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Geneviève Coulomb (Traducteur)
EAN : 9782845384606
84 pages
Panini France (16/02/2005)
4.41/5   11 notes
Résumé :

Chaque histoire, chaque légende peut être racontée de manières différentes. le moment est venu de connaître le point de vue de Loki, le demi-frère de Thor. Sa soif insatiable de pouvoir, ses sentiments ambigus pour lady Sif, sa haine envers Thor prennent une toute autre dimension dans ce graphic novel écrit par Robert Rodi (Elektra) et magnifiquement mis en peinture par Esad Ribic, qui nous plonge dans l'univers oniri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'avais déjà grandement apprécié le travail graphique d'Esa Rebic sur Silver Surfer Requiem. Récidive avec ce Loki qui tutoie les anges...

Loki est heu-reux. Après 10 siècles de fourberies en tout genre, Scapin peut aller se rhabiller, le voici enfin maître d'Asgard.
Ses principaux rivaux relégués aux oubliettes, il peut désormais savourer son nouveau statut de roi tout en se remémorant ces années maudites passées au royaume d'Odin.

Plus introspectif que guerrier, ce graphic novel fait la part belle à son anti-héros.
Paradoxalement, ce nouveau maître d'Asgard apparaît comme faillible, friable, à mille lieues de la belle assurance qu'affichait régulièrement son demi-frère honni, Thor, qui pourrit désormais dans les geôles de ce royaume céleste en attendant d'être fixé sur un sort que l'on imagine peu enviable.
Tourmenté à l'extrême, ce vil fripon, qui ne devrait suciter que dégoût, parvient cependant à s'offrir une jolie part d'humanité. On en redemande à l'excès.

Asgard est tombé. le Roi Odin est mort. Vive le Roi Loki !

Plaisir des yeux :
http://esadribic.tumblr.com
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Cette édition contient les 4 épisodes de la minisérie "Loki" parue en 2004, scénario de Robert Rodi, illustrations et couleurs d'Esad Ribic.

Loki Laufeyson est installé sur le trône d'Asgard, Thor enchaîné est à ses pieds, Odin est confiné dans ses quartiers, Balder est emprisonné, Sif également. Sa victoire est complète et totale. Il ne lui reste plus qu'à contenter les alliés qui lui ont permis cette victoire, décider du sort des vaincus, à commencer par celui de Thor, et s'installer à la tête d'Asgard.

Pour l'accroche de cette série, Marvel avait choisi de mettre en avant qu'il était temps pour le lecteur de découvrir le point de vue de Loki, sur ses relations conflictuelles avec son frère. Robert Rodi a l'idée intéressante de placer Loki dans une situation où il a gagné et obtenu tout ce qu'il souhaite. le lecteur le découvre en train de mettre son frère plus bas que terre, en train de se vanter auprès de son père adoptif, en train de tenir la dragée haute à Hela, etc. Il lui reste à réinventer sa place à Asgard dans ce nouvel ordre des choses. Au fil de ses péroraisons, Loki se remémore quelques moments de sa vie et la manière dont les autres asgardiens l'ont traité, ce qui ont façonné son approche de la vie.

Le premier plaisir immédiat de cette lecture se trouve dans les illustrations peintes d'Isad Ribic. Il emploie des couleurs délavées qui confère une ambiance intemporelle au récit. Ribic dépeint Asgard sous la forme d'un immense château, tout en blocs de taille énormes et massifs. de temps à autres, une poutre, elle aussi massive, renforce la structure. Au fil des pages, l'architecture d'Asgard évoque le haut moyen-âge, mais aussi les constructions plus anciennes de la Grèce antique. Ce décor souligne le fait que les personnages ne sont pas des mortels, mais des dieux évoluant dans un temps qui ne connaît pas le changement, dans des structures qui ne subissent pas l'érosion du temps. Les lieux deviennent immanents et permanents. Cette approche trouve sa limite quand Ribic se hasarde à montrer les constructions entourant le château principal d'Asgard. Lors de ces rares occurrences, il développe une société moyenâgeuse qui rompt le charme de l'immersion car elle ramène ces individus plus grands que nature à de simples seigneurs féodaux.

Ribic a également l'art et la manière de dramatiser les scènes sans les rendre artificiellement théâtrale. La première image montre Thor à genoux sur un dallage de pierre, la tête baissée sous le poids d'un joug. Il est à la fois musculeux, et complètement soumis. L'image est saisissante tellement elle est éloquente. Tout au long des 4 épisodes, Ribic conjure d'étonnants visuels qui restent dans la mémoire, qu'il s'agisse de Thor enchaîné, de Sif dans sa cellule, Karnilla en pleine incantation, d'autres versions de Thor et Loki, etc. Ribic sait capturer la majesté de ces personnages, leur port altier et leur dimension shakespearienne. Il n'y a que les costumes de Hela et Sif (2 personnages féminins) qui semblent mal accordés à cette vision régalienne des personnages. Ribic a choisi de donner un corps d'athlète à Loki, et de l'affubler d'une dentition irrégulière avec des dents manquantes, comme s'il voulait combiner la divinité de Loki avec le coté pernicieux de sa malignité.

Ce dernier point physique rejoint le parti pris de Rodi qui est de montrer Loki avec ses faiblesses. Alors qu'il se trouve sur le trône, Loki refuse de prendre les responsabilités de régent du royaume ; il remet au lendemain toutes les décisions relatives à la gestion des conflits et aux doléances des représentants de ses sujets. C'est comme si Rodi voulait attirer l'attention du lecteur sur le fait que Loki est d'essence mauvaise ; il n'est pas le héros du récit, mais simplement le personnage principal. Cette composante diminue un peu l'impact de la narration car elle insiste sur un clivage Bien / Mal. Rodi n'ose pas aller au bout de son idée et faire de Loki un héros incompris par le reste de ses pairs, le dieu de la malignité assurant son office de manière légitime.

Mis à part ce manque d'audace, Robert Rodi réussit son pari de faire parler Loki tout au long du récit, sans tomber dans un soliloque trop artificiel, et de montrer son point de vue. Il embrasse complètement la mythologie nordique adaptée à la sauce Marvel et développée par Stan Lee et Jack Kirby (Balder, Heimdall, Sif, Karnilla), tout en réservant quelques surprises piochées dans le canon de cette mythologie. Mais le tour de force accompli par Rodi est de ne pas se laisser emprisonner par l'une ou l'autre des continuités (Marvel, ou mythologie nordique). Dans un moment exceptionnel, il embrasse les contradictions des différentes versions, tout en augmentant encore la dimension dramatique du personnage. Rodi réussit à convaincre le lecteur de l'évolution de Loki, de son revirement et de sa possible rédemption. Il bâtit avec aisance un portrait psychologique crédible de Loki qui justifie ses motivations et ses actes.

Le scénariste et l'illustrateur se sont emparé du supercriminel Marvel pour lui redonner toute sa dimension mythologique et en faire un personnage repoussant pour lequel le lecteur ressent une forte empathie et finit par espérer une issue heureuse. Rodi et Ribic proposent une vision très personnelle d'Asgard, entièrement mythique, siège de drames shakespeariens, et totalement envoûtante. 5 étoiles. Robert Rodi a écrit 3 autres histoires pour Thor : Au nom d'Asgard, Les retrouvailles et La saga des Déviants.
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Loki est le nouveau roi et maître d'Asgard, il a détrôné et fait prisonnier Odin ainsi que tous les autres dieux du panthéon nordique… dont son demi-frère Thor. C'est une très grande victoire pour le dieu du mensonge, une revanche sur tous ceux l'ayant méprisé toute sa vie. Mais son destin est-il de gouverner ? Seul ?

S'il s'agit bien d'un comics Marvel, ne vous attendez pas à une histoire de super-héros. Il s'agit bien d'un récit mythologique nous plongeant dans les intrigues entre divinités où la jalousie est l'un des principaux maux. Loki est le personnage central de cette saga et la narration nous permet de mieux les comprendre, lui et ses ambitions, mais aussi ses souffrances et contradictions.

Cet album est visuellement somptueux grâce à l'utilisation de la peinture acrylique qui nous donne la sensation de contempler des tableaux à l'ambiance crépusculaire. Si les couleurs sont volontairement ternes, voilées même, cela ne fait que renforcer l'effet d'une brume mystique semblant flotter sur Asgard.

Véritable récit introspectif d'un esprit tourmenté, cette histoire en un tome est une grande réussite rendant un bel hommage aux grandes sagas mythologiques.
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Je vous renvoie à ma critique globale des graphic novels d'Esad Ribic sur mon blog. Ci-dessous la section qui concerne Loki.
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Loki, le plus ancien des trois, est aussi le plus ambitieux. Véritable renaissance de Frazetta sous les pinceaux de Ribic, l'album projette la vision de la victoire de Loki sur les dieux d'Asgard et sa confrontation à la réalité du pouvoir et du regard des autres. On est dans du médiéval pur, oubliez la vision Marvel et plus encore MCU, ici on est dans la tradition directe du mythe. Esad Ribic apporte déjà ses expressions torturées en gros plans, ses couloirs sombres, ses colonnades surexposées. On est essentiellement en huis clos et les décors peuvent paraître austères, cyclopéens, mais c'est pour mieux se centrer sur le drama, le théâtre à l'ancienne, fait de monologues, de confrontations. Tragédie grecque transposée à Asgard, Loki est une lecture intellectuelle, qui se mérite. L'on pourrait regretter la présentation manichéenne de Loki (mais n'est-ce pas le caractère de ce dieu dans la mythologie?) dans la plume d'un auteur de comics américain, mais le cheminement est néanmoins réel jusqu'à la fin, théâtrale, majestueuse, cynique. Cet album se rapproche plus du Silver surfer par sa dimension « divine » et introspective et est une oeuvre à lire, très étrangère à l'esprit des comics et qui encore une fois démontre une alchimie rare d'un auteur et d'un illustrateur au style très européen.

Cette trilogie (qui n'en est pas une) est réellement un monument graphique et artistique qui mériterait une réédition. En attendant, les trois sont dénichables par des moyens « détournés » sur les réseaux…
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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critiques presse (1)
Elbakin.net
07 novembre 2013
Un album unique de toute beauté, profondément ancré dans la fantasy et dans la mythologie scandinave, dont l’origine « comics » est presque accessoire.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net

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