Marseille. Nous sommes dans le somptueux appartement d'Alex Clément. Mathieu, étudiant en droit, venu récupérer quelques documents, sonne à la porte. La femme de ménage, Alice, passant l'aspirateur, n'entend pas l'homme qui entre. Surprise, celui-ci vient de lui annoncer que son patron, Alex, est mort subitement d'une crise cardiaque. C'est alors que fait irruption Antoine, le livreur de pizza. Apparemment pas tenu au courant de l'information, il est également sous le choc. C'est trois-là découvrent par hasard une mallette contenant deux millions d'euros en petites coupures. Que faire de cet argent? Prévenir la police ou le garder secrètement?
Au même moment, dans un appartement bourgeois, une femme est prise en otage. C'est la maman d'Alex. Ses ravisseurs, sans scrupules et ruinés, appellent chez Alex pour savoir si la transaction aura bien lieu comme prévu. Abasourdie, elle apprend alors la mort de ce dernier. Mais qui a bien pu répondre au téléphone et comment faire pour récupérer l'argent tant convoité si le fils n'est plus de ce monde?
Comme une sorte de huis-clos, dans deux appartements différents, cet album, divisé en deux chapitres, possède la mécanique bien huilée d'une pièce de théâtre. A la fois drôle et léger, ce récit décalé est savoureux et peu conventionnel.
Delphine Rieu nous livre ici une intrigue palpitante, des personnages atypiques et riches, un scénario singulier aux répliques croustillantes et une minutie impeccable dans le temps et l'espace.
Le récit est mis en valeur par le dessin de Lepage: des aquarelles tout en noir et blanc, un travail raffiné et expressif, avec des jeux d'ombre et de lumière très présents.
Cet album est comique et absurde tout en étant tragique.
Alex Clément est mort... vive Alex Clément!