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EAN : 9782203036086
348 pages
Casterman (12/01/2011)
3.5/5   23 notes
Résumé :

Sombre et fort, un roman graphique d'une puissance peu commune. Prix du meilleur album au festival de Naples 2010. Etat de veille, dans la vie s'écoule entre inconscience et conscience, entre indifférence et lucidité. Un état de rêve ou d'hypnose où les vérités les plus noires défilent devant nos yeux comme des hallucinations : la tristesse d'une cité de banlieue, l'infâme pollution de son usine p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« Morti di sonno », le premier ouvrage traduit en français de Davide Reviatti, a obtenu le prix du meilleur album au Festival de Naples.

"Etat de veille" se déroule dans l'Italie de la fin des années 70, début des années 80, celle de la Squadra Azzurra championne du monde. Ce n'est pourtant pas la « Bella Italia » que l'auteur va nous servir, mais celle des années Seveso.

Toute l'histoire se déroule au sein d'une cité ouvrière, implantée à proximité d'une usine pétrochimique qui empoisonne l'air et la vie des habitants. C'est à travers le regard des enfants que l'auteur livre une chronique amère de cette banlieue qui n'offre que peu de perspectives. Ces petits désoeuvrés qui, dans le meilleur des cas, termineront leur vie en tant qu'employés de l'usine, remplissent leur quotidien de foot et d'ennui. Au loin, entre deux alertes, la menace de contamination ou d'explosion demeure cependant présente. Malgré ces pères de famille qui ne rentrent pas à la maison le soir, les odeurs de gaz dont les enfants connaissent le nom par coeur et les gens qui tombent malades, Koper et ses amis ne réalisent pas vraiment l'ampleur de dégâts. Pour eux, ... il suffit de tenir bon et puis un jour, l'usine prendra soin de leurs destinées.

J'ai malheureusement trouvé que l'histoire de cet endroit sans lendemain manquait de sentiments et d'émotion. du coup, j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages et à m'intéresser à leurs vies. Au niveau du graphisme, le travail de Davide Reviatti est par contre remarquable. Ce graphisme dessiné à la mine et rehaussé au lavis noir, allie puissance et élégance et se place au diapason de ce récit fort sombre.
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L'ambiance du début d'album est toute en tension. On est à l'affût et on fonce tête baissée dans cette cavale infernale menée tambours battants par l'auteur. Il met en scène un adolescent qui fuit un groupe d'hommes. Des flics ? Une milice privée ? Pour qui et pourquoi veulent-ils le prendre ? « Je dois m'en aller vite. Ils seront bientôt là. Combien ont fini comme ça ! (…) Et maintenant c'est mon tour. Mais je suis trop petit. Tous les autres étaient plus grands. Ça ne peut pas m'arriver maintenant » et puis la nuit s'efface sur ce cauchemar dont on ne saura jamais s'il s'est réellement passé ou non. le temps est venu de comprendre où nous sommes : petit village italien, au coeur des années 1970 je pense mais ce récit est intemporel. Il décrit le quotidien d'ouvriers et de leurs familles. le personnage principal est un enfant, il a 8 ans mais nous allons le voir grandir tout au long de l'album. Sa vision personnelle de cette vie-là évolue au fil de l'histoire, les peurs enfantines laisseront la place à la crise d'opposition de l'adolescent puis se noieront définitivement dans l'alcool quelques 348 pages plus loin. Boire pour supporter la vie, boire pour oublier ce destin tout tracé, boire pour oublier que ses parents n'ont jamais eu les moyens de lui offrir une autre vie, un autre avenir professionnel que celui qui l'attendait –depuis le berceau- pour le manger dans le quotidien de l'usine.

L'Usine. Personnage à part entière de ce récit. L'usine et sa silhouette fascinante. Elle martèle et impose son rythme à tous ceux qui se sont installés là. L'usine nourricière et meurtrière qui accouche chaque jour de ses effluves nocives, rendant possible le turn-over de la main-d'oeuvre ouvrière. Omniprésente dans le quotidien de ces gens-là, fascinante pour ces gens-là… à tel point que certains accrochent même le portrait d'Enrico Mattei sur le mur de leur salon…

… Et les enfants qui s'amusent à deviner la provenance de certaines effluves de l'usine pétrochimique :

« Pisse de chat : Acétylène. Punaise écrasée : Ammoniaque. Gomme et sucre brûlés : Phénol…. »

(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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C'est la première fois que cet auteur italien est traduit en France. Cette bd a obtenu un prix au dernier festival de Naples. On a droit à une vision de l'Italie qui est loin d'être idyllique. L'aspect social est décortiqué un peu à la manière d'un auteur comme Baru entre forme d'aliénation et déshumanisation.

Le cadre est celui d'une cité de banlieue située à proximité d'une usine pétrochmique dans le Nord de l'Italie, ce qui empoisonne la vie de ses habitants. L'auteur se contente de décrire sans expliquer ce qui me semble être une démarche un peu incomplète. Pourtant, il aurait pu le faire sur ces 350 planches.

Je n'ai pas non plus aimé le dessin avec ces traits noirs et épais. Cependant, le graphisme cadre avec perfection avec cet univers triste. Il manque réellement de l'émotion ce qui fait qu'on lira cet ouvrage avec un peu d'indifférence malgré la gravité du sujet pour ceux qui ont des préoccupations d'ordre écologique.
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Italie. Une grande usine pétrochimique et le quartier ouvrier construit autour. Dans un crayonné noir et blanc, l'enfance qui grandit dans une vie sans espoir, dans une atmosphère polluée qui ne dit jamais son nom, avec le football, les bravades, les absences qui s'accumulent...
Le récit se déroule dans un flou d'avant sommeil, tout en étant intensément percutant : des mots qui n'ont l'air de rien et qui claquent, des images puissantes (quelle frustration de ne pouvoir les "citer" !). 348 pages découpées en chapitres mais la narration est par touches : des souvenirs, des émotions... il faut se laisser porter.
Ce n'est pas la Dolce Vita, c'est le Prix du meilleur album au festival de Naples 2010, qui mérite d'être découvert !
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Avec une entrée en matière assez intense et créant un suspense intéressant, Etat de veille semble nous entrainer dans un roman graphique au rythme assez puissant.
Malheureusement, le reste du livre ne reste pas à la hauteur de cette entrée en matière. L'auteur nous propose dans cet album des tranches de vie d'une cité ouvrière italienne entièrement organisée autour du fonctionnement de l'usine pétrochimique centrale.
Dans un style graphique noir et blanc assez précis, sans crayonné visible, Etat de veille débite ses récits sans créer de liens particuliers entre chacun. On est rapidement perturbés, intéressés par quelques anecdotes mais globalement, il manque des explications pour saisir la trame générale sans doute ...
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critiques presse (1)
BoDoi
22 août 2013
Cette bande dessinée d’une grande délicatesse a la force d’un récit initiatique, dont les accents désabusés résonnent longtemps après la lecture terminée.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Et maintenant ? Là, je devrais te raconter ces années héroïques et lâches. Je devrais te raconter la Dame Blanche qui cheminait sur les routes du village et de la ville. Je devrais te parler de la SPEM et te dire pourquoi une équipe avec autant de champions est toujours restée en deuxième division. Je devrais te raconter toute l’histoire de ces éphèbes grecs fascinants et désinvoltes, et de la nuée de filles qui les suivaient partout. De leurs rites d’initiation et de la toux caverneuse de Lario. Du cynisme et de la cruauté. D’un avant et d’un après. Je devrais te parler de leurs yeux. Comment puis-je te les décrire si tu ne les as jamais vus ? Quel poète à la con. Je pourrais te parler de cette nuit où j’ai vu Marzio en rentrant chez moi. Je devrais te dire que ce n’est pas la nuit où Marzio est mort. Et puis te parler de la grande en ruine que nous appelions le baisoir. De ce que Lario y faisait. Des liasses de billets qui remplissaient ses poches. Du tapin et des faux accidents, des vols et des agressions. Je devrais te parler de tout cela. Et de tout le reste aussi. De la Communauté. De la galère. De ce mal dont on ne comprenait pas encore l’origine. Qui se répandit comme la peste. Je devrais te le dire Ettore. Je devrais tout te raconter. Vider mon sac. Pardonne-moi Ettore, je t’en prie. Mais je ne peux pas. J’ai essayé, je te jure. Je me suis mis là et j’ai écrit, j’ai dessiné. J’ai parlé. Mais là non. Je ne peux pas. Je voudrais, crois-moi. Je voudrais tant te parler de tout cela… Je voudrais te dire la vérité. Mais la vérité ne tient pas aux faits, Ettore. Ni même aux histoires. La vérité, c’est autre chose et je ne sais pas l’interpréter
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Tu veux que je te parle de mon sifflement dans les oreilles ? Un sifflement permanent, nuit et jour. Tout le temps. Comme le bruit sourd de l’usine. Acouphène. Le médecin dit que ça s’appelle comme ça. (…) C’est que des conneries. Tu veux que je te dise ? C’est le bruit du silence. Tu ne l’entends pas, toi ? Il est là tout autour du village. Un silence naturel, même pas forcé. Il ne te provoque pas, il est là, un point c’est tout, le silence des absents
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Nous ne l’avons plus vu, le papa d’Ettore. Nous ne le voyons pas rentrer à vélo du travail. Il ne vient plus arbitrer nos parties de foot devant la maison. Et puis un jour ma mère m’explique tout. Le papa d’Ettore est parti, dit-elle. Il est parti pour un long voyage et il ne reviendra plus. Parti ? Pourquoi ? Et où ça ? C’est à ce moment-là que j’ai commencé à penser que la mort n’était qu’une absence non justifiée
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Je ne l’ai jamais vu poser son cul quelque part. Je ne l’ai jamais vu s’arrêter quelque part sans rien faire. Il n’a pas de temps à perdre Lario. La vie passe vite, il le sait. Et quand elle ne passe pas devant chez soi, il faut aller la chercher
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Il travaille dans toute l’Italie et aujourd’hui il est à Ravenne. Alors il a envie de revoir le village. Forcément, on commence par des souvenirs. Ils servent à se reconnaitre. A tenter de démêler une pelote défaite
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