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EAN : 9782706125492
265 pages
Presses Universitaires de Grenoble (26/05/2016)
3/5   4 notes
Résumé :
L’État peut-il penser la cause des femmes ? L’amélioration du statut social des femmes et la déstabilisation des inégalités entre les sexes ont constitué une des transformations sociales les plus marquantes du xxe siècle.
Cet ouvrage montre comment des institutions gouvernementales ont participé à cette dynamique de changement social, en s’intéressant aux Secrétariats d’États, conseils consultatifs et autres instances étatiques qui, depuis les années 1960, on... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un grand merci aux éditions PUG et à Masse Critique pour ce livre.
En tant que "femme moderne", je pensais comme beaucoup connaître les lois et les rouages des institutions... et grâce à ce livre, j'ai pu me rendre compte que les droits actuels qui nous paraissent aller de soi ont été gagnés de haute lutte et que le chemin est encore jalonné d'obstacle !!

Ce livre est une thèse écrite par Anne Revillard. le vocabulaire au départ est assez technique puisque le public visé par ce livre est plutôt étudiant ou chercheur dans le domaine... mais l'auteur prend le temps de décortiquer les concepts donc la lectrice lambda que je suis, arrive à suivre.

Anne Revillard nous propose ici de revenir à la genèse des institutions d'État ayant permis aux femmes d'avoir des droits comme les hommes. La comparaison est également réalisée avec le Québec et, je dois reconnaître que ce comparatif est plutôt pertinent... Nous avons ici une vision non pas nombriliste, mais plus ouverte au monde.
Globalement, après avoir terminé ce livre, je me dis : ces femmes, ces militantes, ces institutions ont fait beaucoup et pas forcément avec de gros budgets. J'ai également été étonné par la différence de vision entre le Québec et la France : en effet, au Québec, la politique pour les droits des femmes tente d'intégrer TOUTES les femmes en respectant leur diversité (cela comprend les femmes au foyer, les rurales, voilées....) alors qu'en France, les institutions tentent de réduire les femmes à une seule entité "urbaine et travailleuse"...

Cet ouvrage permet de revenir sur la genèse de la création de toutes les institutions, sur leurs évolutions ou disparitions... sur leurs combats. Mon seul regret : un livre certes très technique, très axé sur les institutions, mais qui manque d'exemples plus détaillés pour vraiment faire prendre conscience de l'importance de ces dernières dans certains combats.

Gros bémol qui ne concerne que le confort de lecture : trop de sigles. J'ai passé mon temps lors de ma lecture à revenir à la "Liste des sigles" afin de m'y retrouver entre CIDF, CIF, CILAF, CNDF......
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Merci Babelio et aux Editions PUG pour l'envoi de cet ouvrage ! Je m'intéresse de près au féminisme, ce qui m'a poussé à demander ce livre. Tout d'abord je tiens à préciser que La Cause des femmes dans l'État : une comparaison France-Québec est clairement un ouvrage de niveau universitaire (comme en atteste l'éditeur), il est donc assez technique, voire parfois ardu à lire (ou du moins nécessite d'être bien concentré). Mais il n'en demeure pas moins intéressant, et aborde plus spécifiquement le Féminisme d'État (tout en soulignant la contradiction d'un féminisme d'État au sein d'un état patriarcal), en précisant toutefois que par « Etat », l'auteure entend les différentes institutions chargées de cette mission, l'État n'étant pas une entité clairement définissable.
C'est un ouvrage très spécialisé, qui ne s'appesantit pas à définir certains termes (l'intersectionnalité par exemple ne parlera pas à tout le monde) pour rentrer dans le vif du sujet. La première partie est consacrée à un historique intéressant sur les institutions donc liées à la cause des femmes depuis les années 60 jusqu'à aujourd'hui en France ; c'est vraiment très instructif de constater tout ce qui a été fait pour la condition féminine ! L'ouvrage se penche ensuite sur le cas de la cause féminine au Québec, tout aussi intéressant. Une fois cet historique nécessaire établi, l'auteure s'interroge sur les grandes questions et difficultés (emploi, représentativité, famille) traversant la cause féminine d'État ; ce sont les parties les plus riches de l'ouvrage, mais parfois un peu difficiles à suivre... Au final il s'agit d'un ouvrage intéressant pour qui s'intéresse de près au féminisme, ici dans sa dimension plus « étatique », mais essentielle pour la défense des droits des femmes.
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Tout d'abord merci à masse critique et aux éditions PUG pour l'envoi de ce document.

Je ne me permettrais pas d'émettre une critique sur cet ouvrage mais un simple avis de lecteur intéressé par ce sujet. Intéressé à double titre, bien sur par la cause des femmes dans l'état, mais aussi par l'étude comparée avec le Québec, état que je connais bien.

J'ai grandement apprécié l'historique de la cause des femmes depuis les années 1960 à aujourd'hui dans les deux pays en ouverture du livre. Il permet de bien resituer la part du monde associatif dans la défense de la cause des femmes et la lente évolution de nos institutions.

La définition d'une politique publique de la cause des femmes et son organisation occupe les chapitres suivants avec en particulier l'influence des organisations militantes. La question reste en suspend, avons nous une réelle politique publique de la cause des femmes ? Et qui et comment est-elle définie.

L'auteur observe enfin les enjeux contemporains de la cause des femmes et le chemin restant à parcourir.

Une citation me semble particulièrement illustrer ce document :

" Je voulais que ce Ministère devienne incontournable, et devienne complétement reconnu [...] J'aurais voulu qu'il devienne un élément permanent, comme le Ministère de la Culture. Pour moi, c'est culturel, la transformation des moeurs et les idées, c'est de la culture. Donc j'aurais voulu que ce Ministère devienne aussi incontournable que la culture"

Yvette Roudy - 2005
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
"L'écoute par rapport aux revendications des femmes est à une époque critique où il faut vraiment voir comment repositionner le discours, et c'est un danger qui guette le féminisme [...] Je dirais qu'il faut accroître notre vigilance, et peut-être réévaluer nos stratégies d'intervention, tout en visant les mêmes objectifs de recherche effective d'égalité tant dans les faits qu'en droits entre les femmes et les hommes. Et ça nous demande aussi d'être capable de continuer à illustrer la situation réelle des femmes par rapport à celle des garçons, en étant capable de passer le message que c'est la situation de la population générale du Québec qu'on veut améliorer en améliorant celle des femmes, on ne veut pas le faire au détriment de celle des hommes, on ne veut pas prendre leur place... On veut prendre notre place [...] (Entretien avec Diane Lavallée, septembre 2012)
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[...], il s'agit d'instances [=instances concernant la Condition de la femme au Québec] à faible rang ministériel, qui disposent d'une administration de soutien restreinte (avec des statuts d'emploi souvent précaires) par rapport aux autres départements ministériels, et d'un budget d'intervention limité, voire nul. Cette fragilité est comparable à celle d'autres instances à caractère intersectoriel, telles que les instances étatiques chargées de l'environnement.[...] Leur personnel administratif et politique a connu, en France comme au Québec, une évolution relativement similaire d'un personnel militant à un personnel administratif/partisan plus classique.[...] Il s'agit donc d'institutions relativement marginales au sein de l'appareil étatique.
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"[...]pour que les femmes deviennent des citoyennes à part entière, faire appel à la loi, invoquer le droit, changer les comportements ne suffit pas. Il faut aussi œuvrer sur les mentalités, modifier culturellement l'image de la femme, à la maison, dehors, dans les livres scolaires afin que les droits des femmes, cessant d'être un vain mot, soient dans notre pays aussi respectés que ceux des hommes"
Yvette Roudy.
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Le genre, en tant que système d'inégalité traversant l'ensemble de la société (au même titre que la classe sociale, la race ou le handicap par exemple), touche tous les domaines de la vie sociale. Il s'incarne aussi bien dans l'inégale répartition de la prise en charge des tâches domestiques au sein du couple hétérosexuel que dans les obstacles à la progression hiérarchique des femmes dans l'organisation de travail. Il marque de son empreinte la socialisation des enfants comme les pratiques sportives ou encore la sexualité. Comment, dans ces conditions, définir de façon simple une "cause" des femmes?
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Avec sa politique en matière d'équité salariale, le Québec s'est doté d'une politique d'égalité professionnelle beaucoup plus ambitieuse et solidement instrumentée (avec la Commission d'équité salariale) que la France. Simplement, au Québec, la politique à l'égard des femmes ne se réduit pas à la sphère professionnelle, alors qu'en France elle reste plus concentrée dans ce domaine, au détriment notamment d'un investissement des politiques de la famille.
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