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Jean-Daniel Beauvallet (Préfacier, etc.)Jean-François Caro (Traducteur)
EAN : 9782743620882
300 pages
Payot et Rivages (21/04/2010)
4.27/5   30 notes
Résumé :
Des premiers orages punks aux grandes heures de la britpop, en passant la new wave, l’âge d’or du label Factory et les folies acid de l’Hacienda, Manchester s’est imposée, sur fond de crise économique, comme une des grandes capitales musicales d’Europe durant plus de trois décennies. Ce livre retrace cette fabuleuse aventure à partir des témoignages de ceux qui en ont été les artisans. Peter Shelley, Howard Devoto, Morrissey, Peter Hook, Shaun Ryder, Johnny Marr, No... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
God save the Madchester music!

Un bon trip musical des années punk à la Britop

Magnéto à la main, John Robb a interviewé pendant un an les principaux musiciens et allumés de la scène musicale de Manchester de la période faste 1976-1996. Ce livre bavard mais passionnant fourmillant d'anecdotes nous éclaire sur l'énergie créatrice qui a embrasé cette sinistre ville post-industrielle. Pour vous donner un avant goût, Howard Devoto, le premier chanteur du génial groupe punk Buzzcock raconte comment il a lancé la scène manucienne en organisant le concert mythique des Sex Pistols au Free Trade Hall . Dans le public, trainait Morissey (futur chanteur des Smith), Ian Curtis et Peter Hook (futur Joy Division). Presque tous ceux qui était présents ont depuis formé un groupe.

L'auteur donne la parole aux musiciens: Johnny Marr (guitariste des Smith) est particulièrement loquace. Il se livre facilement et nous régale également d'anecdotes croustillantes comme celle où le bassiste Andy Rouke, malgré l'interdiction formelle de Morissey, mangeait en cachette des sandwiches au bacon pendant l'enregistrement de Meat is Murder. Quant à Morissey, NME sous le bras, érudit rock incollable, apparaît comme une ombre incontournable de la scène manucienne, assistant depuis la fin des années 70 à tous les grands concerts. Sa rencontre avec Johnny Marr était inespérée et l'a projeté au devant de la scène. de son coté, Peter Hook nous parle à sa façon, pas très fine, du groupe Joy Division de sa rencontre artistique avec son leader froid, envouté et charismatique Ian Curtis (sa voie me procure toujours des frissons), des tournées chaotiques, de la mort brutale de Ian à l'âge de 23 ans et de la reformation - pas trop classe - la semaine suivante du groupe pré-électro New Order. Viennent ensuite, les interventions iconoclastes de Shaun le chanteur halluciné des Happy mondays . Finit la déprime de la vague froide, noire et romantique des "divisions de la joie", la "Madchester" envahit la scène musicale. Une folie ectasique et psychédelique inonde les lieux mythiques comme l'Haçienda. le rock, la techno et la acide house font bon ménage. Enfin les frères Gallagher du groupe Oasis, bien que fiers d'être manuciens, ont voulu échapper au son Factory et ont signé leurs albums sur le label londonien Création, plus proche de leur goût musicaux. Noël Gallagher raconte son passé de roadie avec le groupe Inspiral Carpet et la formation d'Oasis avec son frère Liam. Les relations tumultueuses entre frangins sont évoquées dans le livre.

John Robb tend aussi le micro aux producteurs qui ont forgé le son des groupes de Manchester. le nom à retenir est l'incontournable Tony Wilson, le fondateur du label Factory qui a produit les grands groupes de Manchester comme Joy Division, New Order, Happy Mondays, Sections 25 et Stones Roses. Il faut également rendre hommage au brillant ingénieur du son Martin Hannett parce que le son Factory, c'est lui ! Tony Wilson a aussi beaucoup contribué et financé l'Haçienda, le club de la scène musicale de Manchester. L'Hacienda a été l'un des premiers clubs à diffuser de la musique électronique, techno et house.

Mon avis
John Robb, musicien des Membranes, un groupe punk et auteur de nombreux livres sur les groupes de Manchester connait bien son sujet. Dans son livre, il a choisit l'angle du témoignage qui ne dénature pas les propos et colle à la vérité. C'est un livre pour l'amateur et les nostalgiques des groupes cultes de Manchester, du son Factory et de la période Madchester. Fervent admirateur des Buzzcocks, Magazine, Joy Division et Inspiral Carpets, j'ai pris mon pied en parcourant les nombreuses anecdotes et en réécoutant l'index des chansons placé à la fin de l'ouvrage. Je conseille également ce livre aux néophytes qui découvriront une ville sous pression et des groupes sous adrénaline.

Je n'ai que trois mots à dire en reprenant le slogan punk de l'époque : Do it yourself
Bonus : Mon top 10
1 - Decades (Joy Division)
2 - Fast cars (Buzzcocks)
3 - Light pours out of me (Magazine)
4 - Chock stock (the fall)
5 - I want you (Inspiral carpets)
6 - Girl don't count (Section 25)
7 - Cigarettes and alcohol (Oasis)
8 - Dreams never end (New Order)
9 - 24 hour party people (Happy mondays)
10 - This charming man (The Smith)





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« Manchester a toujours été une ville où on se faisait chier », disait Mark E. Smith, et s'il le dit, on veut bien le croire, même si on se demande bien où est-ce que le leader de The Fall ne se serait pas fait chier. Avis tranché que tout le monde, d'ailleurs, ne partage pas. Oui, c'est vrai, Manchester est à la mode. Et oui, c'est vrai, ça semble en gaver certains ; au point que c'est se poser en dégouté de l'histoire de la ville qui va finir par devenir à la mode. Mais bon, il y en a, dont moi, que ça intéresse, dont acte. Et s'il faut lire un seul document qui raconte l'essor puis le déclin de la scène mancunienne, c'est bien celui de John Robb. Chanteur dans le groupe 80's post punk The Membranes, Robb a écumé ses souvenirs et les bars de sa cité afin de nous en dresser la chronologie musicale. Il restitue l'arbre généalogique de la famille, avec dans le rôle des aïeux les Buzzcocks qui ont engendré toute une flopée de marmots plus ou moins respectueux de leur héritage, pour aboutir aux morveux insolents d'Oasis. Comme dans toutes les dynasties, on découvre les tensions, les instants magiques de communion, et toujours la solidarité indéfectible des membres les uns envers les autres. Ce que Robb a parfaitement réussi à faire, c'est retranscrire cette idée de communauté. Il a laissé traîner son micro, et au travers d'interviews uniquement, il a reconstruit le fil de l'histoire. Manchester est une ville fière et ouvrière ; musicalement parlant, c'est un petit monde, un petit monde qui se bouleverse au gré des transformations urbaines. Tout est lié, limpidement. le rock est violence, une réponse à la colère sociale, l'expression des prolos, et Manchester, ce décor en friche, ce cauchemar post-industriel colle parfaitement à l'ambiance. Quoi de plus naturel pour le punk de s'épanouir dans cet environnement interlope ? (Si vous voulez savoir, pour l'anecdote, d'où vient le nom des Buzzcocks, vous n'avez qu'à lire). Chaque époque voit émerger de nouveaux groupes qui se confondent avec les évolutions économiques et politiques. Joy Division/New Order, les Happy Mondays, autant de groupes estampillés Factory, qui n'auraient pas vu le jour sans l'influence du Breakdance dont la popularité témoigne du caractère multiracial de la ville. La Dance, la House, et l'Hacienda, symboles du phénomène Madchester, n'auraient pu exister sans l'émergence de l'ectasy dans une cité habituée à se défoncer aux dernières drogues. La Hacienda, ce club démentiel, issu de la folie de Tony Wilson, découle de l'attitude DIY de Spiral Scratch et de l'abandon par les autorités de quartiers entiers, laissant des squats immenses, et donc des possibilités immenses… Jusqu'au déclin de la Brit Pop, à la fin des 90's, Manchester a enfanté une liste considérable de groupes majeurs en Grande-Bretagne : A Certain Ratio, Les Chameleons, Les Stone Roses, les Smiths, The Fall, les Chemical Brothers, the Verve…John Robb a poursuivi son enquête jusqu'en 2008 ; il va falloir attendre pour connaître la suite… dommage !
Lien : https://blackrosesforme.word..
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John Robb frappe fort avec cette compilation de témoignages à propos de la scène musicale de Manchester. Punk, new-have, brit pop ou encore la scène électro (avec l'Hacienda comme épicentre), sont les mouvements musicaux incontournables qui ont marqué et qui marquent durablement Manchester. A lire absolument !
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Même si certaines histoires sont ressassées depuis des lustres (l'Hacienda, Tony Wilson...), c'est un regard frais et parfois incrédule que portent tous les témoins du livre.
Mention spéciale au Stone Roses qui commencèrent Punks pour jeter les bases du" Baggy Sound" qui fit tant d'émules.

J'ai trouvé que la préface de JD Beauvallet des Inrockuptibles était sublime; peut être pourrait-il écrire un volume sur ces années anglaises qu'il connait si bien?
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Pour moi, Joy Division était un groupe très psychédélique - il faut écouter "Autosuggestion", par exemple. On a l'impression de se faire absorber par les rues de Manchester un dimanche pluvieux.
(John Savage)
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Le punk, c'est la compression du temps,de l'espace et de l'information. C'est une accélération, une nouvelle manière d'absorber le trop-plein d'information qui commençait à se développer à l'époque. On le fait tous les jours aujourd'hui. Le punk renvoie à l'idée de la société du spectacle de Guy Debord : la célébrité n'est qu'un spectacle, elle ne signifie rien ; elle détourne l'attention des vrais enjeux (John Savage)
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L'ecsta a ouvert les gens à plein de styles de musique différents. Le mec qui n'écoutait que de l'indé se mettait à la dance, et celui qui n'aimait que la dance se mettait à aller aux soirées inné. C'est l'ecsta qui a provoqué ça (Shaun Ryder, The Happy Mondays).
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Bien sûr que les Stone Roses viennent de Manchester. Est-ce qu'ils pourraient venir d'autre part? Et les Smiths et Joy Division, d'où pourrait venir Ian Curtis? Et Factory Records? Et l'Haçienda? C'est une putain d'évidence. Et toute cette musique géniale vient d'une ville minuscule du nord de l'Angleterre. C'est un endroit vraiment spécial : cette ville est à l'origine de tellement de groupes, de modes, d'écrivains fantastiques! Tellement de talents! Partout dans le monde, on me demande pourquoi Manchester est comme ça. Je leur réponds que j'en ai aucune idée (Noel Gallagher).
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Manchester était le berceau du capitalisme, mais, à la fin des années soixante-dix, elle était devenue son tombeau (Richard Boon, manager des Buzzcocks).
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