AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782707310385
141 pages
Editions de Minuit (01/10/1985)
3.47/5   51 notes
Résumé :
Le court récit que nous donne ici Robbe-Grillet va sans doute surprendre ceux qui le prétendent un auteur “ difficile ”. On peut en effet sans aucune peine lire cette histoire “ d'amour et de science fiction ” (comme dit la petite Marie) en n'y voyant que la narration scrupuleuse d'une aventure, étrange certes, mais bien enracinée dans notre Paris d'aujourd'hui, parfaitement reconnaissable.
Pourtant, derrière ce décor tout à fait quotidien derrière la façade ... >Voir plus
Que lire après Djinn - Un trou rouge entre les pavés disjoints Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Robbe-Grillet, l'un des écrivains du Nouveau Roman, a écrit ce livre sous la commande d'une professeure de l'université de Californie. l'objectif était d'intégrer, pour les étudiants de français langue étrangère, une grammaire progressive au coeur du récit. Ainsi, les trois premiers chapitres sont écrits au présent, avec une introduction progressive d'adverbes, d'expressions de localisation, etc... Ensuite arrivent les temps du passé avec toute une partie au passé simple, puis des formes subjonctives, et ainsi de suite.
Pour autant, ce roman n'a rien à voir avec ceux écrits en général pour ce genre de public, c'est un vrai roman qui se lit sans problème pour tout francophone qui pourrait tout aussi bien ne pas connaître l'histoire de ce roman et l'apprécier sans problème.
On y lit le journal laissé par Boris Koershimen, alias Robin Körsimos, alias Simon Lecoeur, surnommé Yann / Jan par ses collègues et élèves.
Celui-ci se rend à un rendez-vous lors duquel il doit rencontrer un certain monsieur Jean, qui est en fait une jeune femme américaine qui se nomme bien Jean mais prononcé à l'anglaise (d'où le titre!). Celle-ci lui donne une première mission secrète, espionner un homme qu'il doit suivre dès son arrivée à la gare, où il se rend. Mais en route, il rencontre divers personnages, dont une étudiante et deux enfants, Marie et Jean, qui vont perturber ses plans.
De policier, le roman vire au fantastique, car Simon se retrouve plongé dans plusieurs histoires parallèles dans lequel réapparait systématiquement chacun des personnages mais sous des identités différentes. L'intrigue est troublante, on est aussi perplexe que le personnage lui-même qui tente de comprendre ce qui lui arrive, mais c'est plaisant à lire.
Il serait intéressant de se demander qui, comme l'énigme de l'oeuf et de la poule, est la première à avoir fait jaillir le texte: la contrainte grammaticale ou l'idée de l'intrigue?
Je suis surprise de voir que ce roman ait été si peu critiqué sur Babelio car l'auteur fait partie des auteurs majeurs du XXième siècle et que le roman est très accessible. je vous le conseille donc!
Commenter  J’apprécie          194
Le rêve a trouvé depuis les origines ses plus fins peintres, et l'abondance des possibilités qu'il fournit rend l'exercice périlleux pour l'écrivain (le cinéaste, etc.) qui peut très bien, à la fin, n'avoir rien dit avec génie - et par là toucher l'intérêt même du rêve - ou s'être englué dans son propre fantasme intérieur en pensant naïvement que le lecteur pourra s'en satisfaire. Au bout du compte, les expériences semblent coïncider - on a souvent pas compris grand chose, ou ce que l'on a compris fait sens isolément, mais pas dans une chronologie acceptable pour l'esprit - mais le premier cas de figure laisse entrevoir un monde intérieur impossible à sonder, c 'est une invitation à plonger, quand le second n'y parvient pas en laissant au lecteur l'impression d'avoir perdu son temps.

Djinn. Un trou rouge entre les pavés disjoints est un livre bien étrange. Comme le dit sa brève description, il n'y a pas tant dans ces pages un récit perturbé plutôt que la superposition constante de possibilités narratives entrecroisées et entrevues. Comme souvent chez Robbe-Grillet, une histoire en cache une autre et cela se retrouve dans l'agencement même du texte, par le cadre donné lors du prologue et de l'épilogue. Entre les deux, 150 pages de brouillard où des formes et structures apparaissent brusquement pour aussitôt disparaître et se désagréger, comme gênées par l'attention que la narration leur porte. le lecteur est aveugle et marche à tâtons ne sachant quel monstre ou quelle surprise lumineuse se cache à la page suivante.

Un homme a, semble-t-il, disparu sans laisser de traces, sinon un peu moins d'une centaine de feuillets reliés parmi lesquels se trouve un drôle de récit. Les enquêteurs y trouvent huit chapitres dont la lecture fait allusion à l'itinéraire perturbé d'un certain Simon Lecoeur, qui parfois s'appelle aussi Boris. Il a d'abord accepté un job louche dans un hangar en répondant à l'annonce d'une américaine invisible et enchanteresse. Elle s'appelle Jean, mais dites plutôt Djinn. Parfois, Simon s'appelle aussi Jean, sauf que, cette fois, il faut dire Yann. Djinn ressemble à Jane Franck, et elle demande à Simon D aller à la gare. Mais Simon tombe en chemin sur un enfant qui chute devant lui et ne se relève pas. Il s'appelle aussi Jean. Sa soeur arrive bientôt, elle s'appelle Marie, elle a environ huit ans, mais une autre fois elle sera adulte. Les enfants n'ont pas de père, mais peut-être est-ce Simon leur père, c'est ce qu'ils disent, mais lui ne les croit pas. Apparemment Jean fait souvent de telles chutes et met plusieurs heures (jours, années ?) à se réveiller. Tout, entretemps, peut arriver. Simon existe-t-il lui-même ?

Le lecteur est un enquêteur et les images qu'emploie Robbe-Grillet sont par moment vraiment saisissantes. Il a réussi à créer, dans les codes de son mouvement chéri, une histoire qui n'existe pas, dont on n'observe que le négatif. Sa présence n'est imputable qu'à la perception de son absence, et les quelques débris qui subsistent apparaissent malades et dérangés. On pense un moment trouver ce qui cloche, on s'en amuse, mais d'un moment à l'autre l'univers éphémère qu'on s'est construit vole en éclats, et il faut tout recommencer. Il n'y a ni rire ni peur, mais seulement l'impression troublante et inexplicable d'avoir toujours été là, d'être déjà passé dans cette rue, que tous ces gens qu'on rencontre se connaissent secrètement, et que notre existence n'est due qu'au dormeur agité qui nous offre une place dans son rêve.
Commenter  J’apprécie          00
Je reste perplexe fasse à ce roman, dont je n'est pas réussi à saisir les subtilité. Bien que le texte soit intéressant et bien écrit, j'ai l'impression d'avoir fini un premier chapitre tellement je ne voit pas vraiment d'entré en matière ni de conclusion à se récit qui u final comme le dit le titre reste un trou rouge entre mes lectures habituelles. Je ne pourrais donc ni le trouver bien ou pas puisque je n'es rien ressenti de particulier dans la lecture de se livre qui ma laisser de marbre.
Commenter  J’apprécie          10
C'était mon premier roman de cet auteur, j'ai adoré, tant l'écriture que le contenu. C'est intriguant, les personnages sont bien typés mais pas stéréotypés. Finalement ça ne raconte pas grand chose, mais c'est aussi ça qui est extra, parce qu'on a l'impression qu'il s'est passé mille chose. Il n'y a pas trop de dialogues, mais pas trop de descriptions non plus, c'est un juste milieu. En plus c'est comme un exercice de style: plus on avance dans le récit plus les structures deviennent compliquées. Je ne l'avais pas remarqué, je l'ai lu ailleurs par après.
Commenter  J’apprécie          00
c'est donc ça le nouveau roman !!!!!!
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (1)
Liberation
08 juillet 2013
Il est très amusant de lire un roman d’espionnage inspiré par Matrix, écrit dix-huit ans avant.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J’arrive exactement à l’heure fixée : il est six
heures et demie. Il fait presque nuit déjà. Le
hangar n’est pas fermé. J’entre en poussant la
porte, qui n’a plus de serrure.
À l’intérieur, tout est silencieux. Écoutant
avec plus de rigueur, l’oreille attentive enre-
gistre seulement un petit bruit clair et régulier,
assez proche : des gouttes d’eau qui s’écoulent
de quelque robinet mal serré, dans une cuve,
ou une cuvette, ou une simple flaque sur le
sol.
Commenter  J’apprécie          51
Car, ne le voyant pas, je ne savais jamais s'il n'était pas justement en train de m'observer. Je découvrais là une conséquence paradoxale de la cécité : un aveugle ne peut plus rien faire en cachette ! Les malheureux qui ne voient pas craignent continuellement d'être vus.
Commenter  J’apprécie          20
Plus tard, je veux faire des études pour devenir héroïne de roman. C’est un bon métier, et cela permet de vivre au passé simple. Tu ne trouves pas que c’est plus joli ?
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Alain Robbe-Grillet (44) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Robbe-Grillet
Mathieu Lindon Une archive - éditions P.O.L où Mathieu Lindon tente de dire de quoi et comment est composé son livre "Une archive", et où il est notamment question de son père Jérôme Lindon et des éditions de Minuit, des relations entre un père et un fils et entre un fils et un père, de Samuel Beckett, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Marguerite Duras et de Robert Pinget, de vie familiale et de vie professionnelle, de l'engagement de Jérôme Lindon et de ses combats, de la Résistance, de la guerre d'Algérie et des Palestiniens, du Prix Unique du livre, des éditeurs et des libraires, d'être seul contre tous parfois, du Nouveau Roman et de Nathalie Sarraute, d'Hervé Guibert et d'Eugène Savitzkaya, de Jean Echenoz et de Jean-Phillipe Toussaint, de Pierre-Sébastien Heudaux et de la revue Minuit, d'Irène Lindon et de André Lindon, d'écrire et de publier, de Paul Otchakovsky-Laurens et des éditions P.O.L, à l'occasion de la parution de "Une archive", de Mathieu Lindon aux éditions P.O.L, à Paris le 12 janvier 2023.

"Je voudrais raconter les éditions de Minuit telles que je les voyais enfant. Et aussi mon père, Jérôme Lindon, comme je le voyais et l'aimais. Y a-t-il des archives pour ça ? Et comment être une archive de l'enfant que j'ai été ?"
+ Lire la suite
autres livres classés : nouveau romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (123) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4870 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..