Je voulais lire ce livre depuis un bon bout de temps et j'avoue que je ne suis pas déçue. Il est vrai que le résumé peut nous faire poser certaines questions comme comment le livre va-t-il finir, ... C'est une histoire très belle qui est pleine d'espoir. Certains passages m'ont même fait pleurer. Charlotte est très attachante et touchante. On ressent sa douleur face à la perte de son petit frère, mort à trois mois de la mort subite du nourrisson. de plus, le style de l'auteur est très fluide et il se lit très facilement. C'est un coup de coeur.
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Une histoire très sensible, intimiste, sur la difficulté pour une famille, et surtout pour l'aînée des enfants, de se remettre de la mort du petit dernier, Loïc, à 3 mois et un jour.
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Lecture jeune, n°118 - La jeune Charlotte est l’aînée de trois enfants. Ils auraient pu être quatre avec Loïc, ce petit frère mort à trois mois. Son ombre plane sur la famille unie et harmonieuse, qui ne manque pas d’évoquer son souvenir : « Soudain, les flûtes de champagne sur le vaisselier se mettent à tinter, à chanter. Pourtant nous sommes tous les cinq autour de la table, les fenêtres sont fermées et il n'y a pas le moindre courant d'air. Maman sourit : "C'est Loïc qui nous fait un signe, il veut participer" ». Malgré la chaleur et l’amour de ses proches, Charlotte est enfermée dans ce deuil. Elle se raccroche à sa petite soeur Julie, si pleine d’énergie. Sa spiritualité l’aide aussi à cheminer : elle ne parvient à se sentir apaisée qu’au cours de prières ou de visites rituelles au cimetière. Mais lorsque la famille déménage à Paris, Charlotte perd tous ses repères. C’est l’écriture qui l’aidera à se souvenir et à garder la trace de cette existence éphémère. Toute la difficulté d’un pareil récit tient au sujet lui-même : il est compliqué de parler de la mort d’un enfant sans tomber dans le voyeurisme ni dans le pathos. Mais K. Reysset livre un roman intimiste très réussi, d’inspiration autobiographique. Le point de vue de la grande soeur, dont nous suivons les pensées et qui finit par se libérer de la « religion pansement » et de la culpabilité, se révèle riche. Nous sommes très troublés par la justesse des mots et de l’évocation de la douleur. Ce livre fort exige une certaine maturité de la part des lecteurs. _ Michelle Charbonnier
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Maman a raison, on ne parle jamais des enfants morts, et encore moins des bébés trop vite disparus. Il n'est pas bon de parler de ces choses-là, je ne sais pas pourquoi. On prononce encore moins leurs prénoms. C'est comme s'ils n'avaient jamais existé. un écrivain dont la petite fille est morte faisait remarquer qu'il n'y avait pas de mot pour une mère ou un père qui a perdu son enfant. Ce n'est pas pris en compte. Pire, on les fuit comme la peste, à croire que la mort et contagieuse. On recouvre de silence la disparition et les mères et les pères souffrent de ce double silence, plus de "maman", de "papa" dans le noir, de corps à serrer, et personne pour prononcer le nom de l'enfant. Ils sont tellement violents dans leur désir de ne pas comprendre, dans leur obstination à ne pas vouloir savoir. Le besoin éternel de consolation. La douleur sans faille. Le manque creusé à jamais comme une blessure qui ne peut pas se refermer.
Nous sommes un arbre à qui une branche a été arrachée, une famille amputée, ce n'est pas bien difficile à comprendre. Le moignon continue à fleurir et sa tombe est un jardin. Sa mort nous a rendus plus fragiles et plus forts à la fois, nous avons dû nous serrer pour nous réchauffer, calmer notre chagrin, apaiser le manque, nous avons léché nos plaies, comme un troupeau de loups.
J'adore les livres, ceux qui respirent le neuf, l'encre fraîche et le papier encore tout brillant, et ceux qui au contraire sentent la poussière à force d'avoir traîné sur des étagères ou pire dans une cave, dans des cartons, un peu jaunis.
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