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Les Kerns de l'oubli tome 1 sur 3
EAN : 9782352910862
552 pages
Editions du Pierregord (19/09/2011)
3.45/5   64 notes
Résumé :
Plan d'ensemble. Vue d'oiseau. De la brume se dissipe, lentement, laissant percer la masse sombre d'une île. Elle se dresse, souveraine, dans son trône de pierre.
Almenarc'h.
Un vent violent balaye la scène. Assombrissant le ciel. Troublant les eaux du lac. L'Imprenable, forte d'un règne millénaire, vacille, sous la menace d'un simple silence. …Eperon de roche, fière citadelle, toi dont le nom est porté comme une légende aux confins du monde, pourquo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Assidu lecteur de littérature de l'imaginaire, j'avais, depuis un certain temps, délaissé le genre fantasy. Les lectures du seigneur des anneaux et des tapisseries de Fionavar m'avaient pourtant emballé mais le classicisme d'Eddings m'a littéralement ennuyé et m'en a détourné. En plus de dix ans, aucun livre de Fantasy n'avait capté mon attention au point de se retrouver entre mes mains. J'avais depuis plus un an dans l'idée de lire Terre mourante de Vance s'en vraiment m'y résoudre. Autant dire que lorsque que l'auteur de ce livre m'a contacté pour faire part de la sortie de son roman de Fantasy, c'était loin d'être gagné. L'échange de mails et la lecture du profil de l'auteur (dessinateur avec un bagage d'archéologue), ont piqué au vif mon intérêt. Bien que je ne sois pas nationaliste, l'idée de soutenir un jeune auteur français a fini par me convaincre. J'ai donc passé commande directement auprès de ce dernier pour en prime recevoir une page de manuscrit, une dédicace et un marque-page.
Je démarre ma lecture et première remarque, le livre est découpé en chapitre (houlà, quelle audace!) identifié par le nom d'un personnage qui en sera le narrateur. Je n'étais pas habitué à ce schéma narratif qui permet une grande immersion dans les pensées de tous les personnages grâce notamment à l'emploi permanent du pronom "je". C'est assez jubilatoire de se mettre dans la peau de vrai méchant. Après une cinquante de pages, j'ai été contraint et forcé de stopper ma lecture. Chose unique dans ma vie, j'ai égaré un livre. Ce dernier a décidé de vivre sa propre vie en s'éjectant de lui-même de mon sac. Après cet épisode dramatique et une nouvelle commande du livre (je soutiens bien le commerce du livre), je m'y replonge pendant les fêtes de fin d'année.
L'ensemble de l'oeuvre s'articule sur une poignée de personnages tous très bien créés et loin des caricatures du genre. Certes, les gentils sont globalement gentils mais ils ont tous des failles qui les rendent plus humain. Nous sommes loin du manichéisme cliché que j'avais perçu dans la Belgariade (Eddings). Chaque personnage (ou presque) possède un vocabulaire et une grammaire propre. J'ai d'ailleurs eu un peu de mal (peut-être induit par la fatigue) avec le personnage de Telleran, le vieil Sage-Guerrier qui utilise des tournures de phrases et du vocabulaire fort peu usités. Après quelques chapitres, le livre se lit très facilement avec un vocabulaire riche et suffisamment de descriptions pour s'immerger et d'action pour ne pas que l'histoire s'enlise
Je ne peux trop en dire sur l'histoire sans trop en dévoiler. Disons que c'est une double bataille, une entre les Hommes sur Terre et une entre deux divinités pour conquérir l'énergie vitale de la Terre symbolisée par une ville, Almenarc'h. Cette ville, autrefois grande et belle, se ternit à cause de son roi mégalomane et pleutre conseillé par le diable. La ville dépend des cercles formés par les élites du peuple (les veilleurs, les détenteurs et les sages-guerriers) gouvernée par un roi qui reçoit les "conseils" du grand esprit Aïnhor Eran. C'est le silence de ce dernier qui a permis l'avènement du roi Alkar. le roman s'ouvre lorsque le grand esprit rompt ce silence après s'être libérer du Dieu Saash qui souhaite s'approprier de la Terre. Il somme le roi de reconquérir les terres du Nord pour recueillir l'énergie des Hommes dans sa lutte contre Saash. Au milieu de cela, une mystérieuse jeune fille aux cheveux blancs conduit les personnages principaux vers leur destin et vers une alternative aux deux divinités.
Je m'arrête là mais sachez que ce livre renferme de bonnes trouvailles et des personnages attachants et crédibles (ma préférence pour Ulnhor). Pour ma part, j'ai eu l'impression de revoir les Scaythes d'Hyponéros de Bordage. Je ne jugerai que très peu l'histoire car ce livre n'est que le premier tome d'une trilogie et je pense qu'elle doit être considérée dans son ensemble. N'ayez nullement peur de vous jeter dans la lecture des Kerns, même s'il fait l'objet d'une trilogie, le premier tome se suffit presque à lui-même. le seul risque que vous encourez c'est d'apprécier l'oeuvre et devoir acheter le second.
Un petit regret tout de même, je m'attendais à avoir une description plus détaillée sur le peuple d'Almenarc'h, sur les coutumes, les moeurs… Dommage peut-être dans les prochains. Ce manque est pallié par une immersion dans le peuple de Saham très convaincant.
Comme vous pouvez vous en apercevoir, j'ai beaucoup apprécié la lecture de roman de fantasy ce qui n'était pas une évidence au départ. J'attends avec impatience le second tome qui, comme le laisse présager la fin du premier volume, s'annonce très "ouvert".
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Avant même que je lise ce roman, on avait déjà un vécu... Ah ah j'exagère un peu, mais disons que j'ai eu du mal à mettre la main dessus !

J'ai donc reçu un jour un message de l'auteur sur Babelio, qui me parlait de son livre. C'était un message de masse, d'un jeune auteur qui voulait se faire connaître, mais j'ai quand même été convaincue, et pas qu'un peu. Je l'ai donc ajouté à mon pense-bête eeeeeet bien sûr je l'ai oublié. Quand j'ai finalement retrouvé la mémoire, le tome un n'était plus disponible et la sortie du deuxième tome repoussée. Quelques cris et auto-flagellations plus tard, je me suis renseignée et là, le soulagement !

La maison d'édition avait tout simplement fermé. Mais toutes ces péripéties étaient un mal pour un bien, un grand, grand bien. Feldrik Rivat a rejoint les auteurs de la maison d'édition l'Homme sans Nom, HsN pour les intimes. Vous ne connaissez pas ? Vous avez tord.

Sans m'y attarder, je dirais juste qu'avec seulement une dizaine de romans à proposer pour le moment, elle vient déjà de rattraper les plus grandes à mes yeux. Je n'ai pour l'instant aucun reproche à faire quant à la qualité des romans, que ce soit au niveau du texte ou de l'illustration.
Illustrations réalisées soit par Magali Villeneuve, soit par Alexandre Dainche. Vous ne connaissez pas ? Vous avez tord.

Pour en revenir aux Kerns de l'Oubli, j'ai finalement pu me procurer le roman lors du Comic Con 2013, j'ai rencontré l'auteur, très sympathique, et je suis repartie avec un livre beau, bien illustré et dédicacé. Finalement, ça valait le coup d'attendre, quoi, deux ans ?

Je me suis plongée dans le roman dès que je suis rentrée. Et je l'ai disons, dévoré. le changement de narrateur rythme bien l'histoire et fait qu'on a beaucoup de mal à s'arrêter à la fin d'un chapitre. Aussi, certains chapitres ne font qu'une page à peine quand d'autres sont beaucoup plus longs. Une action peut s'étendre sur plusieurs chapitres et permettre un changement de point de vue des plus rafraichissant.

Le changement de narration à chaque chapitre, on connait. Là où ça devient intéressant, c'est l'emploi de la première personne et ce qu'en fait l'auteur. Et c'est là un vrai tour de force. Chacun des personnages a un langage propre et c'est un vrai bonheur de passer d'un langage des plus basiques à un vieux français ampoulé, et d'avoir sur une même scène une description différente autant sur les ressentis qu'au niveau du langage. Cela révèle une véritable maitrise de différents registres de langue et c'est quelque chose que je n'avais jamais vu auparavant.

En ce qui concerne l'histoire, elle se déroule sur plusieurs niveaux. En gros, humain et divin. Tout tourne autour d'Almenarc'h, sublime cité dirigée par un roi des plus détestables, Alkar, lui même conseillé par un être des plus vils, Cataxak. le premier chapitre nous est conté du point de vue de Roch, le grand Gardien de la cité, et le moins que l'on puisse dire c'est que l'action débute dès les premières pages. La cité est attaquée, et à partir de là, les évènements s'enchainent sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle.

J'ai beaucoup apprécié les femmes de l'histoire, qui sont toutes des personnages forts et loin d'être des demoiselles en détresse, bien au contraire. J'ai cependant eu une préférence, comme beaucoup, pour Ulnhor, mais aussi pour Erkan. Enfin, pour ce dernier, c'est surtout les chapitres le concernant qui m'ont plu, forcément auréolé de mystère de par son amnésie. Mais tous les personnages sont hauts en couleur et des plus intéressants, même si l'on aimerait en savoir plus sur certains...

Sinon, certains chapitres peuvent vous rendre un peu fou au début, surtout ceux concernant Telleran, qui est donc le vieil homme au langage plus que soutenu et moyenâgeux. Mais vous verrez, on s'y habitue vite et personnellement, ça m'a énormément plu. Il y a aussi quelques termes particulièrement appréciés de certains personnages. J'avais envie de me taper la tête contre les murs à chaque fois que Cataxak utilisait le mot « mirifique », et j'ai éclaté de rire la première fois qu'Ulnhor s'est exclamé « Morteboule ! », qu'il répète tout au long du roman.

Le seul et unique bémol de ce livre est pour moi le manque d'originalité dans les prénoms des personnages de la cité de Saham, tous très semblables, qui m'ont fait m'emmêler les pinceaux. Ils sont tous plus ou moins secondaires, donc ce n'est finalement pas très gênant.

Je n'ai pas vraiment envie de vous en raconter plus, j'aurais peur de laisser échapper quelque chose qui vous gâcherait le plaisir de la découverte. J'ai été plus que surprise par la fin et j'attends maintenant le second tome avec impatience ! Mais je n'aurais pas beaucoup à attendre, vu qu'il arrive en septembre. Et cette fois, j'éviterais d'attendre trop longtemps ! N'hésitez pas à vous lancer, c'est un roman original tout en étant bien ancré dans le style fantasy. à découvrir !

Lien : http://allison-line.blogspot..
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Je continue doucement mais surement ma découverte du catalogue des éditions de l'Homme Sans Nom (HSN pour les intimes) avec ce premier tome d'une nouvelle trilogie que l'on peut aisément classer en fantasy.
Satisfaite, convaincue et curieuse de lire la suite, je ne conseillerais pourtant pas ces Kerns de l'Oubli à n'importe qui. Lecture riche mais également exigeante, à mon sens, je la vois plutôt dans les mains de lecteurs habitués au genre, pas dans celles de débutants. Malgré tout, si vous vous sentez curieux, n'hésitez pas, ce serait dommage de passer à côté !

Il m'est difficile de parler de cette lecture car, bien que l'intrigue générale soit finalement assez classique (un royaume à la dérive, un grand méchant qui veut gouverner, un jeune homme qui semble destiné à « sauver le monde », une quête d'identité, une prophétie…), Feldrik Rivat nous offre beaucoup de choses dans ce premier tome. Beaucoup de personnages, notamment, tous partant de leur côté (ou presque), tous vivant une aventure secondaire liée à la Grande Aventure… ce qui ne manque pas d'intérêt, évidemment, mais demande tout de même un petit temps d'adaptation. Il m'a bien fallu une cinquantaine de pages pour comprendre qui est qui, quel est sa place dans l'intrigue et quel est le « but » de cette histoire.

Une fois les bases intégrées, la présence des nombreuses figures devient un gros plus, à mon sens car diversifie les points de vue, multiplie les informations et enrichit donc considérablement la lecture. On pourrait craindre que l'auteur (et donc le lecteur) se perde dans tous ces personnages, sans compter que Feldrik Rivat a choisi de tous leur donner la parole, chacun leur tour. L'identité du « je » change au fil des chapitres. Prise de risque certaine, mais pari réussi.
Chaque figure possède sa propre histoire, sa propre voie/voix… et donc une façon de s'exprimer complètement différente. Certaines sont reconnaissables dès les premières lignes (je pense notamment au langage très désuet du sage Telleran ou à celui, beaucoup moins châtié de l'ancien roi Ulnhor), d'autres nécessitent la présence du sous-titre introduisant le chapitre (sous-titre qui n'est autre que le nom du personnage que l'on va suivre dans les pages suivantes, ainsi qu'un ou deux adjectifs le qualifiant), du moins au début. Par la suite, lorsque chacun des personnages part de son côté, le simple fait de retrouver un lieu ou une action, nous donne une idée de la figure alors suivie.

Malgré ce point de vue interne répété pour chacun, j'avoue ne pas m'être attachée plus que ça aux personnages, quels qu'ils soient. J'ai aimé les suivre et découvrir la suite de leurs aventures, mais je n'ai pas ressenti un lien très fort entre eux et moi. Et je pense que c'est ce qui m'a manqué le plus pendant ma lecture. Je regrette un peu la distance qui s'est rapidement installée entre les héros et moi.
Je dis héros au pluriel parce que si l'un d'eux en particulier - Erkan pour ne pas le citer - semble être la clef de beaucoup de choses, on se rend vite compte que chaque homme (et femme, il y en a quand même une ou deux), a un rôle majeur à jouer dans la destinée du monde des Kerns. Tous sont intimement liés (par des liens de sang, mais pas que !) et tous méritent notre attention. D'ailleurs je serais bien en peine d'en citer un plus qu'un autre… allez si, peut-être Cataxak, le conseiller du roi Alkar (qui est loin d'être une lumière, soit dit en passant…), qui m'a fait penser, plus d'une fois, à Langue de Serpent (le conseiller du roi Théoden dans le Seigneur des Anneaux). Et une fois qu'un royaume est gangrené par le mal… difficile de faire marche arrière !

Je vous ai beaucoup parlé des personnages et de la particularité formelle qui en résulte (les chapitres avec points de vue internes successifs), mais je ne vous ai pas encore entretenu du monde créé par Feldrik Rivat. C'est un monde riche et bien pensé, c'est un fait. Les deux cartes présentes à la fin de l'ouvrage ne peuvent qu'en témoigner.
J'ai apprécié découvrir petit à petit en quoi consistait l'aspect « magique » de cette histoire (il s'agit en fait de la maîtrise des éléments, de l'énergie primordiale - appelée Sha - et d'un autre point, beaucoup plus présent au fil des pages : une sorte de télépathie entre les personnes entraînées ou douées naturellement pour utiliser ce pouvoir), j'ai aimé touché du doigt quelques éléments de l'Histoire (avec un grand -H) du monde des Kerns et donc en apprendre plus sur cette « prophétie » (je n'en dis pas plus !) mais, j'avoue que, malgré les descriptions offertes par l'auteur, j'ai eu du mal à m'imaginer le décor. J'ai ressenti l'ambiance des différentes scènes et je savais où elles se situaient (dans le désert, au coeur d'une montagne, dans le palais…), mais il m'a manqué un petit je ne sais quoi qui aurait rendu ma lecture beaucoup plus visuelle. Dommage.

Malgré tout, cette petite « faiblesse » ne m'a pas empêché de prendre du plaisir à ma lecture qui s'est révélée assez rythmée. Comme je vous le disais plus haut, chaque personne vit un petit quelque chose de son côté tout en étant intimement lié à Erkan, le fils exilé qui, seul au monde, traverse le pays sans savoir qui il est, où il va et ce qu'il doit faire… le jeune homme suit un chemin minutieusement tracé, apprenant petit à petit à s'habituer à ce qui l'entoure et ce qu'il vit, sans se douter le moins du monde que, plus ou moins loin, les autres personnages le cherchent pour le sauver… ou pas. Tous gravitent autour de lui, le fils de Roch, et tous (ou presque) se retrouvent réunis au même endroit dans les derniers chapitres.
On a tellement envie de savoir ce qu'il a de spécial cet Erkan, on a tellement envie de découvrir si les autres personnages vont pouvoir le retrouver… qu'on tourne vite les pages. Et évidemment, comme tout bon page-turner, c'est au moment clef qu'un chapitre se termine, forçant le lecteur à rapidement passer les suivants pour retrouver la voix (et donc la révélation) tant attendue.

Je ne suis pas sûre que j'aurais parié sur le choix du narrateur multiple changeant à chaque chapitre… et pourtant, force est de constater que Feldrik Rivat maîtrise l'exercice et que cette particularité devient la vraie force de son récit, offrant ainsi un regard presque omniscient à son lecteur. Celui-ci veut toujours aller plus loin, toujours en savoir plus… jusqu'au moment de tourner la dernière page. Il n'y a plus qu'à attendre le tome suivant (que l'on pourra bientôt pré-commander !). J'espère que dans celui-ci, je saurai m'attacher un peu plus aux différentes figures et pourrai vivre l'aventure plus « visuellement ».
Lien : http://bazardelalitterature...
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La déception... de ne pas avoir su entrer dans cette histoire et en apprécier toute la qualité...



En premier lieu, avant que tout le monde ne crie au scandale, petit rappel : Les notes distribuées sur ce blog sous forme d'un nombre de coeurs plus ou moins grand, allant de 1/5, à 5/5 mention coup de coeur, ne sont EN AUCUN CAS un jugement de qualité, ou une affirmation objective que tel ou tel livre mérite ou non d'être lu par d'autres lecteurs ou que le travail d'écriture fourni par l'auteur est plus ou moins intéressant.

Il ne s'agit ici (et on ne le repètera jamais assez) que de quantifier le plaisir que MOI j'ai eu à les découvrir, et les sentiments qu'ils m'ont fait ressentir. Un avis de blogueur littéraire est hyper subjectif, et environ un milliard d'éléments peuvent jouer sur le ressenti d'une lecture, qui, pour beaucoup, n'ont absolument rien à voir avec la qualité dudit livre, ni avec le sérieux (ou pas) avec lequel il a été écrit,

En l'occurrence, j'ai cette semaine découvert un livre, Les Kerns de l'Oubli T1, qui me faisait baver pour diverses raisons (une maison d'édition en laquelle j'ai pleine confiance, un auteur que j'apprécie pour avoir eu la chance de le rencontrer à deux reprises et qui a été d'une grande gentillesse et a fait montre d'une bonne humeur extrêmement communicative.)
J'avais donc vraiment extrêmement envie d'apprécier ce roman (comme l'ont fait beaucoup de mes collègues blogueuses) à sa juste valeur, d'autant qu'il m'a en plus de tout cela été offert avec plein de tendresse par mon meilleur ami. J'y tenais donc particulièrement.

Mais en avoir envie ne fait malheureusement pas tout. Et je dois être cohérente avec moi-même et ne pas laisser mes bons sentiments envers un auteur ou une maison d'édition interférer dans mon avis sur un livre, j'ai toujours été sincère dans mes avis, et voilà, parfois, c'est un peu plus difficile que d'autre, mais il faut le faire quand même.

Je tiens à m'excuser auprès de Feldrik de n'avoir pas su apprécier son roman à sa juste valeur, je me suis pourtant battue, tout comme lui, jusqu'à la dernière page avec espoir et volonté. Feldrik, tu resteras un personnage que j'apprécie beaucoup, quelle que soit la teneur des propos qui seront tenus ci-dessous. Je m'engage toutefois à me montrer respectueuse au plus haut degré pour le travail que tu as fourni dans l'écriture de ce roman.

Car malheureusement, malgré toute ma bonne volonté en cours de lecture, ce qui va suivre sera la première chronique négative que j'aurai eu à faire pour un livre de L'homme sans nom.

Même si j'avais eu pour habitude de résumer les livres dans mes chroniques (ce que je ne fais jamais pour éviter tout spoil, elles sont toujours uniquement basées sur mon ressenti de lecture) j'en aurais été ici complètement incapable.

J'ai lu ce livre de façon tellement hachée, que je me suis rendu compte en fin de lecture que j'avais eu le temps d'oublier le début O.o

En effet, j'ai mis exactement 10 jours à lire ce livre (qui n'est pourtant pas vraiment un pavé, avec ses 413 pages !) ce qui est pour moi vraiment énorme. 10 min par-ci dans le bus, 10 min par là dans le métro, 10 pages par ci le soir dans mon lit avant de m'endormir, exténuée...

Bref, des conditions plutôt mauvaises lorsqu'il s'agit d'une lecture assez exigeante, qui aurait demandé une concentration sur des plages beaucoup plus longues (et calmes), et la connexion de tous mes neurones pour bien tout comprendre, et surtout tout assimiler.

En effet, Les Kerns de l'Oubli n'est pas un livre simplet, loin de là, et demande quelques efforts de la part du lecteur également, après un travail d'écriture qui n'a pas dû aller sans peine. Feldrick Rivat nous partage ici un univers très riche et travaillé, très bien pensé. Il y a beaucoup de choses à comprendre, à retenir, à apprécier. Normalement, c'est d'ailleurs un point que j'apprécie énormément dans les livres publiés par cette maison. Pour le coup, et compte tenu des conditions dans lesquelles j'ai lu ce livre, ça aura plutôt contribué à me perdre... :(

Chaque chapitre (très court) est le récit d'un narrateur différent, qui parlent tous à la première personne du singulier. Sur le principe, l'idée m'emballait plutôt. Dans les faits, il s'est avéré que cela m'a beaucoup plus chamboulée que je ne l'aurais cru. J'ai très vite été complètement perdue (ceci étant toujours certainement lié à ma lecture par tout petits bouts, avec des coupures imposées et quasiment jamais aux bons endroits.)

Heureusement, chaque narrateur a une façon de parler bien particulière, ce qui aide quand même à réaliser qu'on a changé de personnage. Pourtant, ça n'aura pas été suffisant pour moi, et j'ai vécu ces bonds d'un narrateur à l'autre de façon très désordonnée et j'ai été très vite complètement déboussolée.
Ce qui n'aurait pu être qu'un petit détail négatif dans une chronique a malheureusement entraîné chez moi l'incompréhension presque totale de l'ensemble de l'histoire. J'ai vécu tout le livre de manière extrêmement détachée, complètement de l'extérieur, et n'ai réussi à m'attacher à aucun des personnages principaux (ni secondaires, d'ailleurs.)
Il faut dire ici que je ne pense pas que ces personnages aient été conçus pour être particulièrement appréciés, de toute manière, ils ont quand même tous un côté pas très sympa, lol. Mais je ne me suis pas contentée de ne pas les apprécier, je n'ai pas su les "reconnaître". Je ne sais pas comment expliquer cela, mais vous savez, on peut ne pas aimer un personnage (particulièrement détestable, par exemple) mais ressentir tout de même pour lui quelque chose de fort, une attirance un peu malsaine, une "reconnaissance" de sa particularité qui en fait tout de même un personnage qu'on n'oubliera pas. Je n'ai pas ressenti ça dans les Kerns...

Néanmoins, j'ai noté avec joie un élément qui m'aura énormément plu dans ce livre, c'est le langage utilisé dans les dialogues. Il est très varié, très riche, chacun y allant de son petit dialecte, de son langage ancien et sage, de son patois. L'un des personnages parle comme au Moyen-Age, ce qui, vous le savez, fait partie intégrante de mon univers presque quotidien. J'ai beaucoup aimé le langage du roi également, un petit mélange de langage fort soutenu, avec un ptit côté "bouseux" dans les jurons, j'ai adoré ! Je n'ai donc eu aucun mal à suivre les différentes "façons de parler", alors que j'avais cru comprendre que ça avait été parfois difficile pour certains.

J'ajouterai dans les points positifs que Feldrick a un talent certain pour la description des combats, quelle que soit l'arme utilisée. Pour en faire en GN, je peux dire qu'on s'y croirait :) et un goût prononcé pour les jeux de mots et les références cachées. Je n'en dirai pas plus, j'espère juste que vous trouverez tous ces petits clins d'oeil ;)

D'ailleurs, je dois dire que l'écriture de Feldrik, sa plume, est vraiment un gros avantage de ce roman (qui a lui seul, aurait fait monter ma note au moins à 4/5 si je notais objectivement les livres sur leur qualité, et non sur mon plaisir à les lire.) D'abord elle est extrêmement travaillée, ainsi que toutes les oeuvres publiées par l'Homme sans nom. Feldrik n'écrit pas comme il parle (quoique.. Il parle très bien en fait :p ). Chaque mot est pesé, pensé, pour être placé le plus judicieusement possible, tout en donnant une impression de fluidité toute modeste, genre "oh, j'ai dit ça comme ça me venait". Mais non, je suis certaine que le travail d'écriture/relectures/réécritures/corrections a été absolument monstrueux.

Les Kerns de l'Oubli n'est vraiment pas un bébé dont on accouche en 2-3 mois, vite pondu, vite imprimé, vite vendu, vite lu et vite oublié. C'est ce que j'aime chez l'Homme sans nom. On ne nous sert pas du prémâché, prédigéré. On demande au lecteur un certain investissement de sa personne pour que la fusion prenne entre l'auteur et son lecteur.
Et bon... il se trouve que pendant ces 10 jours, les conditions n'étaient pas réunies pour moi. Il aura suffi d'un petit élément perturbateur, l'alternance des narrateurs (nombreux) (ce qui aurait pu être un point que j'aurais vraiment grandement apprécié à un autre moment) pour m'interdire l'accès aux portes de la fantasy cette fois-ci. Je suis restée complètement extérieure à l'histoire sans jamais parvenir à vraiment entrer dedans à un quelconque moment.

J'ai essayé de toutes mes forces, jusqu'à la dernière page, encouragée par l'auteur qui m'expliquait que le roman pouvait encore m'attraper n'importe quand... Mais non, jusqu'au bout je suis restée dehors, déçue, frustrée, fâchée contre moi-même. Car je sais que cela vient de moi, j'en veux pour preuve l'avis super enthousiaste que m'en avait fait Péléane, ou les excellentes chroniques de Méli, ou Justine pour ne citer qu'elles, et que je vous invite à découvrir afin d'avoir une vue d'ensemble plus objective.

Ma foi, il faut que je me dise que ce sont des choses qui arrivent, et espérer que ce ne sera qu'un cas isolé, et pas les prémices d'une vilaine panne de lecture ! (en tout cas, pour la lecture suivante, j'ai quand même choisi de changer totalement de genre, en espérant qu'il suffise de prévenir, et que je n'aurai pas à guérir...)



Cali
Lien : http://calidoscope.canalblog..
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N'étant pas une grande fidèle du genre et ayant englouti récemment toutes les intégrales du Trône de Fer de Martin, j'avais quelques appréhensions à entamer les Kerns de l'Oubli, craignant une overdose ou des comparatifs incontrôlables...
Eh bien, j'ai eu tort.
Quelle bonne surprise! Je suis rentrée tout de suite dans le récit grâce à l'écriture fluide de Feldrik Rivat et à la force de caractère de ses personnages. Pourtant, en ce moment, je ne lis pas vite, et ça me fait pas mal décrocher, mais là, que nenni!
L'immersion dans le monde des Kerns se fait tout naturellement, et l'auteur plante son décor sans qu'on s'en rende vraiment compte. Je reprocherai à la carte des mondes d'être un peu trop petite, c'est parfois difficile d'y trouver les lieux où l'action se déroule quand on est un peu miro comme moi.
J'ai beaucoup apprécié l'alternance des points de vue internes de chaque personnage au fur et à mesure des chapitres. Chaque perso a sa propre façon de penser, son propre vocabulaire, et parfois sa propre vision du même évènement. Les personnages ne sont pas creux, même si d'après moi, les gentils sont un peu trop gentils et les méchants un peu trop méchants... de même, le Destin m'a parfois fait impression de "Deus Ex Machina", mais comme ce n'est que le début d'une saga, ça ne m'a pas gênée plus que ça.
Les métaphores et réflexions métaphysiques de l'histoire m'ont emballée et les descriptions, loin d'être pompeuses m'ont fait imaginer pas mal de "tableaux" (elle est très visuelle cette histoire!). C'est une certitude pour moi : les Kerns de l'Oubli sont à illustrer.
Je suis très impatiente de lire la suite, j'ai entendu dire que c'était prévu pour octobre.
Merci Feldrik Rivat!
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critiques presse (1)
Elbakin.net
15 mai 2013
L’auteur ne fait aucune concession à son lecteur, l’écriture et le vocabulaire sont maîtrisés et fouillés, ce qui s’avère plaisant pour le lecteur. Mais cela se paie aussi car on en vient à perdre en rythme.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Son corps repose dans cet espace solennel, placé hors du temps. Hors des Hommes. Je suis un vivant parmi les morts. Mes mains, guidées par un fil inconnu, saisissent la fine étoffe qui couvre son corps. Je sens alors déferler en moi une vague de souvenirs. Des souvenirs à elle, Milena! Ils sont doux et me replongent dans les moments les plus tendres de notre union secrète, comme pour m'apprivoiser. Mes doigts se laissent aller, effleurent les bandelettes sacrées en fibres d'acéron, quand une main glacée se pose sur ma nuque. L'esprit rémanent de Milena. Il m'assaille, me pénètre de force et injecte les derniers instants de sa vie dans ma chair.
_Vois, et venge-moi!
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Réplique d’Ulnhor à Tellleran : «Pars, vieille branche, et sans attendre. Almenarc’h est bouffée du ventre. Les temps ne sont plus aux croyances d’antan. L’ennemi avance masqué en nos murs. Pars, retrouve Erkan, et redonne espoir à un vieux compagnon. » p. 96 ?
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Mais qui sont ces hommes capables d'engendrer de telles abominations! Quelle humanité se permet de semer ruines et déserts! Qui sont-ils pour défigurer la Terre! Et au nom de qui! Honte à vous! Monstres! Honte à vous...
p236
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Autrefois l'égale des reines, je ne suis plus aujourd'hui qu'une infirme. une aveugle victime de ses dernières visions. Blessée. Écorchée en mes chairs et âme, par la folie des hommes.
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Mon maitre m'avait pourtant promis, avant de mourir, que la sagesse viendrait avec les siècles ! Foutaises et balivernes ! Cette barbe est plus folle qu'à mes vingt printemps !
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Vidéo de Feldrik Rivat
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Sirènes & Vikings T1, Françoise Ruscak et Phil Briones humano.com/@sirenesvikings EAN 9782731676198

Naissance du tigre, de Feldrik Rivat et Jean-Baptiste Hostache humano.com/@naissancedutigre EAN 9782731627107
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Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

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