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EAN : 9782846821209
224 pages
P.O.L. (01/02/2007)
3.32/5   44 notes
Résumé :
L'idée, c'était de se procurer à Paris une vieille voiture en état de rouler, et de l'expédier au Congo où elle deviendrait un taxi. Celui-ci assurerait des ressources régulières à la famille du colonel, restée au pays quand lui-même avait été contraint de s'expatrier. Tel que le colonel et le narrateur l'avaient conçu, dans un café de la porte de Clichy, le projet était simple et brillant. Chemin faisant, tant sur mer que par la route, selon un itinéraire qui recou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
L'idée, c'était de se procurer à Paris une vieille voiture en état de rouler, et de l'expédier au Congo où elle deviendrait un taxi.

Celui-ci assurerait des ressources régulières à la famille du colonel, restée au pays quand lui-même avait été contraint de s'expatrier. Tel que le colonel et le narrateur l'avaient conçu, dans un café de la porte de Clichy, le projet était simple et brillant.

Chemin faisant, tant sur mer que par la route, selon un itinéraire qui recoupe parfois ceux de Joseph Conrad, de Patrice Lumumba, de Che Guevara et d'autres fantômes moins illustres, il va se heurter à un grand nombre de difficultés, imputables aussi bien à l'état de la voiture qu'à celui du pays lui-même.

Parmi toutes ces difficultés, finalement, il n'est pas avéré que la pire soit l'explosion de la durite.
La presse
Le Monde, vendredi 9 mars 2007
Jean Rolin, l'itinérant magnifique. Une équipée moderne sur les pas de Joseph Conrad La phrase de Jean Rolin, sa manière de raconter et de décrire, de réfléchir comme à voix haute, son rythme aussi, lent mais nerveux, son timbre enfin -inimitable.
Ni rigolard ni pontifiant, mais sérieux, grave et en même temps plein d'humour.

Dans ses entretiens avec la presse, Rolin a parlé plusieurs fois de la mélancolie comme ne lui étant pas étrangère, pas d'ennemie non plus (" le Monde des Livres " du 21 avril 200-).

En fait il a trouvé dans ses livres le difficile équilibre hors duquel la littérature sonne faux : il y a le monde et il y a mon regard sur lui.
Les deux existent distinctement et l'accord se fait par le style.

Etant entendu qu'à la fin ce n'est pas l'écrivain qui doit apparaître, mais le monde.
Sur ce plan, les lecteurs des précédents livres de Rolin, et notamment de ce merveilleux recueil d'articles et de reportages effectués sous toutes les latitudes durant vingt-cinq ans, L'Homme qui a vu l'ours (POL, 2006), savent à quoi s'en tenir.
*

Le premier des textes de ce recueil est justement un reportage paru dans Libération en 1980. Rolin y raconte une remontée du fleuve Congo et se souvient de Joseph Conrad qui navigua un siècle plus tôt sur le même fleuve.

Dans L'Explosion de la durite, il reprend sa pérégrination, non pas là où il l'avait laissée, mais selon une autre modalité, plus ludique si l'on peut dire. L'histoire est pittoresque, vagabonde, minutieusement réaliste.
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Je me suis régalée à accompagner Jean Rolin de Paris à Matiba, Congo, où sous prétexte de convoyer une Audi vieillissante (celle dont la durite explose) il s'amuse à nous noyer sous les combats internes des diverses factions politiques. Relisant la Recherche, se remémorant Joseph Conrad ou WG Sebald,
rêvant d'être pris pour un agent des services secrets, il nous emmène dans des aventures aussi statiques que prenantes tout au long de trois semaines en cargo. C'est un récit de voyage élégant et plein d'humour, un autoportrait goguenard, où il considère l' Afrique post-coloniale d'un oeil à la fois tendre et sans concession
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Roman acheté sur un coup de tête après avoir lu une critique vendeuse, je ne savais que peu à quoi m'attendre...
La scène de départ se situe au milieu de l'intrigue, puis un flash-back va nous raconter comment il est arrivé à cette situation particulière : être au milieu du Congo avec une voiture dont une durite vient d'exploser. On revisite alors au fil de ses souvenirs la raison de ce voyage, l'amitié ?, puis les diverses péripéties qu'il a fallu régler pour enfin arriver sur la terre et le sol tant recherché. le lecteur est aussi amené à revisiter le fil de l'histoire politique des 40 dernières années de ce pays qui fut plutôt mouvementée.
On a là un voyage physique et spirituel, que le narrateur partage avec nous. le sentiment qui en ressort est étrange, à moitié satisfait, à moitié non, avec une impression de goûter quelque chose de bon mais de ne pas en avoir assez...
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un livre écrit par un ex grand reporter au Figaro et à Libération.
Une histoire authentique mais avec un fond de farce voire de loufoquerie.
Le livre est la narration du convoyage très rocambolesque par l'auteur d'une Audi jusqu'a Kinshasa, capitale de la RDC.
Mais Jean Rolin aborde également d'autre sujets tel que le Che, Patrice Lumumba, Proust, ...
C'est foutraque mais cela en a sous le capot en se permettant de multiples réflexions principalement littéraires tout en réalisant un témoignage incisif sur l'Afrique Contemporaine.
On peut trouver cela totalement inintéressant, personnellement j'adore !!!


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On croise beaucoup de personnages politiques dans cette afrique déchirée par les factions. N'étant pas familières des évènements, j'étais parfois un peu larguée, mais ce livre raconte une histoire africaine haute en couleurs et on est vite accroché par le récit et l'écriture. c'est bien
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critiques presse (1)
Bibliobs
29 août 2011
On rit beaucoup dans la compagnie de ce pied nickelé en service commandé, mais pas seulement. Car on distingue, peut-être plus encore que dans ses autres livres, ce qui rend si précieuse la prose de cet écrivain : elle invente un autre rapport au réel, en témoignant de faits qui se trouvent en permanence soumis à toutes sortes de questions et d'hypothèses.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quand je suis arrivé dans la capitale, au terme de ce voyage interrompu quelques heures par l'explosion de la durite, il s'y tenait un congrès international de spécialistes des grands singes.Outre qu'il prendrait des décisions, ou ferait des recommandations, appelées à demeurer lettre morte, ne serait-ce que dans la mesure où des gens qui manquent de tout, ou qui sont pourchassés par des troupes menaçant de les exterminer, ou ces troupes elles-mêmes, et parfois jusqu'aux forces internationales déployées pour contenir les exactions des précédentes, tous se soucient comme d'une guigne de la protection des grands singes et trouvent plus avantageux, s'ils en rencontrent, de les manger ou de les vendre, ce congrès témoignait de la magnanimité ou de l'amnésie des spécialistes des grands singes : quatre de leurs collègues, en effet, avaient été enlevés et longuement séquestrés - trente ans auparavant, il est vrai - par Laurent Désiré Kabila, le père d l'actuel chef de l'Etat et le tombeur de Mobutu, qui après la chute de celui-ci avait régné à son tour sur le Congo, ci-devant Zaïre, pendant près de quatre ans, jusqu'à son assassinat survenu le 16 janvier 2001. (Et comme cela faisait un peu plus de quatre ans, lorsque j'atteignis Kinshasa, que Joseph Kabila lui avait succédé, on pouvait dire du fils qu'il avait déjà amélioré de quelques mois la performance de son père.)
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Ce qui compte surtout, s'agissant de Denis Sassou Nguesso, c'est l'excellente réputation dont il jouit auprès de l'industrie pétrolière. Qu'il soit parvenu (ou revenu) au pouvoir par la force, au prix de plusieurs dizaines de milliers de mort et de la destruction partielle de la capitale du pays, Brazzaville, qu'il s'y soit maintenu en faisant massacrer d'anciens opposants de retour dans cette capitale, après leur avoir promis la vie sauve, ou qu'avant de s'enrichir démesurément il ait proclamé pendant longtemps son adhésion au marxisme-léninisme, dans l'ignorance probable du contenu réel de cette doctrine, tout cela ne compte pas, ou très peu. Car nombre de chefs d'Etat africains, ou non africains, sont dans le même cas, et c'est généralement sous eux que gisent les réserves de pétrole ou de gaz les plus fructueuses.
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Par la suite, alors que nous étions dans le métro, Foudron a observé qu'il régnait presque toujours sur la ligne n°4 une chaleur excessive, dont il pensait qu'elle était entretenue délibérément par les responsables de la RATP afin de mortifier les usagers de cette ligne, dont beaucoup, peut-être la plus part, au moins dans sa partie nord et à certaines heures, étaient d'origine africaine. Mais bien loin de se plaindre de ce traitement discriminatoire, il estimait au contraire qu'il aurait dû être appliqué avec plus de rigueur, et la température, ou l'inconfort qui en résultait, portés si possible à un degré supérieur, car comme beaucoup d'immigrants d'une relative ancienneté il manifestait une grande défiance à l'égard de tous ceux qu'il identifiait comme des nouveaux venus, les soupçonnant peut-être de vouloir usurper des avantages sociaux que lui-même avait peiné pour obtenir, ou de compromettre la pérennité de ceux-ci par leur trop grand nombre.
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Dans la soirée qui suivit la mutinerie, alors que le San Rocco avait repris sa route, vibrant de nouveaux au rythme régulier du moteur Sulzer fabriqué sous licence par Cegielski, la lune s'est levée, pleine, au milieu des nuages, tandis qu'à l'horizon trainaient encore quelques restes du jour, faisant miroiter les eaux sombres comme dans un tableau pompier évoquant des choses tristes, telle la mort d'une jeune héroïne dont le corps a roulé sous la vague marine. Et il y a dans le mauvais goût pathétique, quand c'est la nature elle-même qui s'en empare, une telle force de persuasion qu'en considérant cette étendue noire et luisante (image de l'infini, peut-être, plutôt que du néant?), soulevée sous la clarté lunaire d'amples ondulations, l'idée m'est venue, brièvement, que si je me jetais dedans, depuis l'aileron de passerelle bâbord, je connaitrais une fin vraisemblablement effroyable, déchiqueté par l'hélice ou boulotté par des requins, mais tout de même plus noble, et plus propice à ma gloire posthume, que celle, "lente et douloureuse", promise jour après jour aux fumeurs par leur propres paquets de cigarettes.
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p.64/ Ce n'est que par un mouvement infime, d'abord, entre le Kremlin-Bicêtre et Vitry, que la voiture s'est rapprochée de Kinshasa. Cela se passait le 2 juillet en fin d'après-midi. Entre-temps, de nouvelles difficultés avaient surgi, telles que nous avions été à deux doigts de renoncer définitivement au projet.
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