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EAN : 9782377359677
312 pages
Archipoche (16/06/2022)
2.19/5   8 notes
Résumé :
Dans les images documentaires de l'Allemagne nazie, Goebbels est partout. Apothéose du tragique et du pathétique, en 2005, une séquence du film La Chute lui est réservée : son suicide et celui de sa femme, le 1er mai 1945, après le meurtre de leurs six enfants. Pourtant, au-delà de ces apparitions insistantes, de ces évocations anecdotiques, le public en sait-il beaucoup sur son environnement familial. sa personnalité, sa formation, sa vie ? Il est temps de mettre f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Goebbels fut l'un des plus sinistres personnages de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Ministre de la propagande et de l'information du peuple pendant toute la durée du régime nazi, il fut l'un des plus fidèles proches d'Hitler, allant jusqu'à se suicider, ainsi que sa famille, en même temps que ce dernier lors de la débâcle de l'Allemagne nazie.

Lionel Richard propose une biographie de ce personnage, afin de montrer de quelle manière il a contribué à la montée en puissance de Hitler et du national-socialisme, lui qui incarnait les valeurs nazies (ainsi que leur profonde hypocrisie).

En effet, Joseph Goebbels était assez éloigné de l'idéal aryen : petit, brun, avec un handicap (un pied bot) qui l'empêcha de participer à la première guerre mondiale, qu'il tentera de cacher toute sa vie. Sa vie d'avant le national-socialisme ne fut pas tellement glorieuse (mais largement réécrite par la suite) : même s'il fut issu d'une famille relativement bourgeoise, il mena une vie estudiantine plutôt bohème et surtout marquée par la pauvreté, errant d'études en études, décrochant quand même à la fin un doctorat, et tenant de s'imposer comme un écrivain… mais en vain.

Les thèses nationalistes rencontrèrent assez vite un écho chez lui, comme on peut s'y attendre de ce type de personnalité, plutôt encline à l'extrémisme.
Et c'est là qu'il fit la connaissance d'un certain Adolf Hitler, qui commençait à se faire connaître avec ses discours revanchards… et que cette biographie devint intéressante : en effet, on y apprend que Hitler n'était pas un personnage qui magnétisait les foules — comme plus tard Goebbels s'y employa, notamment en trafiquant sa voix pour la radio afin qu'elle soit plus impressionnante ! —, mais un orateur habile qui fut porté par toute une équipe qui croyait davantage dans le national-socialisme que dans le personnage. Dont Goebbels, qui vivait le national-socialisme à fond, lui qui s'est marié avec une militante, Magda, dont il eut six enfants élevés dans la doctrine, image aryenne idéale dont il se servait pour sa propagande, alors que ses liaisons étaient plutôt bien connues.

Lionel Richard profite également de cette biographie, organisée par thèmes, ce qui permet de s'extraire d'un récit strictement linéaire, pour avancer plusieurs thèses. La première est que le régime nazi était plutôt porté au départ sur l'anti-bolchévisme plus que sur l'antisémitisme. C'est par la suite du pacte de non-agression avec Staline que la haine du bolchévique (difficile de continuer à taper sur les alliés…) se sont reportés sur les Juifs avant de s'intensifier à la suite d'une défaite catastrophique en décembre 1941, la Solution finale ayant été décidée en janvier 1942.

Une décision qu'après guerre personne ne connaissait, selon les affirmations officielles, mais que Lionel Richard s'emploie à démonter : pour lui, tout le monde connaissait bien les intentions génocidaires des nazis à l'intention des Juifs, et particulièrement Goebbels, qui ne pouvait ignorer cette mécanique infernale, lui dont la propagande était notamment axée sur la production de films ignobles.
Cette dernière thèse est apparemment controversée, et c'est d'ailleurs l'objet de la note qui accompagne le passage de cette biographie dans la collection de poche des éditions André Versailles : prouver ses dires et contrer les attaques des historiens spécialistes du même thème. J'avoue avoir été un peu surprise de cette contre-attaque associée à une critique des concurrents, qui m'a semblé plus basée sur un certain narcissisme et la protection d'une réputation que la recherche de la rigueur scientifique…

Cette biographie est malgré tout solidement étayée, pas jargonnante, et le découpage thématique permet de maintenir l'intérêt du lecteur. Toutefois, cela reste un ouvrage plutôt spécialisé, qui attirera en premier lieu les férus d'histoire ainsi que les étudiants et professeurs spécialisés dans cette époque.

J'ai reçu cet ouvrage dans le cadre de la dernière Masse critique Non-fiction : merci donc aux éditions André Versailles et Babélio pour cette lecture estivale érudite.
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Déception.
Sur la forme comme sur le fond.
La forme d'abord ... Un style que j'ai trouvé peu adapté au thème, et à vrai dire assez éloigné d'un contenu historique classique. Avec un vocabulaire souvent répétitif et des tournures de phrase dont je me suis parfois dit qu'elles n'étaient pas toutes correctes. Mais ce n'est là qu'affaire de goût. Et le désagrément permanent de notes sans doute utiles pour éclairer la lecture et qui se retrouvent toutes en fin d'ouvrage. Pas franchement pratique et rédhibitoire pour ce qui me concerne.
Le fond ensuite ... Je n'ai pas eu le sentiment d'être devant un travail d'historien. J'ai en revanche eu la désagréable sensation de parfois survoler le sujet, de n'avoir que quelques bribes, sans toujours parvenir à établir un lien clair et solide. Avec un ton qui m'a trop souvent semblé péremptoire, avec une certaine condescendance. Et puis surtout, le décalage entre ce que semblait promettre le titre et le contenu. J'attendais - sans doute trop - une analyse des mécanismes de la propagande nazie par le prisme de son principal ordonnateur. Attente déçue, hélas.
Il me reste quelques découvertes, et beaucoup d'interrogations, dont il va me falloir chercher les réponses dans d'autres ouvrages.
Une lecture à oublier mais qui en appelle d'autres.
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Dans ce survol très léger de la vie de Goebbels l'auteur prend quelques libertés avec la vérité historique en prenant pour fait acquis des rumeurs et est très approximatif dans ses écrits . le lecture de ce livre ne permet pas de se faire une opinion bien nette de ce que fût et surtout ce que fit Goebbels qui était quand même extrêmement proche d'Hitler .
Et puis cette manie d'appeler Hitler le "guide suprême" qui fait beaucoup plus penser à un dirigeant communiste qu'au dictateur nazi .
Heureusement ce livre n'est pas bien long et se lit très vite .
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Ouvrage lu dans le cadre de la « Masse Critique Non-Fiction de mai 2022 »

Biographie (ou portrait comme le présente l'auteur) très fouillée de Joseph Goebbels, de son enfance à Rheydt à sa mort à Berlin, dans le bunker d'Hitler.

Chacun des douze chapitres présente une facette de Goebbels (comment ses frustrations le poussent vers le « nationalisme » ou une tranche de sa vie (les dernières semaines de la guerre, avant son suicide). Les chapitres sont très denses et regorgent de notes renvoyant à d'autres ouvrages, les informations très précises et pointues.

Ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, il s'adresse surtout aux spécialistes de l'époque, aux historiens. Et, en ce sens, il est bien plus informatif qu'agréable à lire, tellement il est dense.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Dans les journaux, depuis juin 1944, les exploits des V1 puis des V2, où la lettre V, qui renvoyait au terme allemand de « représailles », était prise comme une réplique au « Victory » des Britanniques, excitaient l’imagination collective1. Bien qu’elle soit loin de représenter, pense-t-il, la « dernière chance », Goebbels demande donc à ses services d’engager auprès de la presse une opération de propagande qui donne un peu plus à rêver sur « l’arme miracle ».
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Video de Lionel Richard (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lionel Richard
La Chanson des Nibelungen (France Culture, 1979) L’émission des « Chemins de la Connaissance », par Lionel Richard, diffusée le 17 décembre 1979 sur France Culture. Invité : Michaël Nerlich.
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