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EAN : 9782251420196
256 pages
Les Belles Lettres (08/11/2002)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Peu de mouvements intellectuels ont laissé une empreinte aussi profonde sur la culture européenne que l'Humanisme, et de fait les termes " humanistes " et " humanisme " se rencontrent dans les travaux les plus divers concernant la littérature, les sciences, la philosophie, l'art, le droit etc.
- mais le plus souvent dans l'ignorance complète de ce qu'a vraiment été l'Humanisme. Francisco Rico décrit ici l'Humanisme comme un vaste mouvement européen, né d'un r... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L'humanisme considéré comme la somme théorique des influences idéalement contenues dans l'Altertumswissenschaft, et l'humanisme, considéré comme révolution dans l'enseignement et donc dans la civilisation européenne, sont désormais deux choses bien distinctes. En tant que révolution dans l'enseignement et dans la civilisation, l'establishment, l'aristocratie, lui offrit un appui décisif : privé de celui-ci, l'humanisme ne serait devenu, bon gré mal gré, qu'une école de pensée parmi d'autres, une tendance intellectuelle de plus, dépourvue de réelle portée sociale. Il ne faut pas, pour autant, s'imaginer que la révolution se produisit à coups de décrets venus d'en haut. Aucune discipline de l'esprit ne prend racine par la force, encore moins un modèle de conduite, un élément du jeu social. Si dans le monde des puissants il y avait une place pour les arts ad humanitatem, il y en avait une aussi, assurément, pour ceux qui s'y consacraient. Les marxistes (pour Marx, c'est une autre affaire) répétaient que la culture dominante est la culture des classes dominantes. Juan de Lucena l'avait dit de façon plus pittoresque, le jour où Isabelle la Catholique se mit en tête d'apprendre le latin : "Ce que les rois font de bon ou de mauvais, nous aspirons tous à la faire [...] Le Roi joue-t-il? nous voilà tous joueurs invétérés ; la Reine étudie-t-elle? nous voilà tous devenus étudiants".
Avec des exemples comme ceux fournis par l'Italie, de Naples à Milan, on comprend que les princes, les grands seigneurs, les potentats, aient vu dans la studia humanitatis un élément caractéristique de la manière de vivre aristocratique, et qu'ils en soient venus à les considérer avec de plus en plus de bienveillance ; personne plus qu'eux ne ressentait la démangeaison d'être à la page, ou n'était plus sensible aux modes qui expriment le prestige d'une classe. La noblesse médiévale avait toujours apprécié les chroniques et accordé une attention toute spéciale à l'abondante littérature de regimine principum, parce qu'elle regardait ces ouvrages comme une généalogie et comme une théorie du pouvoir qu'elle détenait. Une bonne part de la contribution des humanistes allais dans ce sens, sans trop de difficulté, et pas seulement dans le domaine de l'historiographie ; ils durent en tout cas avancer avec toutes les précautions possibles et bien regarder où ils mettaient les pieds : il ne s'agissait pas de contredire les interprétations de leurs protecteurs les plus constants. Leonardo Bruni avait les meilleurs raisons d'ordre civique pour proclamer, et en toscan, que "entre tous les exercices humains [...] aucun n'est d'un plus grand poids et ne jouit d'une plus grande estime que l'exercice des armes, que les Anciens nommaient 'discipline militaire'. C'est à cet exercice sublime et glorieux que rendent hommage, comme au plus excellent, tous les autres exercices humains. Aucune science, aucune littérature, aucune éloquence qui égale la gloire des arme ou parvienne à l'égaler". Mais il avait aussi d'excellentes raisons pour faire que son De militia pût s'entendre, au sens le plus ordinaire du mot au Moyen Age, comme un "traité de chevalerie" : car le métier le miles, l'appartenance à la condition élevée de la chevalerie, n'avait nullement cessé d'être le plus grand motif d'orgueil pour ces amateurs des belles lettres, ceux-là mêmes dont Bruni avait tant à attendre, comme Alphonse le Magnanime ou le Duc de Gloucester.
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