La révolution métavers: Le défi de la nouvelle frontière d'Internet

Ce livre m'a pris un temps fou, et m'a mis le moral dans les chaussettes, mais que dis-je, il m'a horrifiée. Mais je me suis accrochée car ce machin m'intriguait depuis un moment et je voulais savoir un peu mieux de quoi il s'agissait concrètement. Aussi, après mûre réflexion, je me résous à surmonter mon aversion pour recommander la lecture de cet infâme sujet.
Il sera bon préalablement de s'intéresser à l'auteur pour camper l'affaire (leurs affaires….).

Si ce livre a la prétention de faire le tour du sujet, et certes il nous en apprend beaucoup, il ne m'a guère éclairé sur le concept lui-même de cette nouvelle technologie ; à l'image du métavers, c'est un grand fourre-tout, mais oh combien prometteur ! … pour qui ?

Les trois quarts du livre sont un panégyrique de ce nouveau monde merveilleux, assorti d'interviews de « startupers » qu'il est fort utile de « googler » pour asseoir le campement de l'affaire en question : en somme : How to invest anytime anywhere !

On rira au passage de temps en temps, jaune évidemment, en apprenant qu'on pourra faire du « fitness virtuel », qu'un « dog's world » est en projet : monde virtuel de chiens domestiques, qu'on pourra y trouver un « cyber-onanisme », nouvelle forme de relation sexuelle, mélangeant les technologies numériques et les sensations physiques, entre autres réjouissances… (un viol virtuel aurait paraît-il déjà eu lieu en 2022, mais la seule question posée est de savoir si « un « viol virtuel » est-il pour autant un viol au regard du droit ? »…..
Enfin bref…

Il nous faut attendre le dernier quart du bouquin pour aborder enfin quelques questions essentielles : « le métavers, défis et menaces pour l'humanité ? »
Après quelques considérations générales sur la question des données biométriques, question oh ! combien importante, du cyberharcèlement, de la cyberdépendance, du syndrome Hikikomori (isolement extrême), la question de l'identité et autres joyeusetés, questions qui ne manqueront pas bien sûr d'être attentivement examinées…
Je place ici, en en vrac quelques délires, au fur et à mesure que j'ai recraché mon café :

__« le métavers n'est pas le miroir de nos sociétés, c'est un monde nouveau, dans lequel il faut inventer une culture nouvelle, un droit nouveau et surtout dans lequel il faut laisser les utilisateurs définir la société dans laquelle ils veulent vivre. »
Qu'on nous explique par quel miracle les habitants du Metaver deviendraient tout à coup meilleurs, exempts des folies de notre monde actuel..

__ N'est-on pas en train d'abandonner notre humanité en « digitalisant » notre existence ? Au fond, est-ce que l'humain est encore humain lorsque, dans sa course au transhumanisme, il développe son double numérique dans le Metavers….il est donc essentiel que l'homme de demain développe une ubiquité : une part de son existence sera dans les mondes numériques, mais une autre part de lui-même doit rester ancrée dans le monde réel. Ce n'est qu'à la condition de cette double existence – dans le métavers et dans la réalité – que nous pourrons faire du métavers un paradis.
Mais d'où ça sort une horreur pareille ?

__« Si le métavers a « rendu le pouvoir » aux utilisateurs, il ne met pas automatiquement en place de système démocratique. Il faut donc agir rapidement pour que le métavers mette en place de telles organisations qui consultent, écoutent et s'organisent en fonction de la volonté des utilisateurs. »
Bin voyons fastoche !! la démocratie on connaît que ça !

__« de même, pour effacer les différences religieuses, faut-il interdire toute mention de la foi dans le métavers ? Doit-on empêcher les utilisateurs de créer des symboles religieux dans la constitution de leurs avatars (croix, kippa) ou de bâtir des constructions à caractère religieux ? Une société laïque est-elle possible dans le monde numérique du métavers ? Mieux, est-elle souhaitable ? »
Tiens tiens un petit air de déjà vu…

__« La Chine ou la Russie laisseront-elles leurs citoyens débattre de politique dans le métavers ? En bref, n'est-ce pas ce qu'on attend de la France et de l'Union européenne qu'elles utilisent leurs positions internationales pour défendre nos valeurs morales de démocratie, de laïcité et de tolérance dans le débat avec les grandes puissances étrangères ? » :
On prend les mêmes et on recommence ?

__« Par exemple, doter chaque utilisateur d'un même capital initial à son entrée dans le jeu afin de réduire les disparités économiques ? Doit-on en conséquence imaginer une sorte d'impôt sur la richesse virtuelle, par exemple sous la forme d'un prélèvement lors de la vente des NFT, lequel prélèvement serait ensuite reversé sur un fond collectif puis équitablement réparti entre les utilisateurs ? »
Un salaire de base quoi !

__ Protéger et sécuriser la vie privée…, » Alors, qui assurera cette sécurité dans le métavers ? Des modérateurs humains, employés derrière leur bureau physique ? Pourquoi pas. Ce serait créer de l'économie réelle au service de la vie virtuelle et cela contribuerait sûrement à rendre le métavers plus acceptable ». :
Ça c'est le pompon !

__« Bien évidemment, il reste encore des « îlots de résistance », mais pensez-y. L'Organisation des Nations unies (ONU) ou l'Union européenne ne sont-elles pas des moyens de rapprocher nos sociétés ? Ne cherchent-elles pas à effacer les particularismes « nationaux » au profit d'un collectif « supérieur » transnational ? Nous ne sommes plus Allemands, Anglais ou Français, mais citoyens d'un ensemble plus grand et plus vaste. Avec Internet, et surtout avec le métavers, cette question se repose avec insistance. Nous ne serons plus d'une nationalité, mais d'une des communautés du métavers, sorte de pot commun de toutes les cultures et nationalités de notre réalité physique. »
Et que faites-vous du gros tiers de l'humanité qui n'a pas accès à Internet ?

Allez une dernière :
__« La question n'est plus de créer ou de ne pas créer le métavers. Il existe. La question qui demeure est de savoir comment nous voulons le faire grandir et quel rôle nous voulons jouer dans cette transformation de l'humanité et du numérique. »
C'est qui "nous" et qui "nous" a demandé notre avis ?

La conclusion de l'auteur :
« Mais l'aventure du métavers n'est-elle pas née de la volonté de faire différemment et de créer une société meilleure ? C'est aussi l'objet de l'organisation MetaCircle que j'ai co-créé avec les plus brillants entrepreneurs du métavers »
capito ?

Questions subsidiaire : Qui a ouvert cette immonde boîte de Pandore ?

Metavers par ci, metavers par là, une idée certes de cette révolution, mais ma curiosité en demandait plus, et P Rodriguez est suffisamment pédagogue et son livre bien construit.
L'abstraction est de rigueur, et honnêtement je n'ai pas tout bien compris.
Je retiens surtout et cela fait froid dans le dos que les pires vilénies de notre monde réel seront reproduites aux frontières du réel et encore moins gerables.

Intéressant

Entendant beaucoup parler de ce sujet mais n'y comprenant pas grand chose j'ai pris ce livre pour mieux maitriser le sujet.

On sent que l'auteur est passionné par le sujet et impliqué aussi. Il essaie d'être pédagogue mais m'a perdue à plusieurs reprises tellement le sujet est vaste, technique et irréel.

Il y a beaucoup de termes que je ne comprends pas forcement même si certains sont expliqué à la fin. Je pense qu'il faut si connaître un minimum avant de commencer ce livre. Qui est malgré tout passionnant et se lit vite. En plus il y a des interview de personnes intervenant sur le sujet.

En bref, un petit livre qui vous fera entrer dans l'univers du Web3 et du métavers qui même si vous ne comprenez pas tout, vous aurez tout de même l'impression d'être moins bête ;) J'avoue sortir de ma lecture avec plus de questions que de réponses.
Lien : http://lemondedeparaty62.ekl..