Rome l'Antique, sous le règne de Tibère, An 32 ou 33 (Caligula a 20 ans)
Venue pour consulter l'oracle grec Apollonius sur Kaeso, Concordia voit son ami faire une crise d'épilepsie et après des convulsions, tomber évanoui. Sa vision parle d'eau croupie et l'odeur nauséabonde et fétide s'accroche à son esprit.
La nuit est brûlante. Kaeso, chef de la garde prétorienne, est posté en embuscade dans une ruelle de la ville avec Io, son léopard, Matticus, Mustella et d'autres prétoriens. En trois mois, huit garçons de grandes familles romaines ont été enlevés. Après le rapt et la demande de rançon, l'enfant est toujours restitué sain et sauf. Alerté seulement au sixième enlèvement, Kaeso a tenté vainement de piéger les kidnappeurs. Les résultats sont sans triomphe, voire pitoyables. A chaque traquenard, les piégeurs sont feintés et la garde prétorienne tournée en dérision, gaussée, par le peuple. Cette huitième fois aura la malchance des précédentes ; elle se terminera dans un bain de… (je vous laisse la surprise de le lire !).
Le préfet du prétoire, Macro, est chargé par l'Empereur Tibère de servir de conseiller et de guide à Caligula. L'homme est rigide, prétentieux, et s'immisce jusque dans la caserne de Kaeso. Imbu de lui-même, il donne ses recommandations avec arrogance et blessant, balance ses remontrances avec mépris, destituant de l'enquête le jeune homme. Il semblerait qu'humilier et rabaisser Kaezo soit une de ses activités préférées.
« - La prochaine fois qu'il me parle comme il vient de le faire, je le tue ! tempêta Kaeso.
– On croirait entendre Donar ! Vous vous ressemblez décidément comme deux gouttes d'eau. Caractère de cochon inclus…
– Que vient faire Donar, là-dedans ?
– Macro lui en fait voir autant qu'à toi.
Kaeso grimaça.
– Une façon polie de me dire que ce fils de pute a un problème avec « les gens comme nous » ? Ferait-il partie de ceux qui estiment que les sauvages de Germains que nous sommes sont indignes d'être considérés comme des citoyens romains à part entière ?
– Pas exactement. En fait, Macro a un problème avec tout ce qui n'est pas « dans les normes », Wotan. Ses normes à lui, s'entend. Pas vrai, Hélicon ?
L'Egyptien acquiesça avec un sourire entendu.
– Mon maître et moi-même soupçonnons ce bon préfet de vouloir jeter aux gémonies tout ce qui ne répond pas à ses exigences de normalité.
Kaeso fronça les sourcils et se tourna vers Caligula.
– de quoi parle-t-il ?
Son ami lui tapa sur l'épaule, railleur.
– Tu es trop beau, Kaeso ! Trop parfait ! C'est louche. A ses yeux, du moins. »
Dans la soirée, l'oncle de Caligula, Claude, souhaiterait présenter à sa famille et à ses amis sa dernière acquisition. Une statuette représentant la déesse Aphrodite sculptée par le célèbre Praxitèle. Une fête est donnée en cet honneur, sous la bonne surveillance des centurions et de Kaeso. Mais lors de la réception, un esclave intervient et hurle que la sculpture a été dérobée. Ce forfait sème aussi trois cadavres, le secrétaire de Claude et deux inconnus.
Entre l'insupportable Macro, les enlèvements des enfants, la disparition de la statue et les trois morts, Kaeso ne sait plus où donner tête ! Aidé de ses amis Caligula, Donar, Apollonius, de ses seconds Io, Matticus, Mustella et de sa cousine Concordia, il affrontera des assassins Egyptiens de la guilde des Frères d'Anubatos et rencontrera la plus célèbre des courtisanes, Pyralis, une collectionneuse d'art, obnubilée par les oeuvres de Praxitèle.
Voyage dans la Rome antique à travers les enquêtes de Kaeso le prétorien, nous déambulons des maisons palatines les plus riches aux rues les plus obscures et sordides, avec le Tibre pour dépotoir. Dans cet épisode, nous retrouvons les personnages du livre précédent… En plus des noms cités ci-avant, il y a Ludius et son bel amant Mnester, Hildr la mère qui continue à autopsier les cadavres, Malah l'esclave d'Apollonius qui peut aussi se transformer en boucher et en porcher pour faire disparaître quelques indélicatesses de son maître… Tous évoluent dans l'histoire et l'auteure nous les rend encore plus intéressants et fascinants. Je pense que ce dernier opus raconte avant tout leur passé, leurs secrets, leurs désirs et leurs « démons ». le style est toujours très vif, plein d'humour, de soties, d'esprit, sans ennui, avec des chapelets de jurons fleuris et des scènes coquines. Comme pour les deux autres tomes, j'aurais souhaité encore plus de mots, plus de pages… Alors Madame Rodriguez, à quand le prochain ? Je me languis déjà de… Io !!!
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Après Meurtres sur le Palatin, j'étais assez contente de replonger dans l'univers de la Rome antique, avec Kaeso le prétorien et les divers autres personnages. Déjà, ce n'est pas vraiment courant de lire des ouvrages romanesques sur cette période historique. Au fur et à mesure de ma lecture, je me suis demandée comment est-ce que l'on pouvait classer ce livre : policier ? roman historique ? roman d'aventure ? Finalement, cette dernière catégorie me semble la plus appropriée, car elle allie (de mon point de vue) une petite intrigue policière sur un fond historique avec des personnages dont les sentiments sont au centre du roman. C'est dans cette optique que j'ai lu ce roman et je l'ai ainsi beaucoup apprécié.
J'ai aimé les précisions de l'auteur - traduites par des notes de bas de pages - sur le vocabulaire spécifique employé à cette époque. Par exemple, au lieu d'utiliser le mot "sandales" pour évoquer les chaussures des centurions, le mot "caligae" est utilisé.
Dans le même sens, la forme de l'écriture est simple et met en avant les sentiments des personnages. Kaeso est un homme fier, fort et qui souhaite faire son métier du mieux qu'il peut. Aduler des femmes comme des hommes, il reste néanmoins très humble à ce sujet. Son opposé en terme de caractère pourrait être sa cousine Concordia. Pétillante et folle amoureuse de son beau cousin, c'est une jeune femme très charmante.
Beaucoup d'autres personnages sont présents et on une place importante. L'auteur prend le soin dès le début de son roman de faire une sorte de glossaire des personnages. Si bien que si le lecteur se sent perdu et ne se souvient plus qui est qui, il a toujours la possibilité de faire un saut au début du livre et de se rafraîchir la mémoire.
Historiquement, le roman nous interpelle sur plusieurs choses :
- L'homosexualité très présente et surtout parfaitement intégrée, dans cette société romaine antique. Et notamment les relations entre hommes.
- La place des femmes dans la société, qui sont très peu libres sauf si elles appartiennent à une famille riches ou si elles possèdent elle-même un pécule suffisant pour se subvenir à elles-mêmes. Quoiqu'il en soit, ce sont de beaux personnages féminins qui sont décrits. J'ai notamment particulièrement aimé la courtisane Pyralis.
- L'éducation et la relation des enfants de noble famille avec leurs parents.
En conclusion, je peux dire que j'ai bien apprécié cette lecture. C'est un agréable divertissement. Comme je le disais plus haut, il ne faut pas s'attendre à lire un roman historique avec un nombres considérable de références ou encore un polar haletant. Sans cela, certains pourraient être déçus. A noter aussi qu'il est intéressant d'avoir lu les deux premiers opus sans pour autant que cela soit absolument nécessaire.
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Nous avons tous nos secrets et nos démons. Toi et moi comme les autres.
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