Mikhaïlovitch se demandait toujours à qui profitait le fait qu"un mélèze, tout svelte à l'origine, se transforme en une espèce de reptile à queue avec deux têtes.
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Le soleil descendait derrière la montagne, la rive opposée était dejà d'un bleu sombre, seules les crêtes enneigées au sud restaient éclairées. Le Iélovoïé se chantait une berceuse à lui-même. En refroidissant, la glace se craquelait sur toute la surface, des craquements sonores roulaient d'une rive à l'autre, tonitruants, effrayants, l'écho se démenait entre les rochers, puis s'envolait vers le ciel vespéral. Et de nouveau, déflagrations et hurlements reprenaient. On eût dit qu'un immense vase de cristal se brisait interminablement dans une séquence au ralenti. Le ciel grondait sans cesse au-dessus du lac Ielovoïé.
Le froid devenait intense.
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Gnidiouk ne savais pas comment réagir, il agitait son gros nez mou un peu crochu. Une profonde double ride coupait son front, prolongeant la ligne du nez jusqu'à la racine de ses cheveux. A cause de cette ride étrange, son pif semblait deux fois plus long, un vrai bec dont le propriétaire avait reçu en supplément une paire d'yeux stupides et une bouche pulpeuse en forme de papillon. Alexandre Mikhaïlovitch tourna le rétroviseur vers lui : de son côté tout allait bien. Les sillons des rides marquaient son front horizontalement.
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-Autrefois, les flics étaient de vrais flics, aujourd’hui y sont plus pareils. Ils se sont lancés dans les affaires : même les morveux qui débarquent tout juste pensent déjà à leur profit.......................
-Parfois je me dis qu’on aurait tout de même besoin de flics normaux. Parce que si on nous laissait faire, en trois ou quatre ans la région serait dévastée. Les gens sont comme ça aujourd’hui, ils se mettraient à barrer les rivières. Il faut les protéger… de nous.
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