20 ans après les massacres de la Place. Il a rendez-vous avec son amour de jeunesse. Mais sur une place de 440 000m²... Alors, il déambule, réfléchit. En 20 ans, qu'est-ce qui a changé ? Est-ce pour cette Chine Nouvelle que tous ces étudiants sont morts ? Tout a été effacé, la Place est vide : de rendez-vous, d'esprit, de sens, de souvenirs...
Une très belle réflexion sur le "devoir de mémoire" et l'"obligation de l'amnésie". Si tout le monde où presque en Occident sait ce qui s'est joué là, en Chine, personne ou presque ne sait ou ne veut savoir. Trop dangereux.
Graphiquement très beau, entièrement à l'encre de Chine, les planches sont simples et expressives. Certaines, construites sur le principe du trombinoscope, sont presque expressionnistes. Les visages disparaissent, se brouillent, s'effacent, pour laisser la place à des grands à-plat de noir, la nuit et la mort mêlées. Noir comme l'oubli où seront jetées les victimes, niées jusque dans leur mort. Après tout, elles n'étaient pas là.
Commenter  J’apprécie         210
En ne faisant qu’effleurer la surface des choses, même si la beauté graphique suscite une émotion légitime, Oublier Tian’anmen risque de laisser sur leur faim les lecteurs avides de reportages approfondis.
Lire la critique sur le site : BDGest
L’ouvrage, fort bien documenté, détonne par la puissance de ses silences, reflets des défauts de mémoires [...]. Il invite surtout à faire en sorte que ce ne soit pas l’oubli qui emporte Tian’anmen.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Au début des années 1990, certaines familles durent même enlever des cimetières publics les urnes contenant les cendres de leurs fils ou de leurs amis.
Place Tian'anmen. Littéralement : place de le porte de la Paix Céleste. C'est drôle, non ? Ca ressemble à une blague. Mais ça ne fait pas rire.