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EAN : 9782226168054
77 pages
Albin Michel (01/08/2005)
3.05/5   67 notes
Résumé :
"Où est l'enfance ? Des jours écoulés et vécus, il devrait de temps en temps jaillir une image lumineuse, une fulgurante réminiscence. Mais rien ne surgit. Rien ne triomphe du désir d'oubli."
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Le petit recueil « Nulle part », publié en 2005, fut pour moi une vraie déception.
Dans la première partie, cette suite de courts textes sur le temps qui passe, et de banalités sur ses enfants qui grandissent, sans jamais donner de détails, m'a paru sans intérêt. Yasmina Reza nous mène dans les méandres de ses souvenirs mais sort des conventions du réalisme autobiographique, telles que la chronologie des évènements, pour proposer de courts et fragiles moments du quotidien et présenter ses personnages dans l'instantané de scènes très ordinaires. Elle parle avec nostalgie de l'enfance et des liens qui inexorablement s'estompent, sans toutefois réussir à réellement toucher le lecteur.

Dans la deuxième partie, elle se tourne vers quelques souvenirs de son enfance, lesquels s'avèrent flous car elle manque de racines : « Je n'ai pas de racines, aucun sol ne s'est fiché en moi. Je n'ai pas d'origines. [ ] Il n'y a pas d'images, pas de lumières, d'odeurs, rien. » Cette absence de racines a des conséquences sur son identité, « …je ne sais faire aucune fête, je ne sais pas raconter l'histoire de notre peuple, je ne savais même pas que j'avais un peuple. »

Reza a l'impression de n'appartenir à aucune patrie et de venir de nulle part, peut-être est-ce la raison pour laquelle, en refermant le livre, j'ai l'impression d'avoir été mené nulle part ?
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Une nouvelle bien trop courte et bien trop succincte pour qu'elle suscite un quelconque émoi. Nous survolons des tranches de vies, certes bien écrites mais qui ne permettent pas de s'installer pour en apprécier la saveur.
L'auteur regarde partir ses enfants à l'école, à l'époque ou cohabite encore en eux l'insouciance. Elle les regarde s'évaporer du haut de son balcon et les encourage à distance à grand coup de baisers.
Trop court, trop bref, trop vite lu.
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🌺 « À une époque de ta vie, tu fabriquais des rosaces. de temps en temps, lorsque je rentrais la nuit, je trouvais sur mon lit une petite rosace. Ce qui m'es touchait c'était qu'elle soit seule, sans mot, juste déposée en silence. »

🌺 Que sont nos souvenirs devenus ? Qu'ils soient furtifs, approximatifs, nébuleux ou au contraire d'une déconcertante précision, comme une vision sans âge, un absolu un discutable, les souvenirs nous entourent, nous cajolent, nous rassurent ou nous
désarment. Ils sont propres ou alors empruntés, volés à d'autres, ils deviennent notre propriété, notre histoire, notre patrimoine.

🌺 Un enfant qui va à l'école, un plongeon dans la piscine, une rencontre, voilà les morceaux de vie que nous découvrons, pièces détachées d'un ensemble décousu. La narratrice est une femme, désignée par un « elle » qui glisse lentement vers le « je », timide et silencieux, bercé par un rythme lent, une mélodie intime qui livre des secrets. Ces bribes sont celles de la narratrice, qui est aussi l'autrice, à la recherche de son histoire, pas celle qu'elle a créée pour ses enfants, mais plutôt celle qu'on lui a léguée, elle recherche les réponses à l'absence, à l'impossibilité de se situer, ni dans l'histoire ni dans l'Histoire.

🌺 Il y a pourtant des réminiscences, inconscientes, un arbre dont on a oublié l'existence et qui cependant est raconté dans des romans. Des actes manqués, des chemins de traverse, des résurgences. Ces petites pièces détachées qui forment le casse-tête insolite de la grande aventure qu'est la vie.


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Parvenir à sortir de l'enfance et lâcher progressivement tous ces détails, tous ces instants de vie qui vont plonger dans un passé délicat à sonder, tel est le thème, me semble-t-il, essentiel de ce court texte. Et l'auteur nous amène à intégrer le fait que cette sortie lente est aussi, voire plus, rude pour les parents, la mère en l'occurrence, que pour l'enfant qui doit, néanmoins, quitter de multiples attaches pour "se sauver vers l'avenir".
Un joli petit livre porteur de nombreux symboles qui pourrait être l'ébauche d'un texte beaucoup plus dense, mais l'auteur a choisi la brièveté peut-être pour ne toucher que l'essentiel.
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"Nulle part", un peut comme ce très court roman qui ne va nulle part... L'autrice erre, raconte des bribes de moments, de départs d'enfants à l'école, un peu d'elle, de ce qu'elle est, veut être, pense être ; ses origines. L'idée était intéressante (bien qu'un peu simple et pas suffisamment développée), mais Yasmina Reza n'arrive pas à donner corps à ce texte : il est creux, décousu et trop bref. Ce livre relève davantage d'un petit récit anecdotique que d'un vrai livre qui mérite d'être publié. Enfin ce n'est que mon humble avis...
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Je ne connais pas les langues, aucune langue, de mes pères, mères, ancêtres, je ne reconnais ni terre ni arbre, aucun sol ne fut le mien comme on dit je viens de là, il n’y a pas de sol où j’éprouverais la nostalgie brutale de l’enfance, pas de sol où écrire qui je suis, je ne sais pas de quelle sève je me suis nourrie, le mot natal n’existe pas, ni le mot exil, un mot pourtant que je crois connaître mais c’est faux, je ne connais pas de musique des commencements, de chansons, de berceuses, quand mes enfants étaient petits, je les berçais dans une langue inventée. D’où était mon père, mon père lui-même ne pouvait dire d’où il venait, de Tachkent, de Samarkand, que jamais il n’avait vus, de Moscou où il était né, d’Allemagne où il avait appris sa première langue oubliée plus tard, de nulle part dont il ait pu parler, dont il ait conservé traces sauf dans son corps, ses yeux et dans la brutalité de certaines manières. J’ai vu la ville de ma mère, j’ai entendu la langue de ma mère, il y a un pays qui s’appelle la Hongrie et qui était le sien, dont elle ne m’a rien dit et qui ne m’est rien. Je ne peux pas dresser la table comme ma mère, ma mère n’a jamais dressée de table, je ne sais pas faire ce que les mères font et qu’elles ont appris de leurs mères dans leur tradition, je n’ai pas de tradition, je n’ai pas de religion, je ne sais pas allumer les bougies, je en sais faire aucune fête, je ne sais raconter l’histoire de notre peuple, je ne savais même pas que j’avais un peuple. J’aime le nom des régions de France, j’aime les noms Creuse, Vendée, Haute-Marne, Franche-Comté et d’autres noms aussi, des royaumes de terres, des noms plus lointains que des pays et qui m’excluent, je n’ai pas de maison, de temps en temps je rêve d’une maison, pas d’une maison de vacances, mais d’une maison pour m’ensevelir. Je ne veux pas le bien-être mais l’austérité. Je rêve d’un refuge. Et je veux des collines et des bois pour marcher. La France, voila ce que c’est, ce que ce fut toujours, des noms d’endroits, de communes, ces havres inatteignables, ces cimetières de générations.
Je n’ai pas de racines, aucun sol n’est fiché en moi. Je n’ai pas d’origines. Quand je vois dans les journaux, iranienne, russe, juive, hongroise, ce sont des mots que j’ai dits. Il n’y a pas d’images, pas de lumières, d’odeurs, rien. Il n’y a même pas de photos.
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Je ne connais pas les langues, aucune langue, de mes pères, mères, ancêtres, je ne reconnais ni terre ni arbre, aucun sol ne fut le mien comme on dit je viens de là, il n'y a pas de sol où j'éprouverais la nostalgie brutale de l'enfance, pas de sol où écrire qui je suis, je ne sais pas de quelle sève je me suis nourrie, le mot natal n'existe pas, ni le mot exil, un mot pourtant que je crois connaître mais c'est faux, je ne connais pas de musique des commencements, de chansons, de berceuses, quand mes enfants étaient petits, je les berçais dans une langue inventée .
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Combien de fois, au hasard de lectures, me suis-je dit : j’aurais aimé écrire ça ou j’aurai pu l’écrire, mais on dit j’aurais pu l’écrire en se referant à l’idée, pour ainsi dire jamais à l’expression même. L’extrait de Kertèsz me frappe comme pouvant être écrit par moi au mot près. Je crois n’être jamais tombée sur une telle correspondance, elle est d’autant plus étrange qu’il s’agit d’une réflexion intime, d’un aveu. Peut être que la seule différence réside dans ce dernier point. Seule, je ne l’aurais jamais écrit. Sans Kertèsz, cette relation au « Vilain Petit Canard » serait restée ensevelie dans la mémoire, avec les autres choses recouvertes et tues. La façon dont Imre Kertèsz rend compte de ce fait, au mot près de la façon dont j’aurai pu, si j’avais osé le transformer en matière, le formuler moi-même, m’oblige au dévoilement. Je ne puis sans réagir, laisser un autre exhumer un coin de mon existence. Car il y a une terre dure, piétinée, depuis des années, qu’il faudra peut-être un jour, si j’en ai la force et l’audace, retourner.
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Dans ce jardin public où mes parents sont apparus pour venir me chercher, eux qui ne venaient jamais me chercher nulle part, j'ai couru vers eux avec une telle joie, et cette disproportion de la joie était aussi un chagrin.
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Je ne regrette que des temps et des lieux ignorés, je suis capable des plus violentes nostalgies pour des espaces où je ne suis allée.
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