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EAN : 9782846262200
181 pages
Au Diable Vauvert (05/01/2010)
3/5   276 notes
Résumé :
Camarade lecteur, amie lectrice, heureux de te retrouver. Franchement, si on m'avait dit que l'on se reverrait un jour, toi et moi. Bon, tu sais comment les choses se passent. Je ne vais rien t'apprendre. Entre notre date de naissance et notre date de décès, il y a quelques moments dingues, des mauvaises passes et puis tout le reste. J'ai retiré tout le reste pour t'offrir rien que des moments dingues et des mauvaises passes. Et des moments dingues, aussi. Et des ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
3

sur 276 notes
"A vous de lire 2011 : La lettre à l'écrivain."

Le Puy-en-Velay, le samedi 14 mai 2011.

Nicolas,

Hasard du calendrier, Babelio me propose ces jours de rédiger "La lettre à l'écrivain", eh bien tiens, ça tombe bien... (et en plus ça rime bien). Bon, il est bien précisé : "Babelio vous invite à vous adresser directement à vos auteurs favoris" ; ce dernier épithète me met donc d'entrée de jeu hors-sujet... Tant pis...

Je passe l'éponge sur le seul livre que j'ai lu de toi, et que je n'ai pas du tout apprécié, "Mémoire courte", dont seuls deux mini-extraits méritent à mes yeux d'avoir été lus (je les avais même postés sur Babelio, tu vois, je ne suis pas rancunière !) ; tu as eu le Prix de Flore pour cet ouvrage, wahooooo, ça m'a presque donné envie de me mettre à l'écriture, car j'ignorais alors qu'il suffisait d'écrire n'importe quoi n'importe comment pour être primé...

Mais là n'est pas le problème. le vrai problème, c'est que, en ce moment, plusieurs fois par soir, tu viens m'imposer chez moi, dans mon lit avant de m'endormir, via ma radio, des extraits de ton nouvel opus (ou "aux puces" comme le marché ?), que tu lis de façon à la fois nonchalante et prétentieuse. J'ignorais aussi qu'un écrivain devait se vendre comme tu le fais en lisant ses propres extraits sur une radio commerciale. Mais par contre j'ignore encore si cela est en effet le fait de ta prétention ( "écoutez comme c'est chouette ce que je viens de pondre et qui est en vente libre dans tous les halls de gare" ) ou si à l'inverse, cela est le fait de ton manque total de confiance ( "purée, sans publicité, ce bouquin ne pourra jamais se vendre, je ne pense pas que le bouche-à-oreille en fera grand cas...").

En plus, bon, on imagine bien que tu as dû choisir les "meilleurs" extraits.......... Je ne voudrais pas être trop acerbe, mais si tel est le cas........ Hum hum......

Cerise sur le gâteau, entre tes lectures nombrilo-égocentro-moi-je-moi-Nicolas (et autant sur le fond que sur la forme !!), il y a une grosse voix mââââle qui scande plusieurs fois l'ordre : "Lisez le nouveau Nicolas Rey !"........ Non mais je rêve ! Je suis dans mon lit, il est minuit passé, et un type me donne l'ordre de lire un bouquin ! C'est quoi cet usage de l'impératif ?! N'est-ce pas le seul temps de la conjugaison qui ne peut s'assimiler au loisir / plaisir / désir, et au choix, justement, de nos lectures ?!

J'hésite encore entre la colère contre ces bourrages de crâne incessants, et un sentiment pathétique à ton égard.
Certes, je respecte le "Léger passage à vide" comme tu le nommes toi-même, que tu as vécu ; oui, j'ai cru comprendre que comme beaucoup, tu es tombé dans une sorte de marasme, de dépression, de vulnérabilité extrême, empli de doutes et de souffrances, et ce n'est pas du tout pour ta détresse que mon espèce de pitié pathétique se réveille. Mais c'est pour ce que tu en as fait, de cette détresse (et même si je n'ai entendu que tes "meilleurs extraits" (en boucle de surcroît...), ils me paraissent être assez parlants -subjectivement s'entend- quant à la forme et au fond...), mais c'est surtout, surtout, la façon dont tu la vends, la façon dont tu la brades, sous couvert du label "Souffrance Vécue Pour de Vrai par Moi-Même".

Sache en tout cas que pour ma part, tes encarts publicitaires voire dictatoriaux, ont rempli leur mission à l'extrême-inverse de ce que vous escomptiez, ton éditeur et toi.
Il est si triste qu'un auteur doive se vendre comme un baril de lessive... Encore que certaines lessives s'amusent à la "publicité comparative"... Tu as bien fait de ne pas tenter ce choix marketing, peut-être que face à ton "Moi-Moi à la dérive", "Oui-Oui à la plage" en serait sorti grand gagnant...

Tu as certainement beaucoup de lecteurs qui t'apprécient, et ceux-là n'ont sûrement aucunement besoin que tu leur imposes des extraits de ta dernière publication pour qu'ils aient envie de te lire à nouveau, alors de grâce, épargne *aussi* les autres, laisse-les en paix sous leur couette, et surtout, n'ignore pas que l'on ne peut imposer une lecture, n'ignore pas que nous sommes tous capables de choisir nous-mêmes ce que nous avons justement ENVIE de lire.
Non, n'oublie pas l'envie...

PS : Si je me suis permis de te tutoyer, c'est justement parce que tu viens plusieurs fois par soir m'imposer ta voix et tes mots dans l'intimité de mon lit, pour te vendre : il me semble donc que mon tutoiement (public)(gratuit) est bien moins incongru que tes ingérences (intimes)(commerciales).
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Je m'attendais à des nouvelles. Tout au plus de courts chapitres d'humeurs griffonnées sur la vie de tous les jours. La naissance d'un fils, la vie de couple, la rupture, les rencontres, le boulot... rien d'exaltant en fait. Vous me direz, parfois il ne se passe rien d'extraordinaire dans certains romans, et pourtant on se surprend à rester scotché au fauteuil pendant plus d'une heure, comme hypnotisé par les mots (c'est peut-être ça, d'ailleurs, le talent). Je ne peux pas dire qu'il m'ait scotchée, celui-là. L'écriture très orale nous plonge droit dans la pensée du narrateur, si bien qu'on se croirait dans un journal intime avec son lot de confidences sur le triplé gagnant femmes-alcool-boulot. le personnage porte le nom de l'auteur, ça donne le sentiment qu'il nous parle de lui, mais après tout on préfèrerait ne pas savoir combien de lignes et quelle marque de scotch il s'enfile pour éviter la détresse. Mais si vous n'avez pas envie de réfléchir, pas envie de poésie, pas envie d'un style trop littéraire, pas envie d'une histoire trop compliquée, pas envie... c'est peut-être un livre pour vous, qui sait ?
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Léger, profond, drôle et émouvant.

C'est une vrai belle surprise. on rentre tranquillement dans le livre et sans en avoir l'air, il vous attrape et ne vous lâche plus jusqu'à la fin.
Une vraie complicité s'installe au fur et à mesures de ses confidences.

Alors certes, le narrateur est alcoolique, drogué, infidèle, noctambule... mais à aucun moment il ne tombe dans les clichés parce que tout ça, c'est le contexte du livre, jamais son sujet.

Son sujet, c'est un personnage terriblement attachant qui nous fait partager son intimité à travers ses hauts et ses bas. Emouvant sans tomber dans le pathos, léger, ironique, avec un sens de l'humour à toute épreuve.
Son sujet, c'est parfois une anecdote, une question, une réflexion, une rencontre, le tout partagé avec beaucoup de finesse et d'auto-dérision.

J'en ai ri aux larmes, une vraie gourmandise.
ça faisait très longtemps que je n'avais pas lu un livre d'une traite.
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Acide auto-fiction

L'auteur phare du Diable Vauvert revient, après 4 ans d'absence, avec un petit roman résumant en courts chapitres les dernières années d'une vie en dents de scie. Oscillant entre spleen et moments de grâce, l'auteur se livre sans fard à son lectorat.

De sa nouvelle paternité à ses cures de désintox', en passant par ses relations avec son ex-femme et d'autres amourettes, on découvre un personnage accro à de nombreuses substances, qui nous agace parfois par cet étalage d'états d'âme et d'autodestruction. Il va jusqu'à nous dresser un catalogue de ses consommations, légales et illégales, quelques heures avant l'accouchement de sa femme : « Je suis à trois grammes de cocaïne par jour. Je bois dès le réveil. Je m'enfile douze Xanax 50 milligrammes et sept Stilnox toutes les vingt-quatre heures. Je vous fais grâce des digestifs et de la codéine. Tout va presque bien. »

Comme il le dit lui-même : « Il va mal le futur papa, il est drogué de partout, le futur papa. » Mais parfois, une lueur d'espoir surgit et l'on voit que tout n'est pas perdu. Yves Kléber, son producteur, est son point d'ancrage avec qui « la vie est toujours d'une facilité déconcertante ». Il y a aussi Hippolyte, son fils qui l‘aide à tenir: « Après le bain, j'enroule mon fils dans une grande serviette et le dépose sur le canapé. Là, je lui annonce gravement : « Oh, canaille, tu as vu ce qui arrive, en haut, en bas, à gauche, à droite, oh, canaille, j'ai bien peur que ce soit une immense attaque de … chatouilles-bisous. A ce moment-là, les Indiens attaquent sur son ventre grâce à mes doigts pointus et mon fils craque, il rit avec sa bouche ouverte et ses dents minuscules comme un putain de rossignol. Chaque matin, je ferme les yeux et cette photo sonore me donne assez de vitamines pour tenir un jour de plus. »
Dans ces moments de grâce, Nicolas Rey est attachant.

On adhère également à certains portraits qu'il dresse de notre chère société parisienne et de ses trentenaires paumés… Mention spéciale au passage dans lequel il se met dans la peau d'une femme du XXIème siècle! Chapitre intitulé « Verdun », on ne peut pas vraiment dire qu'il épargne la gente féminine - mais il fait mouche : « Moi aussi, comme Marion, je suis une femme. Pourquoi suis-je une femme?
Parce que je suis capable de vider un pot de Nutella XXL sans même m'en apercevoir, tout en regardant Plus belle la vie sur France 3, vautrée dans mon fauteuil avec un pyjama rouge informe et je me tape du reste et pour que la vie soit vraiment plus belle, faudrait déjà commencer par rendre les hommes moins froussards et moins encombrants, sans blague, lorsqu'on a besoin d'eux, ils s'échappent et l'inverse est encore plus vrai. Voilà pourquoi on laisse nos lentilles de contact dans la salle de bains et qu'on opte pour une paire de lunettes à triple foyer. […]
Je suis une femme parce je me réveille la nuit et que je fumerais bien une cigarette mais je prends la pilule et ma gynéco m'a dit d'éviter le mélange et cette vie commence à me faire chier parce que, comme chacun sait, la femme, pour tenir en 2010, se doit de posséder une sacrée paire de couilles. »

En plus de ce regard lucide sur notre société actuelle, le sieur Rey fait parfois preuve d'un humour mordant, notamment avec sa description de la grand-mère, pas pressée du tout, devant lui, dans la queue d'un bureau de tabac.

Un léger passage à vide est fait de hauts et de bas, écrit dans un style simple, sans chichis et peu à peu, le personnage remonte la pente, se calme sur les excès et pose un regard un peu plus serein sur l'état actuel de sa vie… On a hâte de voir ce que donnera le futur roman de Nicolas Rey, rendez-vous dans 4 ans?
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Au fil des pages, des courts chapitres, j'ai fini par m'attacher à ce Nicolas, mal dans sa peau, courant après...On ne sait quoi d'ailleurs! le bonheur? Si tant est qu'il existe! Nicolas Rey , c'est un copain, un frère, un ami qui a besoin de nous et qu'on aimerait pouvoir aider mais la vie n'est pas si simple. le style est incisif, Nicolas parle de ses rencontres, de son fils Hippolyte, avec de la tendresse qui déborde et les derniers mots du livre sont un hymne à l'amour.
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critiques presse (1)
LeFigaro
18 juin 2011
Sa prose cristalline distille avec grâce, cynisme et humour le désespoir d'un homme qui a flirté avec les ombres, mais qui retrouve la lumière.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Je suis une femme parce que je craque toujours pour un salopard qui va m'en faire baver avec son air triste, son air de ne pas y toucher alors que juste à côté, je peux avoir le type qu'il me faut, le reproducteur idéal, l'homme fidèle [...] moi, enfermée dans les toilettes consultant mon portable pour savoir si le salopard avec son air triste ne m'a pas laissé un ultime texto, même d'insulte, je m'en tape, qu'il m'écrive une dernière fois et je sors des WC et toute la famille est folle de joie de voir mes larmes qui prouvent le bonheur total dans lequel je nage et surtout, il ne faut rien dire dans ces moments-là [...]
Je suis une femme parce que lorsque c'est terminé, je tourne la page. Définitivement
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Pardon Cécile, tu peux refaire le geste condescendant que tu viens de faire au vendeur de roses pakistanais ? Comment ça, on peut dîner tranquillement ? Et lui, tu crois qu'il passe une soirée tranquille à se geler en faisant toutes les rues du quartier ? Tu crois que ça l'amuse de proposer des fleurs à des comédiennes ratées dans ton genre, tu crois qu'il prend un plaisir monstrueux, la nuit, à tenter de trouver le sommeil dans son duvet avec dix de ses potes juste à ses côtés ?
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C'est quand même étrange cette manie que nous avons tous de vouloir rompre en douceur alors que rien n'est plus violent qu'une rupture qui se déroule en douceur.
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Moi aussi, comme Marion, je suis une femme. Pourquoi suis-je une femme?
Parce que je suis capable de vider un pot de Nutella XXL sans même m’en apercevoir, tout en regardant Plus belle la vie sur France 3, vautrée dans mon fauteuil avec un pyjama rouge informe et je me tape du reste et pour que la vie soit vraiment plus belle, faudrait déjà commencer par rendre les hommes moins froussards et moins encombrants, sans blague, lorsqu’on a besoin d’eux, ils s’échappent et l’inverse est encore plus vrai. Voilà pourquoi on laisse nos lentilles de contact dans la salle de bains et qu’on opte pour une paire de lunettes à triple foyer. […]
Je suis une femme parce je me réveille la nuit et que je fumerais bien une cigarette mais je prends la pilule et ma gynéco m’a dit d’éviter le mélange et cette vie commence à me faire chier parce que, comme chacun sait, la femme, pour tenir en 2010, se doit de posséder une sacrée paire de couilles.
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J'y retourne. Décollage. J'aime la corrida sentimentale et les virages dangereux. Je suis une femme de marin. Je suis en cavale. Je respire l'amour des femmes et des morts qui vivent en nous. Je me transforme en lilliputien. L'haptonomiste m'excite. Elle me parle intérieurement, je débute son ascension en commençant par le tibia gauche. Au début, un string m'empêche d'aller au-delà de l'entrecuisse. Qu'importe. Je savoure. Je respire cette odeur divine d'huile pour le corps, de transpiration, de pubis qui palpite. C'est l'Espagne !
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