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EAN : 9782707156280
260 pages
La Découverte (23/10/2008)
4.08/5   6 notes
Résumé :

La révolution de février 1848 a mis fin à la monarchie de Juillet et inauguré la brève expérience de la IIe République. Mais quatre mois après cet immense espoir, l'armée et les gardes mobiles ont brisé l'insurrection des ouvriers et artisans parisiens. Pendant plusieurs jours, la République a bombardé et massacré les insurgés tuant plusieurs milliers d'entre eux.

C'est cette histoire tragique et oubliée que restitue ce livre. Il s'appuie s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

Un livre qui nous parle d'aujourd'hui.
En 1848, à Paris, vont s'affronter deux visions de la République. Celle de l'ordre contre celle de la justice sociale.
L'une est opportuniste. Quelque que soit le régime. Monarchie ou empire, du moment que la propriété est respectée.
L'autre est le moteur de l'histoire. Celle du peuple qui souffre. de la classe ouvrière naissante. Qui bouscule et renverse. Qui initie mais ne concrétise pas.
Victor Hugo, Karl Marx, Gustave Flaubert, Georges Sand, Tocqueville, Larmartine, et bien d'autres sont témoins ou protagonistes des évènements de 1848.
La France s'agite sur des banquets populaires car le droit de vote est restreint à ceux qui paient et qui possèdent. La monarchie de juillet, compromis libéral de la monarchie constitutionnelle est dans la tourmente. Devant une situation incontrôlée, le 23 février, Guizot, le chef du gouvernement démissionne. le roi Louis Philippe tente d'appeler le maréchal Bugeau, conquérant de l'Algérie aux pratiques sanguinaires. L'apprenant, le peuple prend mouche et précipite la chute de la monarchie.
Ce sont les habitants des quartiers populaires de Paris qui se déversent aux tuileries, tout en retenue. le roi fuit. Un gouvernement provisoire se créé et proclame la République. La révolution débute dans un esprit de camaraderie et d'espoir.
Les mois qui suivent verra l'affrontement de deux Républiques. Celle de l'ordre, portée par les Républicains du « lendemain » (ancien monarchistes) et celle des clubs et des ouvriers qui la veulent sociale car répondant aux besoins du peuple. du travail et des salaires. L'impossible !
Le livre suit les événements quasiment jour par jour pour exposer l'usurpation d'une révolution et l'appropriation d'une République grâce à la France rurale tenues par les notables car prescripteurs auprès des paysans.
Un livre pour comprendre que la classe qui possède n'a peur que d'une chose, la peur du partage.
Un livre qui termine par une guerre civile et un bain de sang de la bourgeoisie et des possédants venus massacrés de leurs mains, un peuple de Paris en insurrection face au vol de ses espérances. Les chiffres vont de 4 000 à 10 000 morts. Bien plus que la terreur de 1793.
Une révolution à oublier pour les anciens monarchistes, devenus républicains opportunistes puis laquais de l'empire.
Une révolution à oublier aussi pour le camp des progressistes devant les occasions manquées ou tout était possible.
PS : Vous y découvriez aussi un Victor Hugo des plus méprisables pour les miséreux. Comme quoi les personnes peuvent (aussi) changer en bien.
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En introduction, les auteur-e-s interrogent les séquences historiques enseignées aux élèves de l'État français et soulignent que celles-ci « n'aident pas toujours à comprendre que la notion de république est bien loin d'avoir suivi un cours tranquille. »

Contre la réduction institutionnelle de 1848 à la révolution de février, Maurizio Gribaudi et Michèle Riot-Sarcey analysent « Deux temps contrastés dominent la courte histoire de la révolution de 1848 : la joie de février et l'incroyable carnage de juin ». A la valorisation du résultat, il et elle décrivent le processus et les « espoirs des insurgés ». Contre une exposition des faits détachés de leur historicité et une fausse continuité toujours reconstruite, il convient en effet d'opposer que « l'événement est porteur de possibles dont la signification est le plus souvent perdue. »

Les auteur-e-s choisissaient une « écriture de fiction » pour nous parler de cette révolution oubliée, en utilisant de nombreuses sources, y compris littéraires.

Contre l'universalisme tronqué, Maurizio Gribaudi et Michèle Riot-Sarcey n'oublient pas « les quolibets qui accompagnent la campagne en faveur des votes de »tous et toutes » », les positions majoritaires critiques des socialistes à l'égard du vote des femmes et « l'aversion singulière de Proudhon à l'encontre de toute candidature au féminin. »

Février est aujourd'hui « paré de la couronne républicaine », « détaché de la guerre »servile », au profit d'une République lavée de tout soupçon insurrectionnel ». L'histoire officielle consacre l'oubli du « droit des ouvriers de s'occuper de leurs propres affaires en mettant en oeuvre la souveraineté populaire » ou pour le dire autrement du « gouvernement direct des travailleurs ».

Contre les visions unilatérales et les valorisations sans nuance de la république, très prégnantes y compris dans une certaine gauche, il convient de se souvenir à la fois du « Temps des possibles », du chemin « de la république sociale à l'impossible république » et de « L'insoutenable émeute » de juin 1848. La force subversive de la république démocratique et sociale était et reste incompatible avec la république tout court.

A compléter les textes sur le même sujet parus dans Contretemps (N°6, Paris juin 2010, Editions Syllepse) : 1848 Au commencement était l'espoir (Maurizio Gribaudi et Michèle Riot-Sarcey) et Karl Marx, Fredrich Engels et les révolutions de 1848 (Michaël Löwy)

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Un excellent livre d'hIstoire qui allie l'érudition universitaire au sens du récit romanesque.
Les auteurs ont pris le parti de donner la parole aux contemporains journalistes, écrivains, hommes politiques pour raconter au jour le jour les bouleversements de l'année 1848 et l'éphémère seconde république qui a suscité des espoirs vite étouffés dans le peuple.
Magnifiquement illustré ce bel ouvrage sur papier glacé éclaire une page mal connue de notre histoire de France qui s'est refermée sur le triomphe de la bourgeoisie toute prête à accueillir le Second Empire et l'industrialistation du pays qui conduira a la modernité.
On croisera au fil des pages Lamartine bien sûr mais aussi George Sand passionnée par les débats politiques animant son temps, Alexis de Tocqueville dont les commentaires apparaissent très pertinents mais aussi les déshérités ceux qui vont mourir sur les barricades de juin au nom de leur idéal, ceux qui se battront pour que la fraternité l'emporte...
Un beau livre à lire ,relire et offrir à tous ceux qui aiment l'histoire et s'interessent a ce siècle quia connu tant de changements politiques et économiques.
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Le titre de cet ouvrage est bien trouvé. Coincée entre 1789 et la commune de Paris, la révolution de 1848 fait pâle figure.

Hélas, je ne pense pas qu'il contribue à sortir cet événement de l'oubli. En décalage avec l'histoire universitaire, ce livre choisit de multiplier les regards contemporains : George Sand, Lamartine, Daniel Stern, Tocqueville... Certes, on vit la révolution par les yeux de quelques acteurs. Mais leur langue a un peu vieilli.

L'intérêt de ce genre d'extraits est de comparer des points de vue divergents, puis de dresser un bilan analysant les principaux désaccords. Or les auteurs ne le font pas suffisamment, c'est bien dommage.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C'est ainsi que, dès le 26 février, deux Républiques s'affrontent. Tandis que les "républicains de la veille" sont aux avant postes, les "républicains du lendemain" ralliés de la dernière heure, suivent avec beaucoup de réticences l'institutionnalisation du mouvement....l'illégitimité de certaines revendications est très tôt dénoncée par les républicains modérés. Comme si "l'amélioration du sort de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre" entrainait immanquablement l'anarchie et le communisme...
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Notre République, n'est que RUINE PUBLIQUE ...
D'après tous les rapports qui nous sont parvenus, les ouvriers retranchés derrière les barricades n'avaient pas l'élan de Février, mais une mâle et sombre résignation. Mieux vaut mourir d'un coup de fusil disaient ils, que de faim.
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Deux temps contrastés dominent la courte histoire de la révolution de 1848 : la joie de février et l’incroyable carnage de juin
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l’événement est porteur de possibles dont la signification est le plus souvent perdue
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Videos de Michèle Riot-Sarcey (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michèle Riot-Sarcey
Michèle Riot-Sarcey restitue l'histoire du féminisme entendu comme utopie politique et décrit la mise à l'écart des femmes vis-à-vis du pouvoir, de la Révolution française jusqu'au XXème siècle, à travers le développement de discours différentialistes et l'établissement de lois excluantes.
Retrouvez l'épisode sur toutes les plateformes de podcast : https://urlz.fr/pOOw
Conférence issue de l'édition 2000 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "Les utopies, moteurs de l'histoire ?". 
© Michèle Riot-Sarcey, 2000.
Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002) 
https://rdv-histoire.com/
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