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EAN : 9782710370161
360 pages
La Table ronde (05/04/2013)
3.71/5   19 notes
Résumé :

" Sous son titre presque anodin de "Chemins d'eau", ce livre nous propose en fait une plongée quasi initiatique vers les secrets de cette Belle aux eaux dormantes qu'est la France des canaux, et rien n'est plus dépaysant que cette navigation poétique, que ces eaux douces en apparence mais tour à tour endormies, turbulentes, nimbées de nénuphars et de lentisques, ou polluées de cadavres animaux et de déchets humains. " C'est un peu l'image symbolique ou h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Chemins d'eau.

Ecrit en 1979, ce livre est heureusement réédité en 2013. Pourquoi heureusement ? Parce qu'à l'époque, pour peu qu'on soit né la même année que Jean Rolin (ce qui est mon cas), des jeunes gens comme moi avait d'autre choses et d'autres destinées que de se balader sur les chemins de halages…Chacun avait son objectif et je me rends compte aujourd'hui que je n'aurais pas pu lire cette épopée à l'époque sans m'interroger sur l'authenticité du récit .

35 ans après, alors que les carrières et les familles sont faites et élevées, il est bien agréable de revenir en arrière et d'accompagner Jean sur les chemins de campagnes. C'est le terrible bonheur de la nostalgie. Bien sûr, quand le promeneur de 30 ans plus près de Marx que de Rousseau se fait houspiller par les « indigènes » , seuls ceux qui ont eu ces 30 ans en même temps que lui peuvent comprendre dans quel climat de refus se trouvaient la jeunesse post soixante-huitarde. Pour autant le choix de Rolin était aussi valable que n'importe quel autre et de fait, il se trouve aujourd'hui comme « monumentisé », au même titre que des bâtiments que j'aurais construits au siècle dernier font maintenant partie du patrimoine.

En tout cas, suivre Jean Rolin dans son trip « roots » est particulièrement émouvant et surtout à le voir s'enflammer contre la médiocrité et la bêtise. A l'époque, les « paysagistes installés » n'avaient pas la parole. Depuis ils ont ratiboisé le concept tout en sciant la branche. Pour cette seule raison, il faudrait lire ce bouquin assez mal gaulé qui gagne par la spontanéité et la sincérité du propos.

Merci à l'auteur et à l'éditeur de monter cet oeuvre en mausolée et pourvu que tous survivent à ces moments intenses d'émotion et de découvertes que la poussière radioactive du 21° siècle est en train de recouvrir.



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1 km à pied ça use, ça use,
1 km à pied, ça use les souliers……
Petit problème d'arithmétique :
Si 1 km à pied ça use les souliers, combien de paires de pompes, de grolles, de godasses Jean Rolin a-t'il usées en parcourant 2000 km le long de canaux de France, sachant qu'il a également emprunté les chemins à bicyclette ou les caisses à savon pour touristes à naviguer sur les canaux ?

Certains « font » le chemin de Compostelle, Jean Rolin, lui, s'est offert une dure folie ou un doux enfer, c'est selon l'état de ses pieds, de ses rencontres au bord de canaux. Ce voyage, il le fait en compagnie de Mérimée, de Madame de Sévigné (ah ces petites jersiennes jouant à divers jeux rostopchiniens !), de Toussenel et son guide ornithologique….

De rencontres ronchonnes en merveilleuses découvertes, il parcourt les canaux de France sans passer par la Navarre. Il nous donne à voir la beauté des paysages mais également les pollutions. le canal du Midi à Toulouse en prend pour son grade tant il a été abimé pour cause d'urbanisation. Nous passons par les banlieues industrielles, de moins en moins industrieuses et de plus en plus abimées et sordides.
« Au matin, sous le crachin qui estompe au loin la silhouette de la centrale thermique de Pantegnies, la ressemblance d'Aulnoy avec Belfast est encore plus frappante ; il n'y manque même pas les enseignes invitant à consommer de la Porter, ni les signes extérieurs de la foi, sous l'espèce de petites cages où l'on enferme des statues de la Vierge Marie. »

Jean Rolin est un poète de tous les jours, un peintre littéraire. Sa plume se fait tantôt poétique, tantôt paysagère. Oui, Rolin est un écrivain paysagiste, qui regarde les canaux, leurs habitants, les villages riverains dans le fond des yeux. Et nous les restituent avec sa verve, son humour, sa poésie, ses grondements pour ne pas dire ses gueulantes.
Dans ce livre, comme dans d'autres ouvrages, il décrit le quotidien, ses micro-aventures, ses rencontres. Ainsi sa description du canal de Briare, de sa gironde charcutière, son pétulant vieillard : « Nous y fûmes magnifiquement traité par une charcutière ronde et fraîche comme il sied à une dame adonnée aux pâtés et aux rillettes, puis fort bien accueilli dans un bistrot où nous allâmes aussitôt, sans aucune retenue, dévorer ce que venait de nous débiter a susdite charcutière, enfin reçu comme le fils prodigue par un long, mince et pétulant vieillard, coiffé d'une casquette de marinier juste assez usée pour n'avoir pas l'aire d'une pure fantaisie vestimentaire, que nous avions élu pour nous renseigner sur l'état du halage pari le lot habituel de pêcheurs. »
« La nuit, le spectacle est peut-être encore plus déconcertant qu'au grand jour : au-dessus d'une mer d'ombre exhalant des coassements, des crins-crins de grillons et de lointains frémissements de feuillage, le pont-canal, bordé d'une double haie de réverbères en fonte, ressemble maintenant parfaitement à quelque avenue de cauchemar, absolument déserte, éclairée somptueusement mais en pure perte, lancée dans le vide et ne menant nulle part, ou Dieu sait où. » c'est vraiment cela !!
Merci Jean Rolin, pour votre description peinture du « Latéral à la Loire » et du « Nivernais ». Je m'y suis bien retrouvée. Lorsque je reprendrai le chemin de halage pour faire quelques photos, je penserai à vous. Depuis la première parution de votre livre en 1980, quelques petites choses ont changé car nos élus prennent conscience de la valeur aussi bien touristique (surtout) qu'écologique des canaux et prennent soin d'eux.

Un livre à surtout ne pas lire d'un seul trait, mais faire des escales, fermer les yeux, le reprendre plus tard. En faire un voyage immobile. Les mots de Jean Rolin s'y prêtent bien.
Un bon moment de rêverie et de poésie.

Jean Rolin, je vous ai découverte avec « Chrétiens », heureuse de vous retrouver sur ces « Chemins d'eau » et « le ravissement de Britney Spears » m'attend.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Chemins d'eau est un récit de voyage. L'auteur, Jean Rolin, a pris son sac à dos, ses chaussures de marches et son vélo et parfois le bateau et est allé parcourir les chemins de halage des canaux de France.

J'ai vraiment passé d'agréables moments avec ce livre. L'humour y est continuellement présent, c'est plein d'anecdotes et d'un ou deux moments tragiques.
Cependant deux ou trois passages sont assez rébarbatifs, l'auteur qui doit être un passionné de canaux site des extraits de livres techniques sur la construction des canaux ou le fonctionnement des écluses, mais on peut très bien « sauter » ces passages sans perdre le fil de la lecture ; Mais l'auteur n'a pas son pareil pour croquer les gens, les situations et même les animaux qu'il croise sur son chemin

Le style est agréable, au début j'ai un peu butté sur la tournure des phrases, qui sont assez longues, mais au bout de quelques pages on s'y fait et cela coule tout seul.
De plus dans le vocabulaire employé se trouve des mots désuets mais qui vont bien avec ce qu'ils décrivent et l'atmosphère que nous renvoie l'auteur. Grace à Jean Rolin et à mon Larousse j'ai appris quelques mots nouveaux pas toujours faciles a replacer dans une conversation et que je ne suis pas sure de retenir très longtemps mais quand même…

C'est tout à fait le genre de livre à lire en vacances, c'est pas compliqué, ça ne prend pas la tête et de plus comme c'est la description de lieux qui se trouvent dans toute la France, on peut sûrement trouver un de ces endroits à visiter pas loin de son lieu de villégiature et en plus il y a même quelques illustrations.
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On a tous un ami de la famille ou un oncle un peu ronchon, toujours râleur. Mais tellement cultivé, curieux de tout et au final bon vivant et ouvert à la découverte, qu'on lui pardonne ses excès de ronchonnerie. Eh bien, Jean Rolin, c'est ça. Un homme à la plume acérée, très fin connaisseur de l'histoire, fouineur d'encyclopédie, et qui nous régale de ses promenades, ici le long des canaux français. Pourquoi pas ?!
Il n'hésite pas à mêler grande Histoire (Riquet, l'évolution des canaux, certains abandonnés car trop petits pour les péniches Freycinet), petites histoires (les gardiens d'écluses, les bistrots, les villes), et petits soucis du quotidien (chemin peu adapté au vélo, météo récalcitrante, navigation en pleine tempête).
Les canaux parcourus forment des nouvelles de quelques dizaines de pages. Les descriptions donnent envie d'aller découvrir les lieux par soi même, ce qui n'est pas le moindre des compliments à faire à un auteur voyageur. J'ai lu le livre en une fois, mais le côté ronchon de l'auteur pouvant être un peu pesant, je conseille la petite dose, pour mieux apprécier !
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On est en 79, le long des canaux français, un peu partout sur le territoire. Parcourus de nouveau aujourd'hui, nul doute que ces chemins d'eau révéleraient d'autres secrets, dévoileraient d'autres paysages et récits à l'auteur. Mais ce qui ne change pas pour nous, lecteurs, c'est bien le plaisir de suivre Jean Rolin, entre anecdotes et témoignages, de l'accompagner dans ses rencontres, dans ce style qui lui est si particulier. Merci à "La petite vermillon" pour ces belles rééditions.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Lorsque dans la nuit je reviendrai de Strasbourg, quelques heures après qu'un orage crépusculaire d'une soudaineté tropicale eut en un tournemain dispersé les hordes de commerçants et de chalands mobilisés dans le centre par la braderie, la ville, chauffée à blanc tout le jour, transforme en abondantes vapeurs l'averse qu'elle vient de recevoir. Sur les bords de l'Ill - clochers, saules et vieux pignons émergeant d'une ouate lumineuse - le spectacle est déjà de qualité. Mais, quand, passé le palais de l'Europe (ce gros tas), on atteint le canal et la zone portuaire, on regrette d'avoir traité à la légère ces solitudes maintenant noyées de brumes, palpitantes de vagues ressacs, d'indécises pulsations de moteurs, où l'éclairage au sodium, parmi les grues, les silos et les tanks à pétrole, esquisse une vision contemporaine et suburbaine du "Crépuscule des dieux".
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