Révolution sous le voile
Clarence Rodriguez
Dans un pays où le Roi Abdhallah est sensible à la condition féminine, il ne peut pas décider seul, il doit encore composer avec un consensus religieux.
C'est là en Arabie Saoudite à Riyad, un Royaume crée en 1932, qui n'a donc que 83 ans, pays qui change petit à petit, et s'ouvre doucement au monde que l'auteure de " Révolution sous le voile " Clarence vit depuis 10 ans.
La population est majoritairement conservatrice, et les femmes ne connaissent pas forcément leurs droits.Elles sont soumises à un mari, un fils parfois pour les veuves, un père.
Les Occidentales n'échappent pas à ces lois.
Pour celles qui veulent travailler elles doivent être inscrites sur "iqama" ou visa de travail de leur mari.
C'est de ces femmes inféodées aux hommes, qui subissent des contraintes aussi diverses que les tenues vestimentaires à respecter avec Abaya et niqab , l'interdiction de conduire et l'obligation de se soumettre aux préceptes de leur religion que Clarence Rodriguez Journaliste indépendante, accréditée dans ce pays pour France Info, France Inter, France Culture, BFMTV, FRANCETV, TV5MONDE, et certaines radio étrangères à la France également, a choisi de parler..d'écrire de nous faire réfléchir !
Les femmes y repoussent petit à petit les limites de la loi des hommes qui les enferment afin d'acquérir une vie digne, une vie "qui existe"
Forcément les petits pas ne sont que des saut de puce et c'est le témoignage de la princesse Adela bint Abdallah bin Abdullaziz bin Saud, fille de l'actuel roi d'Arabie Saoudite, qui en donne la manière unique d'apprécier la lutte de ces femmes " de ses soeurs saoudiennes " qui vivent avec cette chape, ce poids des traditions et les épaules appesanties par la religion !
Elles savent qu'ailleurs ça se passe mieux et elles veulent en sortir !
Est-ce également le rôle des réseaux sociaux qui a été prépondérant dans cette envie d'émancipation ?
Même si la censure est encore redoutable et redoutée, petit à petit quelques idées cheminent et les femmes peuvent désormais exercer certaines professions interdites jusque alors, notamment celle d'avocate. S'il ne faut pas verser dans un irréalisme stupide, les choses avancent et ces témoignages en sont la preuve tout en montrant leurs contradictions !
Il faut aborder cette lecture sans partialité tout en sachant que nous allons être intensément émues, bousculées.
On voit combien leur marge de manœuvre est mince et combien elles agissent avec intelligence, finesse et cependant détermination ...Sans plainte ni jamais d'attaque juste la " révolution sous le voile "
Clarence Rodriguez a donné sa voix de sa belle écriture humaine sensible et sincère, aux femmes qui ne l' ont pas.
Dans ce livre enthousiaste, tonique et très bien documenté, Clarence nous donne une nouvelle peinture de la société féminine saoudienne ! Les femmes saoudiennes ont cette aspiration....et ce courage.
On pourra regretter que ces entretiens n'aient été menés que auprès de 8 femmes à la personnalité très forte, riches et brillantes mais leur combat rejaillira sur l'ensemble des femmes saoudiennes.
Il serait vain de penser que toutes les femmes aspirent à cette liberté, et fassent la " Révolution sous le voile " certaines très conservatrices, se complaisent dans leur état . Elles sont persuadées que l’Islam les protège et cela leur suffit pour exister en tant que femmes.
Les femmes n’ont là-bas aucune existence légale les Occidentales expatriées n'en ont pas davantage.
Certains hommes ayant voyagé qui sont évolués, savent pertinemment que les femmes ont un rôle à jouer dans la société, et qu’elles ont le droit d’exister. Ils reconnaissent que leur société est ankylosé de l’intérieur bien qu'il fasse parti des 20 plus grandes puissances mondiales. C'est peut-être de ces hommes là que viendra le changement.
Mais quand Hoda une des femmes du livre dit : " "Nous avons fait plus en 10 ans que durant les 70 années précédentes" ça fait réfléchir à notre vie de femme occidentale et à nos années de lutte pour l'égalité et pour des droits encore menacés comme le droit à l'avortement dépénalisé et à la contraception ...
je ne peux pas raconter tout le livre, je vous invite donc à être avec Clarence Rodriguez , ces femmes presque ordinaires devenues héroïnes du témoignage le plus important de leur vie, et moi, devant notre écran ce soir sur France5 à 21h40.
Ce livre est un livre d'espoir et d'hommage, fortifiant réconfortant et plein d'enthousiasme écrit avec beaucoup d' élégance précision et ardemment tolérant, par une femme, Clarence Rodriguez.
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De beaux témoignages de femmes désireuses de se libérer en Arabie Saoudite.
La sincérité de ces aveux nous amène à comprendre les raisons de l'inertie des mentalités et des usages dans ce pays.
En effet, le poids des traditions y est encore bien encré et l'autorité religieuse y est très/trop influente.
Si la majorité des intellectuelles aspire à plus d'indépendance, d'autres personnes moins cultivées craignent les changements et la répression d'extrémistes semant la panique.
De belles révélations à découvrir!
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Un très bon livre qui permet d'avoir une autre vision de la femme et de la société saoudienne en générale. Vision loin de notre vision traditionnelle d'occidental. un seul bémol qui est d'ailleurs evoqué dans le livre , cette opinion est celle des elites saoudiennes qui ont souvent l'habitude de voyager et qui on un regard eclairer sur le monde. de beaux temoignages en tout cas qui permettent aussi de nous remettre en question.
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Pour la première fois les femmes saoudienne pourront voter et prétendre être élues aux élections municipales le 12 Décembre. ' Paroles de femmes - "Nous allons voter pour des femmes même si nous ne savons rien d'elles", lance Oum Fawaz, une jeune institutrice de Hafr al-Baten (nord-est). "Il suffit qu'elles soient des femmes comme nous. C'est l'une des premières étapes pour les droits des femmes", se félicite Sahar Hassan Nasief, une militante de la ville côtière de Jeddah (ouest), qui compte beaucoup d'amies parmi les candidates.
Les femmes ne sont pas le problème, elles sont la solution!