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EAN : 9782253146643
118 pages
Le Livre de Poche (01/09/1999)
3.43/5   57 notes
Résumé :
"N'est-il pas temps, au seuil de la mort, d'en finir avec ces simagrées humaines que sont l'art et la culture ? " Hammerklavier n'a rien de la douce confession qu'on aurait pu attendre d'un recueil de souvenirs ou d'une petite "étude" autobiographique.
L'auteur préfère asséner à son clavier des petites notes sèches et courtes, cruelles et cyniques, qui ne sont pas sans rappeler les éclats furieux et "capriccioso" du Gabriel de "Une désolation".
Yasmina... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Je connais essentiellement le théâtre de Yasmina Reza que j'apprécie. Je découvre donc ses autres textes par ce récit que je pourrais qualifier de musical en référence au titre "Hammerklavier". C'est le nom de la Sonate pour piano n°29 en si bémol majeur, opus 106 composée par Ludwig van Beethoven entre 1817 et 1819.
Dans ce livre publié en 1997 Yasmina Reza raconte la fascination de son père pour cette célèbre sonate et pour la musique en général. A mi-chemin entre le journal intime, le récit et le portrait, elle évoque les rapports (pas toujours faciles) qu'elle entretenait avec ses proches, adultes et enfants, et se souvient de ceux qui sont morts.
Cela ne me laissera pas un souvenir impérissable mais ce livre a la mérite de faire découvrir ou de rappeler quelques oeuvres de référence, comme le roman de Balzac Eugénie Grandet que je vais mettre sur ma PAL.
Il y a surtout l'oeuvre de Beethoven destinée aux instruments les plus modernes de l'époque. J'ai lu qu'Hammerklavier venait du terme allemand piano-forte, donné par le musicien qui voulait ainsi rappeler à ses contemporains que le piano-forte était une invention allemande. Littéralement clavier à marteaux, Hammerklavier semble aussi souligner le caractère percussif de l'instrument, mis particulièrement en valeur par l'introduction martelée de cette sonate.
Peut-être a-t-elle servi de partition aux mots de cette composition intimiste et autobiographique de Yasmina Reza ?

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Paroles entre le temps qui fut et le temps en devenir si Temps il y a...
Paroles qui font rire, paroles qui fouettent, paroles qui émeuvent.
On l'aura compris, ce petit livre oscille entre bonheur et étreinte douloureuse devant ce Temps qui passe, un refus de la patience, être au centre de tout, goûter tous les vécus, des portraits, des perceptions, des instantanés qui gravent en chacun leurs odeurs, leurs couleurs.
Textes poétiques, écriture précise, images bouleversantes.
Une fille, un père, un partage délicat, la tristesse et la mort transcendée par la musique, Beethoven, Schubert, leurs cris, leur pudeur. (Un rêve, le masque de la mort, ...)
Les enfants, des moments volés que l'on conservera blottis au fond du coeur. (La râleuse,...)
De la cruauté de l'enfant que l'on fut et le fantôme maltraité d'une autre enfant que l'on a méprisé envahit les blancs d'un temps qui furent trop noirs. (Lucette Mosès,...)
L'humour qui embellit le temps de ses sourires et de ses rires (Le collier, Une rencontre,...)
La vieillesse qui entraîne vers un ailleurs où ce qui fut ne se lit plus que dans les rides et les petits éclairs rarissimes de l'oeil (Mamoune, L'adieu aux catalogues,...)
Et puis ce « Trente secondes de silence », un moment d'anthologie sur l'acte théâtral, sur cette grand messe qui l'est moins qu'auparavant, l'amoureuse de ce temps entre le Temps nous le décrit impitoyable mais tellement vrai.
Des lectures qui ont griffé coeur et pensées (Eugénie Grandet), des amitiés sempiternelles (Moïra), des souvenirs, des moments ratés (Roger Blin) et tous ces textes porteurs parfois d'un peu trop de ce Temps qui fait mal mais dont la poésie efface le mal-être. Moi qui n'ai « pas de patience », moi qui dis trop souvent oui, comme j'aime ce miroir poétique et lucide.
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il y a quelqu'un qui régulièrement dans la boîte à livres relègue des ouvrages par auteurs.( qui? pourquoi ? petits mystères pour petite bourgade). Après Delerm, (Philippe),Reza (Yasmina). J'en emprunte deux. Arrivée chez moi je me rends compte que j'ai confondu Yasmina Khadra dont je connais le parcours et Yasmina Reza, mais dans le fond n'ayant lu ni l'un ni l'autre, c'est découverte totale.
Ce court livre est un recueil de flashs de moments de vie faisant surgir, toujours,des réflexions sur le temps qui passe et sur la mort. Dans " horreur de la patience" l'auteur dit "je ne puis attendre et je ne puis attendre sagement. je ne puis m'agenouiller devant le temps. je ne le veux pas. quoi que je fasse, je péricliterai, je ne puis attendre paisiblement ce moment. je n'ai que faire du calme, de la patience, cette molle agonie.(...) rien jamais ne vient à point. je veux bien m'épuiser si j'ai servi."
Je suis très touchée par cette prise de conscience exacerbée du temps qui fuit,de ce que nous laisserons,ou pas,de la somme des autres qui nous constitue et très touchée par le style. Un moment poignant mais pas pleurnicheur,que cette lecture. Car l'auteure est une combattante,hélas toutes les heures blessent,la dernière tue,qu'on soit combattant,résigné ou philosophe.
Au fournisseur inconnu de la boîte à livres, merci.
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Un recueil de textes disparates, souvenirs, saynètes, conversations, réflexions intimes.
Quelques phrases marquantes, comme celle-ci : "On me dit souvent, comment faites-vous dans vos pièces pour faire parler les hommes, les vieux, tous ceux que vous n'êtes pas et ne serez pas ? Mais l'autre, mon tourment, l'autre, ma solitude, celui qui emplit le monde et me désespère à l'aube, n'est pas un étranger. Il est moi, l'abandonné, comme sont moi tous les abandonnés qu'il croise"
Une phrase qui affirme le pouvoir de la personne qui écrit d'être n'importe lequel, n'importe laquelle de ses semblables (car nous sommes tous et toutes semblables). Une phrase qui parle à tout écrivain.

Des questionnements sur le temps et sur notre finitude m'ont également touché, comme une douleur universelle et sans réponse.

Hormis lors de ces passages, je me suis senti pourtant bien souvent tenu à distance par ces discussions et méditations d'êtres trop cultivés, abonnés aux meilleures adresses parisiennes, qui vont d'un pays à l'autre comme on prend son vélo, qui maîtrisent le piano aussi bien que la philosophie de la vie, qui connaissent untel et untel tandis que vous et moi nous contentons de lire leurs faits et gestes dans les journaux. Ces étalages de noms (de lieux, de célébrités, de marques) m'ont paru un peu pédants.

Associés à quelques phrases un peu absconses et un style manquant de lumière, ils me laissent une sensation mitigée : ce livre contient quelques formules évocatrices... mais elles sont bien trop rares.
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🎹 « Dans l'hémisphère sombre, point d'étreinte légère (d'ailleurs, peut-on étreindre légèrement ?). Dans l'hémisphère sombre, l'être étreint glisse vertigineusement, s'absente au fur et à mesure qu'on le serre, dans l'hémisphère sombre, l'autre a le poids de l'iridium et on ne peut le retenir dans sa chute.
À jamais, l'autre me manquera et il n'y aura jamais de figures allègres, jamais d'étanchement heureux.
Dans le versant sombre de l'amour, le seul où l'on puisse se perdre, j'irai en secret dans le silence car il n'y aura pas de jouissance qui ne soit solitude et pas d'extase qui ne soit Douleur. »
(P.85)

🎹 Récit de souvenirs, poèmes en proses, anecdotes choisies et instants cueillis, Hammerklavier est une oeuvre particulière. Chacun des fragments révèle une angoisse intime, une histoire personnelle, un rêve troublant, une rencontre marquante. Qu'il s'agisse de son père, de sa fille, de son agente, d'auteurs illustres ou de ministres rencontrés sur un trottoir, chacun des personnages qui croise le chemin de l'auteure éveille en elle une question, une interrogation. le rapport à l'autre est essentiel, bien que douloureux : il fait jaillir le meilleur, comme le pire aussi.

🎹 Ce qui me frappe dans ce récit tantôt cynique et impertinent, tantôt tendre et amer, c'est l'ambivalence de chaque chose, l'impossible unilatéralisme. La mort qui approche rappelle la vie, une vieille photo évoque une jeunesse et une innocence déjà disparues, un moment saisi qui déjà s'enfuit. Les souvenirs de nos aïeux nourrissent notre présent, font fleurir notre avenir : accepter son histoire, celle qu'on nous raconte, de génération en génération, c'est prendre sans comprendre, c'est transmettre pour le meilleur, et accepter qu'un jour aussi, l'on devienne pour d'autres un aïeul inconnu, un nom murmuré ou scandé, un souvenir ou une image, une photo reléguée au fond d'un placard. L'important c'est de vivre, autant que possible.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
N'est-il pas temps, au seuil de la mort, d'en finir avec ses simagrées humaines que sont l'art et la culture? A quatre-vingt-trois ans, pensais-je, on a appris de ces choses ce qu'elles devaient nous apprendre, que la vérité ne s'y trouvait pas et que l'homme savait mieux rêver que vivre.
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Les gens créatifs inventent avec rien. Ils peuvent s'éblouir du moindre signe d'allure et l'élever en royauté. Les gens créatifs comblent les vides, hissent les choses et les êtres à la hauteur de leur regard. Seule tragédie, ils ne réalisent pas qu'ils agissent.
Eux, lucides en d'autres temps, contemplent l'autre sans savoir qu'ils l'ont ajusté, rehaussé, transfiguré. Ils aiment alors de passion, sentant obscurément qu'il n'y a que hors de toute sagesse que celui-ci peut être regardé.
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Dîner avec Moïra. Nous tombons d'accord sur le livre à emporter sur l'île déserte. Elle et moi, qui souvent différons dans nos choix littéraires, avons comme d'habitude l'essentiel en commun. Aussi, sans hésiter nous emportons toutes deux sur l'île solitaire La Couronne et la Lyre de Marguerite Yourcenar.
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le monde est incomptable, rempli de choses, de livres, de livres qui parlent des choses, le monde amasse et les livres amassent ce que le monde amasse et voir sur sa table des livres et des livres
et des livres de photos, des livres d'art et des livres qui parlent d'autres livres et soi, s'apprêter à son tour à contenir le monde sur une page, à contenir cette somme exécrable de profération pour ajouter encore à la pile son propre écho...
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Un jour, je n’étais pas, un jour, je ne serai pas. Entre ces deux instants d’indifférence du monde, je m’efforce d’être. C’est un mode ondulant, agité de remous, désorienté.
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