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EAN : 9782916952819
128 pages
Le Passager Clandestin (07/02/2013)
4.08/5   19 notes
Résumé :
En 1962, Mack Reynolds imagine un monde où la guerre est conduite par les multinationales.

Les gouvernements du monde ont été supplantés par de puissantes sociétés, et chacune de ces compagnies emploie sa propre armée, conduisant des opérations militaires contre ses rivales. Toutefois, afin d’éviter une guerre ruineuse entre l’Ouest et le monde soviétique, les forces en présence sont contraintes d’utiliser exclusivement des armes en vigueur ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Et bien cela se confirme : la collection Dyschroniques aux Editions le passager Clandestin va nous régaler !! Je découvre la plume de Mack Reynolds. Sa nouvelle " le mercenaire" parut pour la première en 1962 est certainement ce qui est le plus "politiquement- correctement" écrit depuis longtemps. 1962, le personnage de Joe Mauser venait de naître dans un monde qui se promettait le bonheur...
Il y a du Jack London dans cette nouvelle. Une vision très lucide de l'orchestration du monde. Dominés, dominants se tolèrent afin de perpétuer leur monde . Au sommet de l'absurdité humaine : l'entêtement à vouloir maintenir envers et au nom de tous un système obsolète. Mack Reynolds décrit ici ce qu'il appelle le capitalisme du peuple qui marche en cadence avec le communisme d'état. C'est une analyse qui tombe à point nommé ( il était donc grand temps que cette nouvelle se rappelle à nous) en cette période où l'occident s'entête à vouloir faire fonctionner un système économique qu'il sait sans issue, et où des empires ne chante plus qu'une seule Internationale : celle du profit . Que certains économistes prennent le temps de lire Reynolds et qu'ils aillent murmurer à l'oreille des politiques ( qui ne sont que nos propres bouches ) : Arrêtons, ça ne peut pas marcher comme ça. Rappelons nous les paroles de Victor Hugo : " L'entêtement sans l'intelligence, c'est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. Cela va loin.En général, quand une catastrophe privée ou publique s'est écroulée sur nous, si nous examinons, d'après les décombres qui gisent à terre, de quelle façon elle s'est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu'elle a été aveuglement construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s'admirait. Il y a par le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des providences." le Mercenaire? Peut être une nouvelle idée de combat!

Astrid SHRIQUI GARAIN
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Encore une fois, la Masse Critique a été l'occasion d'une belle découverte. Cette fois-ci, j'ai découvert la science-fiction des années 60 avec le Mercenaire de Mack Reynolds.

Joe (Joseph) Mauser est un vétéran, un pro, un habitué des champs de bataille sur lesquels règlent leurs comptes les directeurs de grandes sociétés. Alors pourquoi est-il venu s'engager chez Transports Aspirotube alors qu'on donne sans hésitation gagnant Aéroglisseur Continental ? Ce combattant émérite (quoi que malchanceux, puisqu'il n'est jamais dans la ligne de mire des caméras lors de ses meilleures actions) saurait-il quelque chose que tout le monde ignore ?

L'intérêt principal de ce livre est, à mon sens, la description de la société qui y est faite : des gens désabusés et dont le travail est fait par des machines, passant leur temps à se shooter aux « tranks » et s'abrutissant en choeur devant leurs télévisions, et en particulier devant les retransmissions de combats ; une société dans laquelle l'ascension sociale tient de l'exploit et dans laquelle les hommes d'honneur et de paroles sont rares. J'y ai trouvé quelques ressemblances avec notre temps, même si de manière exagérée. En effet, le stress (de la vie ou du travail) de plus en plus présent oblige les populations à se bourrer de médicaments calmants, anti-déprimes, etc., pendant que la TV prend de plus en plus de place dans nos vies (comparé à l'époque de nos parents voire grand-parents). de plus, les grandes nations se regardent en douce, sachant pertinemment que le moindre conflit détruira la planète, mais gardant tout de même prête leur force armée.

Malgré ce constat quelque peu déprimant, je me suis profondément amusée à lire ce livre. Si l'on compare le Mercenaire à un roman de science-fiction écrit dans les vingt dernières années, on s'aperçoit tout de suite de l'écart dans la situation géopolitique : Mack Reynolds décrit un monde où coexistent encore les tensions de la guerre froide entre l'URSS et les USA. Oui, j'ai bien dit l'URSS !! Vous l'aurez compris, la dyschronie involontaire due à une réédition m'a apporté un immense plaisir ! Et j'espère que vous en aurez également en le lisant.

Mais en dehors de cela, l'histoire, bien que sympathique, ne m'a pas transcendée. C'est bien écrit, le suspens est bien amené, la société bien décrite, mais pas de quoi en faire un fromage.

Mon coup de coeur est donc peut-être plus sur le travail des éditeurs (qui ont littéralement créé un décalage entre le temps actuel et les pensées de l'écrivain) que sur le texte-même. Donc, bravo au Passager clandestin.
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Ce livre est particulièrement intéressant pour une raison simple : il a été écrit en 1962 et l'histoire se déroule une cinquantaine d'années plus tard. le calcul est vite fait, nous sommes environ en 2012. L'auteur imagine ce que va devenir son monde dans tous les domaines : sociologique, économique, politique… Et il n'est pas si loin de la réalité.

L'intérêt de l'ouvrage ne se trouve pas dans le récit malgré un semblant d'histoire d'amour impossible qui n'est là que pour faire joli. le personnage principal, Joe / Joseph Mauser est un militaire ambitieux. Coincé dans une société sclérosée et divisée à l'extrême ou l'ascenseur social ne fonctionne plus, il est conscient que le système est brisé mais veut tout de même atteindre les sommets. Attention, il ne faut pas s'attendre à un preux chevalier idéaliste prêt à se sacrifier au nom du changement : rapidement on s'aperçoit que son intérêt est purement égoïste. Il n'empêche que c'est lui qui se charge de la description à travers des discussions avec le jeune soldat qu'il prend sous son aile ou avec la fille de son employeur : lui voit le monde d'en bas, elle d'en haut.

On nous expose un monde ou le peuple est heureux et soumis par un antique principe : du pain et des jeux. La population ne manque de rien. le système de sécurité sociale fonctionne à merveille (comme quoi Mack Reynolds ne peut avoir raison sur tout), chacun a la pension qui lui revient de droit, des actions en début de vie… Les entreprises règlent leurs différents par des combats armés qui permettent de maintenir les soldats en forme en cas de conflit armé avec les soviétiques (l'URSS n'était pas encore tombée en 1962 et existe encore dans ce futur). Ces batailles qui sont prévues à l'avance, se déroulent sur un site donné avec des armes qui datent d'avant 1900. Surtout, ils sont diffusés à la télévision au même titre que les rencontres sportives que nous connaissons actuellement avec une starification des combattants dont on peut suivre les exploits dans des magasines spécialisés. A cela s'ajoute l'éducation scolaire qui inculque des principes simples mais efficaces tels que « Ce qui est bon pour mon père est bon pour moi ». Cet ensemble fait que la population ne se pose pas de question, ne pense pas à sortir du rang pour bouger les catégories dominantes qui dirigent et maintiennent tranquillement leur statut.

Au moment où nous est racontée l'histoire on sent que le système arrive en bout de course. Joe et son aide de camp en sont les symboles : ils ont trouvé la faille. L'armée permet de monter les échelons et de devenir populaire. du coté des nantis, Nadine voit la réalité en face. Elle fait partie des privilégiés par défauts que le hasard a fait bien nés mais qui n'ont pas vraiment de rôle à jouer : le discours est beau mais elle ne changera pas les choses.

En conclusion, un livre court mais intéressant dans lequel l'auteur tente avec plus ou moins de réussite d'imaginer le futur du capitalisme à l'époque de son apogée. Pour cela, une bonne dose d'imagination mais aussi des regards en arrière : la chute de Rome, le moyen-âge ou, plus proche de nous, le IIIe Reich sont autant d'exemples et de sources d'inspiration.

Lien : http://megworld.over-blog.co..
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L'un des meilleurs opus de la collection Dyschroniques à mon sens (des nouvelles écrites pour la plupart entre les années 50 et 70 et qui imaginent l'avenir).
Dans ce futur - qui est de fait notre passé proche - nous suivons les affres d'une guerre commerciale. La particularité ? Dans cette version du monde, la guerre n'est pas symbolique.
Les entreprises se disputent les marchés sur le champ de bataille, ayant recours à des armées de mercenaires.
La suite est à découvrir dans ce court texte ô combien jouissif dans sa pertinente inventivité.
Une réussite.
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Voilà un tout petit roman d'anticipation redécouvert par les éditions le Passager Clandestin. le thème est plutôt original, une société où les conflits commerciaux se règle par un authentique conflit armé où toutes les armes post-1900 sont interdites. le roman est bien sûr un prétexte à une thèse socialisante sur la décadence du capitalisme. L'ensemble n'est pas s'en rappeler les romans socialisants de Jack London. C'est agréable à lire, mais rien de transcendant, pas une pépite, juste un petit caillou sympa.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Freddy, se retenant de tout sarcasme, dit :
– Quels sont les enjeux selon vous, capitaine ?
– Le droit de la libre entreprise à la concurrence en Amérique du Nord. Aéroglisseur a obtenu le quasi-monopole des transports vers Fairbanks. Les Transports Aspirotube souhaitent baisser les tarifs et offrir aux consommateurs de Fairbanks un meilleur service en ouvrant une ligne aspirotube jusque là-bas. C’est tout à fait dans la tradition du monde occidental. Aéroglisseur Continental prétend y faire obstacle et ce sont eux qui ont demandé au département de la section Armée un procès par les armes. Au regard des faits, la justice est du côté du baron Hauer.
Freddy Solingen s’adressa à la caméra :
– Eh bien, chers amis du monde de la télé, c’est un brillant résumé que le capitaine vient de nous faire, mais il ne colle pas du tout avec les propos du baron Zwerdling que nous avons entendu ce matin. Néanmoins, que la justice triomphe toujours et nous verrons ce que le champ de bataille aura à nous offrir. Merci, merci beaucoup, capitaine Mauser. Nous espérons tous, nous qui sommes devant nos écrans aujourd’hui, que vous, à titre personnel, vous ne vous retrouverez pas dans le pétrin au cours de cet affrontement.
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- Chez nous, nous sommes à l’affût de tels ambitieux et nous utilisons leurs capacités.

Le colonel Warren dit brutalement :

- Nous aussi, théoriquement. Nous sommes libres, pour peu que cela veuille dire quelque chose. Cependant, ajouta-t-il sarcastique, cela ne nuit pas d’avoir une bonne éducation, de bonnes relations, des parents dans des positions importantes, beaucoup de bonnes actions. Et tout ceci vient avec la naissance dans notre monde libre, colonel Arpàd.

L’observateur militaire fit claquer sa langue.

- La marque d’une société en déclin.
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Un système socio-économique réagit comme un organisme vivant. Qu'il agonise ou qu'il soit dépassé, il tente de survivre indéfiniment. Le système politique et économique romain s'est maintenu pendant des siècles, alors qu'il aurait dû être remplacé bien avant. Des réformateurs tels que les Gracques ont été assassinés ou écartés du pouvoir pour que les éléments conservateurs puissent se perpétuer. Rome finit par tomber et l'Occident fut plongé dans l'obscurité pendant mille ans. (87)
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Un système socioéconomique réagit comme un organisme vivant. Qu'il agonise ou qu'il soit dépassé, il tente de survivre indéfiniment.
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Rares sont les sociétés humaines, qui, d'une façon ou d'une autre, n'ont pas permis à l'homme compétent ou hypocrite, intelligent ou opportuniste, courageux ou fort, de se frayer un chemin jusqu'au sommet. J'ignore à quelle catégorie j'appartiens, mais je refuse de rester dans les sections les plus basses d'une société stratifiée. (50)
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