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Michael Allred (Illustrateur)Jason Bone (Illustrateur)Jim Rugg (Illustrateur)
EAN : 9781401236977
224 pages
Vertigo (11/12/2012)
5/5   1 notes
Résumé :
Told from a female zombie's perspective, I, ZOMBIE is a smart, witty detective series with a mix of urban fantasy and romantic dramedy. Gwendolyn "Gwen" Dylan is a 20-something gravedigger in an eco-friendly cemetery. Once a month she must eat a human brain to keep from losing her memories, but in the process she becomes consumed with the thoughts and personality of the dead person until she eats the next brain. She sets out to fulfill the dead person's last request... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Six feet under and rising (épisodes 13 à 18). Il comprend les épisodes 19 à 28, les derniers de la série, parus en 2012. Il faut avoir lu les 3 premiers tomes avant celui-ci qui apporte une conclusion claire et définitive aux aventures de Gwen Dylan. Tous les scénarios sont de Chris Roberson, les dessins et l'encrage de Michael Allred, sauf les épisodes 21 (dessiné et encré par Jason Bone) et 24 (dessiné et encré par Jim Rugg). Laura Allred a effectué toutes les mises en couleurs.

L'armée est toujours en place à Eugene (une ville située dans l'état d'Oregon), et les habitants doivent toujours s'approvisionner en eau potable auprès des camions citernes gérés par les militaires. L'émergence soudaine de zombies a laissé des traces. Non seulement les civils doivent montrer patte blanche aux différents points de contrôle, mais en plus les êtres surnaturels sont contraints de rester chez eux pour ne pas être démasqués. En effet l'équipe des Dead Presidents (Nixon, Madison et Kennedy) et les fossoyeurs de l'entreprise Fossor continuent de traquer toute créature surnaturelle, à commencer par les zombies qui n'auraient pas été exterminés lors de l'attaque massive. Gwen Dylan a choisi de se terrer dans un caveau. Ellie a toute latitude pour baguenauder puisqu'elle est indétectable, en tant que fantôme. Spot (le terrier-garou) se lie d'amitié avec Gavin (le frère de Gwen). Un spectre dénommé Phantasm fait son apparition : il extermine les zombies avec ses pistolets spectraux. Horatio ne semble plus vouloir parler à Gwen depuis qu'il a pris conscience de sa véritable nature. Amon décide d'enlever Scott pour s'en servir comme victime sacrificielle. Galatea s'apprête à faciliter la venue de Xitalu car elle est persuadée de pouvoir le contrôler.

Comme dans le tome précédent, le lecteur peut avoir l'impression que Chris Roberson (le scénariste) est obligé d'accélérer la cadence pour terminer son intrigue dans le nombre d'épisodes restant avant la clôture de la série imposée par Vertigo. D'un coté, cela constitue un avantage pour le lecteur qui a l'assurance de disposer de la fin de l'histoire (ce qui est effectivement le cas). de l'autre, il est possible d'éprouver un petit regret quant au manque de place pour développer les relations entre les personnages (le plus frustrant revenant à l'apparition soudaine et éclair des parents de Gwen). Passé cette légère déception, le lecteur retrouve ces personnages décalés, dans des situations et des aventures tout aussi décalées.

Le personnage principal reste donc une charmante zombie que l'on retrouve complètement dépassée par les événements, ayant renoncé à se nourrir au risque de perdre le peu de souvenirs qu'il lui reste. Scott (le terrier-garou) s'interroge sur sa sexualité et a décidé de tenter le coup avec un beau blond qui partage plusieurs de ses goûts. Ellie a trouvé un individu qui réussit à la voir malgré sa nature de fantôme, mais il lui est impossible de le toucher physiquement, à moins d'accepter un étrange ménage à trois. le père de Scott a trouvé l'âme soeur, malgré son apparence physique simiesque des plus inhabituelles. de ce point de vue, le lecteur peut avoir l'impression qu'il est tombé dans une comédie romantique n'étant surnaturelle qu'en apparence. Les dessins de Michael Allred jouent également sur ce registre. Il donne une apparence sympathique à chaque personnage quelle que soit sa morphologie en utilisant un trait un peu gras pour délimiter les contours, en les arrondissant. Il n'insiste pas sur les rides ou les marques des visages, ce qui leur donne une apparence avenante dépourvue d'agressivité ou de soucis. Il dessine chaque décor et chaque site en prenant soin de choisir des éléments qui appartiennent aux années 1950 ou 1960, évitant toute modernité, mais aussi tout passéisme trop marqué. Il s'en dégage une forme de familiarité confortable et rassurante. Il représente avec une sensibilité juste le langage corporel des protagonistes. À ce titre la scène d'approche timide entre Scott et son ami retranscrit admirablement les hésitations propres à ce genre de situation. Les couleurs utilisées par Laura Allred sont assez douce, parfois issues de la boîte de crayons de couleur d'un enfant.

D'un autre coté, Chris Roberson ne se contente pas d'une utilisation superficielle des zombies et autres créatures surnaturelles. D'épisode en épisode, il marie les poncifs du genre avec des idées originales. Xitalu se révèle être une créature d'une autre dimension (d'un joli violet) qui a l'habitude de se nourrir des âmes des êtres habitants les planètes qu'il a pris pour cible. Il s'agit donc d'une forme basique et second degré des créatures chères à Howard Philips Lovecraft. de l'autre, Roberson revient aux concepts de différentes couches d'âme exposé dans le premier tome. Il s'amuse avec un monstre de Frankenstein créé à partir d'un adolescent, il propose une nouvelle version d'une créature garou (très séduisante), il imagine un repas aux chandelles entre une femme et un singe. Il décrit un concert rock dont les bonnes vibrations ouvrent une porte vers un ailleurs hostile. Parmi ces délicieuses inventions, il faut citer le smoothie aux cervelles qui permet d'éviter que l'esprit du zombie qui le boit ne soit submergé par les souvenirs des défunts. Les dessins de Michael Allred réussissent à faire passer tout ça sans hiatus dans la coexistence de ces éléments horrifiques et parfois loufoques, avec l'environnement banal.

Évidemment l'objectif graphique d'Allred n'est pas de faire ressortir l'horreur avec une description détaillée de la tripaille, des plaies, ou de la chair en décomposition. Lorsque le lecteur assiste aux repas aux chandelles entre cette femme et ce singe doté d'une conscience, c'est la composante comédie romantique qui l'emporte (il n'y a aucun sous-entendu de bestialité). Lorsque Phantasm apparaît avec ces 2 pistolets de fumée, on est plus dans le registre du dessin animé pour enfant, que dans le récit d'horreur surnaturelle. Lorsqu'Allred dessine un cerveau baignant dans un liquide nutritif et capable de parler, on est franchement dans le second degré parodique (le cerveau est placé dans le pot d'une cafetière électrique). Malgré tout, le parti pris graphique ne transforme pas chaque dessin en une image édulcorée et inoffensive, à usage des enfants de moins de 10 ans. Pour commencer, il y a la manière dont Laura Allred habille les yeux des créatures surnaturelles (en particulier ceux de Nixon ou ceux De Claire) avec des couleurs incompatibles avec des yeux normaux, pour un effet dérangeant. L'augmentation de la surface des cernes autour des yeux de Gwen au fur et à mesure que ses ressources s'épuisent produit également un effet de gène face à la marque de ce malaise. La manière de dessiner Claire (une vampire) la rend également assez inquiétante dans ses expressions montrant sa vitalité, son avidité émotionnelle sous-entendant son besoin pour de fluide vital. Lorsque Strider (esprit possédant le corps d'Horatio) débite du monstre, les morceaux volent et le fluide s'écoule, avec la vision peu agréable des surfaces de coupe. L'épisode dessiné par Jason Bone évoque fortement le style de Michael Avon Oeming sur la série Powers, donc très agréable. le style de Rugg est plus traditionnel, visuellement amalgamé au reste des épisodes par la mise en couleurs de Laura Allred.

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iZombie : encore une histoire de zombie ? C'est sûr qu'avec un titre pareil, il n'y a pas de place pour le doute. Mais à l'issue de ces 4 tomes, il est impossible de taxer Chris Roberson, Michael Allred et Laura Allred d'opportunisme pour profiter du succès de The walking dead. Ils ont développé une histoire qui commençait comme une fable sur l'adolescence, mâtinée de surnaturelle et d'une théorie fumeuse sur les sur-âmes. Puis le thème sous-jacent s'est porté sur l'entrée dans l'âge adulte de manière délicate et pertinente avec des images douces et nimbées d'un discret halo nostalgique. La deuxième moitié du récit a entraîné le lecteur dans un récit habité de monstres évoquant autant le folklore traditionnel que celui de Lovecraft (souvent au second degré), qu'une conspiration d'opérette, avec des personnages toujours aussi attachant et un réel suspense, une vraie envie de connaître la fin.
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