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EAN : 9782909906232
120 pages
Joëlle Losfeld (01/08/1994)
3.11/5   9 notes
Résumé :
Une jeune femme se réfugie dans un château après avoir provoqué un accident de voiture causant la mort d'une inconnue. Un homme la prend par le bras et l'introduit dans la forteresse. C'est là que va se dérouler l'action du roman. La narration procède par récits successifs : celui de la narratrice, celui des trois habitants, l'évocation par chacun de la « maîtresse des lieux », fantôme vivant au plus profond de l'âme des acteurs de cette histoire. Une légende ancest... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je suis loin d'être une grande fan de littérature érotique, mais j'avais adoré la plume d'Alina Reyes dans "Le boucher", alors j'ai décidé de récidiver... et je ne l'ai pas regretté! Il faut dire que l'érotisme est plutôt ténu, dans celui-ci, ce qui pourrait laisser les véritables amateurs et amatrices du genre sur leur faim...

Cette novella se situe plutôt à mi-chemin du conte initiatique et du roman gothique. L'intrigue se déroule dans un château ténébreux et labyrinthique, pendant une nuit très étrange au cours de laquelle resurgiront des secrets enfouis. Si l'histoire peut d'abord sembler décousue, elle prend tout son sens à la fin, dans un apogée pervers aux relents mythologiques et freudiens!

J'ai retrouvé l'écriture poétique et, il faut le dire, un peu tordue qui m'avait accrochée la première fois. J'ai aussi adoré l'ambiance sombre et onirique, et les images saisissantes suscitées par les mots. C'est un livre énigmatique et captivant, qui rappelle que, dans le noir, tout peut arriver!

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J'ai eu un peu de mal à saisir où voulait en venir l'auteur à cause de sa découpe des chapitres. Cette impression gênante que rien ne va ensemble alors qu'en réalité toute l'histoire s'imbrique parfaitement à la fin. Une histoire bien pensée et écrite avec fluidité. le petit coté malsain de l'histoire plait ou déplait c'est selon le caractère de chacun, à titre personnel j'ai moyennement apprécié les rapports entre personnages. Toutefois le final est très beau et joliment écrit.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Tout autour de moi dansaient les grands animaux des nuits, tous ensemble nous tournions, et tout en balançant mon corps d'avant en arrière je leur disais baleines noires au fond des mers sans lune, la lune a des écailles de poisson d'or dans un poêlon d'étain, grands animaux des nuits nichés au creux du creux de mon ventre de faim, il y a des trous dans les étoiles et mes cheveux s'en vont, plantes, lianes, rivières, et les bayous de la Louisiane dans le souffle éreintant des saxophones, bêtes des nuits solaires, tambour tendus aux pauplières du ciel... Les mots sortaient tout seuls de ma bouche, colliers de perles enroulés dans ma gorge, et les bêtes de la nuit riaient, ululaient, rugissaient, et le chant, le chant des baleines, me faisait mourir de plaisir. Alors je suis tombée à quatre pattes, et j'ai juré mon amour à la nuit, qui me chevauchait.
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Si on imagine qu'une nuit toutes les étoiles s'écroulent, je veux dire qu'elles tombent dans je ne sais quel ogre de puits, si on imagine ce qu'il reste ensuite, eh bien cela doit ressembler à ce château, une sorte de trou nocturne plein de désespoir, avec pourtant quelques formes de vie qui se débattent encore dans l'ombre.
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C'était juste à cause de la nuit, aurait dit Stanislas, à cause de la langue noire de la nuit qui vous avale et vous emporte dans son océan de mauvais rêves. (...) ne sais-tu pas que la nuit, nous ne sommes plus nous-mêmes? Que la nuit nous chasse de nous pour pénétrer dans nos corps, et les transformer en jouets dans son théâtre d'ombres, qui n'existe pas? Qui n'existe pas? Ne sais-tu pas que l'océan lui-même fait de mauvais rêves, qu'il engloutit des navires et dévore des vies, et que le soleil pourtant se lève sur des mers d'huile où tout est effacé? Ne sais-tu pas qu'il faut tout oublier de la nuit?
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J'ai grandi dans un monde qui traversait la nuit. Nous devons tous vivre avec ce fardeau. La lâcheté… Quand on a vu l'horreur de la plaie, on veut croire qu'elle n'a pas existé, ou qu'elle est désormais cicatrisée. Mais la plaie reste là, inguérissable, et continue de s'ouvrir à tout moment. Vous ne guérirez jamais.
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Tout le temps que ça a duré avec Léon, je n'ai rien fait, je suis restée toute souple et toute légère entre ses mains de colosse, une poupée de chiffon, une femme, une enfant, une pâte de chair tendre, et moi je le laissais faire, tout, comme si rien n'allait jamais prendre fin.
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Alina Reyes, 24 avril 2008, à la maison ! Rigolo, une écrivaine nature!
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