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EAN : 9782253122463
154 pages
Le Livre de Poche (14/03/2008)
3.15/5   34 notes
Résumé :
Depuis que Louis XIV a fait construire une ménagerie non loin du château de Versailles, le marquis de Dunan ne dort plus.
Et s'il fournissait au roi une bête féroce, aux côtés des pélicans et des autruches qu'admirent déjà les courtisans? Sa gloire et sa fortune seraient faites... Mais Dunan court en vain les foires du royaume; les spécimens intéressants sont rares. Il en faudrait plus pour décourager notre homme, qui se lance alors dans une folle aventure o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Le marquis de Dunan est prêt à tout pour entrer dans les grâces de Louis XIV, dont il fréquente le palais. c'est ainsi que lui vient une idée lumineuse: partir en Afrique et en rapporter, par voie maritime, de nouvelles espèces sauvages: lions, éléphanteaux, girafes, singes... Il embarque donc sur l'Aurore auprès du jeune Dubignan, dont le père était taxidermiste, et du père Bernard, chargé de veiller, grâce à ses messes, à la sécurité de l'équipage.
Après quelques semaines de voyage, ils débarquent sur l'île Saint-Louis et y découvrent sauvagerie et barbarie... mais pas celles qu'on imagine.

La Ménagerie de Versailles est un court roman d'aventures, historique mais surtout faussement léger et véritablement sarcastique. En peu de pages finalement, on fait l'aller-retour Paris-Saint-Louis en philosophant sur l'âme, la religion, la liberté.
J'ai beaucoup aimé la légèreté de ton, cette écriture précise, et cette courte plongée au XVIIème siècle.
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Je pensais lire un roman sur l'histoire de la Ménagerie de Versailles mais ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais.

On y fait la connaissance du marquis de Dunan qui cherche les faveurs du Roi Louis XIV. Il pense pouvoir y parvenir lui offrant des animaux exotiques pour sa ménagerie. Il va donc se rendre en Afrique pour collecter les animaux.

J'ai détesté ce personnage et cette histoire débordante de tout un tas de choses qui me déplaisent comme les préjugés, le racisme et la cruauté animale. Au final, cela m'a laissé un peu la même impression que pour « Le Singe de Hartlepool » de Lupano.

La chute de l'histoire est saisissante, tout ça… pour ça !

Pour la petite histoire, il me semble fort improbable qu'il puisse y avoir eu un gorille empaillé à cette époque. le gorille n'a été découvert qu'en 1847.

Bref, une lecture que je vais m'empresser d'oublier.




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Un roman express comme je me plaît à les appeler, du genre 150 pages à tout casser, un calibrage de caractère à la limite de l'acceptable.
Le type de lecture qui ne vous demande que quelques heures de concentration pour en finir, et surtout qui repose vos yeux meurtris et hébétés par le énième tome de je ne sais quelle saga de sept cent pages qui l'a précédé.
On entre dans l'intrigue avec délectation, pas de lourdeur avec des descriptions sans fin, Richaud pose le décor sans fioritures inutiles et excessives.

Rares sont les oeuvres où il ne faut pas moins de trois chapitres pour être enfin en osmose avec l'histoire, et y être scellé.
Frédéric est un fantasque, il joue des mots avec fluidité et simplicité, être compris est déjà le premier devoir d'un auteur vis à vis de son lecteur, mais en y regardant à deux fois et en étudiant la syntaxe avec minutie, on aperçoit une structure, un entremêlement sans pareil, plus subtils et raffinés qu'il n'y paraît au premier abord.

En  conteur qui se respecte, il tente de faire sonner son récit de manière acidulée et cotonneuse. 
Une légèreté pas si anodine que cela, nous percevons derrière tout le burlesque suintant de la plume de Richaud, que s'écoule une gravité et une noirceur sans pareille, une dénonciation générale de la condition humaine, des moeurs nobiliaires toujours donnée avec les commissures des lèvres retroussées.
Après tout n'est ce pas là le rôle d'une fable, de crier tout haut les aberrations d'une époque à travers quelques mises en scènes bien souvent animalières ?
En quoi une civilisations s'arroge-t-elle le droit d'établir les règles de construction de l'humanité.
Je passe ici la liste des arguments tous aussi pathétiques et vulgaires dressée à cette occasion, range les théories Lévi Straussiennes

Richaud à travers ce thème de l'esclavagisme, n'opère point tant à une dénonciation du phénomène en tant que tel, mais plutôt l'utilise pour servir les desseins d'une dérision de cet amas de gens bien nés s'appropriant les règles et critères de hiérarchisation, de classification même de la race humaine.

« Sans Foi, Ni Loi, Ni Roi ».

Certes on sent une grande amertume, mais le comique n'en est que plus relevé, la dérision devrais je même souligner.
Nous pourrions même nous tourmenter dès le début de l'ouvrage avec une question centrale, La Ménagerie est-elle bien celle que l'on croit ou que l'on doit, n'en cache-t-elle pas une plus sauvage qu'elle n'y paraît ?

A travers le personnage du Duc de Dunan, et de tant d'autres, Frédéric place d'ores et déjà les plus beaux clichés de cette ère faste et « ensoleillée ».

En passant par cette burlesque et quasi canine adulation pour Sa Majesté, homme prêt à se contorsionner dans les plus humiliantes courbettes, à se vautrer dans les plus sales bourbiers pour s'attirer les bonnes grâces, le spectacle rectal, du Roi Soleil.

Un espèce d'adoration sirupeuse qui tranche parfaitement avec un marquis bis composant charnellement avec ces dames comme d'un brigand du tiroir caisse ( un Arsène Lupin autrement dit). 
On passe d'un portrait d'homme pesant et inintéressant, à un véritable Don Juan à la filouterie frôlant l'intelligence suprême. Il nous sert une vision des femmes plus que pragmatique et matérialiste.

En bref, la Ménagerie de Versailles est un moment délectable ... Périple aux avant gouts désastreux et prévisibles dans la finalité non dans le déroulement ce qui est fort agréable.

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Deux mondes et leur perversité : la cour de Louis XIV, avec ses rivalités, ses empoisonnements, sa description de l'étiquette (l'honneur de vider les excréments du Roi), la sauvagerie de ce dernier, son bon plaisir vénéneux et tout puissant , l'attention mise au plus minime de ses actes, pouvant aller jusqu'à la perdition et la mort( disgrâce de Molière après le Bourgeois gentilhomme, puis réhabilitation de ce dernier, et donc disgrâce de ses détracteurs ), et , de l'autre côté du monde , Saint Louis du Sénégal et le récit de l'esclavage à ses débuts.
le marquis de Dunan, courtisan et gigolo, car sa fortune a fondu à la proximité du Soleil, décide de regagner les bonnes grâces du Roi en lui apportant des animaux exotiques, et de l'abreuver de récits de chasse au lion. Il part donc à Saint Louis, à la recherche de girafes, lions et gorilles, malgré le danger, croise les bateaux portugais – les premiers à avoir caboté le long de la côte d'Afrique, et les premiers à avoir instauré le commerce des esclaves-, et contemple avec horreur , lui qui décrit Versailles non comme un endroit pernicieux dépendant de la toute puissance d'un seul homme, mais comme un jardin de délices, avec horreur donc, les châtiments corporels faits aux Noirs, leur passivité, leur acceptation de la mise en esclavage.
Ceci ne lui fait pas abandonner son désir des femmes (qu'il ne faut pas aimer, dit il ,
qu'il faut consommer comme des plats succulents ) , de toutes les femmes et parfois la mère et la fille, au début chacune son tour, puis les deux ensemble, c'est mieux.
Ton léger pour raconter des horreurs, Frédéric Richaud nous rappelle à l'aide d'une langue érudite, citant Leibnitz et Descartes, un moment de l'humanité où le commerce rentable des esclaves fut légiféré et donc justifié dans le Code Noir , commandité par Louis XIV . Ce ton léger n'est pas sans rappeler Voltaire, décrire sans avoir l'air de juger, alors que ce qui est dit est parfaitement sérieux.
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Retour à la cour de Louis XIV. Ou si peu. Car le marquis de Dunan vient d'avoir une brave idée : émerveiller le Soleil avec un fantastique défilé de faune africaine qu'il se fait un devoir d'aller chercher en personne à Saint Louis.
Sa réputation et sa fortune sont en jeu.
Il affrontera le roi de la Savane tout l'or du roi de France.
Ou juste un regard.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il s'approcha sans faire de bruit et fut stupéfait de trouver l'abbé en train de lire la Bible aux bêtes et de les bénir en même temps.
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Le voyageur qui arrive de l'est ne voit d'abord de Brest que des dos de maisons qui font comme un grand rempart de pierres grises. cette ville n'est pas faite pour la terre qu'elle regarde à peine. Elle est faite pour la mer et le ciel qu'elle contemple sans cesse. La cité s'incline vers le port, vaste place encombrée d'hommes, de caisses, d'animaux, de cris. Il faut du temps pour apercevoir la mer, tellement sa surface est couverte de navires et de pontons, tellement l'horizon est rempli de mâts et de voilures.
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Ce récit enthousiasma le marquis :
"Nous y voici! Dis-moi : les hommes de ton village, est-ce qu'ils chasseraient pour moi?
- Je crois pas, monsieur. Ils ont eu trop peur.
- Et si je leur donne des cauris, beaucoup de cauris?"
Le Noir sourit : "Tu as peut-être beaucoup de cauris, monsieur. Mais eux, ils ont qu'une vie."
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Peu à peu les sources se tarirent, l'herbe verte se raréfia. Ils ne longèrent bientôt plus que des terres assoiffées et des coteaux nus, traversèrent des forêts de petits arbres secs à l'ombre odorante mais pauvre. Parfois, un village se détendait dans l'air en tremblant; des silhouettes d'hommes ou d'animaux surgissaient au détour d'un champ.
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[après la tempête] Les hommes restèrent longtemps à se regarder sans rien dire, abasourdis par ce qui venait d'arriver. Et puis, lentement, il se remirent à pomper. Alors, seulement, Daubignan prit la mesure du désastre. La plupart des singes gisaient dans leur cage, le crâne fracassé. Les autres, parce que leur cellule avaient rompus leurs amarres et était tombée dans l'eau, s'étaient noyés. L'antilope était allongé sur le flanc, une patte prise entre les barreaux de sa cage et brisée de telle façon que l'os avait percé la peau. La girafe et l'éléphant ne bougeaient plus. Le lion et le léopard étaient morts.
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Videos de Frédéric Richaud (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Richaud
SECONDE PARTIE TABLE RONDE Samedi 22 janvier 2022 14h30 - 17h30 Librairie A. Pedone - 13, rue Soufflot - Paris Ve
Les chefs-d'oeuvre de la littérature sont si divers qu'il paraît impossible d'en donner une définition générale pertinente. Outre l'intérêt durable qu'ils suscitent, la plupart partagent cependant au moins deux caractéristiques : leur lecture demande un effort et ils transforment la vie du lecteur. On n'est plus le même après avoir lu Proust, Musil ou Joyce. Arrêtés par l'effort à fournir, beaucoup passent à côté du plaisir qu'apporte cette expérience. Peut-on la faciliter en contractant ou en transposant l'oeuvre ? le sujet fait débat. Chaque fois qu'un grand classique est porté sur la scène ou à l'écran, on entend des voix s'insurger contre l'inévitable simplification de l'ouvrage. Et lorsque les mêmes chefs-d'oeuvre font l'objet d'une bande dessinée ou d'une édition abrégée, d'aucuns vont jusqu'à crier au sacrilège ! À l'occasion de la parution de la substantifique moëlle de l'Homme sans qualités – une version contractée par François de Combret du chef-d'oeuvre de Musil – et de Proust pour tous – une transposition par Laurence Grenier en 500 pages des sept tomes d'À la recherche du temps perdu –, les Éditions du Palio organisent une table ronde autour de la question : « Comment faciliter l'accès aux chefs-d'oeuvre de la littérature ? » * Introduction : « Pourquoi faciliter l'accès aux chefs-d'oeuvre de la littérature ? » Luc Fraisse, professeur de littérature française à l'université de Strasbourg Première partie : « Contracter un chef-d'oeuvre littéraire : est-ce le trahir ou le soutenir ? » Autour des auteurs de la substantifique moëlle de l'Homme sans qualités et de Proust pour tous, les intervenants s'interrogeront sur les bonnes pratiques à respecter quand on entreprend de simplifier ou traduire un chef-d'oeuvre de la littérature pour, selon l'expression de François de Combret, « mettre en appétit de lecture ». François de Combret, Laurence Grenier Marine Molins, professeure agrégée de lettres modernes, co-autrice de « Translatio : traduire et adapter les Anciens » (Garnier, 2013) Didier de Calan, ancien directeur de la pédagogie aux éditions Nathan Animation : Jean-Jacques Salomon, Éditions du Palio
Seconde partie : « Transposer un chef-d'oeuvre littéraire : est-ce le réduire ou le promouvoir ? » À partir d'expériences de transposition d'oeuvres littéraires à l'écran, sur la scène, en bande dessinée, etc., on se demandera comment conserver l'esprit d'un chef d'oeuvre quand on le déplace hors du champ littéraire. Valentine Varela, actrice et réalisatrice Frédéric Richaud, romancier et scénariste de bande dessinée Anne Armagnac et Bernard Dollet, membres de la Société des Amis de Louis Aragon et Elsa Triolet Hélène Waysbord, autrice de « La chambre de Léonie » (Le Vistemboir, 2021) Animation : Céline Mas, co-fondatrice de Love for Livres
Conclusion Hélène Waysbord *
Table ronde organisée en partenariat avec la librairie A. Pedone, l'Association des amis d'écrivains, organisatrice du Salon international des amis d'écrivains, et Love for Livres, initiative pour la promotion de la lecture par les émotions
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