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Les chroniques des vampires tome 1 sur 13
EAN : 9782266034838
443 pages
Pocket (01/10/1990)
4.06/5   2861 notes
Résumé :
Dans une pièce sombre se déroule lentement l'histoire d'un être que le temps délaisse et que le soleil blesse... De nos jours, à la Nouvelle-Orléans, un jeune homme a été convoqué dans l'obscurité d'une chambre d'hôtel pour écouter la plus étrange histoire qui soit. Tandis que tourne le magnétophone, son mystérieux interlocuteur raconte sa vie, sa vie de vampire. Comme l'intervieweur, nous nous laissons subjuguer, fasciner et entraîner à travers les siècles dans un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (199) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 2861 notes
Seigneur Jésus, toi l'Agneau de Dieu qui enlève nos péchés, je viens en esprit, au pied de ta Croix pour implorer ton pardon. Par le présent billet je m'absous et en écrivant ces lignes j'expie tous mes péchés.
J'ai péché mon père, j'ai lu ce roman... Oui mon père, je me suis nourrie de l'histoire et de ses personnages. Pardonnez-moi mon père, je suis sotte et corrompue, je suis condamnée comme les anges que Dieu a envoyés en enfer ! Je ne suis qu'une pauvre lectrice !
Ainsi soit-il. Amen.

Créature maléfique qui hante nos nuits, avide de sang, le nôtre, tiraillée par la faim vorace et insatiable que seul "tuer" peut assouvir, le vampire est un des personnages les plus représentatifs de la littérature fanstastique, il a su évoluer au fil du temps, des époques et des lieux. Pour certains il est terrifiant, repoussant, pour Anne Rice il est fascinant, charismatique, il ne craint ni l'ail, ni les pieux et si peu la lumière (foutaises) à l'image de Brad Pitt (on se calme mesdames) et Tom Cruise qui ont respectivement incarné Louis de Pointe du Lac et Lestat de Lioncourt (mais c'est quoi ces noms à coucher dehors ?) à l'écran il y a 25 ans dans le film tiré de ce roman éponyme qui lui a paru en 1976.

Le vampire, mythe ou réalité ? À chacun sa théorie sur le sujet, personnellement je me plait à croire qu'il serait né en Roumanie et qu'il rôderait toujours dans la Citadelle de Poenari sous les traits de Vlad l'empaleur mais ce dont je suis sûre c'est que j'ai apprécié la lecture de ce roman même si je suis plutôt une adepte de versions plus anciennes comme la version muette en noir et blanc de 1922 adaptée du roman de Bram Stoker : "Nosferatu le vampire". C'est pourquoi aujourd'hui je m'en vais vous conter la bien étrange histoire de Louis de Pointe du Lac.

Courant des années 90 à San Francisco : Louis de Pointe du Lac livre ses confessions à un journaliste médusé. Louis est né pour la deuxième fois en 1791 en Louisiane, à l'âge de 25 ans, après avoir croisé le chemin de Lestat de Lioncourt vampire de son état, il a définitivement abandonné la vie humaine pour une vie de spectre, devenant alors une créature de la nuit à la vie éternelle. Mais l'éternité a un prix, encore faut-il pouvoir supporter la damnation et être capable de se détacher des tourments de sa vie passée. Durant près d'un siècle Louis va donc partager la vie de Lestat à la Nouvelle-Orléans, une vie faite de faste et de luxure, régie par les chasses à l'homme nocturnes. Mais Louis exècre, rejette Lestat autant qu'il est fasciné par ce dernier, qui pour ne pas le perdre lui fait un bien étrange présent : il lui offre une enfant de 5 ans, Claudia... Claudia, exquise petite poupée sanguinaire qui ne grandira plus jamais et pour laquelle Louis voue un attachement des plus ambigus, une relation à l'image père-fille mais aussi amant-amante. "Taciturne et magnifique elle jouait à la poupée, taciturne et magnifique elle tuait." La petite poupée est choyée, dorlotée, initiée à l'art, à la littérature, aux bonnes manières de la haute-société, elle grandit, du moins par l'esprit, dans ce corps de petite fille si gracieux et paradoxalement si monstrueux. Et les années passant elle se mue en une femme-enfant, prédatrice de sang-froid qui ne connaît pas le remord à l'inverse de Louis, pauvre Louis...

Anne Rice a su apporter une dimension poétique et charnelle à l'ensemble de son récit dont le rapport au corps est très prégnant notamment durant les scènes de chasses et d'attaques que l'ont peut aisément comparer à la pulsion qui précède l'acte sexuel. La caractérisation psychologique des personnages principaux comme secondaires n'est pas en reste puisque l'ensemble du roman repose entièrement sur ce point et plus précisément sur le personnage de Louis, écartelé entre sa condition d'homme (qu'il était) et de vampire (qu'il est désormais).

Un roman de vampires mais pas que... Au travers de personnages d'une grande dualité et en totale opposition (le bien, le mal) et en se servant de l'image de la créature mythologique, Anne Rice nous montre le reflet et les affres de l'âme humaine, la fascination, la perversion, l'emprise, la repentance mais aussi la quête des origines : Qui suis-je ? D'où viens-je ? Où vais-je ? Et finalement dans ce récit le personnage le plus complexe n'est pas forcément celui que l'on voudrait bien nous faire croire.

Je remercie Onee-Chan qui a suggéré cette lecture, qui est à l'opposé de mes lectures habituelles, pour Halloween. J'ai une pensée pour elle car mon intuition me dit qu'elle est, en ce moment même, en proie à de terribles souffrances et se débat avec des forces maléfiques. Onee, je n'ai qu'une chose à te dire : "Écoute ma voix, écoute ma prière. Écoute mon coeur qui bat, laisse toi faire." Hein ? Qu'est-ce que tu dis ? C'est pas la bonne prière ? M**** je me suis trompée, j'ai confondu avec la chanson de Gainsbourg de mon précédent billet. Bon ben désolée Onee, je n'ai que ça sous la main, tu vas devoir te débrouiller, tu peux toujours essayer de chanter Gainsbourg pour faire fuir les vampires ;-)
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Entretien avec une vamp' tome 1 : l'interrogatoire d'Onee. (âmes sensibles, lire en fermant un oeil)


Pierre & Nicolas * (videurs Babelio) : Onee, ces derniers temps, une bande de noctambules vampirise les commentaires sous les critiques et citations, mettant en péril la santé mentale et les déambulations paisibles des babélionautes, que nous avons pour mission de préserver. Savez-vous ce qui se passe ?


Onee : C'est de ma faute, les garçons. Je ne supportais plus cette solitude qu'impose ma condition. Bien sûr, au début, j'ai lutté contre l'idée, j'ai résisté à cet appel, j'ai ignoré cette pulsion indécente et lancinante, cette possibilité aussi égoïste qu'ignoble - à la fois pour mes complices (qui sont désormais condamnés aux mêmes errances que moi), mais aussi pour le reste des lecteurs de babelio (qui vivent dans la peur que nous frappions, chaque nuit, dans leur sommeil).


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) : Alors, que s'est-il passé ?


Onee : Pardonnez-moi, mon Pierre, mais j'ai mordu. **


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) : Pardon ?


Onee : Mordu. Sachka, en premier. Ma petite ménechme. Si blonde, si tendre ; si innocente. La perdre chaque soir, tout d'abord, lorsqu'elle allait se coucher tandis que j'étais condamnée à errer seule, parmi ses commentaires refroidis… Ne plus la croiser le matin, quand la lumière du jour brûlait mes rétines et ma peau blanche de lèpre***. Et puis cette faim, à peine sortie de mon cercueil, cette faim qui me torture et m'affaiblit, cette faim de contact et cette soif de vie… Ce n'était plus supportable ! Ça ne pouvait plus durer. Les chats débiles de mon jardin ne me suffisaient plus.
Alors, j'ai approché Sachka dans son sommeil. Monsieur Sachka était absent pour la nuit, elle me l'avait dit. J'ai senti son parfum, la caresse de ses cheveux ; le rythme de sa respiration.
Je fermais à peine les yeux que mes canines frôlaient déjà son cou, offert par la douceur du sommeil. Comme je l'enviais, si belle et sereine… Mais comme je lui en voulais aussi ! La haïssais de vivre ça alors que moi, moi j'avais faim ! Et soif ! Et j'étais seule, sans personne pour apaiser mes souffrances ! Avant d'en prendre conscience, en un mouvement rageur et passionné, remplie d'envie et de colère, mes crocs ont transpercé sa peau, légèrement résistante ; si peu. Elle ne m'a pas résisté, ne s'est pas débattue. Elle a ouvert un oeil et geint « qu'est-ce que… ? », avant d'ouvrir grand ses jolis yeux, dans un silence de plomb. Puis elle m'a reconnue, sous mes traits déformés par l'envie ; et a tendu un peu son cou, s'offrant parfaitement, consentante… à sa mort nouvelle, à sa nouvelle vie. Et je l'ai bue, et bue, encore et encore, me forçant à m'arrêter avant qu'elle n'en meure… parce qu'alors elle me tuerait. Boire le sang d'une morte serait fatal.


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) : Bon… sang (heu… hum bref) ! On n'a pas besoin de la recette, merci bien.


Onee : Complètement ivre et titubante, ma tête tournant, je me suis forcée à la lâcher, à contrôler mes tremblements, mon égarement. Vite, reprendre mes esprits avant qu'elle ne meure. Réveille-toi petite ménechme, regarde moi, lui ai-je dit en mordant mon propre poignet : Bois. BOIS ! Ne meure pas, bois : nourris-toi de moi, revis de mon sang, fais couler nos deux sangs mêlés dans tes veines. Et soyons ainsi unies… pour l'éternité. Sais-tu ce que signifie éternité, petite ménechme ? Ça veut dire que toi et moi ne serons plus jamais seule. Non-pas unies jusqu'à la mort, mais unies dans la mort, pour toute la vie.


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) : D'accord. Vous n'êtes pas vraiment sérieuse, n'est-ce pas ? C'est Halloween, vous vous êtes dit « Tiens, on va faire une bonne blague à ces bons vieux videurs de Babelio ; Si je leur disais qu'une bande de lecteurs zombies est en train de coloniser ses pages ? » !


Onee : Vous ne comprenez pas. Vous ne m'écoutez pas ! Demandez à Sylvie, la « fille » de Sachka, qui l'a transformée ! Ce fut la suivante. Et à Cascasimir - lui, c'est l'oeuvre de Sylvie. Et à Laurent3375, qui voulait une deuxième vie pour lire tous ses livres, et à DavidG75 ! Et même à Leser, tiens, demandez-lui !! Lui ce fut plus compliqué, il nous a résisté au début. Mais on ne l'a pas forcé. On ne force personne, c'est notre seule limite. Nous les engendrons s'ils y consentent. Ce sont nos enfants et nos amants****. Nos compagnons d'éternité.


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) : Mais mais bonté div… Mais zut à la fin, pourquoi est-ce que vous auriez fait une chose pareille ? Pour le plaisir de tuer toujours plus de lecteurs ? Est-ce une sorte de métaphore, voulez-vous… Tuer la littérature, pendant que vous y êtes ?


Onee : Au contraire ! Nous voulons la faire vivre ! Eternellement, à travers nous ! de jour, comme de nuit, nous parcourons vos pages. Avec nous, les histoires et citations prennent vie. Et puis surtout… Si on se gorge de ses vies de romans, c'est pour éviter de prendre celles de vos autres lecteurs. Plaisanter nous nourrit, on se sent moins seuls, et pendant ce temps nous n'errons pas dans la nuit à la recherche de nouvelles victimes à tuer.


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) : Donc, si on vous suit bien, vous êtes en train de nous dire que la nouba, chaque soir, sous vos écrits respectifs, les retrouvailles pleines de gouailles, les vannes, les jeux de mots, les piques, et même les fessées (si, les fessées, vamp'Onee, dois-je vous montrer la pièce n°1, la capture d'écran de vos (d)ébats virtuels sous la critique de Sylvie - Comme une Ombre ?), même les fessées, donc, disais-je, tout ça c'est inoffensif, et est même d'utilité publique ? Pas d'autodafés de livres ou d'avis, vous ne vouliez pas saccager Babelio avec vos âneries (et là, nous pensons à la critique de Fertiti65, Voyage avec un âne dans les Cévennes, à votre critique des buveurs de vent ou encore à certaines citations que vous avez publiées récemment !!), vous n'êtes pas des créatures sataniques ?


Onee : Bien sûr que non, tout cela est bon enfant, et n'a pour seul but que de faire vivre cette magnifique communauté par la diversité des échanges qu'elle crée.


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) : Et vous sévissez en bande organisée de plus de six pers… pardon de six lecteurs vampirisés en pleine interdiction sanitaire pour coronatruc, parce que…?


Onee : Pour ne plus être seuls, nom d'une chauve-souris !! C'est la solitude qui nous tue tous ! C'est pour cette raison que nous sommes si peu sur terre, parce que très peu survivent à l'éternité ! Quelle ironie, n'est-ce pas ? Mais quel plaisir croyez-vous que nous trouvions à cette mort à vie, si l'on ne peut rien partager ? On finit tous par perdre notre âme, à force de voler celle des autres. Nous devenons très vite l'ombre de nous-même. Et ce détachement finit par nous tuer. Encore. Alors nous sévissons en bande pour ne plus être seuls. Et nous nous gorgeons des vies humaines que nous trouvons dans les livres parce qu'elles nous nourrissent, elles aussi !
D'ailleurs merci pour ça, Pierre & Nicolas (videurs Babelio). Merci de nous permettre de nous retrouver autour des livres. Vous êtes nos saigneurs et maîtres. Nico et Pierre, qui êtes osseux, que vos noms soient … sangctifiés*****, que v…


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) - levant les yeux au… ciel : C'est ça. Avant de nous quitter, il faut que vous sachiez qu'Anne RICE a racheté les droits de cet interrogatoire pour le publier sous forme d'interview sur notre site. J'espère que la honte ne peut pas tuer les vampires, sinon un paquet de poussière va enrayer nos serveurs. Maintenant signez ici :


𝕺𝖓𝖊𝖊-𝕮𝖍𝖆𝖓 ******


REMERCIEMENTS :

*Merci aux gentils fantômes de Babelio dont j'ai pris les prénoms dans les courriels que je reçois…!
** A la fin de cette lecture, le jeu continue chez Sachka… vous serez vite mordus, vous aussi !
*** Lisez les citations postées par Sachka, s'il vous reste du temps avant le levé du soleil…
**** Malgré les références à des personnages existants ou ayant existé, ceci est une pure fiction s'inspirant du roman original, merci de ne pas tomber dans les polémiques récentes sur la non-fiction…!!
***** Sachka a de plus jolies prières, elle a un vrai don demandez-lui, vous allez adorer.
****** Merci à David pour son aide calligraphique, à qui je lègue mon cercueil en remerciement. Il pourra y ranger son ail, il adore ça.


Et pour les mordus qui souhaitent lire un vrai avis, je vous invite à dévoiler le texte masqué ci dessous. ATTENTION, ne le faites que si vous avez l'éternité devant vous - vous êtes prévenus !


Lu avec Sacha pour Halloween, ce roman explore l'âme de créatures que l'on pourrait penser sans âme, puisqu'elles tuent, et avec plaisir, des vies humaines pour se nourrir.
Par son interview, Louis, Vampire de la Louisiane, nous rappelle qu'avant sa transformation, il était humain. Bien sûr, avoir l'éternité devant soi change l'âme humaine. le vampire devient cette créature sanguinaire qui se nourrit de vie humaine comme nous nous nourrissons de vie animale.
Pour autant, la transformation annihile-t-elle toute conscience humaine, ou reste-t-il quelque chose de l'humain que vous étiez auparavant ? Car, si c'est le cas, comment votre conscience humaine, votre âme, peut-elle bien s'habituer aux actes que sa nouvelle nature lui commande, tandis que son ancienne nature humaine les condamne ?
C'est tout le problème de Louis, qui n'arrive pas à habiter totalement son nouveau lui-même. Se nourrir de l'un de ses semblables lui semble condamnable… Sauf que les humains, désormais, ne sont plus ses semblables. Et c'est à ce détachement salutaire que Louis ne parvient pas.
Alors comment font les autres ? Et d'ailleurs où sont-ils ? Ce sera la quête… éternelle de Louis.


« - j'avais 25 ans lorsque je suis devenu vampire, c'était en l'an 1791. (…)
Comment est-ce arrivé ?
Je pourrais répondre très simplement à cette question, mais je crois que ce n'est pas ce que je veux, une réponse simple, dit le vampire. Je voudrais vous raconter l'histoire dans toute sa vérité… »


Louis démonte les idées reçues (rangez vos ails et crucifix, leur efficacité ne serait que légende…), et dévoile, de la Louisiane du 18ème siècle jusqu'à Paris aujourd'hui, la vie intime des vampires : le déroulement de la transformation, ses ressentis, ses questionnements et la découverte de sa nouvelle… vie ? après la mort. Car s'il a souhaité cet état de mort-vivant, au départ, il n'en connaissait pas encore le prix.
Louis, torturé par son nouveau statut, nous livre les questions intimes qu'il se pose. Très vite, on se rend compte que celles-ci sous-tendent toujours des questions plus philosophiques pour nous, humains.


Il est d'abord question de solitude, puisque peu de spécimens sont éternels… : Si la solitude tue beaucoup d'humains, qu'en est-il pour les vampires ? Louis a d'ailleurs été « engendré » par Lestat uniquement parce que ce vampire avait besoin de compagnie.
Il est ensuite question d'amour, d'affection et d'attachement, puisqu'il s'agit du premier remède à la solitude : Louis n'est-il plus qu'un tueur sanguinaire ou peut-il ressentir de l'amour et de la passion pour quelqu'un - mortel ou vampire ? Ou bien donner la mort est-il l'acte conférant la jouissance suprême (on y reviendra plus bas) ?


D'une manière plus générale, le vampire peut-il ressentir des sentiments tels que l'empathie ?
« Tue-les rapidement si tu préfères, mais tue-les ! Apprends à être un tueur, à la fin ! » lui enjoindra son « père ». Comme les humains, les vampires semblent inégaux sur ce point, et c'est tout le problème de Louis.
Comment tuer des gens pour se nourrir si l'on ressent cette empathie ? Et pourquoi ce cas de conscience, si c'est censé être sa nature ?
Mais les vampires ont-ils encore une conscience ? Ou bien sont-ils des damnés, des créatures de l'enfer destiné à faire le mal et à vivre dans le malheur…?
Lestat, lui, semble avoir atteint le détachement nécessaire à sa vie après la mort. Mais, pour autant, est-il heureux ?


La quête de Louis l'amène alors à une question physiologique : Peut-il se nourrir autrement qu'en tuant des gens ? Et si des animaux suffisent, pourquoi tant de vampires se nourrissent-ils d'humains ? Est-ce que c'est physiologiquement mieux, ou est-on entourés de criminels qui tuent par plaisir ? le vampire devient-il automatiquement une créature sanguinaire ou est-ce que cela dépend de sa personnalité humaine ? Pourquoi cela semble inné chez certains comme son mentor, alors que ce lâcher prise est difficile pour d'autres comme Louis ?


Pour répondre à toutes ces questions, Anne Rice déroule la mort-vivante de Louis (puis d'autres vampires après lui, dans les tomes suivants) qui s'avère plus attachant que prévu. Avec son mentor, à l'opposé bien inhumain, ils forment un duo qui interroge la nature et le comportement des vampires. Comme un dialogue entre l'ange et le démon d'une même conscience pour essayer de voir au-delà des apparences, et de comprendre la nature du vampire.
Et Louis en a besoin. Parce qu'à rester entre deux eaux, ni humain ni totalement vampire, il devient la faible cible des deux camps. Un vampire peut-il mourir une seconde fois ? Et comment ?


Voici l'histoire d'un homme devenu vampire, tiraillé entre ses deux natures : l'ancienne qu'il ne peut plus atteindre, et la nouvelle qu'il ne parvient pas à habiter totalement.
Un homme tiraillé entre ses pulsions naturelles et sa conscience : Paradoxalement, que peut-il y avoir de plus humain que cette histoire ?
D'ailleurs, parler de pulsion ici n'est pas totalement dénué de sens. Car pour nos vampires, la mort et l'amour semblent très proches.
« Tu seras comblé, Louis, car tu es fais pour cela, pour te remplir de toute la vie dont tu peux te gorger. Et une fois cette sensation disparue, tu éprouveras de nouveau cette faim, encore, et encore, et encore. (…) Et avec la même sensibilité que tu chéris tant, tu verras la mort dans toute sa beauté, la vie telle qu'elle ne peut être perçue qu'au seuil de la mort. »


Est-ce l'amour de la mort, ou est-ce que la mort remplace l'acte d'amour ? Plus Louis se laisse tenter, plus les descriptions de cet acte d'a-mort sont charnelles, sensuelles. D'ailleurs au tout départ du livre, à la question de savoir ce que peut bien ressentir un vampire à ce moment-là, il répond qu'il ne peut l'expliquer à un mortel - tout comme il ne pourrait expliquer ce qu'on ressent pendant l'amour à quelqu'un qui ne l'a jamais vécu.
« Tu la veux, Louis. Tu ne comprends donc pas qu'une fois que tu l'auras prise, tu pourras prendre qui bon te semble ? Tu la voulais hier soir mais tu as faibli, c'est pour cela qu'elle n'est pas morte. » (…) Je me rappelais l'extase qui m'avait transporté quand j'avais pressé son corps contre moi et senti son petit coeur battre à tout rompre. (…) Je ne voulais pas sa mort, je la voulais, elle ; plus je la regardais, plus je savourais le parfum de sa peau et imaginais mon bras glisser sous son dos pour la soulever jusqu'à moi, goûtant son cou tendre. Tendre, voilà ce qu'elle était, si tendre. »


« La mort amoureuse ». Et cet amour est aussi confus qu'il est multiple : il oscille entre affection, sexualité et paternalisme. Parfois, l'acte d'a-mort rappelle ces parents qui répètent passionnément vouloir manger tout cru leur enfant…
D'ailleurs, le premier humain que Louis est parvenu à boire, après 4 années à se contenter d'animaux, est une petite fille… La plus pure des créatures pour se nourrir, comme si une enfant se rendrait moins compte de la vie qu'on lui ôtait et le culpabiliserait moins… A moins que ce ne soit cette vie innocente qu'il ait eu envie de sentir battre de nouveau à l'intérieur de lui, qui se sentait si souillé. Car vous l'aurez compris, pour Louis la vie éternelle n'est pas vraiment un cadeau.
Ainsi sur une pulsion, comme ces parents qui veulent manger leur enfant, Louis boit littéralement Claudia… sans la tuer. Mais cet acte d'amour sera sa mise à-mort, lorsque son mentor la transformera, offrant à Louis sa « fille », pour qu'il se sente aimé. Un enfant pour une raison de vivre…? Encore une problématique bien humaine.


Quant à cet amour, du fait de la nature de vampire, il ne peut être que multiple : lié à la mort et à la solitude de l'esprit, autant qu'à la vie et à la volupté de la chair. « A l'aube elle se couchait avec moi, son coeur battant contre le mien, et souvent quand je la contemplais, je repensais à cette expérience singulière que je partageais avec elle et elle seule, me souvenant que je l'avais tuée, lui avait ôté la vie que j'avais bue en même temps que son sang, dans cette étreinte fatale dont j'avais gratifié tant d'autres personnes qui pourrissaient à présent dans la terre humide. Mais elle, elle était vivante, et elle passait ses bras autour de mon cou (…). Père et fille. Amant et amante. »


Et comment pourrait-il en être autrement quand son corps, qui demeure celui d'une petite fille, sera quelques années plus tard habité par une âme et des manières de femme….
« Cet amour m'avait réchauffé, moi qui me haïssait tant moi-même, il m'avait permis d'exister. »
Pour autant, pas sûr que l'esprit adulte de Claudia apprécie longtemps d'être coincé dans un corps d'enfant… Accentuant encore, à terme, le sentiment de solitude de chacun. 
« Pouvez-vous vous représenter cette splendide vie de famille, les lumières tamisées, le père vampire qui chante pour endormir sa fille vampire ? Seule la poupée avait un visage humain, seule la poupée ».


Au total, parmi des tas d'autres réflexions, l'auteure nous offre un roman sur le besoin d'Amour : homme, femme, enfant, tout cela n'a plus vraiment d'importance lorsqu'on est vampire. Car devant l'éternité, l'important est de parvenir… à ne plus se sentir seul au monde. Trouver non pas le partenaire, quel qu'il soit, sur qui on pourra compter toute une vie… Mais bien éternellement. Pourtant, comment trouver son âme soeur… lorsqu'on n'a plus d'âme ? Là est tout le paradoxe de cette forme de vie après la mort. Une petite mort éternelle.
« Il ne s'agissait pas d'un attrait physique, vous comprenez. Je ne parle pas du tout de ce genre d'attachement, même si cela ne m'aurait pas déplu d'avoir des relations intimes avec Armand, qui était si beau et simple. Pour un vampire, l'amour physique ne peut culminer et trouver satisfaction que dans le meurtre. Non, je parle d'un autre genre d'amour, un amour qui m'attirait à lui de façon irrésistible ».


S'il ne détestait pas autant sa condition, Louis engendrerait d'autres vampires uniquement pour se sentir moins seul… Mais ces « enfants » tueraient d'autres humains. Et se sentiraient aussi seuls que lui. Pourquoi « faire des enfants » (comprendre : transformer des humains) égoïstement dans ces conditions ? Louis est déjà assez torturé.
« - S'il te plait, Claudia. Soulage-moi. Dis-moi que tu ne me parleras plus jamais d'engendrer des vampires.
- Je ne veux pas d'orphelins comme nous ! s'est-elle écriée ».


Pour tenter d'accéder au détachement qui leur manque et comprendre leur nouvelle nature, en quête d'un véritable sens à leur nouvelle existence, Louis partira à la recherche de ses semblables, de Europe de l'Est, patrie des vampires de légende, jusqu'à Paris. Et lorsqu'il finira par en trouver, il apprendra que, si tuer des humains n'est pas un crime pour l'espèce des vampires, tuer l'un des siens en est un.


La vie éternelle a un prix : celui de la vie. Car pour Louis, « La vie dans la mort, quelle monstruosité ».


« Nous finissons tous par reposer dans un cercueil, au bout du compte », dit le vampire qui dort chaque jour dedans, à sa victime qui ne veut pas mourir…
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Voilà maintenant quelques années (alors que je n'étais qu'un lycéen) que j'ai lu ce classique de la littérature vampirique . C'est peut-être même le tout premier roman abordant le vampirisme que j'ai pu lire dans ma vie (même Dracula est passé après, Dracula est même passé après Twilight…oui j'avoue^^).
Pour être honnête j'avais vu le film avant (ça remonte au collège cette fois…) et depuis j'ai toujours eu envi de me plonger dans cet univers si particulier et au final je ne l'ai jamais regretté. Aujourd'hui, c'est l'un des livres que j'affectionne le plus et en ce qui concerne les histoires de vampires, c'est la seule qui me comble entièrement.

Tout d'abord, il faut dire que la plume d'Anne Rice est vraiment excellente. Impossible de ne pas être projeté dans ce monde qu'elle dépeint au fur et à mesure des pages. J'ai tout de suite accroché avec ce style riche en description, bien tourné et fluide. Elle sait choisir ses mots et le lecteur que je suis prend vraiment plaisir à la lire.

Ensuite, l'histoire est captivante. Certes, quelques traits connus des vampires sont repris ici (d'un autre côté un vampire est un vampire^^), mais au final elle a vraiment réussi à recréer le mythe du vampire en lui apportant sa touche personnelle. Elle leur a donné un second souffle voilà une trentaine d'années. Ce ne sont plus seulement des monstres sanguinaires, des suceurs de sang mais bien des personnes à part entière aux prises avec leurs tourments. Chacun des personnages que l'on rencontre à sa propre identité, son vécu, son histoire personnelle, ses désirs et ses peurs. Chaque personnage est doté d'une psychologie profonde et fascinante, le lecteur n'a plus qu'une chose à faire : se laisser porter et être attiré par l'un ou l'autre (voire plusieurs) des protagonistes.

Un ouvrage qui fait partie de ceux qui m'ont fait vibrer, qui ont su me toucher et m'emporter dans un univers que j'affectionne tout particulièrement : à la fois sombre, fascinant, terrifiant mais aussi terriblement attirant et émouvant. Tous les ingrédients sont réunis par Anne Rice pour que je sois aux anges et de ce fait elle restera dans le panthéon de mes auteures favoris !

En fin de compte, s'il y a bien eu un renouveau du mythe du vampire c'est bien grâce à Anne Rice. Elle en a fait un être plus tellement éloigné de nous, complexe, touchant, affranchi des limites d'une société parfois trop prude et politiquement correct mais en même temps prisonnier de nouvelles limites, mais aussi un être violent, tumultueux, libertin, passionné et passionnant. Bref, même si la mode actuelle pour les vampires a pu me procurer quelques lectures agréables, rien n'aura été aussi savoureux qu'Entretien avec un vampire. Les vampires romantiques et tourmentés qui envahissent tous les médias font quand même pâle figure à côté d'un Lestat possessif et dominateur, d'un Louis torturé ou d'un Armand mélancolique.

Anne Rice a publié là un chef-d'oeuvre en dépoussiérant un vieux mythe et en abreuvant mon imaginaire de ces vampires si charismatiques.
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Décidément, les vampires, ce n'est pas pour moi.

Pour ne pas mourir bête, j'avais décidé de lire les deux ouvrages qui me semblaient incontournables dans le domaine : "Dracula" de Bram Stoker et "Entretien avec un vampire" d'Anne Rice. Le premier ne m'avait déjà pas tellement emballée mais je ne voulais pas rester sur cette impression mitigée ; j'ai donc persisté dans ma résolution. Hélas, cela n'a fait que pour conforter mon impression : décidément, les vampires, ce n'est pas pour moi.

Je ne m'étendrai pas sur le sujet, n'ayant pas vraiment autorité pour me le permettre et eu égard aux nombreux spécialistes du genre qui semblent avoir plus de dispositions envers les buveurs d'hémoglobine. du haut de ma piètre expérience, l'engouement incroyable qu'a suscité ces dernières années le phénomène de la bit-lit échappe à ma compréhension.

Un mot sur mon ressenti de lecture, tout de même.
Si le style d'Anne Rice est assez plaisant, la lenteur de l'action, le peu d'empathie ressentie pour les principaux protagonistes et mon peu d'intérêt au final pour l'aspect fantastique de la condition vampirique ont abouti à un ennui incommensurable. Les considérations pseudo-philosophiques ou pseudo-psychologiques développées tout au long de la narration ne m'ont ni percutée ni interpellée.

Je suis assez étonnée de lire sur la blogosphère que ce roman fut pour un grand nombre de lecteurs un livre de jeunesse totalement addictif ; j'ai quelque mal à l'imaginer mais après tout, à chacun ses bibles.


Challenge de lecture 2015 - Un livre avec des personnages non-humains
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Enfin! Je découvre le talent d'Anne Rice qui est bien mérité!
Entretien avec un vampire est un film que j'ai regardé des dizaines de fois durant mon adolescence! Avec un tel casting (Brad Pitt, Tom Cruise, Christian Slater, Antonio Banderas) c'était le rêve de toute midinette des années 90 !

J'ai achété le livre je ne sais plus quand.. il y a très longtemps.. soit chez un bouquiniste, soit il y a plus de 15 ans, car il y a encore l'étiquette en francs sur la couverture! (38 Francs!). Il rouillait dans ma PAL depuis des années, prenant la poussière... Pourquoi ai-je autant attendu? bonne question.. La flemme de me lancer certainement!

Puis à force d'en entendre parler, de voir notamment Koré relire les tomes (Anne Rice étant une de ses auteurs préférées de tous les temps), Halloween approchant... je me suis décidée à le sortir !

Quelle ne fut pas ma surprise en réalisant que ce livre était découpé en 4 parties seulement. Pas de chapitres. C'est Louis de la Pointe du Lac qui raconte son histoire à un journaliste de la Nouvelle Orléans. Il lui raconte comment il est né vampire en 1791 et l'histoire qu'il a vécu en deux siècles. Je ne reviendrai pas plus sur l'histoire car j'imagine que la plupart d'entre vous la connaissent par l'un des deux médias cités plus haut.

Entretien avec un vampire c'est d'abord la rencontre de différents vampires, tous interessants et nous permettant de découvrir différents aspect de cette créature, mais aussi un voyage dans le monde, et un style recherché.

Anne Rice arrive avec brio à nous décrire un panel de vampires, nous montrant leur façon d'appréhender la vie, qui ne cesse d'évoluer tout au long de leur immortalité! Les questions que certains se posent, leur façon de tuer, de se nourrir, de vivre... j'ai aimé TOUS les personnages! Anne Rice fait un travail remarquable sur leur psychologie, et on retrouve d'ailleurs de nombreuses références dont se sont inspirés les auteurs d'urban fantasy/bit-lit.

Louis est un vampire mélancolique, tourmenté, qui vit dans l'incompréhension de son espèce, et qui cherche à savoir si le vampire est lié à la religion, ce qui va d'ailleurs devenir sa quête principale. C'est un personnage qui peut agacer car il se plaint souvent, se sent incompris.

Il va croiser plusieurs vampires dans sa vie, certains l'accompagnant pendant des décennies!

Le premier vampire à entrer dans la vie de Louis est bien sûr son créateur : Lestat! Un personnage complexe, le genre de protagoniste que l'on aime détester! Il est vile, joueur avec ses victimes, égoïste, cruel, mystérieux.. Mais petit à petit, on va aussi voir ses faiblesses, et il a réussi à m'attendrir et le craindre en même temps ! J'ai hâte de découvrir son histoire dans le tome 2.

Ensuite, il y a Claudia, la tendre Claudia au caractère bien trempé! Transformée à l'âge de 5 ans, elle est coincée dans ce corps. Elle mûrit, mais souffre de ne pouvoir connaître les plaisirs adultes. Fille mais aussi amante (au sens propre) de Louis, elle fait de sa vie une tumultueuse aventure. Elle vit de haine pour son créateur qui l'a transformée en vampire. C'est incroyable comme les scènes où elle est en colère sont bien écrites, on en vient à oublier que ce n'est qu'une enfant!

Enfin, un autre personnage charismatique de la saga : Armand! Epoustouflant, le vampire attirant! Il a plus de 400 ans, il est mystérieux, il veut apporter du bon à Louis, en dépit de décisions qui les briseront. Il est intriguant et j'aimerai aussi en savoir plus sur lui! Il m'a beaucoup plu!

J'ai aussi aimé Santiago et Clemence, des personnages qui vont bouleverser la vie de Louis et Claudia.

Mais qu'aurait été mon appréciation sans la superbe plume d'Anne Rice! Elle m'a emportée dans un autre siècle grâce à un langage recherché, aristocratique, permettant de placer Louis dans son époque. Louis prend le temps de nous raconter ce qu'il a vécu, agrémentant son récit de nombreuses descriptions (qui peuvent déplaire à certains lecteurs non friands de ça) mais également en nous décrivant à merveille les villes et régions qu'il a traversés par sa quête de Vérité.

On démarre dans sa ville natale, puis à la Nouvelle Orléans, les Carpates (Terre de Dracula que je dois lire un jour),Paris... Les descriptions des lieux et des voyages sont parfaits! J'ai imaginé toutes ces contrées, les maisons dans lesquelles Louis habitait, les lieux publics comme le Théatre des Vampires... Je ne me suis pas du tout lassée de cette lecture!


Ce roman est à la fois terrifiant, mystérieux, sensuel, il m'a permis de lire enfin du "vrai vampirisme" et je compte bien continuer la saga dès le mois prochain!




Un mot sur le film :

Je l'ai revu au fil de ma lecture, et je l'ai trouvé très fidèle au roman, sauf quelques scènes que le réalisateur n'a pas pris en compte (comme le passage avec l'ami humain de Lestat, ou bien Babette...) mais cela n'a pas gêné le fil de l'histoire! La fin diffère aussi légèrement, mais rien de bien choquant! Malgré les nombreux visionnages que j'avais déjà fait, j'ai été complètement bluffée par le jeu d'actrice de Kirsten Dunst! Elle était vraiment incroyable, surtout à l'âge qu'elle avait quand elle a tourné ce film, et les scènes qu'elle devait interpréter! La fameuse scène où elle se coupe les cheveux est juste incroyable (je me répète mais c'est le seul terme qui me vient à l'esprit!) Ce film n'a pas mal vieilli, et je suis restée midinette.. Je bave toujours devant Brad Pitt et Christian Slater ;)
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Citations et extraits (90) Voir plus Ajouter une citation
- Louis, a-t-il fait en secouant la tête. Tu est amoureux de ta nature de mortel ! Tu cours après les fantômes de ce que tu étais autrefois (…) et de ce que tu rêves encore d’être. Et tandis que tu fraies avec cette vie humaine, tu négliges complètement ta nature de vampire ! 
𝘑𝘦 𝘮𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴 𝘢𝘶𝘴𝘴𝘪𝘵ô𝘵 𝘪𝘯𝘴𝘶𝘳𝘨é 𝘤𝘰𝘯𝘵𝘳𝘦 𝘤𝘦𝘵𝘵𝘦 𝘪𝘥é𝘦.
- 𝘋𝘦𝘷𝘦𝘯𝘪𝘳 𝘶𝘯 𝘷𝘢𝘮𝘱𝘪𝘳𝘦 𝘢 é𝘵é 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘮𝘰𝘪 𝘭𝘢 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘨𝘳𝘢𝘯𝘥𝘦 𝘢𝘷𝘦𝘯𝘵𝘶𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘮𝘢 𝘷𝘪𝘦 ; (…) 𝘫’𝘢𝘪 𝘵𝘳𝘢𝘷𝘦𝘳𝘴é 𝘮𝘢 𝘷𝘪𝘦 𝘥𝘦 𝘮𝘰𝘳𝘵𝘦𝘭 à 𝘭𝘢 𝘮𝘢𝘯𝘪è𝘳𝘦 𝘥’𝘶𝘯 𝘢𝘷𝘦𝘶𝘨𝘭𝘦, 𝘢𝘷𝘢𝘯ç𝘢𝘯𝘵 à 𝘵â𝘵𝘰𝘯𝘴 𝘥’𝘶𝘯 𝘰𝘣𝘫𝘦𝘵 𝘤𝘰𝘯𝘤𝘳𝘦𝘵 à 𝘶𝘯 𝘢𝘶𝘵𝘳𝘦. 𝘊𝘦 𝘯’𝘦𝘴𝘵 𝘲𝘶𝘦 𝘭𝘰𝘳𝘴𝘲𝘶𝘦 𝘫𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴 𝘥𝘦𝘷𝘦𝘯𝘶 𝘷𝘢𝘮𝘱𝘪𝘳𝘦 𝘲𝘶𝘦, 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘭𝘢 𝘱𝘳𝘦𝘮𝘪è𝘳𝘦 𝘧𝘰𝘪𝘴, 𝘫’𝘢𝘪 𝘳𝘦𝘴𝘱𝘦𝘤𝘵é 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘳𝘦𝘱𝘳é𝘴𝘦𝘯𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘭𝘢 𝘷𝘪𝘦. 𝘑𝘦 𝘯’𝘢𝘷𝘢𝘪𝘴 𝘫𝘢𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘷𝘶 𝘥’ê𝘵𝘳𝘦 𝘩𝘶𝘮𝘢𝘪𝘯 𝘷𝘪𝘣𝘳𝘢𝘯𝘵 𝘳é𝘦𝘭𝘭𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘥𝘦 𝘷𝘪𝘦 𝘢𝘷𝘢𝘯𝘵 𝘥’ê𝘵𝘳𝘦 𝘶𝘯 𝘷𝘢𝘮𝘱𝘪𝘳𝘦 ; 𝘫𝘦 𝘯’𝘢𝘷𝘢𝘪𝘴 𝘫𝘢𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘷𝘶 𝘤𝘦 𝘲𝘶’é𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘭𝘢 𝘷𝘪𝘦 𝘫𝘶𝘴𝘲𝘶’à 𝘤𝘦 𝘲𝘶’𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘴𝘦 𝘳é𝘱𝘢𝘯𝘥𝘦 𝘦𝘯 𝘶𝘯𝘦 𝘵𝘳𝘢î𝘯é𝘦 𝘳𝘰𝘶𝘨𝘦 𝘴𝘶𝘳 𝘮𝘦𝘴 𝘭è𝘷𝘳𝘦𝘴 𝘦𝘵 𝘮𝘦𝘴 𝘮𝘢𝘪𝘯𝘴 !
- (…) Tu ne connais rien de ta nature de vampire. Tu es comme un adulte qui, repensant à son enfance, se rend compte qu’il n’a jamais su en profiter. Tu ne peux pas, une fois devenu un homme, retourner dans ta chambre d’enfant pour retrouver tes jouets, réclamer qu’on te comble d’amour et d’attention simplement parce que tu sais désormais à quel point c’est important. C’est ce qui se passe avec ta nature de mortel. Tu l’as abandonnée. A présent tu as de nouveaux yeux, tu ne peux pas retrouver la chaleur du monde des humains.
- 𝘑𝘦 𝘯𝘦 𝘭𝘦 𝘴𝘢𝘪𝘴 𝘲𝘶𝘦 𝘵𝘳𝘰𝘱 𝘣𝘪𝘦𝘯 ! 𝘢𝘪-𝘫𝘦 𝘥𝘪𝘵. 𝘔𝘢𝘪𝘴 𝘲𝘶𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘥𝘰𝘯𝘤 𝘯𝘰𝘵𝘳𝘦 𝘯𝘢𝘵𝘶𝘳𝘦 ?! 𝘚𝘪 𝘫𝘦 𝘱𝘦𝘶𝘹 𝘷𝘪𝘷𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘴𝘢𝘯𝘨 𝘥’𝘢𝘯𝘪𝘮𝘢𝘶𝘹, 𝘱𝘰𝘶𝘳𝘲𝘶𝘰𝘪 𝘯𝘦 𝘭𝘦 𝘧𝘦𝘳𝘢𝘪𝘴-𝘫𝘦 𝘱𝘢𝘴 𝘱𝘭𝘶𝘵ô𝘵 𝘲𝘶𝘦 𝘥’𝘢𝘳𝘱𝘦𝘯𝘵𝘦𝘳 𝘭𝘦 𝘮𝘰𝘯𝘥𝘦 𝘦𝘯 𝘴𝘦𝘮𝘢𝘯𝘵 𝘮𝘢𝘭𝘩𝘦𝘶𝘳 𝘦𝘵 𝘮𝘰𝘳𝘵 𝘱𝘢𝘳𝘮𝘪 𝘭𝘦𝘴 ê𝘵𝘳𝘦𝘴 𝘩𝘶𝘮𝘢𝘪𝘯𝘴 ?
- Est-ce que cela te rend heureux ? m’a-t-il demandé. Tu erres dans la nuit, te nourrissant de rats comme un miséreux, et puis tu musardes sous la fenêtre de Babette, plein d’attention et pourtant impuissant. Suppose que tu puisses la prendre dans tes bras et qu’elle te regarde sans frayeur ni dégoût, qu’est-ce que cela t’apporterait ? Quelques brèves années à la voir souffrir des assauts du temps puis mourir sous tes yeux ? Est-ce que cela peut rendre heureux quelqu’un ? C’est de la folie Louis, c’est vain. Ce qui s’offre réellement à toi, c’est ta nature de vampire, c’est donner la mort. Car je te garantis que si tu arpentes les rues cette nuit, que tu t’empares d’une femme aussi riche et aussi belle que Babette, et que tu bois son sang jusqu’à ce qu’elle s’écroule à tes pieds, tu n’éprouveras plus de désir pour le joli minois de Babette à la lueur de la bougie ou pour le son de sa voix te parvenant de sa fenêtre. Tu seras comblé, Louis, car tu es fais pour cela, pour te remplir de toute la vie dont tu peux te gorger. Et une fois cette sensation disparue, tu éprouveras de nouveau cette faim, encore, et encore, et encore. (…) Et avec la même sensibilité que tu chéris tant, tu verras la mort dans toute sa beauté, la vie telle qu’elle ne peut être perçue qu’au seuil de la mort. Tu ne comprends donc pas cela, Louis ? Parmi toutes les créatures de ce monde, toi seul peut voir la mort de cette manière impunément. Toi seul… sous la lune montante… peut frapper comme la main de Dieu. 
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"Écoute-moi, garde les yeux ouverts", me murmurait Lestat, ses lèvres remuant contre mon cou. Je me souviens qu'à ce contact tous mes poils se sont hérissés, m'envoyant à travers tout le corps une décharge sensuelle, qui n'était pas sans me rappeler les plaisirs de la chair...
L'air songeur, il porta la main droite à son menton et le caressa légèrement de l'index. Puis il reprit : À la suite de quoi, en quelques minutes, je me suis retrouvé si faible que j'en étais paralysé. Pris de panique, je me suis aperçu que je ne parvenais même pas à parler. Lestat me tenait encore, bien sûr, et son bras me semblait aussi lourd qu'une barre d'acier. J'ai senti ses dents se retirer avec une telle violence que les deux plaies qu'elles m'avaient infligées me parurent béantes et la douleur insoutenable. Ensuite, il s'est penché au-dessus de ma tête inerte et, soulevant le bras qui me ceignait, s'est mordu le poignet. Quand le sang a goutté sur ma chemise et mon manteau, il l'a contemplé les yeux brillants, à peine ouverts. Ce moment m'a paru durer une éternité, le halo de lumière désormais en suspens derrière sa tête m'évoquant une apparition. Je crois que je savais ce qu'il s'apprêtait à faire avant même qu'il agisse, et je suis resté là, impuissant, comme si cela faisait des années que j'attendais ce moment. Il a pressé son poignet ensanglanté contre ma bouche et a dit d'un ton ferme et quelque peu impatient : "Bois, Louis." Et j'ai obéi. Il a chuchoté : "Doucement Louis", puis : "Plus vite" à plusieurs reprises. J'ai bu, aspirant le sang par les deux plaies, retrouvant pour la première fois depuis ma petite enfance le plaisir particulier de la tétée, corps et esprit s'abreuvant tous deux à cette source de vie lumineuse.
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Combien pensez-vous qu'il y ait de vampires qui aient la trempe nécessaire pour affronter l'éternité ? Pour commencer, ils ont de l'immortalité les notions les plus sinistres. Car, en devenant immortels, ils voudraient que tout ce qui a été l'accompagnement de leur vie devienne immuable et incorruptible comme ils le sont eux-mêmes. Que les véhicules gardent la même forme rassurante, que les vêtements conservent la coupe qui leur allait du temps de leur jeunesse, que les hommes continuent de s'habiller et de parler de la façon qu'ils ont toujours comprise et appréciée. Alors qu'en réalité, tout change, sauf le vampire lui-même ; tout, à l'exception du vampire, est soumis à décomposition et corruption permanentes. Bientôt, si l'on possède une âme peu flexible, et souvent même si l'on est doué de souplesse d'esprit, l'immortalité devient une peine de prison que l'on purge dans une maison de fous peuplée de figures et de formes totalement inintelligibles et sans valeur. Un soir, le vampire en se levant se rend compte que ce qu'il a craint, pendant des dizaines d'années peut-être, est arrivé : il se rend compte tout simplement qu'à aucun prix il ne veut vivre davantage. Que les styles, les modes, les formes d'existence qui lui rendaient l'immortalité attrayante ont tous été balayés de la surface du globe. Et que rien ne subsiste qui puisse le libérer du désespoir, sinon l'acte de tuer. Alors, le vampire va mourir. Personne ne trouvera ses restes. Personne ne saura où il s'en est allé. Et souvent personne dans son entourage – si toutefois il cherche encore la compagnie d'autres vampires –, personne ne saura qu'il est atteint de désespoir. Depuis longtemps il aura cessé de parler de lui-même ou de rien d'autre. Il disparaîtra.
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Je me suis détourné du marais, en direction du coeur de la vieille ville, et j'ai senti la main douce et réconfortante de Claudia qui serrait la mienne. Elle avait rassemblé un bouquet de fleurs sauvages chipées sur tous les murs des jardins que nous avions croisés, et elle le tenait très fort contre le plastron de sa robe jaune, le visage plongé dans leurs senteurs. Et puis elle m'a dit d'une voix si basse que j'ai dû approcher l'oreille : "Louis, tu es préoccupé. Tu connais le remède à cela. Laisse la chair... laisse la chair instruire l'esprit." Elle a lâché ma main et je l'ai regardée s'éloigner de moi, se retournant une fois pour murmurer la même consigne : "Oublie-le. Laisse la chair instruire l'esprit..." Cela m'a rappelé le livre de poèmes que j'avais à la main la première fois qu'elle avait prononcé ces paroles, et les vers inscrits sur la page :

Ses lèvres étaient rouges, ses regards étaient effrontés,
Ses cheveux étaient jaunes comme l'or
Sa peau était blanche comme la lèpre,
Elle était le cauchemar Vie-dans-la-Mort
Qui alourdit le sang de l'homme par le froid

Elle souriait depuis le bout de la rue, un morceau de soie jaune visible un instant dans l'obscurité qui faiblissait, avant de disparaître. Ma compagne, ma compagne pour toujours.
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" Tandis que j'aspirais le sang, mon univers visuel s'était réduit à cette lumière dorée. Et la sensation qui parvint ensuite jusqu'à moi fut une sensation... sonore. D'abord un grondement sourd, puis une pulsation lourde semblable à une batterie de tambour, dont le son s'enfla, s'enfla comme si quelque énorme créature s'approchait au travers d'une forêt sombre et inconnue, accompagnant sa progression d'un tam-tam monstrueux. Puis s'ajouta la battue d'un autre tambour, celui d'un autre géant marchant à quelques pas du premier, mais aucun des deux monstres, concentrés sur leur instrument, ne prêtait attention au rythme de l'autre. Le son grossit tellement qu'il me parut non seulement emplir mes oreilles, mais aussi envahir tous mes sens, palpiter dans mes lèvres et dans mes doigts, dans la chair de mes tempes, dans mes veines. Dans mes veines, surtout, ce premier tambour, puis l'autre ; et tout à coup Lestat retira son poignet ; j'ouvris les yeux, mais me retins au moment où j'allais chercher son poignet, l'attraper, le ramener vers ma bouche à tout prix ; je me retins parce que j'avais compris soudain que le premier tambour était mon coeur et que le second était le sien.
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Anne Rice discussing the future of the Mayfair Witches, October 2015
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