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EAN : 9782707157034
392 pages
La Découverte (12/03/2009)
4.22/5   94 notes
Résumé :
Implantée dans quarante-six pays, Monsanto est devenue le leader mondial des OGM, mais aussi l'une des entreprises les plus controversées de l'histoire industrielle.

Dans les dernières décennies, la firme a accumulé les procès en raison de la toxicité de ses produits (PCB, " agent orange, ou hormones de croissance bovine et laitière). Pourtant, elle se présente aujourd'hui comme une entreprise des " sciences de la vie convertie aux vertus du développ... >Voir plus
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J'ai mis énormément de temps à lire cette enquête sur l'entreprise Monsanto, version papier du reportage diffusé sur Arte il y a quelques temps. J'ai en effet un énorme défaut, lorsque je lis ce genre de chose, je suis tous les liens donnés. Ca ne facilite pas la lecture. Celui qui a déjà lu 64 pages en anglais sur le suicide des agriculteurs en Inde comprendra ma douleur. En outre, je n'ai jamais pris autant de notes. C'est un sujet qui m'intéresse puisque je suis fille d'agriculteur et que les produits phytosanitaires et les semenciers ont fait partie de mon quotidien pendant toute mon enfance (indirectement bien sûr, mes parents ne sont pas des tortionnaires qui envoyaient leurs enfants manier des produits dangereux à la sortie de l'école) et aujourd'hui encore, il m'arrive d'assister à de passionnantes conversations sur les avantages comparés de telle et telle variété de blé en terme de rendement ou de verse. Ma vie est tout à fait palpitante, n'est-ce pas ?

Pour en revenir au livre, la thèse de Marie-Monique Robin est simple (voire simpliste ?) : Monsanto est prête à tout pour s'emparer de l'agriculture mondiale, ne se préoccupe pas de la santé humaine et met sur le marché uniquement des produits dangereux, que ce soient les PCB, le Roundup ou les OGM. Ses dirigeants infiltrent ou menacent tous les niveaux des Etats et toutes les institutions, y compris scientifiques.

Le début est incontestable, lorsque l'auteur évoque le scandale du PCB dans les années 70. Là, la journaliste s'appuie sur des faits reconnus et la seule chose qui me gêne un peu, c'est une forte tendance à vouloir faire pleurer dans les chaumières. S'en tenir aux faits me semble toujours plus probant que d'abuser d'un vocabulaire du domaine de l'émotion, phénomène assez généralisé et très agaçant du reportage de nos jours, qui passe encore moins à l'écrit. Cette petite facilité n'enlève rien à la démonstration cependant. Les problèmes posés par le lobbying et les liens entre économie et politique sont intéressants aussi mais parfois plus affirmés que clairement démontrés. Toute la partie sur les liens entre FDA (Food and Drug Administration, en charge de la réglementation légale pour la mise en place des produits sur le marché) et Monsanto (cela dit, ça marcherait avec la plupart des grandes entreprises) est intéressante. On voit que les liens étroits par le jeu des chaises musicales entre les entreprises et l'administration sont au moins discutables d'un point de vue éthique. Cela mériterait un livre en soi et pas juste quelques dizaines de pages.

La suite en revanche a fini par beaucoup me gêner. C'est un bel exemple d'une démonstration à charge avec une succession d'argumentations biaisées et d'affirmations assez vaguement étayées. Je ne prendrai qu'un exemple mais c'est loin d'être le seul. le Roundup (un herbicide, produit phare de l'entreprise) est d'abord pris sous l'angle de l'argument de la publicité mensongère, ce qui est incontestable puisque la société a été condamnée : le produit n'est pas biodégradable à 100%. C'est alors que la démonstration part en vrille. de biodégradabilité, on passe à la toxicité (au passage, si le public fait l'amalgame entre les deux, j'imagine que ça ne nuira pas à la diabolisation voulue du produit et c'est toujours ça de gagné pour la suite) et alors, Marie-Monique Robin nous explique pourquoi il faut absolument interdire le Roundup et cette raison, c'est ... que des gens se suicident avec. Eh oui, j'ai découvert grâce à cet ouvrage qu'il ne faut pas boire de Round up (en tout cas, moins de ¾ de tasse, la dose létale). Alors, dans ma grande bonté, plutôt que de vous faire la liste de tous les produits qui devraient être interdits pour cause de suicide (ça va quand même de la corde (il faut dénoncer la Corderie royale de Rochefort) aux rivières, surtout celles avec des ponts - oui, interdisons les ponts et rendons Bouygues responsable), je vais vous apprendre que si une personne de 60 kg avale 240 grammes de sel, elle meurt aussi. Attention aussi à l'aspirine : chez les adultes, l'intoxication aiguë intervient à partir d'une prise de 10 g (http://www.freewebs.com/medicaments/medicament_aspirine.htm). Il est donc temps d'interdire l'aspirine, et je ne parle même pas du sirop contre la toux et du doliprane, véritables bombes à retardement (oui, avec moi, apprenez à manier le vocabulaire catastrophiste de base). Bref, si demain vous vous empoisonnez en avalant un sachet de sel entier, il ne faudra pas vous plaindre, je vous aurai prévenus.

Pour le reste, toute la démonstration (plus de la moitié du livre) est basée sur le prétendu danger lié aux OGM. Je n'ai pas vraiment d'avis sur le sujet. le problème, c'est qu'il est difficile de juger si on manque de connaissances scientifiques comme c'est mon cas. le principe « d'équivalence en substance » utilisé par la FDA (avec l'influence de Monsanto) pour faire passer la réglementation sur les OGM aux Etats-Unis est contesté par les anti-OGM. Mais là, j'avoue avoir eu du mal à suivre l'explication. Il y a aussi bataille d'experts sur des études, chacun y allant de son interprétation. Voici une étude qui est mise en cause par certains témoins : http://jn.nutrition.org/cgi/reprint/126/3/717. J'ai un peu cherché ce que les partisans OGM disaient de cette étude et en comparant avec ce que dit le chercheur interrogé par Marie-Monique Robin, il semblerait que ce soient plutôt ses adversaires qui aient raison puisque page 7, on peut lire que « There were no gross pathologic findings observed at necropsy that were considered related to genetic modification. However, the livers of several animals (males predominately) fed GTS and parental-line ground soy beans appeared a darker brown at necropsy; the liver of one diet control male also appeared darker. Because rats fed processed GTS and parental-line soybean meal did not exhibit a similar incidence of darker brown livers at necropsy, this finding may have been related to feeding rats high dietary levels of ground soybeans. Because this finding occurred both in rats fed ground GTS and in rats fed ground parental-line soybeans, it was not considered to be related to genetic modification. ». Bien sûr, là, je suis assez circonspecte parce que je ne suis pas scientifique et il y a forcément des termes qui m'échappent, donc c'est difficile d'avoir un avis absolument tranché.
Mais dès que l'on sortait de l'explication purement scientifique, là encore, beaucoup d'arguments sont à la limite de la mauvaise foi. Comme lorsqu'elle tire des conclusions très ‘personnelles' de réponses de Robert Shapiro (ancien PDG de Monsanto). Il est convaincu de la nécessité pour Monsanto de se lancer dans le développement durable et pense que les OGM en font partie, et pourtant il n'achète pas de produits laitiers biologiques (en relation avec le rBGH, l'hormone laitière). Ah ah ! Pris en flagrant délit ! de quoi je ne sais pas mais apparemment, pour l'auteur, c'est un signe. Bon, comme je suis plutôt de l'avis de ce méchant homme, même si j'ai tendance à penser que Monsanto n'est pas forcément le meilleur symbole de développement durable, je ne vois pas trop où est le problème.

Ensuite, en suivant les liens donnés, j'ai eu quelques surprises. On a l'impression par exemple que de multiples documents viennent affirmer la toxicité des OGM. En suivant les liens, je me suis aperçue qu'en fait, tout tourne toujours autour de deux ou trois mêmes études (contestées par le reste de la communauté scientifique mais c'est tellement nébuleux que à part de la confusion, ça ne m'a pas apporté de réponse et je n'ai pas réussi à me faire d'opinion entre complot mondial d'un côté et excès de diabolisation de l'autre), qui sont reprises à l'infini par les anti-OGM. Les liens renvoient aussi très souvent à des articles de journaux étrangers qui utilisent les mêmes sources sans jamais les mettre en doute (alors que, quand tout ce qu'on trouve est sous-tendu par une idéologie, même sympathique à priori, cela devrait être questionné, me semble-t-il, que ce soit dans le domaine économique, politique ou environnemental). Là encore, la plupart des liens renvoient vers des organisations écologistes (dont la composition des comités scientifiques prêtent parfois à rire en plus), anti-OGM par principe et quand on essaie de voir sur quoi elles se basent, c'est le flou le plus total, toutes reprenant mot pour mot les mêmes phrases toutes faites censées être basées sur ces mêmes études contestées qui tournent en boucle. Pour moi, tout cela n'est donc pas totalement convaincant même si c'est troublant.

Mais le pire, c'est que les agriculteurs m'ont l'air bien trop passifs pour que ce soit honnête. On m'explique que l'hormone laitière est super dangereuse et provoque énormément de problèmes de mammites et là, j'avoue que je ne comprends pas bien les agriculteurs américains. Seraient-ils plus stupides que tous les agriculteurs autour de moi, qui quand ils sont déçus par un produit en changent ? Pareil pour les OGM. On ne parle pas de machines-outils hyper coûteuses qui prennent des années pour être rentabilisés. Lorsqu'un agriculteur n'est pas satisfait de la semence qu'il a utilisée, il en change (cela fait bien longtemps que la plupart des agriculteurs rachètent tous les ans leurs semences dans les pays occidentaux), donc cette idée qu'il soit difficile de revenir en arrière dans le cas des OGM, j'avoue que j'aurais besoin de beaucoup plus d'arguments pour être convaincue qu'une simple affirmation. Les agriculteurs indiens pourraient très bien revenir à des semences traditionnelles moins chères. Pourquoi s'obstinent-ils à semer ces plantes (et même de plus en plus nombreux, semble-t-il) s'ils voient qu'elles n'apportent pas plus de bénéfices que d'inconvénients à leurs voisins qui les utilisent ? S'il y avait tant de problèmes, serait-ce économiquement viable ? le produit ne disparaîtrait-il pas de lui-même ? Cela fait pourtant des années que ces semences sont utilisées. Voilà des questions que je me pose à la lecture de ce livre. Au moins, les quelques pages qui expliquent pourquoi les résultats du Roundup-ready ne sont pas miraculeux sont probablement les seules qui ne m'ont pas fait sursauter et je les ai même trouvées très convaincantes (ça fait quand même seulement une dizaine de pages sur l'ensemble) sauf que finalement, c'est une cause plus politique que technique qui explique leur échec (le maïs s'est effondré à l'exportation en raison du rejet européen). Donc, globalement, plus j'avançais dans ma lecture et plus j'étais sceptique. le problème, c'est qu'à force d'accuser chaque chose et chacun de tous les maux, ça finit par paraître un peu trop pour être honnête. Ainsi, dans le chapitre sur le brevetage du vivant, les agriculteurs américains sont présentés comme de pauvres victimes innocentes. Alors là, je veux qu'on me les présente. Un agriculteur qu'on oblige à signer quelque chose contre son gré, c'est une espèce rare qu'il faut exposer. Les agriculteurs occidentaux sont aussi des chefs d'entreprise qui savent en général faire jouer la concurrence et s'ils signent ces contrats, encore une fois, c'est qu'ils y trouvent certainement leur compte d'un point de vue économique. Que l'on puisse reprocher des abus à l'entreprise, certainement, mais qu'on le fasse au moins avec honnêteté. Même quand la journaliste dénonce les méthodes odieuses de l'entreprise en cas de litige avec ces agriculteurs, on commence par s'insurger devant des cas de toute évidence scandaleux, avant que ça devienne vite n'importe quoi. Sur cinq exemples d'agriculteurs abusés, deux sont d'une mauvaise foi totale. Ainsi le témoignage le plus intéressant qui montre bien des pratiques peu reluisantes et qui est en soi très efficace est gâché par d'autres qui font rire tellement ils sont maladroits. Ainsi, un certain Mitchell Scruggs garde des semences OGM Monsanto pour l'année suivante (contrairement au contrat qu'il a accepté de signer) car il trouve ça cher et pour des raisons idéologiques. Si c'est trop cher et qu'il refuse le principe de ne pas garder ses semences, qu'est-ce qui l'empêchait de semer uniquement des non-OGM ? (D'autant que 25% de ses semences sont encore conventionnelles) Ne sait-il pas que Monsanto a des concurrents très bien positionnés qui se feraient certainement un plaisir de lui vendre d'autres semences, qu'elles soient OGM ou pas ? Et en plus, ça lui ferait les pieds à Monsanto de perdre son marché. Ca, c'est un mystère qui n'est pas vraiment résolu dans ce livre. Personnellement j'ai deux pistes, idiotie ou malhonnêteté mais faute d'indice... Donc, Michael préfère tricher avec la plus parfaite mauvaise foi et est fort surpris d'être poursuivi en justice.
Plus largement, la vision de l'agriculture véhiculée par ce livre me hérisse carrément. Ca se résume à « au temps de la bouillie bordelaise, c'était mieux » (d'ailleurs existe-t-il des études sur les méfaits du cuivre sur l'environnement ? Je serais curieuse de le savoir). Cette vision idyllique et simpliste de l'agriculture traditionnelle pure et naturelle et donc sans dangers (ah le bon vieux temps des charançons qui tombaient dans la soupe !) opposée à une agriculture moderne sans foi ni loi me porte sur les nerfs de plus en plus. L'idéologie de la journaliste est tellement visible que ça en devient désagréablement perturbant. le vocabulaire béatifiant sur la nature laisse pantois. « Notre bonne vieille mère nature » (elle me semble au moins être aussi souvent capable de congeler ses enfants que d'être bonne pour eux, cette mère, me semble-t-il) est mise à toutes les sauces. Les seuls scientifiques qui ne sont pas corrompus sont ceux qui partagent son point de vue, même s'ils ne s'expriment pas dans leur domaine de compétence. Personnellement, ça ne me suffit pas pour être convaincue.

J'ai en fait parfois eu le sentiment qu'on essayait quasiment de me manipuler en faisant vibrer la corde sensible plutôt que mon cerveau. Un comble pour un ouvrage qui se veut dénonciateur. Dans le fond, je trouve que le vrai problème, ce n'est pas Monsanto mais c'est la FDA, dont le mode de fonctionnement est certes contestable, et le principe même du lobbying qui n'est pas l'apanage de Monsanto, loin de là, fait beaucoup de dégâts. Pour le reste, j'ai beaucoup de doutes, la démonstration me semblant trop être un mélange de théorie du complot et d'écologie de comptoir. Souvent, Monsanto est coupable là où il me semble que ce sont plutôt des Etats et leur politique ultra libérale qui sont responsables des abus. Je n'ai finalement pas le sentiment d'avoir appris grand-chose sur Monsanto. Mais ici, il s'agit d'ailleurs surtout d'une attaque contre ses produits et surtout les OGM. Certes, c'est une entreprise cynique dont les pouvoirs sont trop délayés pour que quiconque soit responsable. Certes, ils tentent de mettre en place des choses inacceptables, mais n'est-ce pas aux pouvoirs publics de jouer leur rôle alors ? Certes, les discours scientistes et béatifiants à base de « on va sauver le monde » d'une entreprise dont le premier objectif est le profit sont assez risibles. En dehors du gros scandale des années 70 (là, on est vraiment dans l'infâme), certaines choses sont encore inacceptables mais rien de ce qui est dans ce livre ne me semble effroyable au point de justifier un tel déchaînement.

Sur le fond, je ne sais donc pas trop ce que vaut ce livre faute de capacités scientifiques pour le décortiquer plus avant. Sur la forme, je le trouve souvent sujet à caution et il y a trop de points qui m'ont semblés aberrants pour que je puisse accepter le reste sans plus de preuves que des témoignages (comme pour les maïs ‘monstres' du Mexique). le problème ici, c'est que s'il y a démonstration de réels dangers, ils sont noyés dans la masse du flou artistique et des imprécisions (le mélange des causes de tout ce qui est dénoncé pour l'Argentine et l'Inde* –je me suis demandée à plusieurs reprise ce que Monsanto venait faire dans ces histoires - serait presque risible si ce n'était une enquête censée être sérieuse) et au bout d'un moment, je me dis que si elle se trompe sur un point, elle peut aussi bien se tromper sur tout et que si ce n'est pas le cas, comment savoir ce qui est vrai ou pas ? Dans le doute, je vais donc m'abstenir de prendre ce livre au sérieux. J'ai en fait surtout appris que la surproduction agricole est un problème (c'est déjà arrivé avant les OGM), que les gros exploitants argentins se comportent très mal vis à vis des petits paysans locaux et que le surendettement et l'usure en Inde sont très importants. Que cela soit directement lié à Monsanto me semble plus sujet à caution.

Je ne regrette pourtant pas ma lecture. Cela me permettra d'aborder désormais les documentaires télévisés avec beaucoup plus de circonspection. En regardant le documentaire filmé, je dois reconnaître que je n'aurais certainement pas eu le même regard critique. Lire un témoignage n'a pas le même impact que voir une sympathique victime en vrai et on n'a pas le temps de s'arrêter pour réfléchir vraiment à ce qu'on a entendu et à en percevoir les limites. Avec un livre, on est moins dans la compassion immédiate ou l'émotion et plus dans la réflexion.
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C'est une véritable enquête que Marie-Monique Robin mène tout au long de ce livre, un travail de journaliste-fourmi qui farfouille les archives, consulte les journaux, interroge les victimes, consulte les "experts", etc. Tout ceci aboutit sur ce livre-enquête (qui existe également sous forme de film documentaire) qui nous apporte une vision historique, socio-économique, politique et scientifique sur cette firme qui a marqué la face du monde et dont l'histoire est d'ailleurs loin d'être finie. Et le moins qu'on puisse dire c'est que Monsanto n'a pas brillé pas par les bienfaits apportés à l'humanité, quoique l'entreprise en dise sur son site internet. Depuis la dioxine (PCB) aux OGM, en passant par l'agent Orange (les défoliants balancés sur la forêt et les hommes pendant la guerre du Vietnam), le Roundup, l'hormone de croissance bovine, les "inventions" semblent se succéder et affecter toujours plus l'humanité et son environnement.

M.-M. Robin montre qu'à chacune de ses transitions industrielles ((La firme de Saint-Louis, avant de prendre le chemin des produits phytosanitaires et des biotechnologies était spécialisée dans les produits chimiques lourds : PCB, plastiques, polystyrène ; mais à ses début la firme a construit sa fortune en fournissant de la saccharine (un édulcorant synthétique) à ce qui allait devenir la plus grande marque de soda américaine et également en fabriquant des obus pour l'armée américaine)) Monsanto use des mêmes stratagèmes pour s'imposer et monopoliser le marché : procédure de tests incomplète ou falsifiée ((Il faut savoir que la plupart des commissions chargées d'autoriser la commercialisation de nouveaux produits, le font d'après un dossier d'expérimentations et de tests fourni par l'entreprise elle-même : les experts des commissions vérifient surtout si les procédures d'expérimentation respectent un certain schéma épistémologique)), lobbying auprès d'organismes clefs (comme les commissions d'agrément, les ONG, les grands laboratoires "indépendants" mais aussi la presse, les politiques), large stratégie de communication et de marketing, déni et réaction très tardive lorsque de graves problèmes environnementaux ou sanitaires surgissent, mise en dépendance de ses clients (par le jeu des brevets ou de la complémentarité de ses produits : le syndrome du Kid en quelque sorte, le gosse casse les carreaux et le père fait le vitrier, sauf que dans le cas du Kid c'est de la survie d'un foyer dans la misère dont il s'agit !).

Car je trouve que der­rière cette his­toire tapis­sée d'une épaisse couche de dol­lars, on vou­drait nous faire croire que la rédemp­tion existe, qu'on peut se “laver” com­plè­te­ment de ses erreurs (qui ont tout de même conduit à des désastres sani­taires et envi­ron­ne­men­taux, à l'échelle d'un indi­vidu on appel­le­rait cela des crimes) et trou­ver une meilleure voie que celle que l'on a choisi jusqu'ici. C'est vrai­ment l'impression que donne l'histoire de cette société : Mon­santo fabrique et com­mer­cia­lise le PCB (alors qu'elle sait rapi­de­ment les dom­mages que géné­rait cette toxine chez les êtres vivants), son image (son “karma”) se dégrade au fur et à mesure que s'accumulent les pro­cès per­dus et que les dénon­cia­tions des blow-whistlers (les lan­ceurs d'alerte) se font de plus en plus en plus entendre. Qu'à cela ne tienne ! on tourne la page et on change d'activité en lan­çant une ligne de pro­duits phy­to­sa­ni­taires qu'elle dit inof­fen­sifs pour l'homme et l'environnement (rap­pe­lez vous la pub de Rex pour le Roun­dup, cf. au des­sus) alors qu'ils vont se révé­ler hau­te­ment toxiques (et pas du tout bio­dé­gra­dables cf. l'article de wiki­pé­dia pour un aperçu du pro­duit). Elle recom­mence avec l'hormone de crois­sance bovine, pro­met­tant des miracles aux agri­cul­teurs et une pro­duc­tion de lait extra­or­di­naire… Les chep­tels meurent, des agri­cul­teurs font faillites, le lait est qua­si­ment impropre à la consom­ma­tion (ren­de­ment nutri­tion­nel infé­rieur à la nor­male et sur­tout avec des traces de cette hor­mone de crois­sance)… Et hop, on recom­mence en créant des Orga­nismes Géné­ti­que­ment Modi­fiés qui résistent au Roun­dup (la fameuse gamme Roun­dUp Ready) !

Cette société peut-elle avoir du cré­dit de façon illi­mi­tée ? Je veux dire : les auto­ri­tés — cen­sées nous pro­té­ger, nous citoyens — pensent-elles qu'elles peuvent être encore cré­dibles en “blan­chis­sant” des socié­tés dont l'action socio-économique, éthique, écolo­gique est une catas­trophe pour la pla­nète ? Selon les conclu­sions de livre, oui sans doute, hélas.

Car au-delà de l'histoire d'une entre­prise, c'est une his­toire du libé­ra­lisme qui se des­sine dans ces pages. Ce même libé­ra­lisme qui, à l'origine, récla­mait, “la pri­mauté des prin­cipes de liberté et de res­pon­sa­bi­lité indi­vi­duelles sur le pou­voir du sou­ve­rain”. de nos jours le libé­ra­lisme prône tou­jours la liberté (mais quelle liberté !!! celle de créer des pro­duits ren­tables sans en esti­mer les consé­quences ? celle d'être entiè­re­ment lié au bon vou­loir d'une entre­prise pour semer les céréales qui nour­ri­ront le peuple ?) mais semble com­plè­te­ment avoir oublié le terme de res­pon­sa­bi­lité (com­ment une société consti­tuée d'anonymes action­naire pourrait-elle se sen­tir indi­vi­duel­le­ment res­pon­sable ? Pour­quoi se sen­tir res­pon­sable quand on mis en place une cel­lule de ges­tion des risques qui estime que les pro­fits sont supé­rieurs aux pertes même si le pro­duit s'avérait néfaste ?). Ce livre pose beau­coup de ques­tions en fait sur le deve­nir de notre société, sur la trans­for­ma­tion de la notion de pro­grès (oui les tech­no­lo­gies, fussent-elles nou­velles, n'engendrent pas sys­té­ma­ti­que­ment un pro­grès pour l'humanité), sur notre sys­tème de pro­tec­tion vitale (oui nous pour­rions très bien créer les moyens de nous détruire en dehors de l'arsenal nucléaire)…

Pour finir, à la manière d'une sen­tence taoïste, je dirais que celui qui maî­trise un grain de blé maî­trise le monde et que c'est à nous, citoyens, de veiller en per­ma­nence à ce qu'aucune main­mise ne puisse être pos­sible sur cette graine de vie.

Ce livre est indis­pen­sable pour com­prendre les enjeux bio­tech­no­lo­giques mais aussi ceux du libé­ra­lisme. Un livre égale­ment pour ne pas dire qu'on ne savait pas !

A noter qu'en plus du livre il existe un DVD (déjà dif­fusé sur Arte) et que l'action menée par M.-M. Robin a donné nais­sance à un ras­sem­ble­ment citoyens en lutte contre l'entreprise (Com­bat Mon­santo) qui notam­ment informe de l'avancée des débats, lois et autres actua­li­tés sur les biotechnologies.
Lien : http://www.labyrinthiques.ne..
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M... le Maudit

ou presque!

Comment imaginer que depuis près d'un siècle, à coups de mensonges (au mieux par omission) de trucages, de procès bidons, de menaces verbales ou même physique, de corruption politique au plus haut niveau et de lobbying tous azimut, une entreprise empoisonne l'air, la terre, l'eau, les bêtes et les hommes sous le seul prétexte, la seule raison de gagner et de gagner encore des masses de dollars!

Comment imaginer que cette même entreprise prétende régenter l'agriculture et l'alimentation de la plante dans les années à venir (comme beaucoup déjà ont peine à se projeter plus loin dans le temps).

Comment imaginer enfin que les instances mondiales ( l'ONU, l'OCDE, et autres) fassent confiance une seconde à cette entreprise scélérate dont les malversations et l'irresponsabilité criminelle ont été prouvées à maintes reprises et sont consignées dans d'innombrables documents.

Voila qui nous donnerait un bon scénar de politique fiction genre Erin Brockowitz en plus gore .

Hélas, trois fois hélas pour le coup, pas de petit avocat redresseur de tord, Goliath joue et gagne à tous les coups ,le petit David peut aller se rhabiller et crever dans son coin, seulement, ici “David” c'est nous, c'est moi, c'est les milliers de victimes, les millions à venir, c'est nos enfants et leurs enfants, c'est l'équilibre planétaire c'est finalement l'avenir de la terre et de l'humanité sacrifiés sur l'autel du profit immédiat pour quelques uns dans un cynisme barbare et en toute connaissance de cause!!! Si ça n'est pas un CRIME CONTRE L'HUMANITÉ alors il faut revoir la définition.

Nous sommes bouleversés mais par dessus tout dans une colère noire qui ne fait que croitre a mesure que l'on tourne les pages de ce livre incontournable à la compréhension de la catastrophe où l'on glisse inexorablement.

Cet ouvrage-enquête de Marie-Monique ROBIN “LE MONDE SELON MONSANTO” devrait être une lecture obligatoire pour tous les “décideurs” et politiques de la planète, sinon il faudra bien en changer et ce, de toute urgence…

Pour les autres, comme nous qui n'ont pas l'intention de rester sans rien faire, c'est un bouquin indispensable à lire, à offrir, à conseiller, à commenter, à diffuser le plus largement possible.

Il est possible de consulter en ligne le site d'Arte, le monde selon Monsanto

et de suivre le blog de Marie Monique Robin

Même si ce n'est pas un roman de gare, et que sa lecture peut paraitre un peu rébarbative, on est au moins sur que tout y est vrai, sinon on imagine bien comment un géant comme Monsanto avec sa kyrielles d'avocats plus ou moins véreux aurait eu beau jeu d'en empêcher la diffusion.

La masse d'infos contenues dans ce livre est étonnante, résultat, à n'en pas douter, de jours et de nuits de recherches, de prises de contacts et sans doute de prises de risques, tout y est annoté et répertorié et peut servir de base à qui voudrait approfondir encore le sujet, nous y avons appris des choses édifiantes sur la certification alimentaire, sur la manière de définir la toxicité d'un produit,aux États Unis, mais aussi en Europe , sur la collusion de l'industrie et du pouvoir quel qu'il soit, et sur le rôle plutôt surprenant qu'on fait jouer aux scientifiques dans cette affaire allant jusqu'à leur présenter un notion (l'équivalence en substance) comme une évidence alors qu'elle n'a jamais été ne serait-ce qu' étudiée, sérieusement. Notion qui se trouve être le noeud primordial dans la connaissance des plantes OGM et dans l'analyse de leur éventuelle toxicité.

Mais le mieux est de lire ce bouquin avant de rejoindre la horde des faucheurs, mais là gare aux juges, parce que n'est pas Monsanto qui veux!!!
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Fondée en 1901 à Saint-Louis, dans le Missouri, Monsanto fut une des plus grandes entreprises chimiques du XXe siècle, spécialiste notamment des plastiques, polystyrènes et autres fibres synthétiques, avant de devenir le premier semencier de la planète, propriétaire de 90% des OGM cultivés dans le monde. C'est d'ailleurs pourquoi 70% sont résistants au Roundup, l'herbicide vedette de Monsanto que la firme a toujours présenté comme « biodégradable et bon pour l'environnement ». Pollution, manipulation, collusion avec les administrations, corruption, Marie-Monique Robin enquête sur les coulisses de la multinationale.
(...)
Résultat de quatre années d'enquête extrêmement rigoureuse, cet ouvrage remarquable n'autorise plus aucun doute sur les méthodes et les intentions de Monsanto.

Article complet sur le blog.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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ROBIN, Marie-Monique. le monde selon Monsanto : de la dioxine aux OGM, une multinationale qui vous veut du bien. Arte éditions, 2009. 385 p.

Présentation de l'éditeur

Implantée dans quarante-six pays, Monsanto est devenue le leader mondial des OGM, mais aussi l'une des entreprises les plus controversées de l'histoire industrielle. Dans les dernières décennies, la firme a accumulé les procès en raison de la toxicité de ses produits (PCB, " agent orange, ou hormones de croissance bovine et laitière). Pourtant, elle se présente aujourd'hui comme une entreprise des " sciences de la vie convertie aux vertus du développement durable. Grâce à la commercialisation de semences transgéniques, elle prétend vouloir faire reculer les limites des écosystèmes pour le bien de l'humanité. Qu'en est-il exactement ? S'appuyant sur des documents inédits, des témoignages de victimes, de scientifiques ou d'hommes politiques, ce livre retrace l'histoire d'un empire industriel, qui, à grand renfort de rapports mensongers, de collusion avec l'administration nord-américaine, de pressions et tentatives de corruption, est devenu le premier semencier du monde. Et il révèle notamment le rôle joué par Monsanto dans le formidable tour de passe-passe qui a permis l'extension planétaire des cultures OGM, sans aucun contrôle sérieux de leurs effets sur la nature et la santé humaine.

Avis :

"Je me doutais bien que les multinationales n'étaient pas des oeuvres de bienfaisances mais je reste atterrée par un tel cynisme et mépris de l'humanité. Monsanto c'est l'agent orange pendant la guerre du Vietnam, les hormones de croissances bovines, le PCB et les OGM. Au delà de la polémique sur la nocivité ou non des OGM (mais maintenant il me faudra de sérieux arguments pour défendre ces derniers), c'est aussi la privatisation du vivant dont il est question. Privatisation qui entraîne des conséquences catastrophiques pour la biodiversité, la santé des populations humaines et la survie des pays du sud. Omniprésente et omnipotente , Monsanto étend sa toile sur le monde et pour elle la fin justifie les moyens.
Bravo à M-M Robin pour son enquête dense, courageuse, fouillée, responsable; c'est grâce à des journalistes comme elle que sont dénoncés des pratiques criminelles, mafieuses, qui mettent en péril le sort de la planète entière. Avant d'être un livre "le monde selon Monsanto" est en premier lieu un film (que l'on peut visionner sans peine sur le net). Cette enquête c'est aussi la voix donnée aux citoyens consommateurs, aux petits agriculteurs qui dans le monde essayent de survivre en proposant une nourriture saine tout en vivant dignement. Je conseille vivement la lecture de ce livre passionnant; qui montre également qu'une résistance est possible et qu'il est indispensable de rester vigilant et de ne pas se laisser impressionner par les discours méprisants de ceux qui veulent faire croire au simple citoyen qu'il n'y connait rien".

Le film : http://video.google.com/videoplay?docid=-8723985684378254371

Livre lu dans le cadre de l'opération masse critique
Lien : http://livresetlibre.canalbl..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La pratique instituée par Monsanto scelle une "double révolution" : "La première (...) c'est le fait d'avoir le droit de breveter des semences, ce qui était absolument interdit jusqu'à l'avènement de la biotechnologie ; la seconde, c'est l'extension des droits du fabricant conférés par les brevets. Je reprendrai pour cela l'image qu'aime employer Monsanto : il compare la semence transgénique à une voiture de location ; quand vous l'avez utilisée, vous la rendez à son propriétaire. En d'autres termes, la firme ne vend pas de semences, elle se contente de les louer, le temps d'une saison et elle reste propriétaire ad vitam aeternum de l'information génétique contenue dans la semence qui est dépourvue de son statut d'organisme vivant pour devenir un simple "produit" (commodity). Finalement les paysans sont devenus les exécutants de la propriété intellectuelle de Monsanto. Quand on sait que les semences constituent la base de la nourriture du monde, je pense qu'on a des raisons de s'inquiéter...
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J'ajouterai, en guise de conclusion, que pour nous aussi, les citoyens et citoyennes de la bonne vieille planète Terre, "l'affaire est sérieuse". Après avoir, pendant quatre ans, suivi à la trace la firme de Saint Louis, je me crois en mesure de pouvoir affirmer qu'on ne peut plus dire qu' "on ne savait pas" et qu'il serait irresponsable de laisser la nourriture des hommes tomber en de pareilles mains. Car s'il y a désormais une chose dont je suis sûre que je ne veux pas, pour moi et encore moins pour mes trois filles et mes (futurs) petits-enfants, c'est bien du monde de Monsanto...
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"- avez vous comparé les effets du Roundup à ceux du glyphosate seul?
- Bien sur! Et nous avons constatés que le Roundup est beaucoup plus toxique que le glyphosate, alors que les essais qui fondent l'homologation dont été réalisés avec la matière active seule. Nous avons donc contacté le commissaire européen chargé de l'agriculture, qui a reconnu que c'était un problème, mais depuis il ne s'est rien passé...
- et qu'ont dit les autorités françaises?
-ah! soupire le biologiste. d'abord il faut savoir qu'il est impossible d'obtenir des crédits institutionnels pour conduire ce genre de recherche. En France, comme dans la plupart des pays industrialisés, il n'y a pas d'intérêt et donc pas d'argent pour que les laboratoires conduisent des études épidémiologiques ou des contre expertises scientifiques sur la toxicité des produits chimiques qui ont envahis notre quotidien."
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En France, comme dans la plupart des pays industrialisés, il n’y a pas d’intérêt et donc pas d’argent pour que les laboratoires conduisent des études épidémiologiques ou des contre-expertisent scientifiques sur la toxicité des produits chimiques qui ont envahi notre quotidien.
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Monsanto savait que les PCB représentaient un risque grave pour la santé dès 1937. Mais la société a fait comme si de rien n’était, jusqu’à l’interdiction définitive des produits en 1977.
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Vidéo de Marie-Monique Robin
Marie-Monique Robin est journaliste et réalisatrice, lauréate du prix Albert-Londres (1995), auteure notamment de "La fabrique des pandémies. Préserver la biodiversité, un impératif pour la santé planétaire" (La Découverte, 2021), également le titre d'un documentaire sorti après le confinement. Elle montre les liens entre maladies émergentes et équilibres écosystémiques.
Barbara Demeneix est biologiste et professeur au Museum national d'Histoire naturelle de Paris. Elle a publié "Comment les énergies fossiles détruisent notre santé, le climat et la biodiversité" (Odile Jacob, mai 2022).
Elles sont les invitées d'Olivia Gesbert.
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