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sur 3104 notes
Quelle critique peut-on faire lorsqu'il s'agit d'une oeuvre si connue et si souvent visitée… On ne peut parler que de sa propre rencontre avec elle qui est toujours unique et souvent multiple. J'ai découvert Rimbaud il y a vingt ans et j'y ai replongé récemment. Arthur Rimbaud c'était ma porte vers la poésie moderne !
Je constate que mes textes préférés restent les même : Après le déluge, Enfance, Phrases, Veillées, Aube, Alchimie du verbe. Et encore une fois Veillées ! Les rimes ne m'intéressent plus. Elles font partie de la « virtuosité » du langage alors que depuis quelques années je tends uniquement vers le sens poétique. La même chose m'arrive dans la musique, dans l'interprétation musicale. Jouer Bach avec ses tripes et laisser tomber les oeuvres techniques !
Avant je me disais que mon expérience (petite) du français m'empêchait de profiter pleinement de tous les poèmes de Rimbaud. Mais même actuellement, certains de ses textes ne sont pour moi que de beaux objets sonores, ou visuels, sans le naturel qui m'est nécessaire pour éprouver de l'émotion véritable.
Rimbaud dans Une saison en enfer déclare lui-même : « La vieillerie poétique avait une bonne part dans mon alchimie du verbe. Je m'habituai à l'hallucination simple ; je voyais très franchement une mosquée à la place d'une usine, une école de tambours faite par des anges, des calèches sur les routes du ciel, un salon au fond d'un lac ; les monstres, les mystères ; un titre de vaudeville dressait des épouvantes devant moi. Puis j'expliquai mes sophismes magiques avec l'hallucination des mots ! Je finis par trouver sacré le désordre de mon esprit. »
Je pense que quand un poème me plaît c'est que j'ai eu les mêmes hallucinations que lui ! Finalement la question principale est la même pour tout art moderne : cette création-là, relève-t-elle des « combats spirituels » ou de l'amusement ou de la provocation ? …
Mais encore une fois le début des Veillées c'est mon poème préféré de toujours !
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"Rentrés au logement vers deux heures, il a fermé la porte à clef, s'est assis devant; puis, armant son revolver, il en a tiré deux coups en disant :"Tiens, je t'apprendrai à vouloir partir !"
(de la déclaration de Rimbaud au Commissaire de Police, concernant l'incident du 10 juillet 1873)

Ce jour là, tout le monde écoutait la prof. Même les blasés, les cancres, et ceux qui ne venait au lycée que pour dormir.
Elle racontait l'histoire d'un trentenaire, qui, après avoir abandonné femme et travail, a essayé de tuer son jeune amant qui l'a entraîné dans un monde d'alcool, de drogues et de filles faciles, et maintenant il voulait tout simplement le quitter. Heureusement, il était plus doué pour écrire des vers que pour viser, alors le jouvenceau à peine blessé a survécu, a fait une croix sur sa propre carrière poétique, et est parti vadrouiller dans le vaste monde; tout ça pour mourir dix-sept ans plus tard d'une façon peu glorieuse suite à une inflammation au genou, en nous laissant en héritage quelques poèmes.

On était tous enchanté par l'histoire de Verlaine et de Rimbaud. C'était tellement différent des biographies de tous ces écrivains rangés... mais quitter le boulot le jour au lendemain, descendre un litre d'absinthe et partir en Belgique avec un jeune ado qui n'apportait, certes, rien de bon, mais avait des yeux si bleus qu'on ne pouvait pas faire autrement, c'était une autre tasse de café ! Les "maudits" ont le don d'interpeller par leur vie non-conforme et leur poésie même les jeunes d'aujourd'hui, et rien que pour ça, j'ai envie de les remercier. Mais les lire et apprécier vraiment, c'est une autre paire de manches.

La plupart de ces poèmes sont écrits avant le vingtième anniversaire de Rimbaud. Ils reflètent la crise d'adolescence d'un garçon incontestablement surdoué, son orientation sexuelle indécise, ses déceptions de la vie et ses incertitudes en ce qui concerne le futur. Comme s'il ne savait pas quoi faire de lui-même, et pour compenser ses interrogations, il écrivait. Sa poésie est pourtant étrangement lumineuse, même si elle combine d'une façon incroyable, dans une explosion d'images, le beau et l'immonde dans un seul vers.
Il remplit son chaudron de vieilles hardes dégoûtantes, mais sa décoction sent la rose. Ou alors il arrange des roses fraîches dans un vase, juste pour les regarder se faner ? Il balance dans la grande marmite de son imagination de belles jeunes Parisiennes, des égouts puants, la mer qui gronde, des chats crevés, ivrognes et cafards au clair de lune, pour flanquer dans votre assiette une portion qui n'est absolument pas indigeste, mais laisse quand-même une étrange sensation autour de l'estomac.

Toujours, Cher, quand tu prends un bain,
Ta chemise aux aisselles blondes
Se gonfle aux brises du matin
Sur les myosotis immondes !

La poésie de Rimbaud s'adresse parfaitement à tous nos sens connus, et nous fera possiblement découvrir quelques autres dont on ne soupçonnait même pas l'existence. Elle est remplie de couleurs, odeurs et saveurs de toutes sortes. Rimbaud faisait partie de ces fous qui éprouvaient le besoin de tout tester sur eux-mêmes : amour, souffrances, toutes les douleurs du monde et des centaines de malheurs possibles... Finalement, il ne pouvait peut-être pas finir autrement qu'il n'a fini.
On pourrait se demander comment évoluerait la poésie de ce jeune homme, s'il n'avait pas arrêté d'écrire à vingt ans, pour nous gratifier de ses vers encore les dix-sept années qui lui restaient à vivre. Il est devenu une icône patinée de mille traces de doigts, devant laquelle viendront se prosterner les générations futures. Est-ce mérité ? Essayez : on a du mal à se détacher de ses images, même si on ne sait pas si c'est beau, ou si ça donne plutôt envie de piquer une crise de nerfs.

L'amour ne passe à tes octrois
Que les Lilas, - ô balançoires !
Et les Violettes du Bois,
Crachats sucrés des Nymphes noires !...

C'est grâce à ces vers ("Ty kreslíš pro své rusalky/jen šeřík – liliově bílý! /A temné lesní fialky/ty sladké chrchle černé víly!") que j'ai découvert Rimbaud à dix-sept ans, avant de pouvoir le déguster en français. le traducteur, excellent Nezval, avait le culot de traduire le mot "crachats" par un immonde synonyme tchèque "chrchle", et je savais tout de suite que la poésie de Rimbaud ne sera pas aussi prévisible que les vers de Jiri Wolker qu'on avait l'habitude de côtoyer...
L'autre soir j'avais rajouté une poignée de pâtes-lettres dans la soupe aux légumes, et en regardant les mots se former au hasard au milieu des carottes et des petits pois, je me demandais si... ? Peut-on vraiment "comprendre" la poésie de Rimbaud ?
Mais "Ce n'est rien! j'y suis! j'y suis toujours!..." 4,5/5
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Comme il est surprenant de retrouver des textes qui nous ont été donné de rencontrer à l'école. Ceux sur lesquels on a buté, et parfois qui nous ont mené à l'incompréhension ou le désarroi le plus total. C'est un étrange sentiment de retrouver des souvenirs perdus avec l'imagination de mieux comprendre, d'effleurer enfin la sensibilité de l'homme derrière les mots; le besoin de dire ou de crier la révolte, le besoin de se saisir de la liberté, de larguer les amarres.

C'est par un étrange chemin que je me suis retrouvé de nouveau face à Rimbaud. Et pourtant, il n'avait plus le même visage ou peut être que c'est moi qui n'ai plus le même, car lui ne semble pas avoir tant vieilli lorsque je me souviens que son recueil a été écrit en 1871, alors qu'il a 17ans.
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Il existe un mythe d'Arthur Rimbaud. Une sorte de légende qui a fasciné les plus grands écrivains depuis le XIXème siècle. Cette histoire magique de ce poète précoce et ingénieux qui crée des merveilles puis s'éteint à tout jamais sans laisser de traces ni d'explications à ce choix mystérieux. Ce conte fantastique de ce poète voyant a été le sujet de tant de chroniques, de critiques, de livres, d'essais. Tous ont tenté de jeter un peu de lumière sur ces zones d'ombre.

Dans leurs recherches, ils ont fouillé dans sa correspondance, analysé ses photographies, questionné les témoignages de ses proches et contemporains. Pour certains il suffit de se concentrer sur ces cinq ou six années de production poétique; pour d'autres, le Rimbaud qui part en aventure, laissant derrière lui son bateau échouer sur les côtes de la poésie, est aussi intéressant. Ainsi, entre ceux qui trouvent dans cette expérience rimbaldienne toute l'explication de leur esthétique littéraire (comme Claudel ou Breton ou même Blanchot) et ceux qui se situent comme admirateurs de son art (comme Mallarmé ou Verlaine entre autres), on trouve ceux, moins crédules, qui désacralisent ce saint (comme Guillemin ou Etiemble).

Mais laissons cela aux chercheurs et parlons en tant que lecteurs; de simples lecteurs qui croient que "je est un autre" et qu'entre l'oeuvre et l'auteur il y a parfois un abîme. Cet abîme qu'on ne peut sonder mais par contre ce qu'on peut faire c'est tout simplement lire cette oeuvre magistrale et savourer ce plaisir exquis. La lire sans avoir ce besoin presque cruel de vouloir interpréter, expliquer cette poésie. Tout le plaisir est dans ce voyage à travers un monde nouveau où le poète tente de renouveler tout ce qu'on a connu auparavant. Il faut « voir » pour suivre ce long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Car ce Prométhée des temps modernes qui est concerné par la destinée de l'humanité entière veut mettre fin à cette vieillerie poétique comme il la nomme pour ouvrir une nouvelle voie où l'imagination et l'hallucination se rapprochent dans une harmonie extravagante.
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Force m'est de reconnaître qu'en poésie, genre face auquel je me sens aussi frêle et mal à l'aise que l'oiseau qui vient de naître et qui se demande où et qui il est, il me faut me raccrocher aux branches de l'académisme si je veux apprécier quelques vers. Ainsi apprécié-je Hugo et La Fontaine, qui constituent avec Baudelaire, mon Panthéon personnel d'un art dont je ne maîtrise ni les règles ni les nuances.

Avec Rimbaud, nous sommes loin de cet académisme qui me rassure. Poésie engagée, pensée libérée, vers imagés à travers lesquels il faut deviner les doubles sens. Poésie pour laquelle je ne suis ni équipée ni prédisposée. Poésie qui me laisse de marbre quand elle fait vibrer tant d'autres. Grâce à un challenge littéraire, j'aurai à nouveau tenter l'expérience, hélas sans succès. Passés "Le dormeur du val" et "Ma bohème" disséqués (et appréciés) sur les bancs de l'école, je reste totalement imperméable à la magie prophétisée. Au-delà des évocations indéniablement vivantes de la vie de bohème ou des scènes de la vie quotidienne dans le Paris de 1870, je ne suis ni particulièrement touchée ni transportée par les vers du jeune poète aux multiples talents.

De tout le recueil, un seul poème m'a interpellée, "Les étrennes des orphelins" mais c'est sans doute l'un des plus "académiques" du poète, et la boucle est bouclée.


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Une fois de plus, je vais rendre hommage à l'éducation nationale, à qui je dois tant de découvertes ! Je me souviens comme si c'était hier de cette après-midi de mes douze ans, en cinquième, quand nous étudiâmes "Le dormeur du Val" d'un certain Arthur Rimbaud. du choc ressenti à la lecture de ces vers :
"Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit."
La semaine précédente, ma crise d'adolescente s'était déclarée avec autant de violence que la poésie de Rimbaud pour qui je fus prise d'une grande passion. J'étais dans un collège privé catholique, et on nous présenta l'auteur comme un très bon élève (ce qu'il était), passant allègrement sur les côtés sulfureux de sa vie, nous évoquant sa relation avec Verlaine comme "une très belle amitié". Peu importe, le ver était dans le fruit, et c'est avec délectation que je découvris par moi-même ce qu'était réellement Rimbaud. Aujourd'hui je réalise la chance d'avoir croisé Arthur, cet adolescent, moi-même adolescente. Une bien belle inititiation !
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Rimbaud et Verlaine... Van Gogh et Gauguin... toute la démesure de caractères passionnés, s'exaltant en cette deuxième moité de XIXème siècle ! Une démesure qui semble devoir paralyser le commentaire du sage lecteur étreint par tant de flamme...
On peut en étudier l'expérimentation toujours plus poussée des enjambements à la césure ou à l'entre-vers, mais perdrait raison qui s'imaginerait analyser l'art de Rimbaud dans les échos sonores volontairement anarchisants de ses vers irréguliers.
Tout simplement parce que cet art est celle du "voyant", qui s'ingénie à déformer images et perceptions : son "raisonné déréglement de tous les sens" déstructure la parole bien plus que chez Baudelaire, et ne se peut reconstruire que dans l'esprit de révolte, ou d'illumination du poète affranchi.
Surréaliste avant l'heure, Rimbaud ne lâche rien et se consume en quelques années, comme un gaz trop pur ou un bois trop sec.
L'esprit de révolte qui emplit ses poèmes m'a fait apprécier, ado, ses recueils, et ressentir ses images. L'identification est plus difficile 20 ans après, mais la force des suggestions reste, et la rupture radicale avec les cadres poétiques antérieurs fait souffler un tel vent sur l'esprit que, même des années après, l'appréciation d'une beauté prométhéenne désespérée persiste et marque les poètes ultérieurs.
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Il est très difficile d'aborder le texte de Rimbaud en faisant abstraction des rimbaldiens, de cette nuée d'esprits grands ou petits, sages ou sots, qui ont fait Rimbaud bien plus que ses poèmes ne l'ont fait. Il est encore plus difficile de lire ses poèmes en oubliant toute la mythologie qui s'est développée dessus, à la façon du lierre étouffant les arbres vivants. Bien sûr, il faut accepter ce fait et cette prolifération, dans le cadre d'une théorie de la réception des oeuvres littéraires, mais pour essayer de lire Rimbaud, il faut modérer la machine à fantasmes, oublier "le génie adolescent", "le voleur de feu", le Communard et autres fadaises. A cet effet, l'approche textuelle, stylistique, voire linguistique, fournit des outils précieux, des méthodes pour atteindre la sobriété et laisser passer la poésie, non telle que les rimbaldiens la rêvent, mais telle que Rimbaud l'a écrite. Alors, on rencontrera un grand poète, un grand versificateur (qui fait au vers, en un sens, ce que Van Gogh fait à la peinture), et aussi un grand prosateur, qui brouille non seulement les limites formelles entre poème en vers et poème en prose, mais aussi entre pensée rationnelle et création de l'imagination. Et supporter les rimbaldiens...
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Après Verlaine, il était logique que je m'attaque à son fameux amant... Bon, je ne vais pas faire semblant : au début j'ai eu beaucoup de mal. J'ai l'habitude de lire des poésies où le sens est plus évident, où je comprends à peu près tous les mots... Autant dire qu'ici ce n'était pas le cas. J'ai mis beaucoup de temps à me laisser porter par la musicalité, par la beauté des images, par les mots tout simplement. Et là... quel enchantement, quel modernité, quel enfant terrible ! Parfois très sérieux, parfois d'humeur malicieuse... On ne sait jamais à quoi s'attendre avec ce Rimbaud. Je pense réellement que ce recueil mérite d'être lu, re-lu, et re-re-lu pour en saisir à chaque fois un peu plus la beauté. Je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir ce sentiment tout au long de ma lecture : "Ça doit être terriblement beau, tout le monde le dit... suis-je bête de ne pas comprendre ?" Mais j'ai finalement compris que là n'était pas la question, que chacun arrachait de ces pages ce qu'il voulait et laissait le reste, qu'on pouvait se laisser bercer sans forcément connaitre le sens de chaque mot. le fait que ce soit en grande partie écrit par un adolescent m'a, je pense, permis de me retrouver dans de nombreux poèmes. Cependant, je ne pense pas être tout à fait assez mature pour apprécier les textes (en prose souvent) les plus audacieux. Mais il faut dire qu'"on n'est pas sérieux quand on a 17 ans" ...
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Rimbaud c'est le vent des muses qui disperse l'inexplicable, la source du puits inépuisable et invisible d'où sortent ces vers de génie.
Voyance inaccessible au commun des mortels, mots insondables comme des hiéroglyphes interdits aux non-initiés d'un secret poétique bien gardé dans le seul coeur de Rimbaud.
Comme Villon, Rimbaud c'est la désinvolture, l'insolence, la rébellion permanente, mais à la différence de son glorieux aîné, Rimbaud n'est pas vraiment un poète voyou ou retors, plutôt un révolté de l'existence envers lui-même et tout ce qui l'entoure.
Narcissique, imbu de sa personne, certain de sa supériorité poétique, il renvoie ses précurseurs littéraires à leurs chères études, seul Baudelaire trouvant grâce à ses yeux.
Si son inspiration première se trouve dans son quotidien, elle ne tarde pas à déborder sur la situation politique de l'époque, entre guerres franco-allemande et révolution communarde.
Mais sa poésie complexe se veut avant tout universelle, évoquant les villes, l'univers industriel, la mer, les voyages imaginaires ou réels sans oublier de multiples petits tableaux poétiques de la vie des gens au gré de ses déplacements incessants.
Si Rimbaud révolutionne l'art poétique par les mots, les impressions, les sensations ou les sonorités, il se pose en instigateur du vers libre ou de la poésie en prose avec un ton novateur bien à lui, des genres peu développés à part par Baudelaire.
Mais l'hostilité du monde littéraire bien-pensant de l'époque et ses déboires conjugaux devenus d'encombrants faits divers, le font abandonner la poésie précocement. le poète se fera voyageur, soldat, trafiquant, marchand, mais même éloigné des vers, il ne pourra s'empêcher d'écrire une correspondance nombreuse et gardera l'aura mystique du poète maudit en s'intéressant à l'islam et au coran.
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