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Claude-Michel Cluny (Éditeur scientifique)Gil Jouanard (Préfacier, etc.)
EAN : 9782729104283
Editions de La Différence (04/02/1997)
3.81/5   13 notes
Résumé :
Pierre Reverdy (1889-1960). Arraché à sa terre d’enfance, il partage sa vie entre Paris – il y fonde la fameuse revue Nord- Sud, se lie avec les poètes et les peintres Max Jacob, Juan Gris, Braque, Picasso... – et Solesmes.

Farouchement libre, rigoureux, animé d’une passion exigeante, d’une « émotion appelée poésie » qu’il épure comme une lumière autour des objets, des silhouettes, des gestes esquissés, dans le soir ou la mémoire : « car ce que j’aim... >Voir plus
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Un homme fini (1928)

Le soir, il promène, à travers la pluie et le danger nocturne, son ombre informe et tout ce qui l’a fait amer.
À la première rencontre, il tremble — où se réfugier contre le désespoir ?
Une foule rôde dans le vent qui torture les branches, et le Maître du ciel le suit d’un œil terrible.
Une enseigne grince — la peur. Une porte bouge et le volet d’en haut claque contre le mur ; il court et les ailes qui emportaient l’ange noir l’abandonnent.
Et puis, dans les couloirs sans fin, dans les champs désolés de la nuit, dans les limites sombres où se heurte l’esprit, les voix imprévues traversent les cloisons, les idées mal bâties chancellent, les cloches de la mort équivoque résonnent.

***
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La vie est simple et gaie
Le soleil clair tinte avec un bruit doux
Le son des cloches s'est calmé
Ce matin la lumière traverse tout
Ma tête et une rampe rallumée
Et la chambre où j'habite est enfin éclairée

Un seul rayon suffit
Un seul éclat de rire
Ma joie qui secoue la maison
Retient ceux qui voudraient mourir
Par les notes de sa chanson

Je chante faux
Ah que c'est drôle
Ma bouche ouverte à tous les vents
Lance partout des notes folles
Qui sortent je ne sais comment
Pour voler vers d'autres oreilles

Entendez je ne suis pas fou
Je ris au bas de l'escalier
Devant la porte grande ouverte
Dans le soleil éparpillé
Au mur parmi la vigne verte
Et mes bras sont tendus vers vous

C'est aujourd'hui que je vous aime

(Pour le moment)
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TENDRESSE

Mon cœur ne bat que par ses ailes
Je ne suis pas plus loin que ma prison
Ô mes amis perdus derrière l’horizon
Ce n’est que votre vie cachée que j’écoute
Il y a le temps roulé sous les plis de la voûte
Et tous les souvenirs passés inaperçus
Il n’y a qu’à saluer le vent qui part vers vous
Qui caressera vos visages
Fermer la porte aux murmures du soir
Et dormir sous la nuit qui étouffe l’espace
Sans penser à partir
Ne jamais vous revoir
Amis enfermés dans la glace
Reflets de mon amour glissés entre les pas

Grimaces du soleil dans les yeux qui s’effacent
Derrière la doublure plus claire des nuages
Ma destinée pétrie de peurs et de mensonges
Mon désir retranché du nombre
Tout ce que j’ai oublié dans l’espoir du matin
Ce que j’ai confié à la prudence de mes mains
Les rêves à peine construits et détruits
Les plus belles ruines des projets sans départs
Sous les lames du temps présent qui nous déciment
Les têtes redressées contre les talus noirs
Grisées par les odeurs du large de la terre
Sous le fougue du vent qui s’ourle

A chaque ligne des tournants
Je n’ai plus assez de lumière

Assez de peau assez de sang
La mort gratte mon front

Et la même matière

S’alourdit vers le soir autour de mon courage
Mais toujours le réveil plus clair dans la flamme de ses mirages.
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Une main fermée sur le vent. Les cinq doigts plissant la lumière – elle tient la pièce d'or ardente qui l'éclaire.
On cherche le destin au sens de la raison. Le reste est mieux caché aux coins de la maison et dans les replis de la tête, de la bouche qui souriait derrière les barreaux qui gardent la fenêtre.
Chef-d'œuvre vide qui roulait, actif dans l'infini et le temps qui s'arrête.
Un rayon de soleil déchire la nuée – mais l'ombre de l'oubli est déjà toute prête.

(L'or du temps)
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FILET D'ASTRES

La seule clef du ciel entre ces rochers blancs

C'est l'aigle

Quand la lame de fer coupe la vague en deux

Ma main écrit ton nom sur la glace déserte

Un navire indécis navigue vers mes yeux

Les rayons du soleil tombent en lourdes tresses

Au bord du matin blanc

Et sur le sable fin les pistes en détresse

Tournent à tous les vents

L'ombre silencieuse est humide

Autour de l'horizon et sous les rochers noirs

Où le poisson mourant joue sa dernière carte

Le côté blanc de notre espoir

Dans l'émouvant et doux sillage de la barque

Suit le trait d'union entre les continents

Dans le grelot d'azur immense perle vide

Midi sonne au vibrant métal

Toutes les bouches plus avides se taisent au même

signal
Quand le chemin s'ouvre et s'anime
Aux reflets dansants du falot
Le chemin qui rampe et qui brille

Le chemin secret plein d'échos

d'éclairs de lanterne et d'étoiles

de formes dans la vapeur d'eau

Sur les têtes noyées sans rêve et sans mystère

Les têtes détachées des astres sans halo
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Vidéo de Pierre Reverdy
Robert Bober Il y a quand même dans la rue des gens qui passent - éditions P.O.L où Robert Bober tente de dire comment et de quoi est composé son nouveau livre "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent", et où il est notamment question de son précédent livre "Par instants la vie n'est pas sûre" et la poursuite de sa conversation avec Pierre Dumayet, d'identité indéterminée et d'identités, d'innocence et de bonté, d' enfance et de rencontres, du yiddish et de Georges Perec, de Seth et de Julien Malland, de Martin Buber et de Gaston Bachelard, de Cholem Aleikhem et du film "Tevye le laitier" de Maurice Schwartz, de Zozo et de la rafle du Vel d'hiv, d'images et livres, de Robert Doisneau et de la photographie, de Pierre Reverdy et de la librairie du Désordre à la Butte aux Cailles, à l'occasion de la parution de "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent" en octobre 2023 aux éditions P.O.L, à Paris, le 10 janvier 2024

"– Alors, toujours aussi gros ? – Et toi, toujours aussi con ? C'est comme ça que j'ai compris qu'ils étaient copains. le gros, derrière son comptoir, c'était le patron du bistrot-guinguette « Chez Victor » situé derrière la place des Fêtes au fond de l'impasse Compans. le con était accoudé au zinc en attendant d'être servi. Plus tard, bien plus tard, je suis retourné voir le bistrot « Chez Victor », je ne l'ai pas retrouvé. Tout le quartier avait été détruit."
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