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Critique de sabine59



Poil de carotte, un surnom imagé qui pourrait prêter à sourire...Il se change en rictus lorsqu'on a lu ce livre.

Jules Renard nous présente son enfance dans une chronique amère et ironique, il se met comme Jules Vallès dans " L'enfant" à distance en utilisant la troisième personne mais je trouve que cela rend les souvenirs encore plus terribles. Par contre, cette désignation froide " Madame Lepic" ( un nom symbolique pour une femme qui ne fonctionne qu'à l'agressivité et la méchanceté !) représente bien la volonté de tenir au loin la mère, son désamour, sa cruauté.

Des scènes de la vie dans une ferme du Nivernais, au 19ème siècle, cadre de l'enfance de l'auteur, nous sont restituées très justement, dans leur rudesse et leur authenticité.Mais à chaque fois, la mère est là pour imposer sa loi injuste et ses coups à son plus jeune enfant, le souffre-douleur, alors que l'aîné, Félix, et Ernestine, la soeur, sont épargnés des corvées et des sorties dans le noir. Cette maltraitance nous prend au corps, nous indigne.Et ce qui est encore plus poignant, c'est cet amour inconditionnel, cet élan du coeur que l'enfant témoigne à un père absent, lointain, et qui ne répond pas à ses attentes affectives.

Quelle puissante résilience il aura fallu à l'auteur pour se sortir de cet enfer ! L'écriture de ce qui a été lui aura peut -être permis de se libérer en partie de ses souffrances.Mais je pense qu'on ne guérit jamais vraiment d'une enfance douloureuse. Les plaies restent ouvertes.
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